Translate

mercredi 20 octobre 2021

Les soirées 100% bad beat

Il y a des soirs où je me fais sortir de tous mes tournois sur des bad beats, de véritables coups du sort au regard des probabilités. Cela a été notamment le cas ce soir. Il est 23h et ma session est déjà terminée.  Pourtant, j'ai la certitude d'avoir bien joué. A tel point que je reste zen en dépit de ce zéro pointé : à la vérité je suis même heureux de ne pas avoir cédé à l'énervement ou au désespoir. Car les soirées 100% bad beat comme celle que je viens de vivre, ça existe. Et il faut savoir composer avec pour durer dans le poker, sinon c'est la crise de nerfs assurée. Car celui qui s'aplatit comme une crêpe ne rebondit pas. Qu'on se le dise !

Le poker a ceci de fascinant qu'il s'agit d'un jeu profondément injuste. Bien plus injuste que l'immense majorité des jeux auxquels s'adonnent les humains. L'injustice constitue une règle fondamentale du poker. Et cette injustice, elle ne s'encombre en définitive que de peu d'exceptions. Or, pour que le poker soit vécu de façon heureuse, il faut que le plaisir originel ne soit pas ébranlé par les assauts répétés de la malchance, qui reviennent aussi inlassablement que le dépôt des plaintes s'accumulant sur un bureau d'un agent de police.

Aimer ce jeu, l'aimer vraiment, c'est donc aussi intégrer sa part d'injustice, qu'il convient d'édulcorer au plus vite afin de ne pas s'enliser dans le piège de la souffrance. Que ce soit avec une part d'ironie, un mental de cyborg, une once de masochisme ou bien encore une mémoire de poisson rouge, l'important est de parvenir à accepter l'injustice pour mieux en limiter les effets indésirables et pouvoir aussitôt retrouver l'indispensable sérénité permettant de se rapprocher de son niveau de jeu optimal.

Aussitôt vécue, aussitôt oubliée : ma soirée 100% bad beat n'aura pas ma peau : ni aujourd'hui, ni jamais ! Je me sens bien et n'oublie surtout pas que les coups de malchance à répétition constituent le signe contre-intuitif d'un niveau de jeu supérieur à la moyenne. Alors j'esquisse un ultime sourire (amusé ? désabusé ? penaud ?) en clôturant ma session et me dis que cela ira probablement mieux demain. Ou après-demain. Ou la semaine prochaine. Ou la suivante. Mais les résultats positifs reviendront bientôt. C'est écrit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire