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lundi 23 décembre 2019

Un challenge Razz qui traîne en longueur...

Lorsqu'en mai de cette année j'ai initié mon challenge en Razz - cette variante du Stud poker où il faut obtenir la main la plus basse possible à l'aide de 5 de ses 7 cartes privatives, je n'imaginais pas qu'il me faille autant de temps pour le mener à bien... car il commence à trainer dangereusement en longueur, ce défi personnel que je m'étais fixé.

Le Razz, une variante peu connue du grand public
A vrai dire, mon volume de jeu aux tables de poker en ligne a été maigrichon ces temps derniers et le Razz a été provisoirement relégué en arrière-plan. De ce fait, il n'est toujours pas terminé alors qu'un semestre entier s'est écoulé. Mais je ne suis pas homme à jeter l'éponge en cours de route sans raison valable, aussi je le terminerai, ce challenge. Dieu merci, je n'en ai pas encore razz-le-bol ! J'affectionne toutes les variantes poker, et celle-ci figure en bonne place dans mon panthéon des disciplines poker que j'estime le plus. Le hic, c'est que l'offre et la demande en la matière font que la variante demeure encore très peu pratiquée dans l'hexagone.

Pour le moment, mon ROI (Retour sur Investissement) est certes positif, mais dans des proportions bien moindres que ce que je m'étais fixé comme objectif de départ. Ceci étant, il me reste encore pas mal de tournois à disputer avant d'avoir complété mon échantillon et d'enfin disposer de statistiques parlantes. D'ici la fin de l'hiver, le challenge Razz sera donc mené à bien... et à partir du printemps, je m'en trouverai un autre. Les variantes dites "exotiques" ont ceci de bon qu'elles permettent de sortir de la routine du poker, et avec le temps qui passe, elles constituent un excellent vaccin contre la monotonie du Texas Hold'em. Rendez-vous ici dans quelques semaines pour la fin et la synthèse du challenge Razz, donc !

vendredi 20 décembre 2019

Maudits tickets, tickets maudits

Graines de champion ?
Accumuler des tickets de tournoi, tels un hamster en cage qui dissimule frénétiquement ses graines sous son duvet en prévision de la disette hivernale, telle est l'activité à laquelle je m'adonne inconsciemment depuis mes débuts au poker, sachant que l'utilisation desdits tickets survient le plus souvent extrêmement tardivement, lorsque leur date de péremption approche dangereusement. Pourtant, idéalement, le déstockage devrait se faire au fil de l'eau, mais il y a toujours une raison qui m'incite à reporter à "demain" l'utilisation des tickets ainsi amassés.

Cette fin d'année - très calme s'agissant de mes activités poker - constitue pour moi la bonne occasion d'écouler méthodiquement mon stock de tickets et autres bonus encore disponibles sur mes divers comptes poker. Mais cette activité a indubitablement un petit effet pervers, puisque je ressens dans des moments pareils une petite pression, s'agissant de tickets dont la valeur nominale oscille tout de même entre 5 et 100 euros.

La perte d'un gros ticket sur un bad beat ou un coin flip perdu peut alors impacter négativement mon mental du moment, ce qui en principe ne devrait pourtant jamais être le cas dès lors que l'on cherche à jouer le plus efficacement possible au poker. Dans des moments pareils, je les maudis plus souvent que de raisons, ces fichus tickets ! Si longs à amasser au gré des tournois communautaires et autres promotions spéciales, et pourtant si faciles à dilapider en un clic, sur un simple coup du sort. Mon retour sur investissement s'agissant des tickets n'est pas toujours positif, mais ainsi va la vie : l'échantillonnage de tournois joués avec tickets est parfois trop restreint pour que la variance amortisse le choc. Et il faut alors passer à autre chose, non sans parfois maugréer intérieurement le temps d'évacuer la frustration de la non-conversion en cash du ticket perdu.

Qu'ils soient bénis ou qu'ils soient maudits, mes tickets sont en train d'être joués sur les tables ces jours-ci. Ca me permettra d'amorcer l'année 2020 plus sereinement, sans avoir à me soucier d'hypothétiques dates d'expiration comme cela peut parfois être le cas. Une année qui se termine constitue souvent le bon moment pour prendre des bonnes résolutions, mais encore faut-il que les résolutions en question puissent résister à l'érosion du quotidien. Comme à chaque fois, je me répète que je vais arrêter de les thésauriser bêtement, ces maudits tickets ; l'année prochaine si tout va bien... ou alors la suivante. Mais les malédictions sont difficiles à lever et les mauvaises habitudes ont la dent dure, et il faut un charme puissant pour les dissiper. Alors on répète la formule magique, on mouline un peu les bras et on agite la baguette flambant neuve. Abracadabra !

 

dimanche 1 décembre 2019

Rêveries automnales (2/2) : Vegas sans les cartes !

En l'espace de 72 heures à peine, dans la froideur et l'humidité automnale des nuits franciliennes, j'ai rêvé deux fois d'affilée de Las Vegas. Si dans mon premier songe, déjà narré ici-même tout récemment, je me qualifiais par internet deux fois d'affilée pour m'y rendre afin d'aller y disputer deux épreuves des championnats du monde de poker, dans le second songe, je foulais bel et bien le tarmac brûlant du Nevada dès le début de mon rêve, mais me retrouvais empêtré dans un bien déplaisant imbroglio hôtelier, le rêve prenant par bien des aspects une forme cauchemardesque. Un rêve déplaisant, donc. Sans cartes en main. Mais soumis aux aléas d'un voyage mouvementé.

En effet, dans cette seconde rêverie automnale, je débarquais à l'aéroport de Las Vegas un peu les mains dans les poches, sans avoir pris le soin de vérifier le standing de mon hôtel, tant et si bien qu'une fois parvenu devant l'entrée de cet établissement inconnu, les choses se passaient mal. Tout d'abord le réceptionniste ne parvenait pas à retrouver la localisation de ma chambre et me demandait de patienter dans le hall le temps qu'il se renseigne sur le mystère de cette chambre disparue : il me donnait bien une clef de chambre, en me demandant d'essayer de trouver ladite chambre par moi-même... mais pas moyen de la localiser dans le labyrinthe du gigantesque hôtel-casino. Du coup, après avoir déambulé en vain pendant des heures dans les différents halls et couloirs, je retournais à la réception demander de l'aide et l'on m'indiquait alors un cagibi réservé aux siestes du personnel de l'hôtel, faute de mieux.

Par la suite, une fois installé et reposé, je me rendais compte que l'heure limite pour m'enregistrer au tournoi de poker auquel je venais participer était dépassé. Plus de late reg possible ! La rage au ventre, je me vengeais alors sur les diverses machines à sous et autres jeux vidéo d'arcade à disposition dans l'établissement, afin de passer le temps en attendant mon vol retour pour Paris, prévu pour le surlendemain.

Rêver de Vegas... toute une histoire !
Certes, mes rêve ne se réalisent absolument jamais (pratique lorsque je fais un cauchemar crédible, puisque je sais par avance que je n'ai en principe rien à craindre...). Mais tout de même !! Mon inconscient veut probablement me dire quelque chose par ce biais onirique... Reste à savoir quoi. Je demeure dubitatif quant aux interprétations possibles. Mais c'est aussi le charme des rêves. Le plus souvent, le mystère et le brouillard demeurent impénétrables. On ne trouve pas toujours la clef des songes (ni la chambre). Quoi qu'il en soit, en attendant, ma vie continue. Avec ou sans rêves. Avec ou sans Vegas. Avec ou sans cartes.

samedi 23 novembre 2019

Rêveries automnales (1/2) : Revoir Vegas, encore et encore.

