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mardi 29 décembre 2015

La mélodie secrète du poker

Parfois, lorsque j'assiste à un match de football au stade, je sais à l'avance si l'action qui est en train de se construire va déboucher sur une possibilité de but ou non. Tout dépend le plus souvent d'un seul geste à effectuer dans l'entrejeu, un geste en apparence anodin. Un geste déterminant et lumineux qu'il est difficile de prévisualiser. J'ai souvent été raillé par mes proches pour ma capacité à m'enflammer et à hurler, seul, dans la tribune alors que le jeu est en apparence calme... car je sais intuitivement que si le joueur exécute le geste attendu, il ouvre la voie royale vers le but. Auquel cas, le stade me fait écho avec quelques secondes de retard et tout le monde oublie que j'ai été le premier à me lever. Inversement, j'ai l'air ridicule lorsque le joueur n'effectue pas le geste attendu et que l'action continue à ronronner dans l'entrejeu. Pourquoi un gus s'est enflammé tout seul dans la tribune alors qu'il n'y a a priori aucun danger immédiat ? Parce que le crétin sur le terrain a pris une décision n'allant pas dans le sens du jeu.

Tout ceci me conduit à penser que nonobstant le talent propre à chaque joueur sur un terrain de football, ce sont les équipes dont les intentions et les actions vont dans le sens du jeu qui l'emportent à la fin en ayant produit un jeu bien léché créateur d'opportunités. Je suis ainsi persuadé depuis des années et des années qu'il existe dans le football une mélodie secrète du jeu. Et je ne suis pas loin de penser qu'il en va de même dans beaucoup d'autres activités humaines, qu'elles soient sportives ou non. Ainsi, une succession de notes jouées de façon harmonieuse permet non seulement de transcender les foules, mais également de deviner la note suivante de la mélodie, car dans de tels moments tout coule de source !

Il y a plusieurs façons d'aborder la réussite au poker. Les plus naïfs aiment essentiellement s'épancher sur le phénomène de la chance et des bad beats : à les écouter, ils devraient gagner plus souvent, mais ce sont les cartes qui décident d'être toujours plus cruelles. Les plus atteints par la fièvre du jeu ne jurent que par l'adrénaline et la prise de risque : après tout, la chance sourit aux audacieux... le one time c'est forcément pour bientôt. Les invétérés bosseurs se focalisent quant à eux principalement sur la technique et les cotes mathématiques : ils devraient gagner plus souvent, selon leurs propres statistiques. Je ne fais partie d'aucune de ces trois grandes catégories de joueurs. C'est peut-être parce que je suis différent que je me suis bâti une théorie quelque peu personnelle - et même un peu trop diffuse, je l'avoue - pour ce qui est de mon approche du poker.

L'empathie. Voilà bien une qualité dont on ne parle pas assez au poker. Et pourtant, elle est essentielle, composante à part entière de la recette du succès. En dépit de la succession aléatoire de mains que l'on reçoit et de cartes qui tombent sur la table, je suis persuadé qu'il y a un ordre caché à tout ceci, une mélodie secrète du poker qu'aucune oreille ne parvient à entendre dans sa globalité, mais dont on peut malgré tout deviner l'existence, à l'instar des ultrasons que nos oreilles ne parviennent pas à entendre mais qui titillent le tympan malgré tout.

Lorsque l'on est assis à une table, on peut parfois capter quelques bribes de cette mélodie secrète du poker, sans trop savoir comment ni pourquoi, et dès lors que l'on parvienne à se caler sur cette fréquence, on devient invincible quelles que soient les cartes que l'on a en main. L'espace d'un instant, le plus souvent. L'espace d'un tournoi, parfois. Je suis persuadé que c'est  la perception à la volée de quelques unes des notes de la mélodie secrète du poker qui permet de marcher sur la table et de remporter la mise au nez à la barbe de tous ses adversaires. Oui, mais comment faire pour parvenir à discerner cette mélodie inaudible et entamer notre danse effrénée qui nous propulsera au sommet de la vague de notre A-Game ? Comment faire pour ne pas la confondre avec le chant des sirènes qui fracasserait aussitôt notre carcasse de dauphin contre les récifs ?

Pour tenter de me caler sur la fréquence du jeu, et ainsi capter les notes de la mélodie secrète, j'ai recours à un subterfuge sommaire : puisque le poker a supposément une mélodie qui lui est propre, je décide parfois d'accompagner mes sessions nocturnes d'une chanson que je vais écouter en boucle une bonne partie de la soirée. La chanson en question varie selon mes humeurs et inspirations, sans que jamais ce soit une de mes chansons préférées (étrangement), et je me dis que peut-être de la sorte je parviendrai à entrer en résonance et ainsi synchroniser harmonieusement quelques notes. Trouver la clef de sol est peut-être la clef du succès.

Tout ceci ressemble à s'y méprendre à de l'homéopathie, et je me demande si le plus grand des naïfs, au final, ce n'est pas moi... Comme si ce simple mantra musical ne reposant sur rien de tangible pouvait me permettre de me caler sur la fréquence du succès ! Si j'y réfléchis posément, je me dis que je suis ridicule. La mélodie secrète du poker n'existe pas ! Le Dieu du Poker non plus, d'ailleurs ! Et pourtant, je perpétue mon rituel musical vaille que vaille, tout comme je continue à vénérer secrètement le Dieu du Poker, qui ne peut avoir que de grands desseins pour l'humble et zélé serviteur que je suis.  

Pourquoi diantre est-ce que j'entretiens toutes ces simagrées ésotériques ? Croire en l'existence du Dieu du Poker me donne envie de sublimer mon jeu pour lui, et maintient intacte ma motivation et ma dévotion pour ce jeu : je chéris chaque instant passé à jouer... qu'il soit glorieux ou cruel, peu importe. Cela stimule ma passion de façon positive. Quant à écouter une chanson en boucle, ce rituel atypique ne décrypte pas la mélodie secrète du poker, c'est une certitude. Mais cela permet de maintenir une humeur égale et un degré de concentration satisfaisant tout au long de la soirée, favorisant ainsi les aspects du jeu liés à l'empathie. Ce qui a pour effet de réduire un peu les chances de tomber dans divers pièges liés à l'affect et à l'ego au moment de prendre des décisions difficiles. Dans ces conditions, pourquoi s'en priver ? Alors En avant la musique ! Et puisse le Dieu du Poker m'inspirer dans ma (con)quête mystique...







samedi 26 décembre 2015

Ma toupie

Chaque joueur a un profil qui lui est propre, avec ses qualités et défauts. S'il y a bien une qualité précieuse que je suis conscient de posséder, c'est un mental particulièrement solide pendant mes sessions jouées le soir derrière mon écran d'ordinateur. Ainsi, mon expérience de joueur compétitif à Guild Wars m'a permis de comprendre et d'incorporer tout un tas de processus mentaux afin de gérer au mieux les événements lorsqu'ils ne se passent pas du tout comme prévu et que la défaite semble poindre à l'horizon. Autant éviter la débandade, dans de pareils moments : il est complètement inutile de gamberger tant qu'il y a de l'enjeu, chaque coup perdu doit aussitôt être digéré, car ressasser c'est régresser. Mais la remobilisation n'est jamais facile.

A titre personnel, afin d'amortir les coups durs et de parvenir à maintenir un degré de concentration dans la continuité sensiblement plus élevé que celui de mes adversaires, je dispose d'un petit outil aux vertus miraculeuses : ma toupie. Lors de mon interminable table finale pour aller au Brésil, il y a un an et demi, elle avait d'ailleurs tourné non stop pendant une bonne partie de la nuit... Cette petite toupie en plastique azur bas de gamme obtenue dans une pochette surprise ne quitte jamais les abords de mon bureau, et entame parfois une danse pareille à celle d'un derviche tourneur adepte de Mevlana, en frôlant en permanence mon clavier, ce qui me permet de patienter pendant les coups lorsque l'action échoit à un autre joueur. Parfois, la rotation de la toupie est stable, et elle fait du surplace. Parfois, au contraire, en se déportant, elle va stopper brusquement sa rotation en heurtant mon clavier ou le tapis de souris, mais elle peut tout aussi bien choir du bureau, emportée par un élan mal maîtrisé : il s'agit alors pour moi de la rattraper avant qu'elle ne heurte le sol.

ma toupie

J'ai pris pour habitude de la faire tourner - souvent de façon inconsciente - lorsque je dispute des coups cruciaux, le plus souvent lorsque minuit est passé. Cela me permet de me détendre et de ne pas crisper mentalement (voire même physiquement) lorsque la roue du destin va oeuvrer contre moi et m'infliger un coup du sort. Cela a également pour vertu de m'aider à me recadrer aussitôt les rares fois où je commence à cristalliser un début de rancoeur contre un joueur en particulier à la table. En faisant tourner ma toupie de la sorte, j'évacue efficacement deux sources majeures de frustration : la malchance, d'une part, et les guerres d'ego, d'autre part. La toupie est définitivement mon bouclier anti-tilt ! En outre, ma toupie me permet de meubler passer le temps sans perdre ma concentration en fin de session, alors que j'enchaîne parfois les mains moisies et que jeter mes mains les unes à la suite des autres est la seule option raisonnable : autant ne pas sombrer dans l'ennui à de pareils moments.

les derviches tourneurs de Konya cherchant l'inspiration mystique

Nulle inspiration mystique, au final : la toupie constitue juste un moyen original de maintenir un certain degré de concentration et d'optimiser ma gestion mentale des fins de tournoi. C'est gratuit et ça peut potentiellement rapporter gros. Du moins, j'aime à le croire.


vendredi 25 décembre 2015

Lettre ouverte au Père Noël

Merci, cher Père Noël, pour ces beaux cadeaux que tu m'as apportés au cours de cette année 2015. Je n'ai pas toujours été sage, mais j'ai continué à faire preuve d'assiduité et de sérieux en tant que joueur de poker.

Merci pour cette honorable place payée au WiPT de Winamax en mars. Les nombreux billets de 20 Euros blanchis déboursés par le Trésorier du Cercle Clichy Montmartre n'ont pas fait long feu dans mes tiroirs, mais ils auront eu le mérite de payer quelques bricoles de-ci de-là. Merci à cette occasion de m'avoir permis de croiser aux tables la sculpturale Patty Beaumier. Parce qu'elle le vaut bien.

Merci pour les quelques bons d'achat obtenus grâce à MarketLuck tout au long de l'année. Ca ne pèse pas grand chose, mais c'est toujours plaisant d'aller faire ses courses gratuitement et de regarder la tête de la caissière lorsqu'elle constate que je repars avec un panier plein sans rien avoir déboursé.

