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mercredi 22 juin 2016

Mon tic de désappointement

Le poker est une discipline qui génère énormément de frustration, et ce n'est pas toujours évident de rester zen en dépit des coups du sort qui parfois s'accumulent en un laps de temps relativement court, au mépris des probabilités. Et cette frustration, il convient de ne pas la laisser s'accumuler car sinon, elle finit par entraîner le joueur dans une spirale de mauvais choix qui vont dégrader son jeu aussi sûrement que des grains de sable s'insinuant dans une mécanique au point de la gripper.

Ainsi que je l'ai déjà mentionné sur ce blog à quelques reprises, j'ai la chance d'être très peu perméable à la frustration, qui n'a me semble-t-il pas d'incidence négative sur mon jeu. Il n'en demeure pas moins que j'ai fini par me rendre compte que j'avais adopté un petit tic de désappointement lorsque les bad beat se succèdent à une fréquence supérieure à la normale : je soulève ma souris d'un ou deux centimètres, et je la laisse retomber contre le tapis. 

ma chute de souris : deux centimètres mais pas plus !!

E. Gulbis : casser le matos, il connait !
Je ne suis pas mauvais perdant. Mais je suis un compétiteur féroce et forcené tout à la fois, ce qui parfois laisse quelques traces. Au début, je croyais naïvement que mon tic était consécutif à une simple maladresse, la souris me filant entre les doigts à l'occasion d'un clic anodin. Mais j'ai fini par me rendre compte que ce phénomène survenait systématiquement à l'occasion de coups malencontreusement perdus. Ceci reste malgré tout un tic tout à fait raisonnable comparé à certains excités qui n'hésitent pas faire pleuvoir les insultes, cogner les murs au point de s'en briser les orteils ou phalanges, ou bien encore à torturer le matériel de façon bien plus violente et déraisonnable : chez certains joueurs de poker sous pression, y a des modems, des PC, des ordinateurs portables ou des tablettes numériques qui ont tendance à voler en éclats à l'occasion de sessions de poker malheureuses.


une soupape de qualité !
Mon tapis de souris Winamax a toujours jusqu'ici pu amortir le choc somme toute infime occasionné par cette micro-chute, mais depuis que j'ai identifié cette mauvaise manie qui s'empare de moi les soirs de déveine, je redoute qu'un jour prochain ma souris optique ne soit endommagée au point de venir perturber ma fin de session. Car tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse... et tant va la souris au tapis qu'à la fin elle est KO. En attendant cet hypothétique jour funeste, je continuerai selon toute vraisemblance à titiller de la sorte ma souris, histoire de continuer à évacuer mes frustrations à moindre frais. Tout en douceur. Toujours. C'est ma soupape de sécurité à moi. Et elle a l'avantage d'être indolore.



mardi 14 juin 2016

Toulouse sous la pluie...

Suite à la publication de mon récit épique imaginaire du dernier concours en date sur son site, Rankinghero m'a fait une fleur en m'offrant l'entrée pour l'étape toulousaine du Barrière Poker Tour (d'une valeur de 570 euros). Mais il me restait encore à convertir cette confiance une fois sur le terrain. Sachant que le vainqueur repartirait avec 32 000 euros dans les poches, le but était bien entendu d'atteindre la première place, la seule qui soit vraiment belle au poker. En ce qui concerne les frais déboursés pour l'occasion, j'avais décidé de les réduire au strict minimum (hébergement premier prix), sachant que boissons, en-cas, et collations étaient gracieusement mis à disposition des qualifiés par le Casino Barrière de Toulouse.


Lorsque mon train s'est arrêté en gare de Toulouse ce vendredi 10 juin en début d'après-midi, quelques gouttes de pluie commençaient à tomber... et c'est sous un véritable déluge que j'ai effectué les derniers cent mètres me séparant de mon petit hôtel. Le jour 1A du Barrière Poker Tour de Toulouse ne commençant qu'à 19h, j'ai naïvement cru qu'il me suffirait de patienter un peu pour m'y rendre une fois l'averse terminée. Las ! La pluie n'a pas cessé de tomber jusqu'au soir : impossible de passer au travers des gouttes. Et pas de parapluie. Grrr.

