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samedi 30 septembre 2017

Rêve de Strip poker !

Cette semaine, j'ai fait un rêve de strip poker qui m'a ravivé des souvenirs d'adolescence. Ne nous y méprenons pas, je ne vais pas ici raconter une anecdote sulfureuse, car au final la bienséance l'emporte haut la main. Il n'empêche...

J'ai souvenir qu'adolescent, au collège ainsi qu'au lycée, les heures de permanence ainsi que les ultimes journées de cours fin juin précédant les grandes vacances ressemblaient davantage à un atelier de loisirs qu'à des cours validés par le corps enseignant. Les camarades de classe dont j'étais le plus proche étaient immanquablement ceux qui avaient la fibre ludique, déjà. Et moi aussi, je l'avais déjà chevillée au corps, cette fibre. C'est ainsi que nous retrouvâmes maintes fois à nous adonner à divers jeux - de cartes, de société, d'échecs et même du jeu de rôle - non seulement pendant les heures de permanence mais également pendant les heures de classe. Parfois sans même éveiller les soupçons de l'enseignant pendant son cours. Si, si ! Toujours est-il qu'un jour, à la veille des vacances estivales, notre professeur d'anglais nous donna carte blanche pendant son ultime cours et que mes camarades taquins se mirent en tête de lancer une partie de strip poker dans un coin de la salle de classe. Convié à participer, je refusai alors pareille audace et ne fis qu'assister d'un oeil goguenard à cette partie de cartes à la thématique aussi improbable qu'incongrue en pleine salle de classe. Bien m'en prit d'ailleurs, car au bout du deuxième élève torse nu, notre enseignante mit le hola à cette partie de strip poker qui se cantonna alors tout au plus en une séance de déchaussage collectif. Chaussures et chaussettes quittèrent une à une les pieds des camarades les plus infortunés.

Rêver sa vie plutôt que de vivre ses rêves ?
Mais revenons-en à ce rêve pénétrant qui m'a envahi une nuit pendant la semaine (je ne saurais plus dire avec exactitude de quelle nuit il s'agissait). Dans ce rêve, je me retrouve assis autour d'une table de poker dans une ambiance conviviale et l'une des joueuses, constatant que le nombre de participants autour de la table est équitablement réparti entre les deux sexes, propose de convertir notre partie de Texas hold'em classique en un strip poker, afin d'égayer et/ou pimenter au mieux la soirée. En dépit de l'enthousiasme manifesté par l'ensemble des convives, je me souviens parfaitement lui avoir rétorqué que le strip poker était une discipline allant de pair avec le poker fermé à 5 cartes (le draw) et que le Texas hold'em actuel ne sied guère à pareille espièglerie. A la vérité, je me fourre probablement le doigt dans l'oeil (à défaut d'ailleurs). Mais dans mon rêve, j'ai souvenir de m'être cru malin d'avoir argumenté de la sorte, en mode CQFD, douchant au passage l'enthousiasme pourtant communicatif des participants à la soirée.

J'en viens parfois à douter de certains côtés de ma personnalité. N'aurais-je pas un petit côté rabat-joie, mal assumé du coup ? Car à la vérité, je n'ai jamais fait de strip poker. Ni en vrai, ni même dans mon rêve. Je ne mange pas épicé. Mais j'en viens à me demander avec malice si c'est réellement une bonne chose, au final...




vendredi 29 septembre 2017

Qualification pour la Grande Halle de la Villette édition 2017

L'an dernier, une obligation familiale m'avait à mon grand regret détourné de la qualification Wipt à la Grande Halle de la Villette. Cette fête annuelle du poker amateur organisée tous les ans en octobre par Winamax constitue un événement en soi pour tout amateur de poker, et cela fait trois ans de suite que je zappe ce week-end si particulier, où tous les réguliers de la plateforme de poker en ligne viennent en découdre, une fois n'est pas coutume, avec de vrais jetons et de vraies cartes en main. Hier soir mercredi, j'ai vraiment dû batailler d'arrache-pied pour décrocher ma qualification en ligne, l'une des derniers disponibles. En soi, c'est une petite satisfaction. Car je sais que l'événement sera chouette à vivre.

