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mercredi 27 février 2013

la romance cachée du karma et de la chance

Après avoir vaillamment expliqué pourquoi je crois que la chance au jeu de cartes n'existe pas dans mon post précédent, je me dois par honnêteté intellectuelle de nuancer cette affirmation, en mettant de l'autre côté de la balance une petite part d'irrationnel. Car il y a tout de même beaucoup trop de choses qui demeurent troublantes à mes yeux. Même un esprit ultra-rationnel comme le mien conserve une part de doute.

De par mon expérience de joueur-compétiteur, j'ai déjà pu remarquer à maintes et maintes reprises lors de parties de jeux de rôle ou de jeux de plateau que lorsqu'il s'agit de lancer des dés à un moment crucial de la partie, une certaine osmose unit le lanceur de dés et le résultat qui en découle. A savoir que celui qui croit dur comme fer à son futur résultat et qui parvient à un état de symbiose avec sa gestuelle lors du lancer parvient au final à obtenir le résultat escompté, même lorsque la réussite dudit jet apparaît comme hautement improbable. A l'inverse, le joueur désabusé, qui lance ses dés en n'y croyant pas aura de fortes chances d'échouer à son jet de dés. Certains appellent cela le karma.

De la même manière qu'on est toujours dans l'incapacité de prouver ou non l'existence de Dieu et que le débat en la matière est sans fin entre les croyants et les athées, je ne veux ici pas prétendre que le bon et le mauvais karma existent et changent le cours de la destinée des gens. Je me contenterai juste de dire qu'à cause de mes observations empiriques peut-être complètement fausses qui me poussent à faire partie des croyants, ma manière de jouer et d'appréhender un jeu en vient à être influencée de façon bel et bien concrète.

J'essaye toujours lorsque je joue à un jeu de rester positif et optimiste dans ma tête, afin de conserver un bon karma. Sur le plan de l'irrationnel, cela ne mange pas de pain. Croire en sa bonne étoile, après tout, pourquoi pas ? Et puis garder l'espoir malgré les revers et les coups du sort, et avoir confiance en soi, ça a toujours du bon... Sur un plan plus terre à terre, une vision positive de la situation permet de demeurer lucide et ouvert à des opportunités nouvelles, et de jauger ainsi l'apparition de nouvelles variables à appréhender, analyser et exploiter à son avantage afin de renverser les situations compromises ou de transformer les victoires probables en triomphes certains.

Comment expliquer cette notion de karma alors qu'elle est sincèrement impossible à prouver ? Modestement, je pense que chacun de nous émet des ondes et que ces ondes, harmonieuses ou dissonantes, influent sur le destin de son émetteur.

Je pense qu'un bon joueur ne doit jamais entrer dans une spirale négative auto-destructrice. Au poker, j'ai pu observer cette tendance qu'ont certains joueurs à faire "tilt" dès qu'ils enchaînent deux ou trois mauvais coups. Trahis par la chance, ces derniers trahissent leur part de rationnel et se mettent à prendre des risques inconsidérés qui, au final, les précipitent dans le ravin, accréditant ainsi leur ressenti de manque de bol. Mais c'est une chose que de glisser vers le bord du ravin, et c'en est une autre que de volontairement s'y laisser tomber parce qu'on ne parvient plus à tenir le haut du pavé et qu'on a glissé vers le bord de la chaussée.

C'est la raison pour laquelle au final, je pense qu'avoir un mental solide capable d'encaisser les coups durs et de se relever de ses erreurs est une qualité essentielle du joueur de poker. Se raccrocher à quelque chose comme le karma, c'est infime, mais c'est totalement gratuit. Et ça peut rapporter gros.

Je ne crois toujours pas au hasard. Mais je suis tout de même persuadé qu'avoir une mentalité positive en toute circonstances influe sur le résultat final d'un jet de dés ou d'un tirage de cartes. Et tant que j'aurai cette croyance, je continuerai à aimer jouer.


jeudi 21 février 2013

L'art de la victoire

Que ce soit dans le domaine du sport, du jeu ou de la guerre, il y a un grand nombre de règles communes. Car au final, en matière de compétition, lorsqu'il s'agit de vaincre son adversaire, on entre en lice avec ses armes et on essaie d'optimiser leur utilisation afin de décrocher la victoire.

A ce titre, en tant que compétiteur-né, je ne peux que vanter les mérites de la lecture d'un ouvrage mythique, vieux de 2500 ans, l'Art de la Guerre, que l'on croit avoir été dicté par un général chinois du nom de Sun Tzu. L'ayant lu récemment, je constate avec amusement à quel point les conseils militaires consignés dans cet ouvrage ayant traversé les siècles sont ceux que j'applique intuitivement dans l'univers du jeu. Bon nombre des conseils qui y sont prodigués sont directement transposables au poker. Plutôt que de se plonger dans des livres de poker fastidieux et horripilants à lire, je pense qu'une lecture attentive et intelligente de l'Art de la Guerre permettra au joueur occasionnel d'appréhender le jeu et la compétition sous une facette nouvelle et d'ajouter une corde à son arc. Plutôt que de sortir des citations de cet ouvrage, j'encourage les lecteurs de ce modeste blog à aller le lire directement. Ils ne seront pas déçus, en dépit d'un style vieillot (et d'une traduction un peu obsolète) et malgré que certains chapitres n'aient pas pu traverser les siècles et soient perdus à jamais...