Le casino Barrière de Toulouse étant quelque peu excentré, la station de métro la plus proche exige de finir le trajet avec une dizaine de minutes de marche en longeant la Garonne. C'est donc encore à moitié ruisselant de pluie que je me suis assis à ma table. J'avais certes pris un polo de rechange dans mon sac. Mais impossible de faire de même avec mes chaussettes et mon pantalon. 50 000 jetons devant moi et plein d'espoir. Je crois bien que jamais je ne m'étais assis à une table avec autant de joueurs à la technique aussi rudimentaire. De quoi s'en pourlécher les babines. Du moins en temps normal. Car j'ai fait un début d'hypothermie pendant les trois premières heures de jeu : doigts engourdis, frissons, débuts de tremblements, et même un mal de crâne pour couronner le tout. Je me suis mis provisoirement en mode « serrure » le temps que mes neurones se reconnectent. Mais pour corser encore l'affaire, lorsque j'avais du jeu, je me suis retrouvé englué dans des pots à 4 ou 5 joueurs avec des flops compliqués. Un début de tournoi digne de mes meilleurs cauchemars.

Les équipes du Casino Barrière avaient décidé de consacrer la moitié des écrans disponibles à la retransmission du match France-Roumanie. Lorsqu'au bout du suspense l'équipe de France de Football a fini par remporter son match d'ouverture de l'Euro contre la Roumanie, ma table a fini par casser. Quel sentiment de gâchis... si je n'avais pas fait mon malaise, je serais sorti autrement plus à mon avantage de cette table de rêve.

Mon malaise s'est quelque peu atténué lorsque je me suis assis à ma seconde table et que mon pantalon a commencé à sécher. Cette fois-ci le niveau était hétérogène, avec quelques vrais bons joueurs - tel Nicolas le Floch à ma droite - mais aussi des joueurs prisonniers de leur ego capables de faire des moves que je qualifierai de jordanesques (tapis post flop overpot avec tirage air). J'ai su tirer mon épingle du jeu en laissant passer la tempête, tant et si bien qu'à la fin de ce jour 1A j'étais bien positionné au classement malgré tout. Retour à l'hôtel à 4h du matin, toujours avec les pieds mouillés et complètement dépité de n'avoir pas pu jouer dans de meilleures conditions.

Le samedi, la météo a été plus clémente, et j'ai pu sortir dans l'après-midi me promener dans les parcs toulousains avant de me rendre au jour 2, qui débutait sur les coups de 21 heures. Nous étions 160 survivants pour 342 inscriptions. J'espérais bien entendu faire partie des 44 joueurs à atteindre les places payées. Pour être honnête, j'espérais même beaucoup mieux.

Une fois assis à ma table, je me suis retrouvé englué dans une phase statique : très peu de jeu pour ma part, pas mal de transferts de jetons entre les joueurs les plus actifs, mais très peu de sortants au final. Tant et si bien que la structure a fini par nous rattraper, lentement mais sûrement. Le seul gros pot que j'ai disputé, je l'ai perdu par manque de punch : je n'ai pas eu le courage de placer un 3e barrel bluff avec As-Roi face à un joueur présent dans énormément de coups, et suis passé sous la moyenne alors que nous n'étions plus que 80 joueurs en lice. A partir de ce moment-là, ma survie dans le tournoi a été rendue aléatoire. Lorsqu'une opportunité de remonter au niveau de la ligne de flottaison se présenta à moi à 56 joueurs restants quinze minutes avant la fin du jour 2, mon élan fut stoppé net par une premium en face.

Au final, je termine ce BPT avec moult regrets : mon jour 2 aura été chiche en bonne mains, et les jetons faciles d'accès du jour 1 que je n'ai pas su amasser du fait de mon malaise m'ont fait défaut au moment de franchir le cap des places payées.

La prochaine fois, je scruterai la météo avec davantage d'attention. Et je prendrai un parapluie dans mon arsenal. En bon chanteur du dimanche, j'aurais pourtant dû anticiper la pluie...

C'est quand le bonheur ?

vendredi 10 juin 2016

Rankinghero m'envoie au BPT Toulouse !

