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jeudi 21 février 2013

L'art de la victoire

Que ce soit dans le domaine du sport, du jeu ou de la guerre, il y a un grand nombre de règles communes. Car au final, en matière de compétition, lorsqu'il s'agit de vaincre son adversaire, on entre en lice avec ses armes et on essaie d'optimiser leur utilisation afin de décrocher la victoire.

A ce titre, en tant que compétiteur-né, je ne peux que vanter les mérites de la lecture d'un ouvrage mythique, vieux de 2500 ans, l'Art de la Guerre, que l'on croit avoir été dicté par un général chinois du nom de Sun Tzu. L'ayant lu récemment, je constate avec amusement à quel point les conseils militaires consignés dans cet ouvrage ayant traversé les siècles sont ceux que j'applique intuitivement dans l'univers du jeu. Bon nombre des conseils qui y sont prodigués sont directement transposables au poker. Plutôt que de se plonger dans des livres de poker fastidieux et horripilants à lire, je pense qu'une lecture attentive et intelligente de l'Art de la Guerre permettra au joueur occasionnel d'appréhender le jeu et la compétition sous une facette nouvelle et d'ajouter une corde à son arc. Plutôt que de sortir des citations de cet ouvrage, j'encourage les lecteurs de ce modeste blog à aller le lire directement. Ils ne seront pas déçus, en dépit d'un style vieillot (et d'une traduction un peu obsolète) et malgré que certains chapitres n'aient pas pu traverser les siècles et soient perdus à jamais...

Pourtant, il n'y a rien de sensationnel dans cet ouvrage, Sun Tzu met en exergue des notions pleines de bon sens. Mais mises bout à bout, ces réflexions permettent de voir comment la balance penche en faveur des uns et au détriment des autres. C'est dans l'accumulation des détails et la recherche méticuleuse des conditions les plus favorables que se construisent les victoires. La réflexion en prélude à l'action. Observer. Puis réfléchir. Avant d'agir.

En matière de stratégie militaire, je recommande aussi la lecture de la série médievale Le Sang des Hauteville, par Michel Subiela. Il y décrit en quatre romans la saga des Hauteville, une famille de roturiers au XIe siècle normands récemment anoblis, qui partent guerroyer en tant que simple mercenaires dans le sud de l'Italie et qui finissent par s'y tailler un véritable royaume au nez et à la barbe des byzantins, du pape, des sarrasins et des lombards ainsi que des autres nobliaux italiens. Au sein de cette famille Hauteville, il y a Robert le Guiscart, celui qui ne s'engage que dans les batailles qu'il sait gagnées d'avance et dont les coups d'éclats seront décisifs. Et il y a Roger, son héritier qui consolidera son empire par le savoir et la diplomatie. Cette saga familiale est à l'image d'un bon joueur de poker, qui doit savoir risquer son tapis uniquement dans les coups qu'il sait gagnés d'avance, mais qui doit aussi savoir faire fructifier son patrimoine au moyen de relances dissuasives dès lors que son stack lui permette de mettre la pression sur ses adversaires.

Le hasard n'a rien à faire dans une compétition. Quelle soit militaire, sportive ou ludique. Le vainqueur est presque toujours celui qui est le mieux préparé : il est conscient de ses forces et faiblesses, tout comme il a cerné le profil de son adversaire. Son analyse méticuleuse des rapports de force lui permet de s'adapter en permanence à la situation afin d'en tirer le meilleur parti en chaque circonstance. Il a fait le nécessaire en amont pour que la part d'aléas soit réduite à la portion congrue. Ce sont là les qualités de base que doit posséder le joueur de poker, selon moi. Au Texas hold'em, le hasard des cartes prend une proportion sensiblement plus importante que dans la plupart des jeux. Il n'empêche que tout ce qui ne relève pas du hasard doit être minutieusement préparé, car le poker n'est définitivement PAS un jeu de hasard.




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