Merci pour ces places au Parc des Princes gagnées à la faveur de quelques tournois bien négociés sur PMU Poker. En tant qu'amateur éclairé du PSG, ce furent là des cadeaux de choix, et j'en apprécie la valeur d'autant plus que j'ai pu y amener des personnes qui me sont chères et que ce furent à chaque fois des matches plaisants : les meilleurs souvenirs sont souvent ceux que l'on partage.

Merci pour ce chouette voyage à Las Vegas que tu m'as offert. Grâce à toi, j'ai pu disputer une épreuve majeure des Championnats du Monde de Poker WSOP, le Monster Stack. Certes, une fois sur place, ça c'est révélé une expérience pénible à vivre, mais je mesure le privilège que tu m'as offert, une fois encore.

Merci pour ce petit coup de pouce au Barrière Poker Tour de Lille et les quelques milliers d'euros glanés à l'occasion de ma table finale. J'aurais aimé allé encore plus loin, mais je ne boude pas mon plaisir. Trois mois après, j'ai encore bon nombre de gros billets coincés entre deux livres de ma bibliothèque.

Merci de m'avoir permis de faire la connaissance du brillant SuperCaddy (la talentueuse plume du Club Poker) à l'occasion du colloque de l'ARJEL sur la régulation des jeux en ligne qui réunissait tout le gratin de la profession ainsi que tout un tas d'hommes politiques concernés par le sujet. Ce fut d'ailleurs très instructif.

Merci pour tous ces petits fours dégustés avec un appétit d'ogre au Parc des Princes, au Stade Matmut Atlantique de Bordeaux ainsi qu'au Stade Vélodrome de Marseille. Je tiens à te remercier tout particulièrement pour cette expérience inoubliable de la Golden Barre vécue au Stade Vélodrome devant près de 50.000 spectateurs. Douloureuse, certes. Limite humiliante, même, sur le coup. Mais que je ne regrette pas d'avoir vécue rétrospectivement.

Merci de m'avoir fait remporter ce challenge PMU en partenariat avec le Club Poker qui m'a permis de disputer le WPTN Paris. Certes, l'expérience a été particulièrement amère sur le terrain, mais l'essentiel n'est pas là : ma victoire lors de ce challenge m'a permis de me rendre compte à quel point je peux être doué en Omaha, et je suis à présent décomplexé, tel un enfant ayant un peu bu la tasse lors de son premier plongeon mais dont toute peur a définitivement disparu à l'idée de replonger.

Mais, Père Noël, si je puis me permettre, j'aurais aimé que soit incluse dans la liste de mes présents en 2015 l'ouverture des variantes en ligne... d'autant que cela a été annoncé lors du colloque de l'ARJEL (cela figure noir sur blanc sur la brochure officielle). Probablement un oubli de ta part. Aussi, je te saurais gré de bien vouloir inclure la légalisation des variantes sur ma liste des présents pour 2016. Loin de moi l'envie de faire le pénible, mais tu as également oublié de rappeler au liquidateur d'EuroPoker que mon ardoise ne m'a toujours pas été réglée... or elle dépasse les 4 000 euros, ce n'est pas rien. Ce serait bien que tu t'en soucies courant 2016, là encore. Pour le reste, eh bien je te laisse le soin de me faire des cadeaux totalement inattendus. Un jour, je voudrais décrocher un joli bracelet WSOP, ce qui parachèverait alors mon opération de conquête du poker. Oui, je suis un brin rêveur, voire carrément exigeant. Mais on ne se refait pas...

Quoi qu'il en soit, je tenais malgré tout à te remercier pour tous ces présents que tu m'as apportés au cours de cette année 2015, Père Noël. Des fois, j'ai l'impression que tu ne fais qu'un avec le Dieu du Poker. Et je ne sais pas si je dois m'en réjouir ou m'en inquiéter.

mercredi 23 décembre 2015

Escapade nancéienne

Ce samedi 12 décembre, je me suis rendu à Nancy afin d'y disputer un tournoi satellite qualificatif pour le WiPT  après avoir remporté  un tournoi en ligne spécial organisé en partenariat avec le Club Poker. En temps normal, il ne me serait jamais venu à l'esprit de me déplacer jusqu'à Nancy pour ce qui ne relève au final que d'un tournoi de gala : plus de 500 joueurs et à peine plus d'une dizaine de sièges à pourvoir pour la grande final au Cercle Clichy Montmartre à 550 Euros. Mais le Club Poker m'a tellement apporté jusqu'ici qu'il eut été malvenu de ma part de sécher l'événement (quand bien même au final personne n'en aurait jamais rien su). Et puis j'avais envie de prendre ma revanche sur le destin puisque j'avais été contraint de sécher le tournoi satellite qualificatif organisé à la Grande Halle de la Villette du fait de l'épisode concomitant (et désastreux) de la Golden Barre à Marseille il y a quelques semaines.

2% de chances de décrocher son ticket sur le papier lors de l'étape de Nancy, voilà donc un ratio particulièrement maigre. Quand bien même le niveau général des participants soit plutôt faible, la structure ultra turbo de l'événement favorise la chance pure au détriment de la technique. J'ai fait le déplacement essentiellement afin de tâter du jeton en toute détente : ce type de tournois fait la part belle à la convivialité, et dans un contexte pareil je me sens toujours à l'aise. Pouvoir échanger, blaguer et jouer en toute insouciance, constitue quelque chose de réellement agréable, ce qui n'est pas le cas avec tournois live payants, où la pression financière rend les gens taiseux.

Ayant rallié Nancy tôt dans la matinée à la faveur d'un covoiturage nocturne sans encombre malgré un conducteur féru de cannabis (!), je n'étais a priori pas en grande forme pour disputer ce tournoi, loin s'en faut, puisque n'ayant quasiment pas dormi. Peu importe, un petit boost d'adrénaline a suffi pour rester éveillé et de bonne humeur toute la journée durant. Comme d'ordinaire, le professionnalisme des gens de Winamax a suffi à rendre l'événement festif à moindre frais : un paquet de cartes et un décapsuleur en forme de requin offert à chaque participant, ainsi que des quiz ludiques sur tablette ou smartphone permettant à tout un chacun de gagner des paris sportifs gratuits.

Un centre de conférences tout neuf en guise d'Arène de Poker
Nous étions 528 participants - dont l'inénarrable Moundir - et le tournoi qui démarrait à 11h s'est plutôt bien déroulé, avec un climat bon enfant qui m'a permis de faire le zouave et d'accumuler des jetons en parallèle. Malheureusement, lorsque notre table a cassé en fin d'après-midi, j'ai connu un trou d'air, et l'augmentation extrêmement rapide des blindes a eu raison de mes velléités de qualification. Je termine à une modeste 120ème place au final peu avant la fin de la journée : n'ayant pas réservé d'hôtel pour la nuit puisque ne sachant pas à l'avance si je serais qualifié pour la seconde journée (décisive) de ce tournoi, j'étais donc libre de rentrer à la maison aussitôt. Blablacar permet désormais de se déplacer un peu partout en France à des prix très raisonnables et avec un maximum de souplesse : quelques minutes à peine après mon élimination, j'avais déjà réservé un nouveau covoiturage pour le voyage retour, dans un véhicule de luxe ultra confortable et silencieux, avec en prime un chauffeur tout à fait clean et d'agréable compagnie.

Au final, j'ai donc passé une excellente journée, et ai ainsi pu me réconcilier à moindre frais avec les cartes en live, après avoir vécu une traversée du désert totale il y a un mois et demi à l'occasion du WPTN à Paris. Certes, je n'ai pas obtenu la moindre paire d'as servie cette fois-ci encore, mais j'ai quand même reçu un ratio normal de mains "jouables". Bilan de mon escapade nancéienne : 50 euros dépensés en frais de transport (covoiturage et tickets), pour 20 euros de paris sportifs gagnés, ce qui n'est pas atténue le bilan négatif de ce déplacement. Il me reste à présent à investir au mieux ces 20 euros de paris sportifs, ce qui est loin d'être facile au regard du taux de redistribution des mises plafonné à 85%... mais ceci est une toute autre histoire.

mardi 8 décembre 2015

Où l'on reparle de la PSG Poker Ligue...

Depuis le début de la saison 2015-2016, mes performances à la Paris Poker Ligue qui se dispute sur PMU Poker sont des plus modestes, et ma position au classement général ne me permet pas d'espérer être en mesure de défendre mon titre de champion de la saison 2014-2015.

Deux places pour PSG-Lyon
En terminant second du tournoi de ce lundi 7 décembre, je ne recolle pas encore aux premiers, mais je sors du ventre mou. Et surtout, je gagne deux places pour aller voir PSG-Lyon au Parc des Princes ce dimanche 13 décembre à 21h00 (sans les petits fours, toutefois puisque seule la première place donne accès aux salons huppés du Parc et que la chance m'a abandonné lors du duel final). En cette période de vaches maigres dans cette compétition, on s'en contentera bien volontiers. Deux places gratuites pour l'une des affiches du championnat de France de Ligue 1, ça ne se boude pas et il faut savoir profiter des petits plaisirs qui me sont offerts. L'ennuyeux, c'est que je fais le déplacement à Nancy pour l'étape live de qualification du WiPT le week-end du 12... si d'aventure je vais au bout du tournoi, les délais pour rentrer à Paris vont être serrés. Enfin, je verrai bien le moment venu. En tout état de cause, mon week-end qui s'annonce sera chargé grâce au poker !


vendredi 4 décembre 2015

Fermeture de TurboPoker

Cela faisant quelques mois déjà que les signes avant-coureurs du dépérissement de TurboPoker s'étaient manifestés... Depuis ce vendredi 4 décembre c'est officiel : le site fermera ses portes à la fin du mois.

Autant le dire tout de suite, TurboPoker était le plus petit des 9 opérateurs en ligne encore présents sur le marché depuis la fermeture de PKR en milieu d'année. Et sa réputation était loin d'être excellente. Cela fait un petit bout de temps que je ne traînais plus du tout sur ce site qui utilisait la plateforme antédiluvienne ipoker au même titre qu'Everest, Unibet et Betclic. Le montant de mon solde (quelques centaines d'euros seulement) sera donc versé automatiquement sur mon compte en fin d'année. Espérons que je n'aie pas de mauvaise surprise à cette occasion.