Il y a neuf mois de cela, j'avais remporté un concours sur Rankinghero, avec comme récompense le droit de participer gratuitement à l'étape du Barrière Poker Tour de Lille sans avoir à débourser les 570 euros d'inscription. Dans la foulée, j'avais réussi à atteindre la table finale du tournoi et à repartir avec quelques milliers d'euros dans les poches.

Voici que je viens à nouveau de remporter un nouveau concours sur le site Rankinghero, grâce à un nouveau récit imaginaire. Cette fois-ci, c'est l'étape de Toulouse de ce même Barrière Poker Tour qui m'est gratuitement offerte ! Le tournoi se tiendra dès ce week-end, du 10 au 12 juin.

En conséquence de quoi, je vais donc enchaîner mon second tournoi d'envergure consécutif sur le circuit français, après le WPTN Cannes il y a une semaine (disputé grâce au PMU). En espérant que la SNCF actuellement en grève ne me jouera pas un vilain tour. Et en espérant aussi et surtout revenir de Toulouse les poches pleines !!!

Merci Rankinghero ! Je vais tâcher de faire honneur au maillot, en ce week-end si particulier de lancement de l'Euro 2016 de football. En 2004, la Grèce était parvenue à remporter l'Euro alors que c'était l'équipe la moins forte sur le papier. Au poker comme au football, tout est possible. C'est ce qui fait d'ailleurs le charme si particulier de ces deux disciplines. Alors je crois en mes chances. Dur comme fer.

Il est temps pour moi de briller en live. Car ma victoire au Stade de France m'a ouvert l'appétit, et j'ai faim de victoire. Je veux réellement connaître cette immense joie et cette immense réussite qu'est la victoire d'un tournoi de poker. Alors pourquoi pas à l'occasion de ce BPT Toulouse ? Ce serait tellement beau que je brille à l'occasion de ce tournoi !



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Ci-après le message officiel publié sur le site de RankingHero ainsi que la copie de mon texte. Le sujet imposé consistait à pousser à tapis préflop plusieurs cadors à la bulle du BPT Toulouse, avec un récit fun, créatif et techniquement crédible, tant qu'à faire. J'ai juste laissé s'exprimer la petite musique qui me trottait dans la tête...

Mission BPT Toulouse : Les résultats !

Merci à tous d'avoir participé à notre mission #BPTToulouse !


Le jury s'est arraché les cheveux pour décider d'un vainqueur. @Pedro Canali, très impressionné par la qualité, a dû trancher face au reste du jury qui a longuement hésité.


Sans plus attendre donc, le vainqueur est @zebezt ! GG à lui !


Félicitations également à tous les autres. Nous avons vraiment hâte de vous proposer une nouvelle mission tellement nous aimons lire vos réponses.
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ENONCE :

Malgré la forte odeur de poisson qui règne dans la salle, vous vous êtes hissés jusqu’à la bulle de la Table Finale de ce BPT, avec 100 blindes devant vous !

À votre gauche, @Patrik Antonius, autorisé pour l’occasion à se mettre torse nu, possède 80 blindes. En tant que Finlandais et donc grand fan de poisson de haute mer, il a en effet demandé l’extradition pour s’installer dans l’hexagone dès qu’il a eu vent de la nouvelle loi.

À votre droite, @Liv Boeree, autorisée à se mettre en maillot de bain, possède 140 blindes. En tant qu’Anglaise, et donc génétiquement encline à apprécier les nourritures les plus infâmes, a elle aussi décider de venir s’installer en France.

En face de vous, @Pedro Canali, à qui on a demandé de conserver tous ses vêtements, possède 17 blindes. Il commence à pas mal suer et semble avoir la nausée à cause de l’odeur ambiante.

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MON TEXTE :


DANS LA TÊTE D'UN CHANTEUR DU DIMANCHE :




Nous voici à Toulouse. Il fait chaud. Je suis de grosse blinde et j'ai A♥A♦ et de la profondeur. Voilà une affaire bien engagée à la bulle de la table finale de cette étape du Barrière Poker Tour. Pour le moment, je vois la vie en rose.