En cette période automnale où il ne se passe pas grand chose au niveau de mon activité poker, force est de constater que mon cerveau demeure toutefois en ébullition s'agissant de ce jeu de cartes. Pour la simple et bonne raison que j'ai fait récemment des rêves se rapportant à mon passe-temps favori.

Dans mon premier songe, encore très prégnant au réveil, je me qualifiais en ligne pour un tournoi annexe des championnats du monde se déroulant à Vegas. J'exultais alors à l'idée de retourner aux Etats-Unis y croiser le fer avec la fine fleur mondiale du jeu. Et dans le feu de l'action, j'enchaînais le lendemain sur une seconde qualification pour un autre des tournois du championnat du monde, au prix d'un bad beat final infligé à mon ultime adversaire. Je me retrouvais alors avec deux packages obtenus coup sur coup en l'espace de 24h, de telle sorte qu'autour de moi les gens commençaient à trouver suspecte cette chance insolente obtenue en si peu de temps.

Superbe rêve s'il en est ! Probablement un signe de mon inconscient m'indiquant que mon parcours poker est loin d'être fini et qu'il me reste de belles aventures à vivre s'agissant de ce jeu. Et puis Vegas est un aimant puissant qui attire et fascine tous ceux qui ont une fibre ludique digne de ce nom.

L'hôtel Mirage à Las Vegas.
Le hic de cette belle histoire, c'est qu'avec le temps, j'ai pu m'apercevoir qu'une constante demeure : mes rêves ne se réalisent absolument jamais lorsqu'il s'agit de les convertir dans la réalité ! Mes envies parfois. Souvent, même. Mais mes rêves jamais... y compris lorsqu'ils sont parfaitement crédibles. Aussi, tout ceci ne restera qu'un doux songe. Un mirage pour mon inconscient. Mais ça ne veut pas dire que je ne retournerai pas à Vegas un jour prochain. Je vais attendre que les planètes s'alignent, sait-on jamais...

samedi 16 novembre 2019

Vincennes 2019 : toujours la même rengaine.

Au début, tout va bien...
Cela fait maintenant quatre fois que je participe au Hip'Poker Tour se disputant dans l'enceinte de l'hippodrome de Vincennes le temps d'un week-end. Cela fait quatre fois que je n'arrive pas à atteindre le jour 2 de l'édition. Tout commence à chaque fois en fin de matinée, dans la grisaille de novembre. Et tout se termine toujours trop vite dans l'après-midi, dans l'anonymat et l'indifférence du peloton. Cette année, quelques timides rayons de soleil ont réussi à poindre au début du tournoi, réchauffant quelque peu l'ambiance frisquette du grand hall de l'hippodrome envahi pour l'occasion par les tables de poker. D'année en année, l'événement organisé par le PMU suscite un engouement croissant. Presque 500 joueurs pour cette édition-ci. Avec un croupier pour chaque table. Ca commence à en faire, du monde. Et en deux jours, tout doit disparaitre... un seul gagnant au final. Alors les blindes augmentent vite... et rester serein avec son stack nécessite de le faire grandir en permanence pour ne pas se laisser déborder par la structure.


















Marée basse.

Pour ce qui est de ma performance brute au cours de cette édition 2019, j'ai ferraillé plus longtemps que les fois précédentes, certes. Mon élimination aux alentours de la 140e place pour 485 participants m'a permis de rester en lice bien au delà de la moyenne. Sauf qu'au poker de tournoi, on ne joue pas pour être au dessus de la moyenne. On doit jouer pour la gagne, en principe, lorsqu'on est un joueur ambitieux. Ou bien pour atteindre la table finale, à défaut. Dans le pire des cas, atteindre les places payées constitue une consolante... mais pour ce faire encore faut-il faire partie des 12% de survivants qui ne repartiront pas les mains vides. Vu que je visais la gagne, j'ai pris quelques risques calculés... et j'ai perdu LA rencontre (50/50) qu'il ne faut pas perdre dans ces moments-là : AK vs JJ preflop pour un énorme pot de plus de 40 blindes.

Bien sûr, en fin de journée, il y eut le traditionnel cocktail dinatoire situé sous la belle verrière du 3e étage et réservé aux qualifiés PMU Poker. L'endroit est idéalement choisi pour profiter des joies des courses hippiques disputées en nocturne et insuffler le virus du turf aux amateurs de cartes. A la vérité, avec un verre à la main droite et un petit four dans la main gauche, on ne peut que passer un bon moment dans de telles conditions, pour peu que l'on ait quelques connaissances à qui parler de tout et de rien (mais surtout de rien, c'est à dire de poker). Mais tout ceci ne me suffit pas. Ne me suffit plus. Cela fait longtemps maintenant que je rentre bredouille des tournois live que je dispute. Et ça commence à devenir pesant. Ceci étant, on tâchera de revenir l'an prochain pour y faire parler la poudre. Car je n'abandonne jamais. Et l'événement demeure sympa. Alors rendez-vous en 2020.

mercredi 6 novembre 2019

Qualification pour le Hip'Poker Tour de Vincennes - édition 2019

Cette année encore, je suis parvenu à me qualifier sur le site du PMU pour l'étape parisienne de l'édition 2019 du Hip'Poker Tour qui se déroulera ce week-end (vendredi 8 et samedi 9 novembre) à l'hippodrome de Vincennes. Inutile de rappeler que les éditions précédentes disputées dans la grisaille automnales ne m'ont guère souri et qu'il me sera facile de faire mieux que par le passé. L'étape nordiste disputée à Marc-En-Baroeul il y a quelques mois de cela ne m'avait guère réussi non plus. C'est bien simple : que ce soit en tournoi de gala ou avec sonnantes et trébuchantes, mes derniers faits d'armes commencent à dater, désormais. Ma bouche de canasson éructe de l'écume tandis que le fugace parfum de la victoire n'est plus qu'un souvenir lointain... alors je me rends à cette édition du Hip'Poker Tour avec un maximum de décontraction.

On saluera juste au passage le dynamisme des équipes du PMU qui d'année en année élargissent le quota de qualifiés internet conviés gratuitement à l'événement : il faut dire que depuis la disparition (provisoire ?) du Winamax Poker Tour, les étapes du Hip'Poker Tour constituent une très belle occasion de jouer en live avec des passionnées de toute la France sans pression financière aucune. Avec de belles tables, de beaux jetons et de vrais croupiers. Nul doute que je croiserai à cette occasion une ou deux têtes qui me sont familières.  Espérons qu'il fera moins froid que l'an dernier dans le hall de l'hippodrome... Ayant été échaudé (!) lors de la précédente édition, je viendrai correctement équipé cette année !

2019 approche de sa fin, et j'aborde ainsi  l'événement sans aucune attente particulière, les occasions de tâter du jeton en live s'étant faites rares dernièrement. Aussi, au vu de ces circonstances particulières, plutôt que de jouer solide et défensif comme d'accoutumée, je vais essayer de déployer un jeu un brin plus audacieux et sauvage, histoire de varier les plaisirs. Et advienne que pourra.




mardi 29 octobre 2019

Mon WPO 2019 (3/3) : Bienvenue à Kattegat

Suite à ma piteuse élimination du WPO survenue le vendredi soir lors du Day 1, j'avais décidé de consacrer ma journée du samedi à de la randonnée. Objectif : le parc national des montagnes de Wicklow, à portée de fusil de Dublin, et encore plus idéalement situé par rapport à mon point de chute, tout ça grâce à la magie de AirBnB.

verdure matinale
Me voici de beau matin escaladant une première colline verdoyante au possible, avec un paysage calme et enchanteur, digne de Bilbo le Hobbit. Ayant emprunté un chemin d'accès secondaire, je croise très peu de monde lors de mes deux premières heures de randonnée... il faut dire que la saison touristique est passée et que la météo capricieuse promettait de nombreuses averses. La première partie de la matinée s'est excellemment passée, j'ai même pu esquisser les joies de la vie sauvage en me nourrissant de mûres et baies à mesure que je m'avançais dans ce parc au relief certes accidenté, mais très peu abrupt.

