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mardi 18 octobre 2022

On ira à La Villette

Après le Hip'Poker Tour du PMU (annulé en 2020 et 2021 pour cause de tempête sanitaire), c'est au tour du WiPT de Winamax de renaître de ses cendres en cette fin d'année 2022. S'agissant du Winamax Poker Tour, l'interruption aura été encore plus longue que celle du PMU, du fait de déboires judiciaires initiés par des casinotiers peu complaisants face à la grande parade nuptiale annuelle de Winamax avec le monde du poker amateur. Tout semble être rentré dans l'ordre, et Winamax a donc repris sa vieille recette qui a contribué à son succès : des qualifications dans les grandes villes de France avec en tête de gondole l'étape parisienne à la Villette.

Mes précédentes (et rares) incursions dans le temple du poker improvisé que devient la Grande Halle de La Villette le temps d'un week-end n'ont pas fait de moi un joueur comblé, loin s'en faut. 2 qualifications pour 2 éliminations cruelles mathématiquement parlant, dont la première face à la légende belge Davidi Kitai. Cela m'avait probablement affecté plus que je ne l'aurais cru, puisque par la suite j'ai négligé pendant quelques années les qualifications pour cette boucherie l'événement, alors même que ces qualifications en ligne sont pourtant largement accessibles pour qui sait faire preuve de patience et d'abnégation.

Toujours est-il qu'il y a quelques jours, je me suis qualifié sur le site de Winamax pour l'événement qui se tiendra à La Villette le week-end de ce 29 octobre 2022. De quoi aller de nouveau faire mumuse avec des jetons sans pression aucune. Juste pour le plaisir. Alors je serai présent samedi 29, avec l'espoir de faire rugir mon sphinx assoiffé de victoire face à une cohorte de joueurs (près de 2.000) qui viendront des quatre coins de la France pour en découdre. Avec quel accoutrement, je ne sais pas encore. Mais je serai là, c'est une certitude.

mardi 11 octobre 2022

Hip'Poker Tour 2022 (2/2) : oiseau(x) de mauvais augure du day 2

Après avoir vécu une première journée de tournoi presque parfaite, le plus dur restait à faire lors de la seconde journée, décisive. 

Ma nuit de sommeil fur courte. C'est néanmoins apaisé que je refais le chemin qui me mène à l'hippodrome en ce samedi 7 octobre ensoleillé avec l'espoir de réellement vibrer, sachant que les deux premiers repartent avec un package pour un tournoi live PMU.

Je flâne quelques minutes devant les jolis manteaux d'automne des arbres dans l'arboretum situé juste devant l'hippodrome, m'extasiant devant les beautés de dame nature et ses couleurs chatoyantes en cette période de l'année. En sortant, je tombe sur une nuée de corbeaux qui interrompt ma communion avec la nature. Je me demande si je dois y voir un signe devant ces oiseaux de mauvais augure.

Une fois le petit déjeuner avalé (offert par le PMU), le tournoi stoppé la veille dans le hall du RDC reprend cette fois-ci dans les salons du 3e étage, juste à côté de la verrière habituellement réservée aux VIP. Il ne reste alors plus que 4 tables et le tiers des joueurs disposent de moins de dix blindes. Un joueur est revenu avec moins d'une seule blinde. On entraperçoit la coupe posée sur la table d'apparat destinée à recevoir les ultimes finalistes.

Rien de particulier à signaler : le joueur qui disposait d'une demi-blinde saute immédiatement. D'autres lui emboitent vite le pas. L'ambiance est feutrée, presque pesante, la pression semble devoir s'installer, d'autant plus que les flops se font rares. Je décide d'ouvrir quelque peu mon jeu alors qu'il ne reste plus que 3 tables. Les éliminations s'enchainent vite tellement les blindes deviennent rares. Il ne reste que deux tables lorsque je me retrouve mathématiquement engagé dans un coup que j'ai voulu grattouiller et que je perds logiquement en y laissant pas mal de plumes.

Mon élimination de ce tournoi survient une ou deux orbites plus tard en bataille de blindes contre un joueur richement pourvu qui implore pourtant bruyamment la croupière pour qu'elle m'inflige un bad beat alors que le pot fait à peine plus de dix ou onze blindes et qu'il lui en reste pléthore, tandis que moi je joue mon tournoi. Je lui rétorque poliment que son comportement est discourtois, il me renvoie dans les cordes en jacassant et usant d'un langage plus que familier à mon encontre. Il touche son kicker tant supplié et éructe de joie. Tout à sa liesse, il ignore alors qu'il vient d'hypothéquer son karma (il échouera en 3e position, aux portes du package). Après vérification de son palmarès en live, je constate que sa fiche de résultats est vierge : Gaetan B. est un joueur peu aguerri. Je lui pardonne donc bien volontiers ses croassements sur ce coup-là, quand bien même sur l'instant l'envie de lui caresser la joue sans tendresse m'ait effleuré l'esprit.

Mais à la vérité, la gifle mentale, elle est pour moi. Groggy, je décline aussitôt la proposition du staff d'intégrer le Sit And Go des recalés, alors qu'il reste pourtant une ultime place de libre. Je m'éclipse peu après la pause déjeuner et suis au loin dans mon train le stream de la table finale assuré par les équipes techniques du PMU. Le lauréat du tournoi, un solide gaillard prénommé Etienne arborant un sweat aux couleurs du célèbre club parisien des Darshan était déjà le chip leader à l'entame de ce day 2. Tout est donc bien qui finit bien.

