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mercredi 18 novembre 2020

Un an sans live : une rêverie révélatrice de doutes ?

Novembre 2020 se traîne avec langueur et torpeur. Traditionnellement, novembre, c'est le mois où le PMU organise sa grand messe pokeristico-turfique à l'hippodrome de Vincennes. Un petit tournoi de gala sans prétention disputé dans une bonne ambiance qui ne m'a jamais trop réussi mais qui fait partie de mes habituelles parties de poker disputées en live. Pour quelqu'un à l'affut des bons plans comme moi, il y a souvent la possibilité de se qualifier en ligne pour de tels tournois, qui se jouent au milieu des amateurs et passionnés, avec des lots sympathiques pour ceux qui ont la chance de se faufiler jusqu'aux ultimes survivants. Toutefois, l'actualité sanitaire de cette année 2020 a fait que très peu d'événements live ont pu se dérouler normalement sur la planète poker au cours de ces derniers mois. Un an complet s'est écoulé depuis le dernier Hip'Poker Tour de Vincennes. Novembre 2019 a donc été mon dernier tournoi disputé en live. Une activité poker a certes timidement repris à la fin de l'été avec vitres en plexiglas et autres mesures hygiénistes, mais uniquement de façon sporadique pour les mordus des casinos et autres cercles de jeu. Pour les joueurs plus occasionnels tels que moi, c'est une toute autre histoire. Les tournois de gala et autres festivals amateurs organisés en partenariat avec les plateformes en ligne ont quant à eux été renvoyés aux calendes grecques. Et le jeu en ligne, lorsqu'il se retrouve dépourvu de pareilles promotions a tôt fait de m'installer dans une monotonie peu enthousiasmante le soir devant mon écran d'ordinateur. Car je joue au poker pour rêver. Pas pour l'argent.

Dans cette torpeur ambiante, pour la première fois depuis belle lurette, cette nuit j'ai fait un rêve de poker. Assez intense et prégnant sur le moment. Mais dont bon nombre de détails se sont évaporés dans les limbes de mon cerveau, ledit rêve s'étant déroulé bien en amont de mon réveil. Dans mon songe, je parvenais à la pré-bulle d'un tournoi qui se disputait dans un cercle de jeu parisien, tous sens aux aguets, en accumulant toutefois quelques petites bévues : oubli répété de poser ma blind, erreur de calibrage dans mes relances, fébrilité dans le comptage de mes jetons et surtout : hésitation coupable à trouver ma nouvelle table une fois cassée celle où je jouais. Je me souviens avoir pris énormément de temps à trouver ma place et à m'installer à la table avec des jetons en pagaille mal raqués et tombant à terre sur le trajet, m'obligeant à faire deux allers-retours d'une table à l'autre, tel un Petit Poucet inquiet à l'idée de ne plus trouver son chemin... au point de provoquer l'irritation du croupier me soupçonnant aussitôt de vouloir ralentir le jeu afin de passer la bulle sans encombre. C'est ainsi que je me faisais lourdement pénaliser, et décidai d'appeler le floor (juge-arbitre) afin de statuer sur la légalité de ma sanction. Après avoir écouté le récit du croupier, je demandais la parole pour ajouter quelques éléments factuels et expliquer que mes gaffes supposées être du sabotage afin de gagner du temps n'étaient dues qu'à un malencontreux hasard, mais sans que cela soit nécessaire car le responsable statuait aussitôt en ma faveur et sermonnait le croupier pour m'avoir sanctionné un peu trop hâtivement.

Bien que n'étant pas particulièrement compétent en interprétations oniriques, le décryptage de base de ce rêve me semble plutôt limpide : après avoir passé une année entière d'abstinence en live, j'en viens à douter de mon niveau de compétence, sachant que lorsqu'on n'est pas un professionnel on a tôt fait de perdre certains réflexes lorsqu'on ne pratique plus sa discipline de prédilection pendant un laps de temps prolongé. Au-delà de cet aspect lié à la forme, je m'interroge sur le fond quant à mon niveau de jeu réel du moment, mes performances en ligne actuelles s'avérant extrêmement médiocres si je ne me fie qu'aux résultats bruts.

Ne pas avoir connu la joie de tâter du jeton en live depuis un an maintenant ne me manque pas vraiment. Mais force est de reconnaitre que j'aimerais pouvoir avoir l'occasion de briller de nouveau prochainement, en faisant étal de mes qualités cartes en main. Ca devra attendre au moins jusqu'en 2021. Voire 2022. Ou même pire encore, qui sait ? Quoi qu'il en soit, le succès au poker est aussi affaire de patience, parfois. Alors soyons patients. Tant qu'il y a de la vie il y a de l'espoir.

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