Le temps se gâte
Là où le bât a commencé à blesser, c'est lorsque je me suis rendu compte à quel point certains irlandais avaient la fâcheuse tendance à laisser quelques détritus de-ci de-là le long de la route. Moi qui rêvais de solitude et de nature sauvage afin de me ressourcer mentalement et de changer d'univers après la fureur des jetons de poker de la veille, j'ai eu tôt fait de maugréer contre les incivilités perpétrées par tous ces inconscients (randonneurs mal élevées ou bien encore particuliers prenant le décor ambiant pour une décharge sauvage). En revanche, grâce à mon merveilleux imperméable gris les premières averses survenues en fin de matinée n'ont pas trop sapé mon enthousiasme. Du moins au début.

La rencontre de deux brigades de citoyens volontaires pour procéder au nettoyage du secteur (vêtus de gilets jaunes et équipés de pinces pour ramasser les ordures) va toutefois complètement chambouler ma journée. Alors que la pluie s'intensifie, je les salue une première fois, puis me prends même au jeu en ramassant quelques canettes et autres déchets de même acabit, sachant qu'ils sont véhiculés et qu'ils avancent de quelques centaines de mètres entre chaque collecte. Tant et si bien que je les recroise une seconde, puis une troisième fois... et que le dialogue se crée entre nous. L'heure du déjeuner approchant, ils me proposent de les accompagner dans un refuge où une collation gratuite les attend. Je me retrouve ainsi convié à un déjeuner en compagnie de vaillants irlandais, une douzaine d'anonymes fourmis décidées à combattre les incivilités de leurs concitoyens ainsi que des touristes peu consciencieux. L'aventure humaine est belle, et l'on discute de tout et de rien, en toute humilité, tandis que la pluie au dehors redouble d'intensité. A la fin du repas, l'un d'eux me propose spontanément de commuer ma randonnée laborieuse sous la pluie en un petit tour du parc bien à l'abri de son véhicule... Je ne mets pas longtemps à accepter l'invitation.

C'est donc en voiture que j'effectue la seconde partie de mon excursion dans ce merveilleux parc. Mon hôte-milicien nettoyeur effectue même un susbtentiel détour pour me montrer deux ou trois parties pittoresques dudit parc avant de rebrousser chemin vers Dublin. Il m'abreuve même d'anecdotes du cru. Quel luxe.

Bienvenue à Kattegat (sans les effets spéciaux)
Voici un lac extrêmement célèbre pour qui connaît la série-culte "Vikings". Il sert de lieu de tournage à cette série historique diffusée sur Canal+ depuis quelques années, dont je n'ai pas loupé un seul épisode. Lorsque mon hôte m'en parle, je reconnais aussitôt l'endroit... C'est bien de Kattegat qu'il s'agit, le petit port (lieu fictif scandinave) d'où partent les premières invasions des drakkars vikings sous le commandement de Ragnar Lodbrock. A la vérité, il s'agit non pas d'un bras de mer, mais bien d'un modeste lac, le Lac Guiness (qui vient tout juste d'être cédé pour plusieurs millions de dollars avec les terres environnantes à un nouveau propriétaire par les héritiers de la famille Guiness, brasseurs de bière patentés). Le paysage est magnifique. Les images de la série TV me reviennent en mémoire par grappes et reconnaissant parfaitement l'endroit, je me sens viking l'espace des quelques minutes pendant lesquelles je contemple l'endroit.

Le retour sur Dublin en fin d'après-midi n'est alors plus qu'une formalité : mon conducteur maintien une cadence assez lente pour que je puisse profiter des reliquats de paysage et notre discussion à bâtons rompus se poursuit dans la sérénité, le respect et la curiosité réciproques. Les plus belles rencontres sont celles qu'on anticipe le moins. En ce samedi dans les montagnes de Wicklow, je me suis senti chanceux. Car la chance, la vraie, ce n'est pas que des abattages de cartes. C'est aussi le fait de pouvoir vivre des aventures en dehors des sentiers battus. 

En venant en Irlande, je voulais voir des flops, mais j'ai vu des montagnes. Je voulais voir des rivers mais j'ai vu un lac. Pour mon plus grand bonheur.

Merci Club Poker !

dimanche 13 octobre 2019

Mon WPO 2019 (2/3) : Un tournoi sans réel relief

J'étais venu à Dublin pour le poker, alors parlons-en, du poker, et de ce WPO Dublin. Tout d'abord, le lieu : le CityWest est un hôtel haut de gamme situé à une dizaine de kilomètres de Dublin, et à mon arrivée sur les lieux, le vendredi, quelques minutes avant midi pour y disputer le day 1B du tournoi phare, il y a de quoi être impressionné par le cadre : l'établissement est adossé à un parcours de golf et l'on voit directement l'un des greens depuis l'arrière-cour de la salle de convention gigantesque accueillant le tournoi de poker. Tandis que je procédais aux inscriptions administratives, Winamax organisait un mini-spectacle de présentation de son escouade de joueurs sponsorisés, maillots de basket sur les épaules, histoire de faire un peu le show.

Au début, on y croit toujours...
En investissant les lieux alors que 95% des joueurs sont déjà assis, je me rends compte combien la salle de tournoi est immense. Pour un peu, on se croirait presque au Rio de Las Vegas. Des tables à perte de vue. Et des francophones omniprésents, tant et si bien que les anglophones et irlandais se retrouvent noyés dans la masse. Un droit d'entrée de 500 euros et des dizaines de milliers d'euros promis aux joueurs atteignant la table finale le dimanche. Le tournoi se déroulant en format 6-max, avec un nombre maximal de joueurs par table limité à six joueurs, il y avait par conséquent cinq adversaires à ma table, dont deux que j'ai rapidement identifiés comme étant redoutables, mais aussi un joueur quelque peu fantasque, une serrure et une serpillère. Le quota de joueurs français qualifiés pour l'événement étant démentiel, je me retrouve avec une table où nous sommes tous francophones ; il y a bien un joueur qui parle le français avec un accent étrange me laissant à penser qu'il était peut-être irlandais, il veillera toutefois à s'exprimer dans un français aussi impeccable que possible tout du long.

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, on demeure les six mêmes joueurs pendant de nombreuses heures, sans le moindre éliminé. Les choses ne vont commencer à se décanter qu'en toute fin d'après midi. Conséquence : le tapis moyen des joueurs de la table va considérablement diminuer en termes de nombre de blindes moyennes possédées par chacun. 

Le bar au moment de mon élimination
Inexorablement, l'un des joueurs aguerris grignote petit à petit les tapis adverses (au point d'en bouter deux hors du tournoi peu avant la pause diner). Du travail d'orfèvre de sa part, en tant que spectateur je ne peux que reconnaitre la qualité de sa prestation et le nombre impressionnant de ses mini-bluffs qui se ponctuent favorablement. Ma stratégie globale à la table consiste à joueur plutôt solide, tandis que face à lui je décide de joueur le contre, tant et si bien qu'il me laisse à peu près tranquille, et finit par concentrer ses efforts sur les autres joueurs présents. Tout ceci ne m'arrange guère, car mon tapis n'évolue pas, je ronronne pendant des heures autour du stack de départ, guettant une opportunité de prendre mon envol...mais aucun coup décisif ne me permet de décoller.

