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samedi 25 mai 2013

Ouverture de mon compte Euro Poker : la bonne pioche !

EuroPoker.fr à nouveau disponible pour les joueurs de pokerDepuis quelques jours, je suis titulaire d'un nouveau compte poker. On me dira que toutes les excuses sont bonnes pour justifier un acte aussi inutile, car j'ai déjà suffisamment de comptes pour jouer au poker. Il n'en est rien : cette fois-ci, j'ai une raison légitime d'ouvrir ce compte supplémentaire. Car la raison pour laquelle je me suis inscrit chez Europoker, petit opérateur nouvellement venu sur le marché déjà ultra concurrentiel du poker en ligne en France, c'est avant tout parce que cet opérateur proposait une promotion fort intéressante : la souscription couplée et gratuite à un abonnement Xeester. De quoi s'agit-il ? Xeester est un logiciel de gestion statistique permettant une lecture optimisée des mains jouées à sa table et un suivi de ses performances. Accessoirement, Xeester constitue progressivement une base de données et permet aussi de cerner petit à petit le style de jeu des adversaires contre lesquels on joue à sa table de poker. Au bout d'un certain temps passé à la même table qu'un joueur donné, le logiciel détermine le profil de l'adversaire. Il est rare que le profil d'un joueur change avec le temps, mais si tel est le cas, le logiciel ajuste au fur et à mesure son analyse.

Pour rappel, il y a quatre profils de joueurs (voir à ce propos mon billet en date du 8 mai 2013) : Le large agressif (le flambeur), le large passif (le suiveur repenti), le serré passif (la serrure) et le serré agressif (le teigneux). Il est rare qu'un joueur alterne les styles en cours de partie, sauf dans le cas de débutants chaotiques ou de roublards caméléons. Cerner rapidement le profil de jeu d'un adversaire constitue une information précieuse, puisque cela permet d'adapter son propre jeu en conséquence. D'ailleurs, c'est bien simple : au poker, toute information est bonne à prendre, car elle confère à son détenteur un avantage immédiat dans l'optimisation de sa prise de décision.

A titre personnel, je suis plutôt défavorable au recours à ces instruments technologiques, car ils confèrent à son porteur un avantage par rapport aux autres joueurs ne disposant par d'un tel arsenal. Mais ambitionner de faire des résultats en s'en privant est illusoire, car cela revient à combattre à armes inégales contre les meilleurs.

Xeester, un logiciel français de tracking
Sachant que Europoker me permettait de me faire gratuitement une opinion plus précise sur le sujet en échange de l'ouverture d'un compte, j'ai franchi le cap. Et me voici avec mon logiciel Xeester. Très simple à installer, il est vrai. Et permettant de se constituer de belles courbes de résultats et de suivi de mes propres performances. Mais la vraie valeur ajoutée d'un tel tracker réside bel et bien dans le fait que l'on puisse aisément cerner le profil de ses adversaires. Et agir en conséquence.

Toutefois, il existe une frontière entre logiciel légal et logiciel illégal. Xeester est un logiciel légal, puisque le joueur se constitue sa propre base de données uniquement avec les adversaires qu'il affronte lui même, au fur et à mesure des tables de poker fréquentées. Il serait possible, quoique fastidieux (voire titanesque), de faire la même chose à la main, en se constituant des fiches sur lesquelles ont noterait des observations propres à chaque adversaire. Toutefois, il existe d'autres logiciels non légaux, qui eux permettent l'utilisation d'une base de données gigantesque commune à tous les joueurs de la planète, ces logiciels enregistrant automatiquement les millions de mains jouées chaque jour par la communauté online du poker. Certains sites internet permettent même de consulter le profil complet d'un joueur (informations payantes).

Le monde du poker en ligne d'aujourd'hui me fait penser à la guerre telle qu'elle était pratiquée au moyen-âge, au tout début du XIIIe siècle. D'un côté les chevaliers, rompus aux métiers des armes, bénéficiant de destriers et de lourdes armures pour les protéger. De l'autre côté, la piétaille, mal équipée et mal entraînée. Alors, certes, un archer avait la possibilité de tuer un chevalier mais pour ce faire il fallait que sa flèche trouve le défaut de la cuirasse. Mais pas un arbalétrier. Car tuer un chevalier avec un carreau d'arbalète était somme toute devenu enfantin, la puissance de l'impact d'un carreau d'arbalète pouvant transpercer les armures et autres cottes de mailles.

Pape Innocent III (1160-1216)
D'une certaine manière, cela a contribué au déclin de la féodalité. Après tout, si un chevalier peut lui aussi mourir facilement sur un champs de bataille, transpercé par un carreau d'arbalète ou par la sagette d'un longbow (arc long), qu'est ce qui justifie le maintien de ses privilèges exorbitants ? Le pape Innocent III (souverain pontife de 1198 à 1216), considéré comme l'un des plus brillants pape du moyen-âge l'avait parfaitement compris : par ricochet, l'affaiblissement de la noblesse affaiblissait aussi le clergé. Il a eu beau menacer d'excommunication les chefs d'armée qui avaient recours aux longbows et aux arbalétriers sur les champs de bataille entre chrétiens, cela ne les a pas empêchés de continuer à en faire usage. Car à la guerre, la fin justifie les moyens. Et il a fallu repenser la façon de faire la guerre en conséquence. Ceux qui ne l'ont compris que tardivement ont perdu bien des batailles, entretemps...


File:ConceptLongbowmen.png
longbowman
Recourir à Xeester aujourd'hui, c'est un peu comme utiliser des archers gallois sur les champs de bataille au XIIIe siècle. Le longbow, cet arc en bois d'if de grande dimension nécessitant une pratique très intensive pour être maîtrisé, permit de transpercer les armures de chevaliers bien plus facilement qu'auparavant (efficace contre les cottes de mailles lorsque la distance de tir était inférieure à 100 mètres et capable de transpercer une armure de plaques en deça de 60 mètres) et de changer radicalement la façon de concevoir la guerre. Bien que je sois loin d'en exploiter l'essentiel des informations pour le moment, le peu de données fournies par Xeester que j'utilise à ce jour me permet assurément d'affiner mon opinion lors d'une prise de décision difficile au cours d'une main.

Alors, oui, je regrette l'époque d'autant, celle où tous les joueurs de poker ne prenaient leur décision que sur les bases de leur instinct et de leur observation forcément empirique de leurs adversaires. Tout comme je regrette l'époque où les chevaliers chargeaient sur leurs fiers destriers caparaçonnés et pouvaient trancher des têtes à foison, seuls contre dix piétons, sans pour autant hypothéquer leurs propres chances de survie dans la mêlée. Mais toute ceci, c'était avant que ne surviennent les arcs longs gallois. Avant l'irruption des arbalétriers génois, des arquebusiers, des fusils, des mitrailleuses, des drones, etc. Oui, la guerre était plus belle avant ! Mais la guerre reste la guerre. C'est vaincre ou être vaincu. S'adapter ou mourir. Pour les nostalgiques des guerres d'autant, il reste toujours les wargames et les les jeux vidéos médiévaux. Quant aux joueurs de poker qui souhaitent jouer sans que le combat ne soit faussé par les logiciels de tracking, il leur reste le jeu en live.

Pour moi, le poker en ligne noble et chevaleresque, c'était hier à peine. C'était avant Xeester. Et pourtant, j'ai déjà l'impression que c'était il y a une éternité...




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