Pourtant, il n'y a rien de sensationnel dans cet ouvrage, Sun Tzu met en exergue des notions pleines de bon sens. Mais mises bout à bout, ces réflexions permettent de voir comment la balance penche en faveur des uns et au détriment des autres. C'est dans l'accumulation des détails et la recherche méticuleuse des conditions les plus favorables que se construisent les victoires. La réflexion en prélude à l'action. Observer. Puis réfléchir. Avant d'agir.

En matière de stratégie militaire, je recommande aussi la lecture de la série médievale Le Sang des Hauteville, par Michel Subiela. Il y décrit en quatre romans la saga des Hauteville, une famille de roturiers au XIe siècle normands récemment anoblis, qui partent guerroyer en tant que simple mercenaires dans le sud de l'Italie et qui finissent par s'y tailler un véritable royaume au nez et à la barbe des byzantins, du pape, des sarrasins et des lombards ainsi que des autres nobliaux italiens. Au sein de cette famille Hauteville, il y a Robert le Guiscart, celui qui ne s'engage que dans les batailles qu'il sait gagnées d'avance et dont les coups d'éclats seront décisifs. Et il y a Roger, son héritier qui consolidera son empire par le savoir et la diplomatie. Cette saga familiale est à l'image d'un bon joueur de poker, qui doit savoir risquer son tapis uniquement dans les coups qu'il sait gagnés d'avance, mais qui doit aussi savoir faire fructifier son patrimoine au moyen de relances dissuasives dès lors que son stack lui permette de mettre la pression sur ses adversaires.

Le hasard n'a rien à faire dans une compétition. Quelle soit militaire, sportive ou ludique. Le vainqueur est presque toujours celui qui est le mieux préparé : il est conscient de ses forces et faiblesses, tout comme il a cerné le profil de son adversaire. Son analyse méticuleuse des rapports de force lui permet de s'adapter en permanence à la situation afin d'en tirer le meilleur parti en chaque circonstance. Il a fait le nécessaire en amont pour que la part d'aléas soit réduite à la portion congrue. Ce sont là les qualités de base que doit posséder le joueur de poker, selon moi. Au Texas hold'em, le hasard des cartes prend une proportion sensiblement plus importante que dans la plupart des jeux. Il n'empêche que tout ce qui ne relève pas du hasard doit être minutieusement préparé, car le poker n'est définitivement PAS un jeu de hasard.




jeudi 14 février 2013

Pamela, Vegas et moi

Las Vegas. LA ville du jeu. J'ai eu l'occasion de m'y rendre une fois, en janvier 2001, pour raison professionnelle. Mais il n'empêche que j'en ai quand même profité pour en prendre plein les yeux. Quelques uns de mes plus beaux souvenirs sont enfouis à Las Vegas. J'ai séjourné à l'hôtel Excalibur, l'un des plus kitsch qui soit !
Excalibur Hotel And Casino
Hôtel Excalibur, Las Vegas
Je conserve de cette ville incroyable une étonnante sensation de légèreté. Peut-être en raison du surplus d'oxygène artificiellement ajouté dans la climatisation des complexes hôteliers et des casinos. Peut-être en raison de ma jeunesse et de ma candeur de l'époque. Peut-être également en raison des deux rencontres marquantes que j'ai faites à Las Vegas : Paul Ryan et Pamela Anderson.

- Paul Ryan, l'animateur-producteur de talk shows de seconde zone, avec son éternel sourire carnassier et son bronzage exagéré, en quête de chair fraîche masculine. Très heureux d'avoir su l'esquiver avec lucidité et avec suffisamment de classe. No offense, Paul.

- Et puis la rencontre avec LA star. Pamela Anderson en chair et en os (dans tous les sens du terme) ! Pamela et son corps étrange... une poitrine démesurément gonflée, d'une part, des mains et des doigts rachitiques, presque squelettiques, d'autre part. La regarder droit dans les yeux, échanger quelques mots et surtout lui serrer la main m'a procuré une sensation étrange, mélange improbable de répulsion et de réconfort. Ce jour-là, j'ai définitivement compris que j'étais totalement immunisé contre les effets néfastes du star system.

Pamela Anderson & l'équipe de la série VIP, Benoît C. et moi - Janvier 2001, Las Vegas
Le petit monde du show business, je le contemple avec l'oeil de l'ethnologue. Mon intérêt est manifeste, mais uniquement dans un but d'observation et de compréhension. Tout en froideur et avec recul. Ceci dit, même si je suis insensible au chant des sirènes, je suis malgré tout heureux d'avoir ramené de Las Vegas cette photo Polaroïd où je figure aux côtés de Pamela et des actrices de la série VIP (au stand Columbia Tristar).

En quittant Las Vegas en 2001, je me suis promis qu'un jour je serais amené à y retourner. Pour quoi faire, je ne sais pas. Je me suis maintes fois posé la question. Je n'ai a aucun moment été pris par le démon du jeu dans les casinos. Je n'ai eu aucune considération pour les filles à la plastique irréprochable que j'ai croisées là-bas. Mais cette sensation étrange que cette ville et moi étions un jour amenés à nous revoir ne m'a jamais totalement quitté depuis lors. Un mariage, peut-être ? Mais cette hypothèse était peu crédible. Alors pourquoi diantre vouloir retourner à Las Vegas un jour ? Depuis quelques mois, je crois avoir trouvé la réponse. Pour que cette hypothèse soit validée, encore faut-il que les cartes et moi puissions nous permettre de vivre une telle lune de miel... et la partie est très très loin d'être gagnée d'avance.