Le moteur a calé a l'embrayage !
Dans un contexte déjà très concurrentiel et rendu encore plus périlleux par la contraction de l'activité poker en France, TurboPoker aura probablement été l'opérateur le moins dynamique et le moins créatif sur le marché. C'est sans surprise que le marché du poker en ligne redémarrera au 1er janvier 2016 avec un opérateur de moins. Bye Bye TurboPoker.


jeudi 3 décembre 2015

Les petits ruisseaux de Fredyl

petite rivière Urubamba deviendra grande...
Il y a quelques années, lorsque j'ai traîné mes guêtres du côté du Pérou et de Cuzco l'antique capitale inca, j'ai eu l'occasion par deux fois d'aller faire du rafting en amont du Rio Urubamba. Cette rivière en apparence anodine en dépit de son débit assez tumultueux constitue pourtant l'un des principaux affluents du grand fleuve Amazone. Depuis mes débuts dans le poker, il y a bientôt trois ans maintenant, je n'ai eu cesse de penser que les petits ruisseaux faisaient les grandes rivières. C'est l'une des raisons pour lesquelles je n'ai toujours pas délaissé les petits freerolls et autres tournois communautaires à dotation ajoutée, car à chaque fois que je remporte un petit gain tranquille de la sorte, je me revois bravant l'Urubamba avec ma pagaie et mon gilet de sauvetage. Merveilleux souvenir, certes, mais après une demi journée de descente endiablée, il a fallu mettre pied à terre, l'excursion touchant à sa fin. Pourtant, si l'on poursuit la descente de la rivière, à des milliers de kilomètres de là, il y a l'océan.

Cela peut paraitre assez étrange, mais passer d'un tournoi live WPTN (1.200 euros l'entrée) à des tournois communautaires sur internet en freeroll ne me pose aucun problème de motivation une fois la phase de déception digérée : un peu comme un club amateur qui aurait été loin en coupe de France de football en perdant contre une grosse cylindrée telle que le PSG ou l'OM et qui retrouverait dès le week-end suivant ses matches à couteaux tirés sur terrain boueux contre ses voisins de district. Il s'agit alors de remettre le bleu de chauffe et d'avoir l'envie de continuer à aller de l'avant. Car c'est en remportant des championnats qu'on grimpe de division et non en ressassant le match perdu contre le club professionnel.

C'est ainsi que ce mercredi 2 décembre 2015, je viens de remporter un tournoi communautaire PMU Poker devant 467 adversaires. Bien sûr, en l'espèce la récompense de 30 euros ne constitue pas grand chose, mais ce tournoi fait partie d'un championnat spécial mis en place par le PMU afin de mettre en lumière sa plateforme d'entraide communautaire à laquelle j'avais donné un petit coup de main lors de la phase de bêta-test en début d'année. Ayant été à l'époque le bêta-testeur le plus actif de la section poker et n'ayant rien reçu en retour contrairement aux promesses ludiques pourtant faites en ce sens, plutôt que de chouiner - le PMU m'ayant déjà apporté tout un tas de beaux souvenirs par ailleurs - j'ai juste depuis lors cessé d'être un membre actif de cette communauté et ne la fréquente désormais plus que de façon très occasionnelle. Aussi, ce serait vraiment un clin d'oeil ironique du destin que de parvenir à devenir le champion poker de la Communauté PMU. Ceci dit, le chemin est encore long et je ne suis même pas au contact des premiers pour le moment. Mais je vais garder cet objectif dans un coin de ma tête...

Quoi qu'il en soit, si j'ai un jour l'occasion d'empocher un énorme gain grâce au poker, je me souviendrai avec nostalgie de tous ces petits ruisseaux qui auront contribué à alimenter ma grande rivière. Etant un être épris de liberté, je prendrai alors mon sac à dos et je ferai cette fois-ci la descente du fleuve Amazone, et tant pis pour les moustiques ! Après tout, le poker m'a déjà mené contre toute attente une première fois au Brésil. Qui sait s'il ne me permettra pas d'y retourner un jour prochain ?

samedi 28 novembre 2015

WPTN Paris : le sphinx assoiffé !


Au moment où je rédige ces lignes, le WPTN Paris n'a pas encore rendu son verdict final, puisqu'une poignée de joueurs sont encore en course pour décrocher le trophée promis au lauréat ainsi que le beau chèque de 150.000 Euros qui va avec. Pourtant, cela fait belle lurette que j'ai été éjecté de la course. Seconde campagne d'envergure menée sous les couleurs de PMU Poker cette année, et seconde traversée du désert en termes de cartes. J'ai passé une journée entière à attendre que la roue tourne, mais rien n'y a fait. A côté de ce désert parisien sans fin, Las Vegas en juin ressemblait carrément à une oasis. Jamais je ne me suis senti aussi démuni qu'à l'occasion de ce tournoi.

Ce jeudi 26 novembre, à 10h du matin, je m'étais pourtant présenté sur la ligne de départ plein d'espoir, car j'ai désormais la certitude que mon jeu est bien en place. Mais si l'on excepte la première heure de jeu où j'ai eu quelques mains intéressantes qui n'ont toutefois pas eu pour effet de faire varier la profondeur de mon tapis, j'ai passé des heures entières à me morfondre avec des mains oscillant entre le moisi et le dégueulasse. A tel point que j'en suis venu à me lamenter sur l'inconfort des sièges, c'est dire ! J'ai dépassé à cette occasion mon record du nombre de mains consécutives non remportées : un peu plus de 100. Il ne m'était encore jamais arrivé pareille mésaventure, même en ligne. Triste record, en vérité : 3 heures de néant complet, montre en main. Pourtant, mon tapis ne s'est érodé que de façon très limitée, jusqu'à mon élimination au niveau 8, vers 17h30. Je me fait compter KO sur un coup malencontreux - pas forcément mal négocié de ma part - qui me fait me délester de mes 40 blindes. Pan ! Et voilà l'équivalent de 1.200 Euros partis en fumée. C'est la magie du poker (surtout pour celui qui gagne).

Passer une journée entière dans ces conditions aura été atroce, d'autant que j'étais vraiment en petite forme et qu'à à un moment je me suis même demandé si je n'allais pas faire un malaise à force de renifler toutes ces mains moisies les unes à la suite des autres. Difficile de briller en tournoi avec des mains toutes plus insignifiantes les unes que les autres.  Et pourtant, il y avait matière à aller loin, car le niveau de jeu était très disparate à table, contrairement à ce que j'aurais pu croire (il fallait tout de même débourser la bagatelle de 1.200 Euros pour disputer ce tournoi organisé par le Cercle Clichy Montmartre en partenariat avec le World Poker Tour et le PMU). Mais c'est ainsi. Au lieu de trôner sur une pile conséquente de jetons, mon sphinx a donc passé la journée à demi ensablé dans les dunes. En témoigne cette photo habilement immortalisée par le photographe du Cercle Clichy Montmartre, manifestement davantage séduit par mon sphinx assoiffé que par ma tête de champion. Il ne laisse pas indifférent, mon sphinx : c'est déjà ça. Je suis rentré à la maison avec sous le bras un T-Shirt PMU et une clé USB en forme de jeton de poker PMU. Pour le reste, j'en ai pris un coup au moral et j'ai zappé la soirée spéciale organisée spécialement le lendemain par PMU Poker en faveur des qualifiés et invités. J'ai perdu une nouvelle bataille d'envergure. Et celle-là, elle fait particulièrement mal au moral.




jeudi 26 novembre 2015

WPTN Paris : advienne que pourra !

Ce soir, mon ordinateur est resté éteint, et je n'ai pas disputé de session sur internet. Dans quelques heures à peine, je vais participer au WPTN Paris au Cercle Clichy Montmartre : la compétition démarrera à dix heures du matin.

le champs de bataille (source : PMU)
Je vais de nouveau me ranger derrière la bannière du PMU, comme à Las Vegas en juin. En espérant cette fois-ci une fin moins funeste, car les enjeux sont importants : à 1.200 Euros l'entrée, la culbute en cas de table finale sera forcément alléchante, sachant qu'un minimum de 500 joueurs est attendu à l'occasion de ce tournoi. Ma tenue de combat est donc prête, comme d'accoutumée : mon chapeau péruvien, mon sphinx, mon T-shirt fétiche, et le macaron vert du PMU qui viendra s'additionner au  traditionnel macaron rouge du Club Poker.

La fine fleur de la chevalerie pokeristique francophone sera là : il va donc me falloir redoubler d'audace pour espérer briller. A vrai dire, j'appréhende un peu l'événement. Non pas que je craigne de ne pas avoir le niveau, mais il se trouve que le PMU est censé suivre de près mon parcours : il s'agira également de ne pas décevoir la communauté du Club Poker (puisque ma participation est parrainée conjointement par le PMU et par le Club Poker), sachant que mon style de jeu atypique pourrait choquer les puristes.

La bataille promet d'être rude, mais je n'ai désormais peur de personne. Car je me sens prêt et je suis affûté. Je me sens à-même de claquer une performance dès lors que Dame Chance soit également au rendez-vous. Il est temps pour moi de sortir le grand jeu, en espérant que le bruit des grandes orgues aidera à déverrouiller les portes du Panthéon du Poker au profane que je suis. En avant la musique ! Et advienne que pourra...



mercredi 18 novembre 2015

Club Poker m'envoie au WPTN Paris !

J'adore les tournois communautaires. Vraiment. Non seulement l'ambiance aux tables y est souvent conviviale (puisque l'on y croise souvent les mêmes têtes et que rivalité et respect finissent par s'y entremêler), mais les dotations additionnelles proposées en partenariat avec les plateformes de poker sont parfois extrêmement alléchantes.

Merci PMU Poker !
Preuve en est ce challenge proposé par PMU Poker en partenariat avec le site du Club Poker pendant deux mois entre la mi-septembre et la mi-novembre et qui récompensait le vainqueur final par un package de 1.800 Euros pour le WPTN Paris : il s'agissait de prendre part à un minimum de cent tournois sur la plateforme de PMU Poker et de récompenser les joueurs obtenant le meilleur taux de retour sur investissement (ROI exprimé en pourcentage). De la sorte, petits et grands joueurs avaient a priori d'égales chances de parvenir à remporter ce challenge. Mieux encore : le challenge était également ouvert aux tournois de Omaha, et pas seulement de Texas Hold'em. C'est ainsi que je me suis inscrit à ce challenge plein d'espoir il y a deux mois, sachant que ce serait une compétition de longue haleine et que c'était l'occasion de tester grandeur nature mes compétences supposées en Omaha. J'ai pris la tête du classement général une semaine avant la fin du challenge grâce à un coup d'éclat lors d'un tournoi majeur, et dès lors mes adversaires ont préféré assurer les places d'honneur et les quelques centaines d'euros qui allaient avec. A moi la victoire, donc ! Sur le papier, ça ressemble à une victoire à plate couture. En réalité, j'ai certes déployé une stratégie appropriée et plutôt bien joué, mais j'ai aussi eu un maximum de réussite.
Club Poker for ever

Toujours est-il que je viens d'empocher un très beau package : une entrée pour le WPTN Paris qui démarrera la semaine prochaine (d'une valeur de 1.200 Euros) ainsi que 600 Euros en cash afin de couvrir mes frais. Je serai donc sur la ligne de départ de ce tournoi jeudi 26 novembre à 10h00 au Cercle Clichy Montmartre, le PMU étant partenaire privilégié de l'événement et y envoyant un bataillon de qualifiés. Inutile de dire que je ne m'y rendrai pas en touriste et que le but est d'y briller en portant les couleurs du Club Poker et de PMU Poker. Puisse Dame Chance ne pas m'oublier à l'occasion de ce tournoi majeur : c'est le moment où jamais de réussir une performance digne de ce nom.

vendredi 13 novembre 2015

2m44

Marseille ! La fille adoptive de la Méditerranée.

