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lundi 14 août 2017

Déconnexion estivale ?

Ah, les vacances estivales ! Ses grasses matinées. Son soleil. Ses plages et ses piscines. Ses barbecues avec cette odeur tenace de viande grillée et de fumée qui accapare nos narines. Bien souvent, on a d'ailleurs l'impression que des millions de français ne vivent que pour ça : profiter de leurs vacances afin de s'émouvoir dès la rentrée venue sur les bronzages respectifs des uns et des autres. Superficialité quand tu nous tiens !

Mais pour les fanas des écrans, les vacances estivales c'est aussi le charme des parenthèses enchantées loin des boulets du monde numérique que l'on traîne péniblement avec soi au quotidien : mails, comptes-rendus, plannings, news et autres. Preuve que le sujet n'est pas à prendre à la légère, le législateur a même cru bon d'intervenir, en imposant depuis janvier 2017 un droit à la déconnexion afin que les salariés du tertiaire ne demeurent pas esclaves de leurs ordinateurs portables, tablettes et autres téléphones le temps de leurs congés chichement gagnés sur le champs de bataille de la mondialisation. Alléluia ! Vive la productivité à la française. Mais qu'en est-il du bonheur ?

Toutes proportions gardées, la problématique est globalement la même avec le poker en ligne : les vacances estivales sont l'occasion pour le joueur de faire une pause revigorante, brisant la routine du quotidien et restaurant naturellement les barrières mentales, mises à mal au cours de l'année écoulée par la variance et rongées par l'acidité de l'adrénaline du jeu. La donne a toutefois tendance à changer. Car, désormais, vacances ou pas, la tentation du numérique est présente à chaque instant. Même pour le joueur de poker nomade hors de ses frontières, la possibilité de demeurer connecté est bel et bien là. J'ai pu constater cet été à quel point il était désormais aisé de ne pas couper le cordon pour quelqu'un désireux de maintenir un accès continu à internet, quand bien même on choisisse de passer ses vacances en dehors de l'hexagone. Et la tendance n'est pas prête à s'inverser  : désormais, tant qu'il y a du jus, internet est à portée de clic. Ordinateurs portables, tablettes numériques, smartphones, batteries de secours, le poker nomade est plus que jamais facilité par la pléthore d'accès wi-fi disponibles parfois jusque dans des endroits reculés. Et quand il n'y a pas de wi-fi, il suffit de compléter avec son propre abonnement internet, sachant que les frais liés au roaming ont été supprimés au sein des pays de l'Union Européenne il y a quelques semaines à peine : les frais occasionnés par une connexion internet sont désormais proches de zéro.

Tout devient désormais possible pour le joueur de poker nomade aguerri comme pour le joueur récréatif désireux de combattre l'ennui cartes en main : les connexions sont omniprésentes et les diverses plateformes de poker en ligne déclinent bien évidemment toutes leur offre en format mobile depuis belle lurette. Quand bien même ça ne soit pas advenu pendant ses vacances, Guillaume Diaz - le joueur sponsorisé par Winamax - remportait ainsi en avril dernier un important tournoi en ligne (un peu plus de 73 000 euros) dans l'avion qui l'emmenait de Macao à Zurich. Grâce au wi-fi embarqué. Un authentique exploit rendu possible par le développement tentaculaire des réseaux et par les avancées technologiques considérables de ces dernières années.

Au delà de l'anecdote, est-ce pour autant un exemple à suivre ? La révolution numérique en cours est quelque chose de merveilleux pour l'humanité, à n'en pas douter. Mais il faut savoir rester vigilant afin que ce qui constitue de prime abord un vecteur de liberté ne se convertisse sournoisement en une invisible servitude. D'autant que dans le cas spécifique du poker, ce jeu est comme chacun sait susceptible de générer une pernicieuse addiction susceptible de se renforcer davantage en raison de l'accès facilité à l'internet mobile. Plus dur sera le sevrage...

Je surfe, tu surfes, il surfe, nous surfons, vous surfez, ils surfent...
Pour ma part, je n'ai (quasiment) pas joué au poker au cours du mois de juillet. La tentation était pourtant là, tapie dans l'ombre, sournoisement nourrie par mon obligation (morale) de participer à un championnat par équipes hebdomadaire de longue haleine le mardi soir. Mais j'ai résisté à la tentation d'en faire plus. Car j'estime que mon bien-être passe par cette phase salutaire de déconnexion estivale. A un moment donné, je me suis retrouvé assis sur une plage de sable fin, face à la mer. Et il y avait le wi-fi accessible gratuitement. J'ai brièvement consulté mes mails, les news habituelles, Twitter et Cie ; à deux reprises, j'ai même lancé un mini-jeu sur mon smartphone, histoire de passer le temps autrement qu'en rôtissant oisivement au soleil. Mais, globalement, j'ai résisté à la tentation en rangeant vite le smartphone, là encore. D'autant qu'entre les grains de sable traitreusement portés par le vent, l'air chargé d'iode et les rayons inquisiteurs du soleil, je me suis vite rendu compte que les plages ne sont pas faites pour surfer sur internet. Sauf nécessité impérieuse, la déconnexion estivale, ça devrait être quelque chose de sacré. Il en va de notre santé mentale et de notre équilibre.






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