Premier de parole, PATRIK ANTONIUS avance 2 blindes, l'air détendu. Mais PEDRO CANALI ne s'en laisse pas compter et le surrelance, et en pose 4. Un russe du nom d'ANATOLY KARPETS, connu pour ses folds de légende, se résoud à passer non sans avoir tergiversé. LIV BOEREE qui est de petite blinde hésite un instant, puis décide de call.



Je décide de surenchérir en posant 8 blindes sur la table et pas une de plus. Je veux jouer sur un probable effet de levier d'un PEDRO CANALI faisant tapis avec ses 17 blindes lorsque la parole lui reviendra. Il a vraisemblablement un gros jeu, sinon il n'aurait pas surrelancé avec aussi peu de profondeur.



PATRIK ANTONIUS fronce un sourcil. Il prend une pile de jetons, prêt à effectuer un squeeze-5bet, mais se ravise, et décide simplement de call. Comme prévu, PEDRO CANALI fait tapis. Je jubile intérieurement. LIV BOEREE call. Elle se met alors à fredonner « Call me anytime », de Blondie. Elle s'attend à ce que PATRIK ANTONIUS et moi en fassions de même pour maximiser les chances de sortir le short de la table, qui est paradoxalement toujours en pantalon.






Mais LIV BOEREE va vite déchanter lorsqu'elle va m'entendre crier « Aline » tandis que je pousse tous mes jetons au milieu, aussitôt imité par PATRIK ANTONIUS... Ce coup est décidément fou ! LIV se résoud à faire le point sur la situation et en conclut que nous sommes tous trois assommés par la chaleur. Elle se rassure en pensant qu'elle est la plus lucide de nous tous, puisque la plus dévêtue. En conséquence de cette brillante démonstration de logique féminine, LIV annonce sereinement : « call ».






4 joueurs à tapis !! Un brouhaha retentit : tous se massent autour de notre table avec ce pot à 300 blindes !



Toute émoustillée, LIV abat aussitôt ses deux Q♠Q♣ : « je vais vous apprendre le B-ABBA du poker : à la bulle, je vous strike avec ma premium » Elle se met alors à frétiller et à chanter « Dancing Queen ». Le public applaudit !






Mais voilà que sans même me prêter attention, PATRIK ANTONIUS claque deux K♠K♣ sur la table avec un rire sardonique, voire carrément sardinique. Le public s'agglutine encore davantage autour de la table. Moitié excédé par cette foule compacte, moitié euphorique, PATRIK ANTONIUS se dresse debout sur la table, et déclare : « ici en France, vous avez un autre Patrick exceptionnel... un chanteur de légende ». Et il fredonne en claquant des mains « Ah qu'est-ce qu'on est serré au fond de cette boîte, Chantent les sardines, chantent les sardines ». La foule exulte et reprend en cœur la légendaire chanson de Patrick Sébastien.






Mais les chanteurs du dimanche cessent leur sarabande lorsqu'ils aperçoivent enfin mes A♥A♦ délicatement posés sur la table. Et c'est dans un silence de cathédrale que j'entonne alors le tube de a-ha «Hunting high and low ». Je savoure les premières paroles : « Here i am... and within the reach of my hands... ».






Enfin, de son côté, PEDRO CANALI ne peut pas faire mieux que de montrer A♣K♥. Mais sans pour autant se départir de sa bonne humeur, il chantonne quand même Walk The Dinosaur et son refrain à jamais entré dans l'histoire : « Boom boom AK lacka lacka boom ». Il a déjà réalisé que son stack est voué à une extinction massive. Le croupier hoche d'ailleurs la tête d'un air compatissant : « ça risque vraiment de faire BOOM, là » !








FLOP :

Q♥10♠10♣



Full floppé pour LIV BOEREE ! Cette dernière éclate de rire et se tourne vers moi : « T'es qu'un ringard avec ton A-Ah, d'ailleurs le  hunting high and low , tu aurais dû te le garder pour du omaha. Tu es carrément hors-sujet, ZEBEZT ».



LIV se met alors à frétiller et entonne : « Les sirènes du port de LivBoereeeeeee... chantent encore la même mélodie. Wow wow wow... ». Elle ondule de plus belle.