Plus de 2.000 personnes conviées à ce week-end à nul autre pareil, qui génère à chaque fois des échos médiatiques non négligeables : une telle opération contribue à entretenir la ferveur poker en France, et toute fausse note est interdite : ce n'est pas une sinécure que d'organiser pareil rassemblement qui mobilise des joueurs venus des quatre coins de la France. Mais les équipes de Winamax sont rodées et l'on peut d'ores et déjà faire confiance à leur sens inné de l'organisation pour que tout se passe bien sur le plan logistique. A chaque fois tout est parfaitement bien calibré et au final rares sont ceux qui en reviennent mécontents ; ce sont donc surtout avec de bons souvenirs et de bonnes anecdotes à raconter à leurs proches que les joueurs repartent à la maison. Et c'est bien-là l'essentiel. Entretenir le feu de la passion.

Cela fait près de six mois que je n'ai pas tâté du jeton "pour de vrai" en tournoi (le Winamax Club Trophy lors du dernier week-end d'avril) et l'exercice ne peut me faire que du bien, d'autant plus que l'absence de pression financière contribue à alimenter la bonne humeur et la convivialité aux tables, ce qui n'est pas pour me déplaire. Je vais donc tâcher de m'appliquer au mieux afin de faire partie des ultimes survivants qui se verront récompensés par une entrée d'une valeur de 550 euros pour la finale qui aura lieu en mars au Cercle Clichy Montmartre. Pas de quoi nourrir son homme en soi. Mais au moins de quoi le faire sourire l'espace d'un week-end. Et c'est déjà beaucoup.

samedi 23 septembre 2017

WPO Dublin 2017 : impair et passe

L'été, il ne se passe traditionnellement pas grand chose, en ce qui concerne mon activité poker. Toutefois, j'ai quand même joué et remporté grâce à mon équipe composée d'un quatuor de choc bâti sur-mesure pour ce type de compétition (Full ring, 6 max, Heads up et Pot limit Omaha), un package d'une valeur de 850 euros via le Club Poker afin d'aller disputer le Winamax Poker Open - ou WPO - de Dublin, qui se déroule justement ce week-end. Il faut dire que mon coéquipier en charge des tournois au format full ring avait moissonné à lui tout seul une bonne partie de nos points, ma petite victoire en Pot limit Omaha ayant au final eu assez peu d'impact. C'est bien tout ce qu'il a de notable à signaler pour cet été 2017, car pour le reste, c'est plutôt la disette que la fête.

Citywest Hotel de Dublin - WPO 2017 ( crédit : Winamax)
Le WPO se targue d'être le tournoi de poker le plus fun de l'année, et c'était une chouette opportunité pour moi que de fouler pour la première fois le sol irlandais. Malheureusement pour moi, mon emploi du temps compliqué ne m'a pas permis de me rendre à Dublin aux dates du tournoi. J'ai néanmoins eu la chance de pouvoir décaler la jouissance de mon lot sur la prochaine épreuve de même acabit organisée par Winamax, à savoir le Winamax Poker Tour à Paris, au printemps prochain.

Quant aux coéquipiers présents sur place à Dublin, ils n'ont pas eu la réussite escomptée et rentreront bredouilles du voyage en terre irlandaise. Partie remise, donc. Le poker constitue un jeu où les opportunités se renouvellent sans cesse. Et c'est tant mieux. La main passe. La passion demeure.

mardi 5 septembre 2017

Vicissitudes du poker chapitre 1 : les moments de solitude

Une élimination lors d'un tournoi important, au poker, c'est comme une petite mort. Une sensation de vide. Un moment de solitude. Inévitablement, on refait les coup-clefs dans sa tête, on ressasse un peu, et un semblant de frustration s'installe sans parvenir à être évacué en totalité. Il faut alors attendre une nuit de sommeil réparatrice ou bien alors le prochain gros gain pour effacer les traces de cette frustration. Car sur le moment, on éprouve bel et bien un fort sentiment de solitude et une humeur taciturne. Rien pour adoucir notre peine du moment. Personne à l'horizon pour nous consoler.

Idéalement, le joueur performant et solide mentalement doit pouvoir rester totalement insensible à ce genre de phénomène afin d'aussitôt rebondir sans altérer le moins du monde son jeu, mais en pratique c'est loin d'être toujours le cas. Y compris chez les meilleurs. Car nos émotions en tant qu'êtres humains sont bien plus délicates à dompter que le plus fougueux des étalons. On regimbe, on se cabre, et il est parfois difficile d'éviter la chute. Dans de tels moments, on se sent inévitablement seul et piteux.