C'est peu après la pause dîner que je vais rendre les armes, alors qu'il me restait à peine plus de vingt blindes, sur le premier coup décisif de mon tournoi, un coup que je qualifierai d'inévitable. Au flop, je suis poussé à tapis avec tirage couleur max + tirage quinte ventrale vs deux paires floppées par un joueur irlandais ayant défendu sa blind dans un pot à trois joueurs. Difficile de se désengager alors que j'ai fait un continuation-bet au flop et qu'il y a déjà treize ou quatorze blindes posées sur la table... Alors la turn et la river ne m'ayant ni offert un carreau ni un 3, j'ai été contraint de dire "bye bye le WPO". Eliminé par le seul joueur irlandais croisé de toute la journée arrivé à la table quelques dizaines de minutes plus tôt. C'est tristounet, comme fin, mais c'est comme ça. Un vendredi de poker sans relief et puis s'en va.

dimanche 6 octobre 2019

Mon WPO 2019 (1/3) : A dublin on resta sur notre faim

Embarquement à Beauvais
Malgré quelques péripéties préliminaires - à savoir l'annulation par le conducteur de mon covoiturage vers l'aéroport de Beauvais quelques minutes à peine avant l'heure très matinale du rendez-vous - je suis arrivé à Dublin sans trop d'encombres le jeudi matin dans un avion RyanAir rempli de joueurs de poker. D'ailleurs, dans l'avion, tant mon voisin de gauche que ma voisine de droite étaient également venus pour disputer le tournoi. Mon entrée en lice dans le tournoi WPO ne devait survenir que vendredi, j'avais donc un peu de temps pour flâner. 

L'un des effets que je trouve absolument "bluffants" du poker, c'est que parfois à la faveur d'un tournoi bien négocié sur Internet, je me retrouve propulsé à des centaines, voire des milliers de kilomètres de chez moi. J'ai donc déambulé un peu au hasard dans Dublin, charmante petite ville dont l'architecture des bâtiments anciens est si particulière, avec une météo capricieuse. Pas le temps de m'attarder dans les pubs ni de faire le touriste de base, ce fut juste un bref papillonnage et il n'était d'ailleurs pas optimal d'y laisser de l'influx nerveux à la veille du tournoi. Ce fut donc au mieux une sorte de repérage !

Un jour, je reviendrai en Irlande pour du tourisme un peu plus poussé, car ce pays m'a réservé quelques belles surprises... mais pas forcément à Dublin.







samedi 21 septembre 2019

Direction Dublin pour le WPO

Cela fait quelques mois que mon package glané sur Winamax en partenariat avec le Club Poker était en standby, puisque je m'étais résolu à faire l'impasse au printemps sur le Sismix disputé à Lloret del Mar, en Espagne. Fort heureusement, tout n'était pas perdu pour autant et le package (500 € de droits d'entrée + 300 € en cash destinés à couvrir les frais) était reportable sur l'événement live suivant. Le moment est donc venu de tirer ma prochaine cartouche de gros calibre. En espérant faire mouche.

Il y a un peu plus d'un mois, je me suis donc inscrit au WPO - le Winamax Poker Open - qui se disputera à Dublin du 25 au 29 septembre. Et dans la foulée, afin de conserver la maitrise de mon budget, j'ai acheté mes billets d'avion et réservé un Airbnb à prix économique situé non loin de l'hôtel City West où se disputera le tournoi. Je viens tout juste d'acheter mon petit guide Michelin se rapportant à Dublin : ça devrait faire l'affaire pour ne pas me sentir perdu. Avec un peu de chance, je croiserai quelques têtes connues qui m'aideront à m'y sentir un peu moins esseulé, quand bien même la solitude ne me pèse pas et que je maîtrise plutôt bien la langue anglaise. Il faut dire que traditionnellement, la majorité des joueurs présents à ce tournoi sont français, et cette édition 2019 ne fera pas exception à la règle. Car c'est bien simple : à Dublin, Winamax a inventé le tournoi low cost (tout du moins pour qui sait compter) et multiplié sur sa plate-forme les qualifications online pour ce tournoi ! 

Les joueurs se rendant à ce tournoi y vont bien souvent avec l'esprit festif.  A Dublin, la bière coule à flots, et nombre de joueurs se retrouvent avec un gosier empli de Guiness et un cerveau parfois parasité par l'afflux d'alcool, les activités festives proposées et/ou le manque de sommeil. C'est d'ailleurs censé être le tournoi de poker le plus festif de l'année, et bon nombre de joueurs de clubs composent le cheptel présent sur place, en sus des quelques irlandais perdus dans la masse de français. Mais très peu pour moi ! Je me rends à ce tournoi en entendant faire preuve d'un maximum de sobriété. Si je veux faire la fête ou le touriste bêta, il y a d'autres cadres bien plus appropriés. Alors on privilégiera ici l'efficacité tant qu'il me restera des jetons. Ensuite, une fois éliminé, on verra. Pourvu que ce soit le plus tard possible.

Dans l'avion qui m'emmènera de Paris à Dublin, je ne serais pas étonné qu'une part significative des passagers à bord se mette à parler soudainement la langue bâtarde du poker. Si le démon de la procrastination n'a pas raison de moi, j'aurai d'ailleurs l'occasion de disserter prochainement sur les ravages du franglish au poker. 

Mais place au jeu. Dublin, here i come !

lundi 9 septembre 2019

En pilotage manuel

Depuis la reprise, je n'utilise plus mon logiciel Xeester qui me permet habituellement de consulter en temps réel le profil et le style de jeu de mes adversaires. Mon ordinateur a connu quelques loupés dans la conservation et la gestion de l'historique de données s'agissant des fichiers sauvegardés de mes coups et parties disputés depuis sept ans, et tout remettre à flots m'a semblé jusqu'ici fastidieux dès lors que j'ai essuyé deux ou trois échecs à la suite (des heures et des heures à faire mouliner l'ordinateur afin que les données soient correctement mâchées par Xeester).

Toujours est-il que nonobstant la perte d'infos relatives au profilage des joueurs adverses, rejouer un peu plus à l'instinct m'a redonné un soupçon de plaisir en plus. Tel un pilote d'avion désactivant le pilotage automatique pour revenir au mode manuel, j'ai redécouvert des sensations grisantes depuis longtemps en sommeil. Tout n'est pas merveilleux, bien au contraire. Mais je me demande dans quelle mesure l'usage quotidien d'un tracker tel que Xeester n'a pas au final biaisé ma façon de jouer au cours des saisons écoulées. Une telle solution de facilité génère parfois des effets pervers, à commencer par une forme de paresse intellectuelle. C'est pourquoi dans l'immédiat je ne vais pas me précipiter pour résoudre mon problème informatique. Jouer en toute liberté en reconstruisant ses propres cheminements mentaux constitue une réelle source d'amusement, pourvu que ce soit le cas sans pression financière.