C'est alors qu'ANATOLY KARPETS  prend la parole : « voilà pourquoi moi ici avoir fold A♠K♦ préflop. Joueurs russes connaissent malédiction Anna Kournikova : ne gagne jamais les coups importants ». Se sachant drawing dead, PATRIK se lève de son siège, bombe son torse musclé et déclare solennement : « en tant que joueur de tennis, j'approuve ce message ».

C'est Waterloo !! Il n'y a plus ni as ni roi dans le paquet de cartes exsangue. Et tandis que j'hésite à me jeter directement par la terrasse du CASINO BARRIERE dans la Garonne en crue sans même serrer la main de LIV, le croupier retourne alors la turn et la river, pour l'anecdote.








TURN :

10♦



Et c'est un PEDRO héroïque qui me retient in extremis par les bretelles au moment de mon plongeon.





RIVER

10♥



Car puisque la Queen a fait un flop, « it's a kind of magic » à la river.






BOARD :

Q♥10♠10♣10♥10♦



LIV est hébétée. Elle vient de se prendre le runner-runner auquel plus personne ne faisait attention. PATRIK ANTONIUS est éliminé, puisque je le couvre et que PEDRO et moi avons les nuts avec notre carré de 10 et notre kicker AS ! Beau perdant malgré tout, PATRIK se dirige vers le bar, commande un Monaco et entonne la célèbre chanson de Nougaro avec son improbable accent finlandais « oh mon pais, how to lose, how to looooose. »






Le poker est tout sauf un long fleuve tranquille. Il y aura deux ranking heroes en table finale du BPT Toulouse. Un(e) grand(e) cru(e) 2016 !





jeudi 9 juin 2016

Escapade sur la croisette (2eme partie : promenade chez Partouche)

Marketluck, le site de poker en ligne gratuit financé par la publicité, a depuis quelques semaines un nouveau partenaire commercial : les casinos Partouche. Il est ainsi possible désormais de gagner des bons pour le moins insolites, puisque valables uniquement dans les machines à sous des casinos Partouche, et ce pour un montant plafonné à 100 euros de bons par mois. Dommage qu'ils ne soient pas échangeables contre des jetons de cash game poker. Enfin, bref.

Sachant que le maillage de ces casinos à travers la France est assez inéquitable, une grande partie des joueurs sur le site de Marketluck boude les tournois de poker proposant des bons Partouche. Moi-même, je les avais snobés. Mais lorsque j'ai su que j'allais disputer le WPTN Cannes, je me suis immédiatement mis à jouer ces tournois-là, car il se trouve qu'il y a un casino Partouche à Cannes : le Palm Beach. Et c'est ainsi que j'ai pris mon TGV pour Cannes avec l'espoir de toucher le jackpot aux machines à sous grâce à mon bon d'une valeur de 100 euros glané sur les tables de Marketluck si d'aventure les cartes ne me souriaient pas au WPTN (qui se disputait quant à lui au Casino Barrière).

Casino Palm Beach de Cannes
Le vendredi matin, le soleil était au rendez-vous au lendemain de mon élimination du WPTN, et c'est avec sérénité et bonne humeur malgré tout que j'ai traversé la croisette afin de me rendre au casino Partouche Palm Beach, situé à l'extrémité Est de la ville. Arrivé sur les coups de 13h devant l'établissement, il m'a fallu accomplir quelques formalités administratives avant de me faire créditer mon bon de 100 euros et de me diriger vers les machines à sous dans une salle quasiment vide où seule une poignée de personnes s'amusaient devant les bandits manchots alignés par dizaines.