Marseille ! La ville française qui respire le mieux le football avec son club de légende, l'OM et son mythique Stade Vélodrome.

Marseille ! La ville qui m'avait fait pleurer (de joie) il y a un an et demi dans le cadre de l'OM Poker Live qui se disputait alors en partenariat avec Bwin.

Marseille ! La nouvelle coqueluche de Winamax.

En ce dimanche 8 novembre 2015, j'avais rendez-vous avec le mythique Stade Vélodrome de Marseille complètement rénové en prévision de l'Euro 2016, afin d'y disputer le jeu de la golden barre en marge de la rencontre entre l'Olympique de Marseille et l'OGC Nice dont le coup d'envoi était fixé à 17 heures. Contrairement à d'autres stades de football, le jeu de la golden barre s'y dispute cette année juste avant le début du coup d'envoi. En tant que spectateur occasionnel des matches du PSG au Parc des Princes, j'ai toujours apprécié la petite attraction divertissante qu'est le jeu de la golden barre. On se prend spontanément de sympathie pour le quidam qui tire, et l'on espère sa réussite. De quoi égayer la mi-temps lorsque l'on a pas grand chose à faire en tribune.

Mon début d'élongation (ou de contracture) apparu la veille ne s'étant malheureusement estompé, je n'étais pas particulièrement optimiste au moment de fouler la pelouse du Vélodrome avec le sweat-shirt Winamax de taille XXL dans lequel je nageais littéralement. Au préalable, j'avais pu déguster quelques délectables petits fours dans l'enceinte de la loge privative de Winamax (16 places avec accès direct aux sièges) et j'avais bien entendu fait l'impasse sur les boissons alcoolisées, histoire de ne pas dérégler ma mire. Mais ma lésion à la cuisse était bel et bien présente. Je savais donc que pour réussir cette mission je devais être héroïque dans la douleur, en sus de me montrer adroit et chanceux tout à la fois.

Une fois sur le bord de la pelouse, oubliant quelques instants la douleur lancinante, j'ai pu assister à la fin de l'échauffement des joueurs niçois tandis que le personnel de Winamax se préparait pour monter son attraction publicitaire afin de divertir les supporters au mieux dans le laps de temps de cinq minutes qui nous était imparti. L'autre tireur (puisque nous étions deux) était quant à lui parfaitement affûté, puisque joueur régulier de football. Nous disposions de deux tentatives chacun de toucher la barre transversale. La gloire, le beau voyage pour deux à Las Vegas et les vivats du public du Vélodrome en cas de succès. La déception et la mallette de jetons Winamax en cas d'échec. J'ai suggéré au speaker du stade de ne pas révéler au public que je venais de Paris, afin d'éviter d'être conspué inutilement... mais j'ignore s'il s'abstint ou pas de mentionner ce détail car mon attention se focalisa exclusivement sur la pelouse à partir du moment où les ballons furent posés à 25 mètres des cages. L'autre tireur qui s'était qualifié sur Winamax le même jour que moi s'élança le premier. Son tir inaugural s'envola aussitôt pour la planète Mars tandis que son second tir passa à quelques centimètres de la barre transversale ce qui suffit à faire frisonner le public l'espace d'un instant. Puis vint mon tour.

Après avoir pris quatre ou cinq pas d'élan et invoqué ma bonne étoile, mon premier essai s'avéra complètement raté, en raison de l'irruption d'une vive douleur qui aussitôt irradia ma cuisse entière et qui sous l'effet de surprise m'empêcha de terminer ma frappe correctement. Le ballon ne décolla guère et termina au fond des filets avec désinvolture là où l'on s'attendait à une explosion assourdissante de la barre transversale. A partir de cet instant, ma douleur s'installa avec insistance dans la cuisse. Mais les cris dans l'enceinte du Vélodrome se firent plus intenses, aussi, à tel point que je ne sais pas si le public du Vélodrome m'encourageait parce que c'était l'ultime chance de vibrer à l'unisson ou bien s'il se gaussait de moi parce que le speaker avait révélé que je venais de Paris et que mon premier tir avait été un fiasco. 

Le Vélodrome et moi tentâmes une ultime réconciliation à l'entame de l'ultime tir. Il faut dire que depuis le début de la saison, aucun tireur n'a encore réussi à atteindre la barre transversale. C'était le moment où jamais de vibrer à l'unisson avec les supporters marseillais ! J'ai hésité un instant à tirer du pied gauche, mais je me suis dit qu'en serrant les dents très fort et en faisant semblant d'ignorer la souffrance l'espace d'un bref instant, mes chances infinitésimales demeuraient malgré tout meilleures. Alors j'ai fait une rapide prière en mobilisant mes dernières ressources mentales afin de pallier à ma défaillance physique. Au moment de l'impact avec le ballon, la douleur a été tout bonnement atroce, mais je suis malgré tout parvenu à prolonger la frappe au mieux afin que le ballon puisse décoller à la bonne hauteur. Mais sans un minimum de relâchement final, la tâche est quasi insurmontable et le ballon parti à bonne puissance termina son chemin en plein milieu des cages, un mètre à peine au dessus de la pelouse, bien loin des 2 mètres 44 de hauteur nécessaires pour percuter la barre transversale recouverte du panneau publicitaire Winamax

2m44. Une barre bien trop haute à franchir pour un homme blessé. Cette journée du 8 novembre 2015 marquera durablement ma mémoire, car outre la douleur devenue encore plus intense et m'empêchant de marcher autrement qu'à vitesse d'escargot à partir de cet instant, j'ai connu une succession de petites déconvenues en un laps de temps très réduit. Nous fûmes tout d'abord contraints de patienter dans les entrailles du stade une bonne dizaine de minutes après avoir tiré, la faute à des accréditations défaillantes et à un vigile faisant de l'excès de zèle, de telle sorte que lorsque nous revînmes en loge le match avait déjà commencé. Par ailleurs, mon invité jamais n'arrivât, retenu par des impératifs professionnels de dernière minute, alors même que je comptais sur lui pour prendre quelques photos et qu'il devait m'héberger pour la nuit. Du coup, au moment de récupérer ma mallette de jetons Winamax dont le poids doit dépasser les quinze kilos, ce fut le début de nouveaux ennuis. Lorsque je la pris en main, la poignée céda aussitôt et il ne fût plus possible de la réparer autrement que sommairement. Made in China.

Je ne compte plus les fois où j'ai maudit cette mallette sur le chemin du retour. A un moment, j'ai même songé à l'abandonner ou à la donner à un passant tellement le moindre pas avec ce lourd fardeau à porter me coutait. Et je dus même au final racheter un nouveau billet de train, occasionnant un surcoût non prévu. Le chemin du retour jusqu'à Paris s'avéra donc un véritable calvaire, avec la mallette Winamax en guise de croix à porter. Mais n'est pas Jesus qui veut, capable de faire des miracles à la pelle et de ressusciter au bout de trois jours les doigts dans le nez.

Ma cuisse est encore enflée et je ne peux toujours pas marcher au bout de quatre jours. Déchirure du quadriceps. La guérison va prendre un peu de temps. Mais dans quelques années, cet épisode particulièrement pénible se teintera de nostalgie et deviendra alors un souvenir précieux dont la simple évocation me fera alors sourire. Ceci explique pourquoi je suis un joueur de poker qui chérit tout particulièrement ses bad beats.


samedi 7 novembre 2015

La tuile !

Ce samedi 7 novembre au matin, à la faveur d'une météo particulièrement clémente, je suis allé m'entraîner à l'exercice de la Golden Barre dans le même parc que précédemment. Car demain dimanche je me rends à Marseille afin d'y disputer au Stade Vélodrome l'épreuve de vérité... à savoir tenter de toucher la barre transversale en marge du match de football opposant l'Olympique de Marseille à l'OGC Nice. Et je n'aurai droit qu'à deux petites tentatives. Pourtant, j'aurais pu choisir de faire l'impasse sur cet entraînement et me rendre à la Grande Halle de la Villette afin d'y disputer la première journée du tournoi de qualification pour le WIPT. J'ai longtemps hésité, car c'était l'occasion de manier du jeton de poker sans pression aucune. Mais le soleil du matin et l'envie de débarquer au vélodrome en étant affûté et entraîné à l'exercice de la golden barre m'a fait trancher en faveur d'une séance d'entraînement matinale.

blessure musculaire à H-24 : quelle tuile !
Mal m'en a pris. A peine après avoir enfilé mes crampons, je me suis blessé dès ma toute première frappe, pourtant anodine et toute en retenue puisque j'attendais que les muscles s'échauffent avant débuter la séance à proprement parler. Me voilà avec un début d'élongation (ou un point de contracture musculaire). Une fois la douleur apparue, il m'a été tout bonnement impossible de déclencher une frappe sans aussitôt ressentir une atroce souffrance à la cuisse juste après l'impact avec le ballon. Sachant cela, je n'ai pas voulu forcer, puisqu'en un peu plus de 24h de récupération et après application d'un baume, il est possible que j'aie récupéré suffisamment pour pouvoir déclencher deux tirs au vélodrome sans me tordre de douleur sur la pelouse. On verra bien le moment venu. Mais il est possible que je doive serrer les dents. En attendant, je me suis tout de même un peu exercé à tirer du pied gauche, pour le cas où la douleur rendrait toute tentative impossible avec mon pied droit. Et puis j'ai trottiné un peu avec mes crampons sur la pelouse du parc.

Mes crampons étaient à la cave depuis de nombreuses années avant que j'aille les dépoussiérer en vue de cette aventure de la golden barre : n'étant absolument pas à l'aise balle au pied d'une manière générale, et encore moins ambidextre, il va sans dire que mon exercice d'entraînement a été calamiteux. Si d'aventure je suis contraint de tirer du pied gauche, j'estime mes chances de toucher la barre de l'ordre de 1%. Pas plus. Mais je conserve espoir malgré tout : à l'instar du poker, le jeu de la golden barre est un exercice tellement aléatoire qu'une simple prière pour suffire à décrocher la timbale. Réponse dans quelques heures à peine.


dimanche 1 novembre 2015

Golden Barre au vélodrome : entraînement à J -7

Mon terrain d'entraînement
Dans une semaine jour pour jour, je serai au Stade Vélodrome de Marseille pour y tenter l'exercice de la Golden Barre. En ce dimanche 1er novembre, je suis allé m'entraîner dans un parc à l'exercice de la Golden Barre en compagnie de mon cousin féru de football, qui joue régulièrement depuis des années (contrairement à moi), et qui dispose d'une patte gauche précise et appliquée. Le terrain est en terre battue et la hauteur des barres transversales inférieure d'une bonne vingtaine de centimètres aux cages homologuées, mais cela fait toutefois l'affaire pour s'entraîner. Le ballon, en revanche, est homologué FIFA (acheté en Argentine lors d'un précédent voyage) et donc parfaitement aux normes. 