Tant pis pour le manque de professionnalisme apparent ! Je reviendrai au poker avec tracker plus tard, lorsque cette période fleur bleue qui m'assaille actuellement sera passée. Pour l'heure, je m'en retourne cueillir des marguerites... ou des clopinettes, c'est selon.

mercredi 21 août 2019

Une reprise au petit trot

Voilà septembre revenu, avec son lot de questionnements, d'espoirs, d'attentes, d'expectatives. Une nouvelle saison poker se profile de la même manière que se profile une nouvelle saison de football : on remet les compteurs à zéro et on espère obtenir une belle moisson de trophées. Pour ce qui est de ma saison poker 2019-2020, je n'ai à ce stade pas d'expectatives particulières si ce n'est de prendre du plaisir et tenter de briller lorsque l'occasion se présentera. 

Mon volume de jeu a diminué par rapport à la grande époque, mais le plaisir reste de mise. Car outre les variantes qui constituent mon pêché mignon, il me reste tous ces tournois communautaires avec dotations ajoutées à disputer dont le degré de risque est proche de zéro et qui parfois réservent des dotations bonus significatives.

La reprise se fait donc au petit trot pour moi : sauf revirement spectaculaire, la saison 2019-2020 ne sera pas celle de la saturation mentale, c'est certain. Mais cela ne signifie pas pour autant que l'arrivée dans la dernière ligne droite à la fin du printemps ne se fera pas au galop ! J'ai pour le moment le Winamax Poker Open à aller disputer à Dublin en fin de mois, et je ne suis pas à l'abri d'une bonne surprise. Mais c'est le seul événement de coché sur mes tablettes (on va faire abstraction de mon challenge Razz à terminer). 

Plaisir et fibre compétitive. Voilà le programme de ma saison. Pour le reste, je vais ici paraphraser la langue de bois des footballeurs professionnels en conférence de presse : "On prend les matches les uns après les autres. L'essentiel c'est les trois points". Traduction : Soyons ambitieux. Mais en silence.

samedi 20 juillet 2019

Le frémissement du gain à quatre chiffres

Il y a un an, lorsque je me suis lancé mon défi consacré aux tournois de Omaha Hi-Lo, c'était avant tout pour le fun : petits tournois, petits enjeux, petits gains. Ceci étant, cette pratique assidue du PLO8 de tournoi m'aura également permis de perfectionner encore davantage mon niveau en tournoi dans cette variante peu prisée du grand public. Car si l'on excepte quelques dizaines de joueurs assidu, le niveau moyen dans cette discipline est relativement bas, ce qui constitue une raison évidente pour ne pas louper les quelques tournois de PLO8 bien dotés qui font leur apparition de temps à autre lors de festivals tels que les Winamax Series.

Et à la veille de la pause estivale, quoi de mieux que de performer sur l'un des trop rares tournois du Omaha Hi-Lo pourvu d'une dotation un peu moins chiche ? Parvenir en une seule soirée à franchir le cap symbolique du millier d'euros de gains constitue un événement très rare, et j'aurais tort de faire la fine bouche devant une seconde place. Symboliquement, comptempler son compte poker subitement boosté par une somme à quatre chiffre en une seule soirée constitue un vecteur émotionnel certain. C'est aussi l'une des raisons pour laquelle je continue à aimer autant ce jeu.

Le joueur de tournoi ne connait pas le même parcours émotionnel que le joueur de cash game. En tournoi, indépendamment du niveau de jeu, les gains financiers fluctuent dans des proportions déraisonnables. Tandis qu'en cash game, la variance est considérablement lissée, de telle sorte que la dose d'adrénaline n'est pas du tout la même lorsqu'il s'agit d'appréhender un gain. Alors je vais remercier le législateur qui a régularisé le PLO8. Car obtenir un gain significatif avec sa variance préférée, c'est encore plus chouette !

jeudi 27 juin 2019

Back to basics

Ces derniers temps, j'ai constaté que mon jeu s'était quelque peu délité. Il faut dire qu'à force de davantage jouer l'homme (exploitant) plutôt que de jouer la situation (GTO) j'ai probablement progressivement déséquilibré mon jeu sans m'en rendre compte. Pour ce faire, j'ai pris la décision de me passer provisoirement de tracker. Exit pour quelques temps mon logiciel Xeester et ses statistiques précises sur le profil des adversaires rencontrés, je vais me recentrer vers un poker un peu plus académique. J'ai également pour ambition de regagner un peu plus de patience lorsque mon tapis commence à fondre car j'ai comme l'impression d'avoir perdu en sagesse et en discipline.

Le poker est un jeu de Pénélope
Me rendre compte de mes insuffisances du moment constitue une chance à saisir. La coupure estivale arrive à grands pas et je vais laisser maturer tout ça dans un petit recoin de ma tête afin de faire en sorte que le rééquilibrage qui en résultera entre audace, opportunisme, patience et agressivité puisse de nouveau me permettre de retrouver mon meilleur niveau à la rentrée. Back to basics. Retour aux fondamentaux, avec un style de jeu plus neutre et plus suave. On verra bien ce que ça donne à la rentrée. Le poker a ceci de fascinant que tel la toile de Pénélope ce jeu est un éternel recommencement, le savoir d'hier pouvant devenir le défaut d'aujourd'hui nécessitant un réajustement sans que jamais l'ouvrage ne puisse être réellement fini. Alors dans ces conditions, il ne nous rester plus qu'à y retourner demain, afin de tisser les nouveaux fils de notre destin de joueur.

jeudi 20 juin 2019

Voilà l'été !

Ca y est, l'été est là. Il commence par le plus long jour de l'année. Une saison de poker s'achève et ma trêve estivale est pour très bientôt. Le mot trêve est d'ailleurs ici plus judicieuse que coupure car à la vérité désormais le wi-fi est partout - j'en parlais l'année dernière à pareille époque - et il devient de plus en plus difficile de se déconnecter. Dans de telles conditions, le poker nomade, celui que l'on joue sur tablette ou smartphone plutôt que sur ordinateur constitue une tentation supplémentaire à laquelle il faut savoir résister si l'on veut éviter le burn out un jour. Je vais donc essayer de respecter le plan de jeu en jouant le moins possible, voire pas du tout au poker en ligne. Tout au plus la mallette de poker PMU gagnée il y a quelques années au Parc des Princes sera de sortie pour un ou deux sit and go disputés en sirotant un cocktail.

Le bilan de la saison écoulée est maigrelet. Oh certes, un petit package et quelques euros sont toujours glanés de ci de là, mais ça suffit tout juste à entretenir la flamme. Car ces derniers temps j'ai eu tendance à moins jouer le soir derrière mon écran d'ordinateur. Sans pour autant parler d'un phénomène de lassitude, je crois que je me suis éloigné de mon meilleur poker et que mon inconscient me demande de lâcher davantage prise ces temps-ci.

Voilà l'été. Et c'est tant mieux. Après quelques vacances passées bien loin de mon ordinateur, il y aura une nouvelle rentrée courant août. Comme chaque année. Pleine de nouveaux espoirs et avec des ambitions intactes sur le long terme, sans parler d'une rentrée de septembre qui inclura un passage par l'Irlande et son WPO Dublin organisé par Winamax. Et il y aura des articles de blog, rédigés au gré de mes humeurs, de mes succès et de mes insomnies. La source n'est pas prête de se tarir : même quand mon actualité poker est calme, mon esprit continue à vagabonder dans l'univers du poker indépendamment de mes résultats, et ce quelle que soit la saison de l'année.

mercredi 12 juin 2019

Fan de Balkany !

Cela fait un petit bout de temps que je songe à rédiger une série d'articles ayant comme centre d'intérêt des personnes ayant un rôle à la fois prépondérant et discret dans le milieu du poker. La procrastination étant une adversaire coriace à vaincre, cet exercice était sans cesse remis à plus tard. Et puis l'actualité judiciaire de ces derniers jours a constitué le facteur X m'ayant décidé à enfin inaugurer cette série d'articles consacrée aux héros de l'ombre.