Je n'ai jamais été fan de machines à sous. Il m'est arrivé de jouer miser quelques jetons dans la fente jadis, du temps des sonnantes et trébuchantes, lorsque jetons et pièces produisaient un bruit caractéristique, un "bling, bling, bling" aussi captivant que le chant d'une sirène sur un récif. Mais avec la dématérialisation des supports et la fin de l'âge d'or des piécettes, tout ceci est révolu : à Vegas comme à Cannes, on perd et on gagne dans une ambiance feutrée, désormais.

mon choix : la 4ème en partant de la gauche (tout au fond)
Avec mon bon dans les mains, j'ai méticuleusement arpenté la salle avant de décider quelle machine aurait mes faveurs. Bien sûr, j'aurais pu jeter mon dévolu sur les machines réservées aux clients modestes, à raison de 5 centimes par unité de crédit. Mais j'avais envie d'accroitre au maximum la variance en vue d'un gain potentiellement significatif, et mon choix s'est au final porté sur une machine où chaque crédit était valorisé à 5 euros ! J'ai glissé délicatement le bon de 100 euros imprimé en lieu et place d'un billet de banque sans que la machine manifeste la moindre désapprobation, et je dois reconnaître que j'en ai tiré un vif plaisir. La gratuité sous toutes ses forme me fascine réellement, sans que je sache expliquer pourquoi. Quoi qu'il en soit,  je disposais bel et bien de 100 euros jouables, répartis en 20 crédits de 5 euros. A moi de les faire fructifier... ou de les dilapider.

Une fois n'est pas coutume, j'ai prié secrètement le Dieu du Hasard, et j'ai commencé à appuyer sur le bouton de la machine. Même si c'était du domaine de l'envisageable ne m'attendais pas à appuyer 20 fois consécutivement sur le bouton "miser" sans décrocher le moindre gain. C'est pourtant le sort peu enviable que le Dieu du Hasard m'a réservé : le chou blanc ! En cinq minutes à peine, l'affaire fut entendue : les 100 euros virtuels devinrent 100 grains de poussière et je décidai alors de quitter ce casino de malheur sans autre forme de procès.

Mais cette expérience insolite ne me laissa pas complètement bredouille. Tout d'abord, la réceptionniste du casino m'a offert un porte-clefs en forme de trèfle à quatre feuilles en guise de cadeau de bienvenue. Et tandis que je fus contraint d'arpenter toute la croisette à l'aller comme au retour, un très léger coup de soleil vint taquiner mon front. De bon augure pour l'été qui s'annonce.

mardi 7 juin 2016

Escapade sur la croisette (1ere partie : WPTN Cannes 2016)

Casino Barrière de Cannes
Suite à ma mémorable victoire au Stade de France le mois dernier, PMU Poker m'avait convié à participer au WPTn Cannes qui se tenait du 3 au 6 juin au casino Barrière de Cannes. Ca fait d'ailleurs le second tournoi WPTn d'affilée que je dispute gratuitement, ce qui n'est pas une mince performance ! Ce tournoi du World Poker Tour Europe dont le droit d'entrée était de 1.200 euros a réuni la fine fleur du poker français, dans la même veine que celui l'automne dernier à Paris au Cercle Clichy Montmartre. Sauf qu'à Cannes, en lieu et place des "regs de cercle" de la capitale, ce sont quelques joueurs fortunés amateurs de sensations fortes qui sont venus compléter le tableau des inscriptions. Au total, en additionnant les deux jours 1 du jeudi et vendredi ainsi que les réinscriptions (autorisées à mon plus grand dam), le tournoi aura recensé 397 inscriptions.

le quartier pittoresque du Suquet à deux pas du casino
Sachant que cette fois-ci, je jouais loin de mes bases parisiennes, les 600 euros offerts par le PMU pour payer les frais de déplacement étaient particulièrement bienvenus. Je me suis dégoté pour l'occasion un petit studio meublé dans le vieux Cannes, pas bien loin du casino Barrière, à un prix très raisonnable : l'idéal. Je me débrouille plutôt bien lorsqu'il s'agit de planifier des déplacements sans faire exploser un budget. Pourvu que ce soit toujours le cas car la logistique ça a son importance, mine de rien.

Une fois arrivé à la gare SNCF peu après les douze coups de midi, et après avoir aussitôt déposé mes affaires dans mon petit meublé, je me suis rendu au casino vers 14h30 alors que le tournoi avait déjà commencé depuis un peu plus d'une heure. Rien de bien grave en soi, les deux premiers niveaux sont là pour servir d'échauffement, en principe. Pour un tournoi de type élite, ma table ne m'avait pas l'air trop ardue... et d'ailleurs, j'ai pu accumuler quelques jetons en faisant montre de patience, et ce en dépit d'un coin flip perdu contre un joueur en difficulté. A la pause dîner près de la moitié des joueurs avaient déjà déguerpi de ce Jour1A tandis que j'étais pour ma part dans la moyenne, bien à l'abri des secousses.