15% seulement. C'est le nombre de fois où un solide joueur inscrit dans un tournoi parvient à atteindre les places payées. Autant dire que l'on est programmé pour échouer, au poker de tournoi. Echouer, encore et encore. Parfois injustement. Parfois cruellement. C'est la dure loi de ce jeu. Mais ce n'est pas tout : de par l'échelle exponentielle des gains promis aux lauréats, une fois que l'on atteint les places payées, il faut encore se hisser sensiblement tout en haut au classement final pour s'extraire de la zone des clopinettes et générer un gain qui soit réellement valorisant sur le plan lucratif et satisfaisant sur le plan mental. Je le répète à l'envi, seule la première place est réellement belle. Mais elle est chimérique par essence. Les gains conséquents et les joies pures sont donc rares. De ce fait, et face au phénomène induit par la variance, la fréquence à laquelle un joueur parvient à s'extirper de la masse contient une part substantielle d'aléa. On peut tout à fait enchainer les périodes fastes sans réellement les mériter, et vice versa. Ces phases sont on ne peut plus logiques à théoriser à et expliquer, mais relativement difficiles à vivre lorsque l'on essuie une énième élimination en tournoi et que le succès semble nous avoir abandonné sur une trop longue période. Car l'être humain est un monstre de subjectivité : on a tôt fait d'avoir l'impression que la chance est un dû et la déveine une injustice.

En cette année 2017, je ne compte plus les fin de soirée teintées de morosité lorsque - juste avant d'éteindre mon ordinateur - je contemple mes statistiques récoltées froidement par mon logiciel Xeester au cours de la session écoulée et qu'elles m'indiquent très clairement que je suis à marée basse. J'ai désormais pris l'habitude de rédiger un petit tweet résumant en une phrase mon bilan du soir, et force est de constater que les tweets à connotation joyeuse sont réduits à la portion congrue du fait d'une double tendance à laquelle je fais face depuis le début de l'année. Si j'en crois mes statistiques, je joue probablement un peu moins bien ces temps derniers puisque mon EV théorique s'est quelque peu tassé. Peut-être est-ce concomitant à l'augmentation significative de mon volume de jeu en Omaha au détriment du Hold'em ? Difficile pour moi d'y voir clair à ce niveau-là. Je souffre par ailleurs depuis quelques mois d'une déveine bien réelle, matérialisée par un écart sensiblement accru entre mon EV théorique et mon EV réel. Toujours est-il que les fins de soirée tristounettes sont plus présentes que d'accoutumée. Ayant la chance d'avoir un mental particulièrement solide comparé au joueur lambda, j'ai l'impression que tout ceci n'impacte pas la qualité de mon jeu. Aussi, demain je repartirai au combat toujours aussi vaillant, prêt à saisir ma chance qui se dérobe beaucoup trop à mon goût ces temps derniers. Mais pour la première fois depuis mes débuts au poker, mon mental est mis à rude épreuve par la variance, et mes moments de solitude le soir deviennent quelque peu pesants, même si je fais parfaitement le dos rond en attendant retour à meilleure fortune.

J'ai fini par comprendre que le poker est vecteur de solitude lorsque les vents sont contraires et que le cap devient impossible à tenir. Tel un capitaine Cook sur la Bounty devant faire face à la mutinerie de son équipage, il s'agit alors de limiter l'impact de ladite mutinerie afin de ne pas finir noyé - ou pire encore - dans les eaux infestées du requin du pacifique. Bien entendu, ceux qui sont à l'aise financièrement et qui jouent uniquement pour passer le temps ne sont par essence pas impactés par ce sentiment de désertion, mais qu'en est-il pour tous les autres ? Je pense essentiellement à ceux qui n'ont pas la chance d'avoir un esprit suffisamment cartésien et optimiste, et dont le moral se retrouve une énième fois effrité en fin de soirée, lorsque la marche triomphale envisagée au départ s'est muée dans les faits en piteuse débâcle à la suite d'une tantième élimination. Ces gens doivent vraiment finir par être malheureux, le soir, avant d'aller se coucher. J'en viens à me pose la question suivante : le poker ne serait-il pas parfois aussi un jeu de masochistes ?