Les conditions météo étaient vraiment parfaites : soleil radieux et vent nul. De quoi s'exercer dans de bonnes conditions. J'ai donc effectué environ 150 à 200 tirs à une distance d'environ 20 mètres des cages, en expérimentant trois techniques de tir différentes : la classique, le pointu, et le piqué.

frappe classique : le fiasco
La technique de frappe classique (en mettant un peu d'effet vers l'intérieur) s'est avérée désastreuse. Après une bonne vingtaine de minutes, j'en suis vite arrivé à la conclusion que je n'étais pas en mesure d'y arriver de cette manière. Je ne parviens pas à soulever correctement le ballon sans aussitôt perdre le contrôle de ma frappe. Et mon pied d'appui a une fâcheuse tendance à être un peu trop en retrait par rapport à la position de tir idéale. 50 tentatives. Aucune réussite. De quoi démoraliser illico un homme au moral vacillant. Je me suis donc résolu à passer à autre chose.

le pointu barbare qui fait mal
La technique du pointu consiste à prier très fort et à tirer droit devant avec puissance : c'est de facto une frappe dont la trajectoire est assez aléatoire, puisque le contrôle de balle est faible, voire inexistant. Mais en tirant légèrement le corps vers l'arrière au moment de la frappe et en accompagnant le ballon avec la jambe le plus longtemps possible juste après ladite frappe, cela peut engendrer un tir assez puissant avec un ballon qui décolle à la bonne hauteur. L'espoir de toucher la barre transversale est là. Mais cela nécessite une énorme part de chance. 70 tentatives environ, pour 3 réussites. Sur un gros malentendu, ça peut passer. L'expérimentation de cette technique barbare m'aura au passage coûté l'apparition d'une petite douleur au pied.


le piqué : mon choix final
Mais la technique qui a définitivement ma faveur est celle du piqué. Moins de puissance nécessaire, avec au final un début de sensation de contrôle, et surtout un ballon qui s'élève presque à chaque fois à une hauteur proche de celle recherchée. Le problème est que le ballon a tendance parfois à retomber trop tôt. Mais de ce point de vue là, un peu d'entraînement supplémentaire devrait pouvoir solutionner ce problème de dosage. 70 tentatives environ, pour 5 barres transversales touchées. Et bon nombre de tentatives qui échouent de peu. Voilà qui est encourageant pour la suite.

Ma prochaine séance d'entraînement sera donc consacrée exclusivement au perfectionnement de la technique du piqué. Même si les puristes trouveront à redire sur le style, et même si mon pied d'appui a toujours aussi tendance à rester un peu trop en retrait du ballon, un objectif raisonnable de parvenir à 10% de réussite à la fin de mon entraînement devrait me conduire à me rendre au Vélodrome dans une semaine avec un réel espoir de toucher la barre transversale, d'autant que j'aurai deux tentatives. Vegas est désormais à portée de tir. J'y crois.




samedi 31 octobre 2015

En route pour Marseille afin d'y tenter la Golden Barre

En début de saison, je me suis fixé comme objectif ludique de poursuivre mon tour de France des petits fours en disputant les tournois proposant des places en loges pour les matches de football. Au regard de l'adversité et de la difficulté à terminer dans le top 3 ou le top 2 de ces tournois qui réunissent parfois plusieurs centaines de joueurs, j'étais loin de me douter que ce serait aussi facile. Et pourtant...

Dimanche 8 novembre à 17h Fredyl défie le Vélodrome
Il y a quelques jours de cela, j'ai disputé avec succès sur Winamax un tournoi un peu spécial, puisqu'en sus de la dotation classique, les deux premiers remportaient non seulement les deux places en loge habituelles afin d'assister dans des conditions privilégiées au derby opposant l'Olympique de Marseille à son voisin de l'OGC Nice, mais également le droit de concourir au jeu de la Golden Barre dont le principe est simple : un ballon posé à une vingtaine de mètres des buts, et deux tentatives pour toucher la barre transversale. Celui qui parvient à relever triomphalement le défi sur la pelouse du Stade Vélodrome en atteignant la barre transversale sous les vivats de la foule remporte un voyage pour deux personnes tous frais payés à Las Vegas. En cas d'échec, une mallette de jetons Winamax viendra consoler les candidats malheureux. Soyons lucides, les probabilités de toucher cette satanée barre en deux essais sont inférieures à 10% . Mais elles sont loin d'être nulles. Aussi, j'y crois.

La mauvaise nouvelle de tout ceci, c'est que je ne pourrai donc pas jouer la gagne à la Grande Halle de La Villette à Paris le week-end qui vient, puisque le grand live de Winamax se dispute les samedi 7 et dimanche 8 novembre et que le match OM-Nice a lieu dimanche 8 novembre à 17h. Ne disposant pas du don d'ubiquité, il me fallait faire un choix et c'est ainsi que je me dois de renoncer au tournoi de La Villette. Si je m'y rends samedi 7, ce sera uniquement pour le plaisir, sachant que je ne reviendrai pas le lendemain. Je me tâte pour y aller, du coup. Car je déteste faire de la figuration. Lorsque je joue, c'est toujours avec une féroce envie de gagner. Toujours.

J'ai d'ores et déjà réservé mes billets de train pour Marseille. Ma carte IDTGVmax me permet de faire le voyage depuis Paris sans surcoût aucun. Reste maintenant à faire preuve d'un peu de chance, de sang-froid et d'adresse devant les cages du Stade Vélodrome. N'étant pas particulièrement doué balle au pied et afin de maximiser mes chances, je vais donc m'entraîner un peu ces jours-ci. On ne sait jamais, des fois que cela fasse pencher la balance du destin en ma faveur... Tous les chemins mènent à Rome mais bien peu mènent à Vegas. Aussi, je ne vais pas négliger celui qui passe par Marseille. Sait-on jamais.

vendredi 30 octobre 2015

Dans la peau d'un beta-testeur Everest Poker

Club Poker constitue vraiment le centre névralgique de tous les passionnés de poker en France. Les forums de discussion y sont aussi pointus que variés. C'est ainsi qu'en début de ce mois d'octobre, je suis tombé sur une annonce émanant d'un collaborateur d'Everest Poker qui était à la recherche d'une poignée de cobayes afin de faire office de bêta-testeurs et de traqueurs de bugs pour une nouvelle version du logiciel Everest actuellement en cours de développement. J'ai ici par le passé suffisamment pointé du doigt les insuffisances globales des logiciels de poker français - à l'exception notable de celui de Winamax - pour ne pas saisir cette occasion d'apporter modestement ma contribution à une hypothétique amélioration d'un logiciel parmi les moins performants du marché : celui d'Everest Poker qui fait partie du réseau Ipoker (qui abrite en son sein les trois plateformes que sont Everest, Betclic et TurboPoker).

Une semaine durant, j'ai donc traqué les bugs et fait office de cobaye volontaire pour Everest. Résultat des courses : il reste du boulot, car la version que j'ai testée du logiciel demeure fragile, et surtout, sa faiblesse principale réside dans le fait qu'elle demeure calquée sur l'ossature Ipoker. J'ai bien l'impression que la marge de manoeuvre et de progression des développeurs informatiques d'Everest est des plus réduites.

Merci Everest
Pour me remercier de ma collaboration matérialisée sous la forme d'un compte-rendu synthétique de cinq pages, Everest Poker m'a crédité cette semaine mon compte de 100 euros en tickets de tournois, ce qui est loin d'être négligeable. Avec un peu de chance, l'un de ces 10 tickets à 10 euros me procurera une bonne dose d'adrénaline en me permettant de vibrer jusque tard la nuit lors de l'un de mes prochains tournois. Car je n'oublie pas que les petits ruisseaux font les grandes rivières : merci Everest Poker !



dimanche 25 octobre 2015

Nouvelle parenthèse bordelaise grâce à Winamax

A la faveur d'un nouveau petit tournoi spécial remporté sur Winamax il y a une quinzaine de jours, j'ai pu une nouvelle fois obtenir deux places en loges pour un match des Girondins de Bordeaux qui se déroulait ce dimanche 19 octobre à 17h00. Après Bordeaux vs Nantes fin août, j'ai donc pu aller profiter du match Bordeaux vs Montpellier au Nouveau Stade de Bordeaux, qui entretemps a été baptisé le Matmut Atlantique. On aurait pu trouver mieux, comme nom mais bon... c'est ainsi. Un déplacement qui ne m'aura quasiment rien coûté, grâce à mon passe IDTGV illimité : tout juste 3 Euros de tramway ainsi que 30 Euros d'hôtel.

Dans les salons du Carré1881, les petits fours furent vraiment d'excellente qualité, un tantinet meilleurs que ceux du match contre Nantes un mois et demi plus tôt. Toutefois, je fus fort chagriné de l'absence de la succulente charcuterie, cette fois-ci.

Dominique Dropsy à jamais dans le coeur des supporters
Sur le terrain, ce match a été une véritable purge avec des passes ratées à tout-va et un jeu extrêmement médiocre de part et d'autre. Le stade fut à peine rempli aux deux tiers, et ceci alors même que cette nouvelle enceinte devrait drainer davantage de spectateurs que l'ancien stade Chaband-Delmas. On notera toutefois un vibrant hommage juste avant le coup d'envoi à Dominique Dropsy, gardien de but emblématique du Bordeaux des années 1980 et international avec l'équipe de France à de nombreuses reprises dont le décès a attristé les amateurs de football nostalgiques du Bordeaux de la grande époque.

J'ai pris goût aux petits-fours des stades de football, c'est certain. Et ce n'est là qu'un début ! D'autres aventures gastronomiques obtenues grâce au poker m'attendent très prochainement... mais ça, c'est déjà une autre histoire.


vendredi 16 octobre 2015

Nouveau concours sur RankingHero

Ayant remporté il y a quelques semaines un concours organisé sur RankingHero en partenariat avec Les Casinos Barrière doté d'une entrée gratuite pour le BPT Lille d'une valeur de 570 Euros qui m'a permis d'accéder à la table finale dudit tournoi, voilà que j'ai remis mon bleu de chauffe à l'occasion d'un nouveau concours organisé cette fois-ci en partenariat avec Unibet, avec à la clef une entrée gratuite pour le DSO Gruissan qui aura lieu début novembre. La valeur de ce nouveau lot à gagner est de 550 Euros.