La discothèque-bar "Les marches"
La pause dîner a d'ailleurs été l'occasion pour moi de rejoindre la cohorte des qualifiés et invités PMU et de profiter de petits fours tout à fait honnêtes et de la douceur de la terrasse de la boîte Les Marches (attenante au Casino Barrière et théâtre de nombreuses fêtes de légende en marge du festival de Cannes). Ce qui m'a permis d'échanger quelques mots avec quelques uns des qualifiés internet et d'observer les joueurs professionnels de l'équipe PMU très affairés à discuter autour de l'ex-international de football Ludovic Giuly, invité spécial du PMU à ce tournoi WPTn Cannes - édition 2016.

C'est au retour de la pause déjeuner que mon inexorable descente s'est alors enclenchée. La faute à une conjonction astrale défavorable, peut-être ! C'est bien simple, j'ai perdu quasiment tous les coups auxquels j'ai participé, et ce en dépit d'un changement de table qui n'a en rien enrayé ma chute, bien au contraire. Inutile de préciser qu'à force de perdre des petits coups on se retrouve très rapidement à court de munitions. C'est ainsi qu'étant contraint de prendre des risques, je me suis fait éliminer dès mon premier coup à tapis, juste avant 23h00, à l'amorce de la dernière heure de tournoi.

Le coup est d'ailleurs parfaitement raconté par Tommy le couvreur d'Unibet Poker. Etant donné mon statut d'illustre inconnu à la table, je suis étiqueté comme "le joueur en BB" :

Aux blinds 600/1200-200, Steve Daulon raise à 2,5k en MP et est payé par Sarah Herzali au bouton. Le joueur en BB va alors squeeze all-in pour 14,7k et Steve reshove à son tour pour faire fold Sarah.

Steve [As] [Ks]
BB [Aca] [Td]
Board [2h] [Qd] [6h] [4c] [2d]
Et Sarah annonce avoir fold [2s] [2c] pour le carré.

Chipcount à cette table :
S2 Sarah Herzali 70k
S3 Florian Ribouchon 25k
S6 Tony Dunst 90k
S8 Steve Daulon 64k
S9 Yacov Amsellem 72k

Il reste 67/130 joueurs pour une moyenne à 58k.
C57A6648
mon bourreau final (photo : Unibet Poker)










Le bilan comptable est donc mauvais. Pourtant, je ne crois pas avoir mal joué ce tournoi, quand bien même je n'aie pas joué mon A-Game. Il était dit que je ne ferais pas partie des quarante cinq joueurs payés. Pour la petite histoire, la victoire du tournoi échoit à Paul-Didier Obigand, un quinquagénaire dont le palmarès n'était jusqu'ici pas plus étoffé que le mien. Gageons qu'il saura se faire plaisir avec les 90.000 euros ainsi récoltés sur ce seul tournoi !

lundi 6 juin 2016

6 juin 2016 : Bilan provisoire en Omaha

Le 1er janvier, j'avais décidé d'accroître mon volume de jeu en Omaha, variante dans laquelle je m'amuse bien davantage qu'au Hold'em. Et j'avais mentionné que je dresserais un premier bilan le 6 juin, date anniversaire du débarquement des marines américains sur une plage normande dont le nom de code était "Omaha".

J'ai parfaitement respecté le plan de bataille. Depuis le début de l'année, j'ai ajouté en moyenne deux tables de Omaha à mes sessions quotidiennes de poker. Ces tournois de Omaha ont un droit d'entrée qui oscille entre 1 et 10 euros, en fonction de mes humeurs et de mes disponibilités. A la faveur de tickets restant à solder, il m'est également arrivé de m'aventurer sur des terrains plus escarpés avec quelques tournois plus huppés, ce qui m'a permis de vérifier par moi-même la  différence de niveau assez significative entre petits et gros tournois de Omaha.