Merci au PMU d'avoir organisé l'événement et à l'année prochaine peut-être pour de nouvelles aventures, cette fois-ci jusqu'à la photo finish !


lundi 10 octobre 2022

Hip'Poker Tour 2022 (1/2) : le soleil brille au day 1

Le Hip'Poker Tour et moi, ça ne s'était jamais réellement bien passé jusqu'à ce jour. Après deux années de mise en veille forcée pour cause de pandémie, le PMU a eu la bonne idée de raviver la flamme vacillante de ce chouette tournoi de gala se disputant dans les entrailles de l'hippodrome de Vincennes. Le week-end fut ensoleillé en ces vendredi 7 et samedi 8 octobre, à tel point que le thermomètre flirta allègrement avec les 20 degrés celsius, ce qui ne fut pas le cas par le passé. J'ai encore souvenir d'une édition 2018 frigorifique.



Une fois l'enregistrement effectué et l'habituel discours du staff présentant officiellement les nouveaux poulains de l'écurie, à savoir Julien Martini (un joueur titré WSOP au regard carnassier) et les deux Quentin (Roussey et Guivarch), le tournoi démarre peu avant 11h00. Nous avons droit à 36 tables avec croupiers, au format 8 Max, pour un total de 281 joueurs présents. Pratique : les tables sont aisément identifiables avec un astucieux système de ballons colorés gonflés à l'hélium. Parmi la foule, je distingue quelques silhouettes vaguement familières, sans reconnaitre personne à l'exception d'un joueur et du couvreur habituel du Club Poker - Steven - endossant cette fois-ci le costume du joueur lambda.

A ma table, la moyenne d'âge dépasse les cinquante ans, de telle sorte que j'ai l'illusion de me croire jeune. Première main que je reçois : les as ! Merci monsieur le croupier. Je récolte des clopinettes mais je veux croire à un signe du destin. Le soleil darde la table de ses rayons éblouissants et c'est avec compassion que le staff du PMU distribue des lunettes de soleil colorées aux malheureux qui ont les rayons dans les yeux. 

Je prends le temps d'observer mes adversaires et leurs styles respectifs, et déploie un jeu à base de solidité, patience, en misant sur le profilage de mes adversaires qui s'affine progressivement. Le plan fonctionne à merveille. Mes adversaires défaits quittent la table les uns après les autres. Sur les coups de 16h30 lorsque ma table initiale casse, je réalise que j'étais le dernier survivant du coup d'envoi de 11h. Mon stack de jetons a fière allure alors pourtant que je n'ai aucun sang sur les mains tellement j'ai joué propre. Il reste 70 joueurs en lice et le brouhaha initial a lentement laissé la place au cliquetis des jetons dans ce vaste hall.

Il est 18h lorsque je suis réaffecté à une nouvelle table. Et là, je me retrouve juste à la gauche dudit Steven, le couvreur survolté qui martyrise sa table dans des proportions que je ne découvrirai qu'un peu plus tard dans la soirée. Je suis richement pourvu en jetons, mais lui, à ce moment-là c'est Crésus sous stéroïdes. Les premières dotations (sous la forme de paris gratuits et autres tickets de tournois) approchent doucement. Par contraste avec le camarade Steven, le reste de la table semble léthargique, assommé par son règne qu'il imprime d'une main de fer. Je parviens à doubler mon stack contre lui sur une bataille de blindes spéculative. C'est la première fois que je risque mon tournoi. Je ne saurai que quelques minutes plus tard que mon adversaire est en mode berseker furieux et qu'il doit bientôt partir, quel que soit l'état de son stack.

La pause dîner est là. Les petits fours proposés sont de qualité, et un buffet idéalement situé sous la verrière au troisième étage, juste devant le poteau d'arrivée des courses hippiques nous permet de nous changer les idées pendant plus d'une heure. J'échange quelques amabilités avec un membre du staff du PMU et grille mon pari gratuit distribué par une hôtesse sur un canasson distancé dès l'amorce de la dernière ligne droite. Les courses de chevaux, ça n'a jamais été mon truc.

Sur les coups de 20h30 le tournoi de poker reprend. La bulle approche, c'est le moment de gratter les blindes des joueurs tétanisés par la perspective de rentrer bredouilles si près du but. Le nouveau boss de la table, c'est moi avec mon gant de velours. La bulle a beau avoir éclaté, ma dynamique n'est pas enrayée, bien au contraire. Il est près de 22h quand vient l'heure des bilans de day 1. Après avoir débuté la journée avec 15.000 jetons comme tout un chacun, je termine avec un stack culminant à 280.000 jetons et me retrouve ainsi parfaitement positionné au comptage des jetons : 3e sur 29 survivants. De quoi avoir quelques espoirs pour la journée du lendemain. Je vais ainsi me coucher avec la satisfaction du devoir accompli. Le soleil a parfaitement brillé tout au long de ce vendredi et mon niveau de jeu aura été lui aussi à son zénith...