Il s'agit cette fois-ci de commenter une main en apparence facile (un petit full floppé) lors des trois moments clef que sont le flop, la turn et la river. Comme d'accoutumée, j'ai pondu un contenu irréprochable qui je l'espère me permettra de me démarquer de la concurrence. Il est possible de voter en ma faveur ici pour celles et ceux qui sont convaincus de la pertinence et de la finesse de mes analyses : il suffit de cliquer sur "j'aime" à la fin de chacune de mes trois analyses baptisées "Dans la tête d'un heureux veinard" (ce titre est d'ailleurs un clin d'oeil à mon précédent résultat obtenu à Lille). Trois petits textes qui prennent tout au plus cinq minutes à lire et trois petits clics qui prennent tout au plus une minute à effectuer.

Je ne me fais toutefois pas trop d'illusions, sachant que j'ai déjà remporté le dernier concours en date il est très probable - quand bien même je sois éligible grâce aux votes - que ce soit un autre que moi qui soit choisi au final par le jury car RankingHero est un site à vocation communautaire et il en faut pour tout le monde. Comme en politique, l'alternance est de rigueur. Mais sait-on jamais... lorsqu'une politique porte ses fruits, il est possible pour le candidat sortant de conserver son siège.


mercredi 14 octobre 2015

Missclick en Omaha !

Depuis quelques temps, je songe à augmenter mon volume de jeu en Omaha, car je constate qu'en dépit d'une variance accrue par rapport au Hold'em, les adversaires font davantage d'erreurs. Fort de mes résultats assez probants dans les tournois communautaires gratuits de Omaha sur Winamax, je me suis doucement mis à tenter ma chance dans des petits tournois payants. Le temps des performances notables en Omaha viendra prochainement, c'est une certitude. Mais pour le moment, le volume de jeu et le montant des mises engagées demeurent trop anecdotiques pour en tirer des enseignements ou des certitudes.

Toutefois, en Omaha, il y a un petit détail qui a son importance : l'analyse d'un coup post-flop prend davantage de temps qu'une analyse de coup à ce même stade au Hold'em. Juste quelques secondes en plus, par-ci par-là, mais lorsqu'on est en train de lutter sur plusieurs tables à la fois, cela peut parfois générer une petite difficulté supplémentaire due au chrono qui tourne et aux décisions en attentes sur d'autres tables. Hier, je me suis justement inscrit à un tournoi de Omaha payant à 10 Euros (le Omaha Beach sur Winamax qui se déroule quotidiennement le soir) grâce à un ticket glané comme d'accoutumée. Alors que nous approchions de la bulle et que mon tapis était un peu inférieur à la moyenne, j'ai commis une faute irréparable : le missclick.

Missclick. Un anglicisme qui désigne une erreur de clic avec sa souris. En bon français, on pourrait baptiser ce phénomène un "couaclic" : un couac via un clic.

Je me suis retrouvé à jouer un assez gros pot contre un adversaire. Alors que j'avais un jeu ultra favorable et que je m'apprêtais à faire une mise conséquente, mes doigts ont inexplicablement ripé au moment où je me suis mis à vouloir ajuster quelque peu ma mise par rapport à mes standards habituels. Et là, c'est le drame : voulant faire vite car le chrono tournait et étant premier de parole, j'ai cliqué par mégarde deux fois de suite sur le bouton "abandonner le coup". Et pourtant, le logiciel est fait de telle sorte qu'abandonner gratuitement un coup en cours de route nécessite une confirmation effective de la part du joueur (puisqu'a priori une telle action résulte de l'hérésie pure et simple) !

C'est ainsi que mon adversaire a encaissé gratuitement le pot, l'équivalent de 10 euros, sans rien avoir à faire. Pire encore, j'aurais probablement gagné bien davantage si j'avais misé correctement et qu'il avait suivi. Pour couronner le tout, je me suis retrouvé affaibli au point de devoir prendre des risques juste avant la bulle, ce qui s'est traduit par une piteuse élimination du tournoi alors même que j'étais parti pour atteindre les places payées, voire davantage.

Un petit geste anodin. 10 euros de jetés à la poubelle au lieu d'être convertis en une somme nettement plus conséquente. Voilà qui est fort dommage ! Heureusement, il s'agit là d'une mauvaise manipulation extrêmement rare. Je me console en me disant que ce genre de mésaventure doit aussi arriver aux autres, de temps en temps.

Le poker est un jeu sympa où à la fin, c'est Fredyl qui gagne... mais pas quand il fait n'importe quoi !

samedi 10 octobre 2015

Pré-inscription au colloque ARJEL "2010 - 2015 - 2020 : la régulation des jeux en ligne en France"

J'ai déjà pu évoquer ce sujet il y a quelques temps, mais grâce au Club Poker et à ses tournois communautaires conviviaux, j'ai pris goût aux diverses variantes du poker que sont le Omaha hi-lo, le Badugi, le Razz, le Deuce-to-seven, le Stud ou bien encore le Draw. Etant donné que le contexte légal en matière de poker en ligne hexagonal est excessivement restreint puisque limité au niveau de l'offre aux seuls Texas Hold'em et Omaha, ces diverses variantes ne sont pas autorisées au format "payant" et seuls des tournois gratuits dépourvus de dotation peuvent actuellement être proposés à la communauté des joueurs français par les opérateurs de poker en ligne : les amateurs sont donc peu nombreux.

Sachant que l'appât du gain n'a pas réellement d'emprise sur moi et que je suis par ailleurs un compétiteur acharné toujours obnubilé par la victoire indépendamment de toute notion d'enjeu, je suis devenu une véritable terreur de ces tournois communautaires gratuits qui se jouent sur PokerStars et que je dispute à raison de 3 ou 4 tournois par semaine.  Contrairement au Texas Hold'em, les subtilités propres aux diverses autres variantes du poker ne sont quasiment pas décortiquées et expliquées à la communauté des passionnés sur les forums français : par conséquent l'apprentissage ne peut se faire que sur le tas. Dès qu'il faut mobiliser ses neurones à l'état sauvage, je suis invariablement au top et en moyenne, je parviens à remporter au moins un de ces tournois presque chaque semaine (sachant que le nombre de participants oscillant entre 20 et 40). Mais en termes de gains financiers, tout ceci me rapporte zéro.

Le contexte légal du poker en ligne français est toutefois susceptible d'évoluer à plus ou moins brève échéance, car un projet de loi visant à redéfinir le cadre légal du poker serait actuellement dans les cartons du secrétariat d'état au budget. Il est donc possible que le marché du poker en ligne français subisse très prochainement un lifting d'envergure. Difficile d'en savoir plus quant à son contenu hypothétique : partage des liquidités au niveau européen, refonte de l'assiette fiscale, légalisation de certaines des variantes de poker... Tout est possible. Y compris le statu quo.

Or, la légalisation de ces diverses variantes devrait me permettre de faire parler la poudre aux tables de poker, sachant que contrairement à la masse des joueurs, je suis entraîné à les pratiquer et que mes résultats en la matière sont plus que probants car même si l'échantillon de joueurs qui s'y adonne est assez faible, je constate que je suis bien meilleur qu'eux sur le plan technique avec un taux de victoire très élevé.

Dans cette optique, l'organisation par l'ARJEL (Autorité de Régulation des Jeux en Ligne) d'un grand colloque sur la régulation des jeux en ligne en France le 28 octobre prochain en présence de nombreux protagonistes parmi les plus importants du poker en France a attiré mon attention. L'accès étant libre à la seule condition de s'être inscrit dans la limite des places disponibles, j'ai donc envoyé ce jeudi 8 octobre mon petit formulaire d'inscription dûment complété. Car quelque chose me dit que ce colloque devrait permettre de deviner les contours du futur projet de loi, voire d'en retoucher les derniers détails si d'aventure le niveau des débats venait à être élevé.

J'espère pouvoir y assister. Le communiqué ayant été publié sur le site de l'ARJEL il y a une petite semaine de cela et le nombre de places disponibles étant limité, ma participation à cet événement est donc pour l'heure incertaine. Mais si d'aventure ma préinscription venait à être confirmée, je me ferai un plaisir d'y assister, voire d'apporter ma modeste contribution de joueur éclairé lors des débats si l'occasion se présente.

Pourvu que ma demande d'inscription soit validée ! Auquel cas, je ne manquerais pas de rédiger un petit compte rendu gratiné de l'événement. Dans l'immédiat, je suis en attente de la réponse de l'ARJEL. J'en saurai davantage dans les tous prochains jours. Potentiellement, ce colloque pourrait s'avérer enrichissant pour moi. Dans tous les sens du terme.


dimanche 27 septembre 2015

Dancing Queen 2 : le retour !

Je l'ai déjà écrit ici il y a quelques mois, PMU Poker organise chaque samedi soir un tournoi gratuit spécial, accessible via un mot de passe divulgué sur Facebook. A la clef pour le vainqueur, une entrée directe pour le prestigieux tournoi hebdomadaire qui se déroule le dimanche : La Queen (valeur : 100 Euros - dotation garantie du tournoi : 30.000 Euros). C'est ainsi que près de 500 joueurs tentent  leur chance chaque samedi sur le freeroll, sachant toutefois qu'il n'y a qu'une seule entrée à 100 Euros d'offerte (les 14 dauphins devant se contenter d'un ticket d'une valeur de 10 Euros... ce qui n'est déjà pas si mal). Mais sur un freeroll - et sur un malentendu - tout est possible.

J'avais déjà remporté ce freeroll le 28 mars dernier.  Ce n'est pas parce que je gagne parfois des petites sommes rondelettes que j'en oublie mes premières amours : les tournois gratuits. En moyenne, je tente ma chance sur ce tournoi deux à trois samedi par mois. Et voici que je viens de reproduire ma performance de mars dernier, puisque ce samedi 26 septembre j'ai de nouveau obtenu gratuitement mon ticket à 100 Euros en terminant premier cette fois encore, et ceci alors que nous étions pourtant une horde de 478 joueurs présents sur la ligne de départ et que parvenir à s'extirper de pareille masse relève du petit miracle. Quel que soit son talent intrinsèque, on ne peut aller au bout d'un tel tournoi sans un maximum de chance. Merci au passage à Dame Chance pour sa discrète intervention en ma faveur.

Pouvoir disputer un tournoi majeur gratuitement, c'est toujours très appréciable et correspond à merveille à ma conception personnelle du poker qui consiste à jouer le moins possible avec mon propre argent. 