Je n'ai pas été déçu par ces quelques mois d'expérimentation de cette variante en mode compétitif. Au début, il a certes fallu que je m'habitue à les inclure dans ma routine de joueur : il n'est pas commode d'avoir sur un même écran d'ordinateur un panachage entre tables de Hold'em et de Omaha, la gymnastique intellectuelle n'étant pas du tout la même. Mais désormais ces tables de Omaha ouvertes en parallèle font partie intégrante de mes soirées poker.
après un débarquement réussi, il va falloir pénétrer à l'intérieur des terres...
Par prudence, et sachant que mon volume de jeu serait très modeste malgré tout, j'avais décidé en début d'année de viser un premier objectif largement à ma portée, avec bénéfice minimal de cinq cent euros à atteindre entre le premier janvier et le six juin. A vrai dire, il a été franchi sans difficulté aucune bien avant le mois de juin. J'ai en effet largement dépassé le millier d'euro de bénéfice sur cette seule variante.

A la rentrée, je passerai probablement à la vitesse supérieure, en augmentant mon volume de jeu dans cette variante passionnante qu'est le Omaha. Et puis qui sait ? Sur un marché du poker en ligne atone, la légalisation de plusieurs autres variantes pourrait être effective très prochainement... Auquel cas, tout ceci promet de palpitantes nouvelles batailles à livrer. Et je sais que je suis armé pour les remporter. Il sera alors temps pour moi de dresser de nouveaux plans de conquête, autrement plus ambitieux. Toutefois, j'aurais tort de ne pas savourer l'instant présent, car j'ai réussi la première phase de mon débarquement.

mercredi 1 juin 2016

Les billets de 500 euros relégués aux oubliettes ?

Nous voici le 1er juin 2016. Et le moins que l'on puisse dire, ce que le mois de mai 2016 aura marqué un tournant du point de vue de la monnaie. En effet, la Banque Centrale Européenne a décidé de retirer progressivement les billets de 500 euros de la circulation, en ne remplaçant plus les coupures usagées par des billets de même valeur et en n'autorisant pas les établissements financiers à remettre dans le circuit les billets de 500 euros qu'elles collectent de-ci de là, au gré des transactions et des remises en liquides des clients et commerçants. Il faut dire que ce type de billets a toujours eu mauvaise réputation, puisque soupçonné de fluidifier bien des trafics et autres turpitudes. Dans le microcosme du poker, force est de reconnaître que ces billets voyagent bien.

Je n'ai jamais eu l'âme d'un collectionneur. A vrai dire, c'est un comportement qui ne me sied guère... je suis plutôt pragmatique en accordant de la valeur aux choses tant qu'elles demeurent fonctionnelles. Enfant, il m'est arrivé de collectionner quelques albums Panini, mais de mémoire je n'ai réussi à en compléter qu'un seul en entier. Pour ce qui est de mes autres albums d'images, c'est sans trop de remords que je les ai laissés incomplets. Et si l'on excepte quelques figurines accumulées en dilettante, je n'ai jamais collectionné quoi que ce soit d'autre.

Les hasards du poker live ont fait que j'ai eu l'occasion de me faire remettre quelques précieux billets de 500 euros à deux reprises (au Casino Barrière de Toulouse et au Casino Barrière de Lille). N'étant pas d'un naturel flambeur, mon stock de billets mauves n'a pas encore été totalement dilapidé. La preuve en images.
la cachette est située non loin du bureau...
Aussi, c'est bien davantage par malice que par nostalgie que je pense que je vais conserver un de ces sulfureux billets de 500 euros bien à l'abri de la lumière et des convoitises, et ce jusqu'à ce que je remette la main sur un ou plusieurs de ses acolytes. Peut-être parviendrai-je prochainement à récolter de nouveau quelques uns de ces billets de légende à l'occasion d'un tournoi live particulièrement heureux, qui sait ? Avec le temps, le nombre de ces papillons mauves va donc décroître, inexorablement . Aussi, afin d'éviter que le billet sur la photo se retrouve un jour orphelin, je me dois de briller sur la scène pokeristique aussi rapidement que possible !