En ce moment se tient en effet le retentissant procès du tonitruant Patrick Balkany (ainsi que de son emblématique épouse et acolyte, Isabelle). Poursuivi pour fraude fiscale, blanchiment et corruption, le maire de Levallois-Perret encourait jusqu'à dix ans de prison. Mais le parquet n'a au final requis qu'une peine d'emprisonnement de sept ans, tandis que le jugement ne sera rendu qu'en septembre de cette année au plus tôt et que le passage par la case prison semble désormais assez peu probable pour Patrick Balkany. Mais quel peut bien être le rapport entre ce personnage haut en couleur et le poker ?

Certes, Patrick Balkany, tel un joueur de poker balla a souvent eu le comportement caractéristique du flambeur, avec des liasses de gros billets de banque que l'on croirait tout droit sorties du chapeau magique d'un prestidigitateur. Certes, il y a bien un joueur que je croise souvent aux tables de tournois communautaires ayant choisi le pseudonyme facétieux de FanDeBalkany avec de surcroit une photo du maire de Levallois fumant le gros cigare en guise d'avatar personnalisé, mais le lien avec le poker est là aussi des plus ténus.

"Ensemble nous sommes invincibles, unis par la même passion"
A la vérité, certaines personnes pensent que Patrick Balkany - alias l'homme qui murmurait à l'oreille de Nicolas - a joué en coulisses un rôle extrêmement actif et lucratif dans la légalisation du poker en ligne sur le marché français. Le monde moderne regorge de héros très discrets, de ceux qui ne figureront pas dans les manuels d'histoire alors qu'ils auront infatigablement oeuvré dans l'ombre et autant fait bouger les lignes que ceux qui ont accaparé les lumières des projecteurs.

Merci pour tout, papa. Je t'aime.
D'aucuns diront que ce n'est qu'un pur hasard si Alexandre Balkany, le fils cadet de Patrick, a été propulsé directeur général de PokerStars France suite à la loi de 2010 légalisant le poker dans l'hexagone. Après tout, il est tout à fait possible d'être un fils de et se retrouver au bon endroit au bon moment, et pourquoi pas de passer tout à fait par hasard un entretien d'embauche dans les bureaux situés sur l'ile de Man de l'opérateur de poker en ligne leader du marché mondial. Mais quand même. La coïncidence est troublante.

Un HLM a Neuilly, ça permet d'économiser pour les costumes
Alors de ce fait, il y aura toujours des mauvaises langues pour contester le fait que Patrick Balkany n'était tout au plus qu'un honnête lobbyiste ayant l'âme ludique et rien de plus. La loi légalisant le poker en ligne existe et cet homme n'a fait que permettre aux citoyens de se divertir à moindre frais, depuis chez eux, derrière leur écran d'ordinateur. Quant au fait qu'Alexandre Balkany ait été évincé de la direction de PokerStars peu après la défaite électorale du président sortant Nicolas Sarkozy en 2012, c'est probablement dû au fait que les carrières soient de plus en plus éphémères chez les cadres. Car il était sûrement très compétent, au final. Sauf qu'entretemps, et contrairement à la plupart des pays où le jeu de poker en ligne est légal, en France, c'est Winamax qui a déjoué tous les pronostics en devenant l'opérateur de poker prédominant du marché. C'est ce qui s'appelle tomber sur un os.




dimanche 26 mai 2019

Mai : le boulevard des impasses

Le mois de mai aurait pu être placé sous le signe des tournois live, puisque j'avais en poche un package valable pour le Sismix de Winamax se déroulant cette année sur la Costa Brava, à Lloret del Mar, ainsi qu'une qualification pour l'étape du Hip'Poker Tour organisée par le PMU se déroulant à Vichy dans l'Allier.

les impasses de mai !
Les deux événements sont sans commune mesure l'un avec l'autre, puisque dans un cas on a affaire à un tournoi payant se déroulant le temps d'un week-end complet dans un casino digne de ce nom (20 heures de bus aller et 20 autres heures de bus retour), tandis que dans l'autre il s'agit d'un tournoi de gala dans un hippodrome au format turbo sur un seul jour (4 heures de route aller et 4 heures de route retour). Quoi qu'il en soit, ce n'est pas que l'envie de tâter du jeton ne soit pas présente chez moi, mais j'ai été amené dans un cas comme dans l'autre à faire l'impasse pour des raisons d'emploi du temps peu compatible avec les deux événements. Le temps libre est souvent une denrée rare et choisir, c'est renoncer. C'est d'autant plus dommage que j'avais quelques connaissances s'étant rendu sur place et que cela aurait pu générer des moments de convivialité d'autant plus appréciables.

Ce n'est donc pas pour cette fois-ci que je vais lustrer le cuir de mon chapeau péruvien qui commence à sérieusement prendre la poussière, au sommet de son étagère. Mais qu'à cela ne tienne, il y aura d'autres occasions de jouer en live : le package obtenu via le Club Poker sur Winamax pour le Sismix est défalcable sur le prochain live organisé par Winamax à Dublin en septembre (le WPO). Ca tombe bien, je n'ai jamais été en Irlande...


mardi 21 mai 2019

Razz.. or back

Etant d'un naturel curieux et doté en outre d'une capacité intuitive à calculer des stratégies efficaces quel que soit le jeu auquel je m'adonne, on peut dire que j'éprouve un réel plaisir à pratiquer les diverses variantes de poker. Certes, le Texas Hold'em No Limit phagocyte la quasi totalité de l'offre de poker en ligne hexagonal et les divers opérateurs agréés se gardent bien de mettre en avant les autres disciplines, soit afin de ne pas risquer de déboussoler leurs clients engoncés dans leurs petites habitudes, soit afin de ne pas encombrer inutilement leurs grilles de tournois et autres interfaces pour une activité de niche qui ne drainera probablement pas de nouveaux joueurs.

razorbacks
Quoi qu'il en soit, j'avais évoqué il y a quelques mois la possibilité de me lancer de petits challenges personnels ayant les variantes poker comme dénominateur commun et je compte bien m'y tenir, dans les limites du possible, et c'est ainsi qu'après une thématique autour du Omaha Hi-Lo (PLO8) à l'automne dernier, il est plus que temps pour moi de me lancer un nouveau défi portant sur une autre variante, à savoir le Razz. La photo ci-contre représentant deux razorbacks (race de sangliers que l'on trouve en Amérique du nord) n'ayant rien à voir avec la choucroute et constitue un simple clin d'oeil eu égard au titre de cet article.Car si d'aventure je ne parvenais pas à atteindre un objectif de rentabilité raisonnable de 25% à la fin de mon challenge, je n'aurai plus qu'à aller me rhabiller...

Pour ceux qui ne connaissent pas bien le Razz, il s'agit d'une variante dérivée du Seven Cards Stud où celui qui a la main la plus basse remporte le pot, avec divers tours d'enchères permettant aux joueurs de disputer de sept cartes s'ils vont jusqu'au bout du coup, trois de ces cartes étant cachées tout du long (les deux premières ainsi que la toute dernière) tandis que les quatre autres sont visibles par tous. Winamax disposant à ce jour d'un ou deux petits tournois quotidiens de Razz dans sa grille aux horaires où je me connecte habituellement, le principe du défi sera donc le suivant : 50 tournois à disputer avec un objectif de ROI de l'ordre de 25 %. Il s'agit là d'un échantillonnage très modeste de tournois à disputer assorti d'un objectif de rentabilité plutôt bas, sachant que l'offre de tournois est famélique. Tout ceci demeure néanmoins suffisant pour générer un zeste d'émulation ! D'ores et déjà, je peux dire sans trop risquer de me tromper que le défi ne sera vraisemblablement terminé d'ici la fin de l'été, ma pause estivale habituelle ne permettant pas d'accélérer les choses.