Toutefois, je vais devoir décaler ma participation de quelques semaines et conserver au chaud mon précieux ticket à 100 Euros, le temps de terminer un petit challenge communautaire dans lequel je me suis par ailleurs engagé sur PMU Poker (et dont j'aurai peut-être ici prochainement de reparler si d'aventure il venait à prendre de l'ampleur). Draguer la Queen peut attendre, le temps d'une petite valse à deux temps. La conquête du poker est aussi parfois affaire de patience.

et à la fin, c'est fredyl qui gagne...


samedi 19 septembre 2015

Qualification online pour le WiPT à la Grande Halle de La Villette

Retour à la normale, après mon week-end mémorable à Lille. Cette semaine, j'ai fait quelques tournois en ligne tout à fait anodins, sans forcer sur le volume : d'une part parce que j'ai décidé de réduire quelque peu ma fréquence de jeu cette saison, et d'autre part parce que je commence à me connaître et que je sais qu'après chaque événement d'envergure je subis une phase de décompression de quelques jours peu propice à un jeu optimal. Inutile de forcer, d'autant que le plaisir est rarement au rendez-vous dans de tels cas. Plaisir et sérénité sont devenus mes nouveaux maîtres mots à l'entame de cette saison 2015-2016. Advienne que pourra.

Qualifié !
Malgré un volume amoindri, j'ai tout de même pu me qualifier ce vendredi pour l'étape live parisienne des qualifications pour le WiPT de Winamax que se déroulera cette année encore à la Grande Halle de La Villette le week-end du 7 novembre 2015 et qui réunira pas moins de 2.000 joueurs passionnés. Une qualification précoce puisque pour le moment seul un quart du contingent qui débarquera à la Villette a pu obtenir sa qualification en ligne. Bien entendu, il faudra aller batailler fermement pour faire partie des 35 heureux qualifiés qui décrocheront à cette occasion leur sésame d'une valeur de 550 euros pour la finale qui aura lieu au Cercle Clichy Montmartre dans six mois. Mais l'important est ailleurs ! Car je garde un souvenir nostalgique de ma précédente expérience à la Grande Halle il y a deux ans en dépit de mon élimination sur un bad beat en table télévisée par le légendaire Davidi Kitai. C'est d'ailleurs à cette occasion que j'avais entraperçu pour la première fois la sublissime Patty Beaumier : c'est dire à quel point l'événement avait été marquant !

L'an dernier, j'avais injustement boudé les qualifications pour ce tournoi satellite gratuit, en ne m'y essayant que très tardivement. A posteriori, j'avais quelque peu regretté ma désinvolture. Certes, il s'agit-là de poker "gratuit". Certes, les chances de qualification pour la finale sont maigres (2%). Mais la convivialité entre les participants est vraiment au rendez-vous, puisque dépourvue de toute pression financière. Et après ma performance notable au BPT Lille, force est de constater que j'ai envie d'endosser à nouveau mon bel habit de cérémonie afin d'épater la galerie, si j'ose dire. Ce sera l'occasion de vérifier que mon niveau de jeu face à des adversaires en chair et en os est à la hauteur et que je ne m'ennuie plus en live. Si parmi mes quelques lecteurs certains disposent d'un compte Winamax, qu'ils n'hésitent pas à tenter gratuitement leur qualification pour cet événement : il y a des tournois satellites quotidiens jusqu'au 28 octobre. De quoi remplir la Grande Halle à ras bord pour un week-end de poker placé sous le signe de la détente.



mercredi 16 septembre 2015

Hold Up au BPT Lille

Il y a quelques jours - le 8 septembre - j'écrivais ici-même en conclusion de mon article au sujet de la confiance qui m'avait été accordée sur RankingHero : "A présent, je vais tâcher de faire en sorte que cette confiance se convertisse en une performance spectaculaire car il va falloir que mon compte rendu final soit digne de l'engouement suscité par ce concours. J'en suis capable. Je le sais." Il se trouve que la performance a bel et bien été au rendez-vous. Car j'ai réussi à atteindre la table finale du tournoi.


Une table finale

RankingHero ayant donc eu la riche idée de me choisir pour représenter ses couleurs suite au concours ludique qui était organisé sur le site en partenariat avec les Casinos Barrière, j'avais donc rendez-vous ce samedi 12 septembre avec le BPT Lille afin d'y disputer la 8ème et dernière étape du Barrière Poker Tour 2015. Ma mission était simple : débarquer au casino les poches vides (puisque n'ayant même pas à débourser les 570 Euros d'entrée) et en ressortir avec un magot conséquent. Il s'agissait pour moi d'une sorte de rédemption puisque l'an dernier j'avais gagné sur internet mon package pour ce même BPT Lille mais l'opérateur EuroPoker alors au bord du dépôt de bilan n'avait pas honoré son engagement et je m'étais retrouvé injustement privé de mon lot.

Ayant glané un sticker RankingHero il y a quelques mois de cela, j'avais pris le soin de le ramener avec moi. Bien m'en a pris : arrivé en fin de matinée au casino après un trajet en covoiturage sans encombre, je me heurte à un petit contretemps puisque le responsable des inscriptions m'annonce qu'il n'a pas de patch RankingHero à ma disposition, contrairement à ce qui était prévu. Peu importe, je suis venu avec mon sticker de secours et je le colle au moment même où je pénètre dans la salle où se dispute le tournoi le temps d'un week-end.

DAY 1 :

Je pénètre alors dans un autre monde. La vaste salle, assez obscure aux lumières tamisées bleues est déjà bien remplie. Le tournoi a débuté depuis quelques minutes à peine, et un rapide coup d'oeil à l'écran géant recensant les inscriptions me confirme mon impression : cette édition 2015 du BPT Lille est une réussite en termes de fréquentation puisque le nombre d'inscriptions approche doucement des 400.

L'enceinte dans laquelle se déroule le tournoi est plutôt belle, pour peu que l'on apprécie la semi-pénombre et les spots de lumière bleutée. Aucune fenêtre à l'horizon, on en oublie vite les notions de base telles que l'heure qu'il est ou bien le temps qu'il peut faire dehors. L'espace temps n'est pas le même qu'ailleurs. D'ailleurs, une croupière en prenant sa relève arrive en annonçant un « bonsoir » alors qu'il est 13h00. Difficile de lui en tenir rigueur sachant que nous sommes dans une salle obscure et que le travail de croupier est une activité à horaires complètement décalés. Toutefois, cette salle s'avère bel et bien agréable : température ambiante idéale, ventilation parfaite, et surtout : boissons, café, grignotages (chips, biscuits salés...) et sucreries à volonté. Il suffit de se lever pour aller piocher dans les réfrigérateurs des eaux gazeuses, des succulents smoothies et autres canettes de Red Bull pour ceux qui ont besoin d'un petit coup de boost. En un mot, le cadre est atemporel et agréable. En prime, le wi-fi est gratuit.

A la table, tout va très vite pour moi. A peine arrivé, je me mets à soulager les joueurs les plus fortunés de leurs jetons en trop. Tant et si bien que je me retrouve en excellente posture sans avoir besoin de rien faire de particulier. Et comme la table est conviviale, je m'y sens bien : un jeune nordiste plein de gouaille venu disputer ce tournoi avec quelques uns de ses amis me surnomme même Bill Gates, et entre bises aux copains et bluffs à son voisin de table il essaye en vain de cerner mon profil, ma provenance, ma profession. Je le laisse se perdre en conjectures... non sans lui soutirer quelques rondelles au passage. Je déploie un jeu solide mâtiné d'un zeste d'audace, en évitant soigneusement les deux joueurs qui me semblent les plus compétents, en y allant en douceur avec les serrures et en contrant les bluffeurs. Une tactique simple et efficace puisqu'à la fin de ce day 1 B, la moitié des joueurs ont été éliminés tandis que j'ai déjà plus que triplé mon tapis de départ. Et je n'ai même pas encore mis mon t-shirt fétiche ni même mon chapeau magique qui m'accompagne lors de mes sorties live : j'ai l'air de Monsieur Tout le Monde. Seul mon petit sphinx trônant sur ma grosse pile de jetons trahit mon côté atypique. Il est 19h30 le day 1B s'achève. La vie est belle.
 
J'entraperçois quelques figures du circuit au passage – joueurs professionnels et sponsorisés – (Brian Benhamou, Céline Bastian, Abou Sy, Laurent Polito, Jean Montury, Nicolas LeFloch pour ne citer que ceux-là) mais je n'ai aucun complexe. Deux millions de mains disputées en un peu plus de deux ans de pratique online : je sais que je suis aussi bon sinon meilleur qu'eux. Tout du moins sur le plan technique.

DAY 2 :

Le day 2 reprend dans la foulée à 21h en regroupant les survivants de la veille (ceux du day 1 A qui ont joué vendredi soir et ceux du day 1B tels que moi). Un passage express par l'hôtel pour une douche histoire d'évacuer la pression et de rester frais et me revoici prêt à aborder ce day 2 dans de bonnes conditions. Il reste à peine 157 joueurs sur un total de 401 inscrits.

Le chevalier blanc
Dès l'entame de ce day 2, j'ai à ma table un grand type dégingandé revêtu de son armure et de son heaume de tournoi : le sweat blanc et la capuche. A l'abri derrière son imposante forteresse de jetons, il se sent intouchable. Une sorte de chevalier blanc des temps ludiques. Un ersatz de mâle alpha du poker qui prend ses adversaires pour des canassons qu'il se doit de chevaucher en éperonnant à tout va. Je sens qu'il va relancer toutes les mains. Et c'est exactement ce qu'il fait : en quelques coups à peine son tapis prend encore plus de volume. Je décide alors de le prendre pour cible. Contrairement à beaucoup d'autres joueurs qui répugnent à affronter de face les mastodontes, je n'hésite jamais à mordre aux basques des cheap leaders. Et violemment. C'est risqué mais aussi potentiellement rentable de vouloir trancher dans le lard. Comme je ne suis pas venu pour faire de la figuration dans ce tournoi, je fonce en espérant trouver un bout de gras. En l'occurrence je tombe sur un os, puisque mon premier assaut d'envergure contre lui survient justement alors qu'il dispose d'une main légitime. Aïe. Mauvais timing, j'y laisse quelques dents. Le chevalier blanc finira cheap leader du day 2 quelques heures plus tard mais ça, je ne le saurai que bien plus tard, car en attendant la table casse et nos routes se séparent. Tout du moins provisoirement.

accident industriel
Nouvelle table, nouveaux adversaires, nouveaux enjeux. Et nouveaux soucis. Mon tapis est amoindri, mais toujours au dessus de la moyenne. Nous sommes encore plus d'une centaine de joueurs en course pour 54 placées payées. Sauf qu'à cette table-ci, je vais me prendre une petite catastrophe industrielle en bataille de blindes contre un joueur revêtu d'un pull d'hiver gris (au demeurant fort sympathique et compétent) qui fait brelan à la river avec un 2 fatigué auquel il s'est pourtant agrippé tout le long du coup tandis que je me voyais déjà beau avec mes deux barrels payés en ayant en main deux paires max à la turn sans possibilité aucune ni de quinte ni de river. Perdre un pot de trente blindes à ce moment là me met dans une situation problématique. Je glisse ainsi vers les profondeurs du classement tandis que nous ne sommes plus que 80 joueurs environ. Ca va être pour moi le début d'un long, très long chemin de croix.