Le défi Razz est donc lancé  !



lundi 29 avril 2019

Unibet joue la carte de la différence avec son nouveau logiciel poker

Depuis ce 2 avril, l'opérateur Unibet Poker a choisi d'abattre une nouvelle carte en quittant le réseau ipoker qu'il partageait avec Betclic Poker, permettant jusqu'ici de mutualiser les liquidités puisque la quasi-totalité des tournois et formats poker de ces deux opérateurs étant les mêmes. Pour un opérateur poker de taille modeste comme l'est Unibet, faire ainsi cavalier seul sur le marché hexagonal est risqué. Choix courageux ou suicidaire, difficile à dire. Mais il faut bien avoir à l'esprit que le réseau ipoker est peu fonctionnel, à tel point que certains n'hésitent pas à le qualifier de carrément obsolète et que dans de telles conditions vouloir s'extirper du marasme constitue vraisemblablement un premier pas dans la bonne direction... à supposer que les pas suivants ne mènent pas à une falaise abrupte.

Quoi qu'il en soit, voici donc que Unibet a migré sur un nouveau réseau à l'échelle nationale, celui de Relax Gaming (déjà utilisé par ce même opérateur à l'international depuis quelques temps). Et il faut dire que le parti pris par Relax Gaming est sensiblement différent par rapport à ce qui existe sur le marché hexagonal du poker payant, en faisant notamment la part belle au poker de type "arcade" par rapport au poker de type "simulation". Après tout, beaucoup de joueurs sont présents aux tables essentiellement pour se divertir et passer agréablement le temps plutôt que pour gonfler leur compte en banque. C'est bien connu, on dépense plus allègrement lorsqu'on a le coeur léger.

Faire pire que ipoker n'était pas possible, aussi une telle nouvelle incitait de prime abord à l'optimisme. A titre personnel, je nourrissais pas mal d'attentes s'agissant de ce nouveau logiciel : un peu de fraicheur dans le monde désormais ronronnant du poker en ligne ne peut pas faire de mal, après tout.  Mais l'enthousiasme originel est malheureusement retombé dès les premiers jours car il ne suffit pas de vouloir se démarquer d'une concurrence poussive pour que les idées nouvelles soient automatiquement bonnes.

A l'usage - et c'est là que le bât blesse - ce logiciel s'avère peu pratique à utiliser. Passe encore le design cartoonesque qui constitue un parti pris artistique. C'est surtout sur le côté fonctionnel que ce logiciel pèche carrément. Ni rationnel par de nombreux côtés, ni fonctionnel d'une manière générale, ce logiciel finit par incommoder quelque peu si bien qu'un léger agacement a vite fait de supplanter la petite part de plaisir qu'il procure malgré tout. Je ne vais pas ici dresser la liste de tout ce qui ne va pas avec ce nouveau logiciel choisi par Unibet (contenant quelques bonnes idées) mais à titre personnel je demeure plus que dubitatif devant cet outil informatique constituant à la fois un mix d'originalité et d'immédiate désuétude.

Certes, il existe une petite marge de manoeuvre technique chez Unibet Poker : des mises à jour  tenant compte des avis des joueurs seront vraisemblablement prises en compte afin d'améliorer l'ensemble, mais sachant qu'un âne fécondant une jument ne donnera jamais un étalon, on ne doit pas s'attendre à autre chose qu'à des robustes mulets dans le meilleur des cas. J'espère bien sûr me tromper... Unibet ne m'a jamais réussi et mon opinion est peut-être de ce fait quelque peu biaisée. Mais sauf miracle, je ne prévois pas de traîner mes guêtres trop régulièrement sur ce nouveau logiciel ni vraiment vintage ni vraiment sexy.


jeudi 25 avril 2019

Une journée à Marcq-en-Baroeul

Le poker, c'est du plaisir. Mais c'est aussi des efforts. Puisque j'avais une soirée de prévue en compagnie de quelques amis le vendredi soir, ma nuit de sommeil s'est résumée à 2 petites heures afin de pouvoir être présent au moment du départ de mon bus pour Lille le samedi matin, vers 6h15. Quittant mon domicile en trombe afin de ne pas louper le bus et accaparé par ma pièce d'identité que je ne retrouvais plus au moment de partir, j'en ai carrément oublié d'emporter avec moi mon habituel attirail poker : ni T-Shirt Fredyl, ni chapeau, ni sphinx. Rien. C'est donc en somnolant presque tout du long que mon trajet s'est effectué. La bonne nouvelle, c'est que je n'ai pas vu le temps passer. Une fois parvenu au terminal de bus accollé à la gare de Lille, je me suis rendu compte qu'il était possible de rejoindre l'hippodrome de Marcq-en-Baroeul en à peine plus d'une demi-heure à pied ; sachant que j'avais de la marge et qu'il faisait beau, je n'ai pas hésité. Bien m'en a pris, car le trajet pédestre m'a permis de découvrir les coquettes bourgades que sont La Madeleine et Marcq-en-Baroeul.

soleil, soleil
Les tables de jeu mises en place par le PMU dans le hall d'entrée de ce petit hippodrome de campagne étaient irradiées de soleil lorsque le tournoi débuta en milieu de matinée. C'est réellement appréciable. Première fois de ma vie que je dispute un tournoi de poker baigné dans autant de lumière !  Les rayons franchissant allégrement la vitre du hall ont littéralement réchauffé la table... au sens propre comme au sens figuré : l'oubli de mon précieux sphinx ne m'a laissé penaud que quelques minutes au démarrage. Par la suite, le bon climat et la bonne ambiance à table ont vite compensé mes regrets s'agissant de l'absence de tout mon barda. A ma table, je me suis  retrouve entouré d'une palette très hétérogène d'adversaires : débutants, récréatifs, joueurs de club ayant endossé leur sweet-shirt fétiche aux couleurs de leur association, et même une demoiselle sachant tenir les cartes. J'adore ces tournois de gala dénués de la pression financière qui  a tendance à figer les visages et crisper les coeurs des joueurs. A Marc-en-Baroeul, aucune pression à l'horizon. Juste de la convivialité et de la bonne humeur. Seul véritable bémol : le croupier débutant recruté par le PMU pour l'occasion était d'un niveau extrêmement faiblard. J'ai notamment dû le recadrer à trois reprises, mais sans que cela soit réellement dommageable.

Mon début de tournoi s'avèrera des plus poussifs, puisque dès midi, je me suis retrouvé en délicate posture sans avoir trop disputé de coups, les divers flops ou turns ruinant systématiquement mes jolies mains de départ sans même avoir besoin d'aller jusqu'à l'abattage final. Si on ajoute à ça un rythme d'augmentation des blindes tout simplement infernal (il faut éliminer plus de deux cent joueurs en moins d'une journée !), on se rend vite compte qu'on a pas le temps de tergiverser : on est certes venu jouer au poker toute la journée, mais il faut monter au front assez rapidement pour ne pas se faire grignoter par la structure. C'est ainsi que j'élimine un joueur peu aguerri sur un call certes judicieux mais difficile à faire sur le moment. Je me retrouve alors plutôt pas mal pourvu en jetons, et commence enfin à avoir une emprise sur la table... jusqu'à la perte d'un banal 50/50 pré-flop (AQ vs TT) qui assèche en grande partie mon tapis. La table casse juste après. Peu après la pause déjeuner, alors que je suis rentré dans la zone rouge, survient ma sortie de route fatale : je me retrouve à devoir pousser préflop la poignée de blindes qui me reste avec la main qui me fait le plus horreur au regard du nombre anormal de fois où je me suis fait éjecter avec en live : As-Dix. Sans surprise,  je me retrouve éjecté du tournoi principal avec ma main maudite habituelle, et décide aussitôt d'aller disputer les sit and go de rattrapage et de rejoindre ainsi la petite centaine de joueurs déjà éliminés prématurément.