Brian au tapis
La zone rouge approche avec l'inexorable augmentation des blindes. Je vais surmonter cette situation délicate à une autre table en compagnie de Brian Benhamou – le joueur PMU - qui est encore plus mal en point que moi alors que nous avons les places payées en ligne de mire. Je me dois de dire un mot sur Brian. Il représente tout ce que j'aime chez un joueur de poker : en sus de savoir tenir les cartes, il respire la sympathie. Brian est également courtois, souriant et agréable à une table. Même poussé dans ses derniers retranchements, il ne se départit pas de sa bonne humeur communicative. C'est une qualité rare chez les professionnels. Le hasard des tables qui cassent fait que je suis contraint de changer de table pour la 5e fois de la soirée et je n'assisterai que de loin à l'élimination de Brian aux portes des places payées, en 57e position.

LA BULLE :

Kenny à ma gauche
La bulle arrive alors aussitôt. Il reste 6 tables. Nous sommes 55 et je suis au plus mal avec ma douzaine de blindes. Il n'y a pourtant que 54 places payées. Pas une de plus. A ma table, deux personnes attirent immédiatement mon attention : à ma gauche Kenny, un beau gosse d'une vingtaine d'années au sourire ravageur vêtu d'un classieux costume qui jouit d'un tapis extrêmement confortable et qui manipule ses jetons avec la maestria d'un pianiste sur son clavier. Et à ma droite Luc, un quadragénaire belge disposant d'un peu moins de 10 blindes, avec de faux airs d'un Jean-Pierre Bacri le sérieux en plus. Je sens confusément que la bulle risque d'éclater ici-même. Reste à savoir si je serai acteur ou simple spectateur.

Unlucky Luc à ma droite
Luc le short stack envoie son tapis une première fois, mais personne ne le paye. Il montre les as et ramasse des clopinettes. Le main par main reprend. Un tapis est payé à la table voisine, mais le joueur sur la sellette remporte le coup et le manège reprend. Trois mains plus tard, le beau Kenny effectue une relance standard en début de parole. Luc le short stack envoie de nouveau son maigre tapis. Kenny hésite, d'un air amusé, sachant qu'il est derrière et tentant de calculer sa cote mathématique face à ce qui ne peut être qu'une premium en face. Il annonce : « bon, bah... euh... je vais jouer mes deux cartes ». Il call avec dame dix de cœur. En face, encore les as. Et là, c'est le drame à la river, avec une quinte improbable qui permet aux 54 survivants dont je fais partie d'avoir l'assurance d'empocher un gain minimum de 1 150 Euros. 3h00 du matin. Nous disputons encore 3 mains et puis c'est officiellement la fin du day 2.

DAY 3 :

Céline, toi et moi c'est quand tu veux !
Une fois parvenu à l'hôtel, je m'endors rapidement. Je rêve que je me fais éliminer dès les premières mains du day 3, ce qui aurait du sens au regard de mon tapis devenu minuscule. Néanmoins, sachant que mes rêves ne se réalisent jamais, je suis étonnamment serein à l'entame de cette dernière journée.. Un regard au tableau lumineux me permet de constater l'ampleur des dégâts : je suis classé 50e sur 53 survivants. Mais je suis serein, car mes rêves ne sont jamais corroborés dans la réalité. Une certaine forme d'insouciance s'empare de moi dès la reprise des hostilités à 13h. Je gagne deux coups importants qui me permettent de sortir de la zone rouge et me revoilà revenu dans le cœur du peloton, à l'abri du vent. Mon sphinx dispose à nouveau d'une tour digne de ce nom sur laquelle il peut trôner en gardien attentif et féroce. La vie est de nouveau belle pour moi. Les éliminations, c'est pour les autres. J'enfile mon sombrero de cuir et je déploie mon jeu habituel. Les deux dernières filles encore en lice, la magnétique Céline Bastian et la vénérable Marjolaine sont éliminées coup sur coup si bien qu'il n'y a plus de filles parmi la trentaine de survivants.

Le Dragon gris
Alors que nous ne sommes plus qu'une quinzaine de prétendants encore en lice pour la victoire finale et que je ne suis pas loin de la moyenne, j'assiste à la livraison la plus incroyable qu'il m'ait été donné de voir : un corbeau mal luné et un dragon gris se lancent dans une escalade sans fin à base de relances, sur-relances, et sur-sur-relances : ils commencent le coup avec 50 blindes chacun. Et le corbeau termine le coup avec 1 ante tandis que le dragon gris passe à 100 blindes. Deux millions de jetons. Le total du tapis de départ de 40 joueurs... l'équivalent de 20.000 euros en valeur absolue. Donnés. Offerts. Sacrifiés en offrande au dragon gris sur l'autel de l'inconscience, sous nos yeux de sectateurs ébahis. On avait pas vu sacrifice plus stupide depuis Stannis Baratheon sacrifiant sa fille unique sur le bûcher du Dieu du Feu en échange de la promesse d'une hypothétique victoire sur le champs de bataille.

Le dragon gris me semble alors rassasié et repu. Presque assoupi. Il termine d'ériger son gigantesque mur de jetons et se met alors à envoyer du texto à tout bout de champs à ses copains. C'est le moment d'aller lui prélever en douceur quelques échantillons de jetons pendant que sa concentration et son appétit sont au plus bas. Malheureusement, je me prends un souffle de dragon en pleine face. Et pas que son souffle, d'ailleurs. Mon nez souffre autant que mon stack dans cette opération, aussi je décide de battre provisoirement en retraite : la diminution du nombre de survivants à la table me permet ainsi de m'éloigner de ses effluves. Seul le pauvre croupier en pâtit, mais il reste stoïque, en véritable professionnel qu'il est.

La pré-table finale va se jouer à 10 et le tirage au sort m'éloigne alors du dragon gris. Mais pas des ennuis. A ce moment là, j'y crois encore, d'autant que tous les habituels cadors ont été éliminés depuis belle lurette (ils sont partis se consoler en allant disputer le tournoi Masters) et que nous ne sommes plus qu'entre joueurs lambda. A part Dmitrijs le letton – qui est un joueur aguerri de cash game - j'ai l'impression que personne ne parle aussi bien que moi la langue du poker à la table. Il me manque juste un peu de matière première pour pouvoir composer une chanson de geste à même de traverses les âges : des jetons. J'en manque cruellement puisque je suis 8e sur 10.

Je vois d'ailleurs réapparaître à ma droite le chevalier blanc de la veille, mais il est désormais bien inoffensif. Il a enlevé son heaume. La capuche ne le recouvre plus entièrement. Je le sens fatigué. Il ferait une parfaite cible pour moi. Oui mais voilà, je ne reçois aucune main me permettant d'attaquer qui que ce soit. Et la seule fois où je tente un move, je me fais confisquer une part substantielle de mon tapis par l'étonnant letton. Je me retrouve affaibli au plus mauvais moment. C'est toutefois non sans une pointe de satisfaction que j'assiste à la mise à mort de Fathi le chevalier blanc lors d'un duel à la vie à la mort avec l'autre short stack de la table, un poil de carotte du nom de Steve.

TABLE FINALE :

La vraie table finale à neuf va pouvoir commencer, juste après une petite pause d'une heure environ. La table finale démarre donc à 20h30. J'ai du mal à m'accommoder à mon siège à roulettes et à cette table aux accoudoirs surélevés. Et puis je n'aime pas les feux des projecteurs. Ni au sens propre ni au sens figuré. J'ai d'ailleurs dû refuser poliment mais fermement à trois reprises la demande d'interview de Louloute62 l'animateur de la RPDS – plein de bonne volonté il est vrai - qui a essayé de me faire croire que son interview était pour RankingHero. Un beau bluff de sa part, mais qui n'est malheureusement pas passé.

Lors du concours que j'ai remporté il y a une quinzaine de jours sur RankingHero, j'y racontais que je me retrouvais en table finale de ce BPT Lille et que je parvenais à passer un bluff de légende. Je dois avouer que lorsque je me suis assis en table finale, l'idée m'a traversé l'esprit de tenter un tel bluff si je recevais ces mêmes cartes (en l'occurrence un 10 et un 2).

Ma situation à l'entame de la table finale est toutefois bien trop critique pour bluffer. Avec moins de quinze blindes, je n'ai droit à rien : ni à l'erreur ni à la malchance... et encore moins à un bluff fantaisiste, sauf à être inconscient. Impossible de déployer mon jeu comme je le voudrais car les grosses plaques de 100.000 jetons, elles sont chez mes adversaires. Moi je me contente des maigres rondelles. Et c'est extraordinairement frustrant. Mon destin ne m'appartient plus.

Damoiseau
Au bout d'une demi-heure de table finale et alors que je n'ai pas encore pu bouger une oreille, le damoiseau - le plus jeune des neufs finalistes - tente de bluffer dragon gris, mais ce dernier le réduit en cendres avec un hero call des familles (il paye son tapis overpot turn avec 4e paire alors que damoiseau n'a rien touché du tout). Entre gros bluffeurs, forcément, ils se comprennent. Enfin pas tant que ça, car damoiseau rouspète de s'être fait payer dans de telles conditions. Moi, ça m'arrange ! Un palier de franchi sans rien avoir à faire. C'est beau. Mais c'est insuffisant, je sais qu'il va falloir forcer mon destin. L'occasion se présente quelques minutes après, mais le coin flip ne passe pas et je suis éjecté de cette table finale par le placide Alain, futur vainqueur de l'épreuve...


Je termine donc 8e sur 401 participants. Même si je mesure la quantité de chance qu'il m'a fallu avoir pour en arriver là, je suis davantage frustré que ravi. Je quitte la table et vais chercher mon gain. 4 600 Euros payés en cash, avec un panachage de billets (500-200-100-50-20 et même 10). Je bois un dernier smoothie en ruminant ma peine, et je trouve en quelques minutes un covoiturage sur internet grâce au wi-fi. Le sympathique conducteur se propose même de venir me chercher juste devant l'entrée du casino. Tandis que je l'attends, j'assiste à une scène assez incroyable juste devant l'entrée de l'établissement. Un jeune flamand à peine sorti du casino avec ses quelques comparses se met à smurfer ventre à terre sur le sol afin d'épater la galerie. Je sors de ma bulle en quittant l'enceinte du casino. Il est minuit pile. Un week-end d'un autre monde s'achève. Je ne suis pas tout à fait riche. Mais plus tout à fait pauvre.

Merci RankingHero. Merci Dame Chance. Et merci à mes lecteurs qui ont cru en moi.

Bravo Alain !