En m'asseyant à la table de mon premier sit and go, je conserve encore un petit espoir de ne pas rentrer à la maison les mains vides. Mais je vais vite déchanter, car là encore, je fais chou blanc. Il faut dire que la structure ultra-ultra turbo des sit and go confine presque au ridicule tant l'aléa y est important. Pendant ce temps-là, les parieurs hippiques ont investi le champs de course et le tournoi de poker se déroulant dans le hall fait à leur yeux figure de curiosité. Mais la réciproque est également vraie en ce qui me concerne : je m'accorde ainsi une mini pause en attendant le cocktail dinatoire et les petits fours prévu pour 18h30, en observant le style, l'allure et les comportements de cette faune des turfistes nordistes. Avec le recul, je me dis que j'ai loupé une grande carrière d'ethnologue tellement observer les groupes humains et leurs interactions me fascine. J'avais déjà ouvert grand mes yeux dans la matinée en scrutant le cheptel des qualifiés pour le tournoi de poker. Mais pouvoir également me retrouver aux premières loges et écarquiller les yeux devant les turfistes en pleine course hippique m'a encore permis d'un tout petit peu mieux comprendre la nature humaine, avec ses futiles passions confinant parfois à la tyrannie.

C'est avalé, c'est bien joué !
Toujours est-il qu'un tournoi de gala sans petits fours ne serait pas un tournoi de gala digne de ce nom, et c'est plein d'enthousiasme que j'ai terminé ma journée poker en me remplissant la panse une fois l'heure du cocktail dinatoire venue dans la petite salle privative destinée aux qualifiés poker. Assez bizarrement, mon appétit pour les petits fours a d'abord été parasité par l'odeur des barquettes de frites emplissant le hall de l'hippodrome. Puis, assez vite, mon palais a réussi à relayer auprès de mon cerveau la satisfaction de goûter à des mets de qualité. Certes, ce n'était pas les meilleurs petits fours que j'aie goûtés jusqu'ici, mais ils ont eu le mérite de me faire suffisamment plaisir pour que je ne regrette aucunement d'avoir traîné mes guêtres jusqu'au Nord. Et puis j'ai eu l'occasion de discuter et d'échanger quelques anecdotes avec un sympathique joueur déjà croisé lors de l'étape de Vincennes. Le poker est aussi créateur de lien social, à l'occasion. Si on ajoute donc aux petits fours les quelques moments de convivialité, le bilan de la journée s'avère a posteriori plus que satisfaisant. Comme une journée de vacances et d'évasion entre deux jours de boulot lors des ponts de mai.

Voilà donc comment on remplit agréablement une journée ludique à Marcq-en-Baroeul. Pour ce qui est de mes performances poker, on repassera. Mais il y aura bien d'autres occasions de briller cartes en main... des occasions plus sexy que celle-ci. En attendant, ma parenthèse dans le Nord m'a donné la possibilité de vibrer, de discuter, de m'amuser, de me régaler. C'était bien plus qu'il n'en fallait pour me rendre heureux en ce début d'avril sans m'être découvert d'un fil.

mardi 9 avril 2019

Direction Marcq-en-Baroeul avec PMU poker ce samedi 13 avril 2019

Marcq-en-Baroeul, place forte à conquérir
Marcq-en-Baroeul. Une petite ville résidentielle et prospère du Nord de 40.000 habitants (accolée à Lille) dotée d'un hippodrome du Croisé-Laroche aux allures de complexe sportif avec parcours de golf et terrain de football. Ca tombe bien, la ville compte un nombre anormalement élevé de foyers éligibles à l'ISF et il faut bien dépenser l'excédent pécuniaire autrement qu'en impôts : les hippodromes sont aussi là pour ça. C'est dans ce cadre privilégié que le PMU inaugurera sa saison 2019 du Hip'Poker Tour ce samedi. Jusqu'ici je me suis contenté de disputer les étapes parisiennes de cet événement, mais au regard de la proximité géographique de l'agglomération lilloise et du coût modique des frais de transport s'y rapportant, j'ai décidé de me qualifier cette année pour cet événement qui aura lieu ce samedi 13 avril. Les qualifications gratuites sur le site PMU Poker constituent presque un jeu d'enfant : il suffit de jouer sérieusement ces tournois pour que les portes de l'hippodrome s'entrouvrent d'elles-mêmes sans avoir besoin d'appuyer sur les gonds. Une fois ma qualification en poche, je n'ai pas traîné pour acheter à prix réduit mes billets de car aller-retour Paris-Lille à moins de 20 euros. En prime la météo s'annonce clémente et le PMU offre comme d'accoutumée quelques tickets de tournois et paris hippiques gratuits aux participants encore debout à la nuit tombée. On me murmure même dans l'oreillette qu'il y aura des petits fours à picorer. Que demander de plus ?

Contrairement à l'étape parisienne automnale se déroulant sur deux jours à l'hippodrome de Vincennes, les étapes provinciales du Hip'Poker Tour se déroulent sur une seule journée de compétition. Autant dire qu'il ne va pas falloir trainer en route, le rythme d'augmentation des blindes sera soutenu. Jusqu'à présent, le Hip'Poker Tour et moi, c'est tout sauf une histoire d'amour. 3 participations et 3 échecs. Dont 2 cuisants des les premiers niveaux de compétition. On verra bien si ma "délocalisation" en province s'avère plus fructueuse. 

Un petit hippodrome situé dans le triangle Lille-Roubaix-Tourcoing
Je conserve quoi qu'il en soit un bon souvenir de Lille, avec son casino Barrière qui m'avait permis il y a trois ans de cela d'atteindre ma première table finale d'un tournoi de poker live d'envergure. Alors je pars la fleur au fusil. Optimiste et enthousiaste. Marcq-en-Baroeul peut trembler. Je débarque samedi matin à l'hippodrome du Croisé-Laroche pour en découdre aux tables de poker face aux golgoths du nord. Je peux le faire.


samedi 30 mars 2019

Passion et déraison

Le poker constitue un chouette divertissement. Pour le plus grand nombre, s'adonner à ce jeu consiste juste à passer un bon moment en y laissant éventuellement quelques plumes, mais rien de plus, à l'image d'un badaud qui décide de se donner un peu de bon temps à une fête foraine. Un petit plaisir anodin parmi une multitude d'autres activités ludiques et sociales possibles immédiatement à portée de main. Mais pour les plus passionnés, jouer au poker devient une toute autre affaire : on s'y raconte des histoires intenses par l'intermédiaire des cartes. De belles histoires lorsque l'on gagne. De tragiques histoires lorsque l'on perd plus que de raison. Je ne suis pas loin de penser que pour ceux qui se passionnent pour ce jeu, les belles histoires sont somme toute assez rares.

Depuis quelques temps, je me suis mis à suivre à distance les mésaventures d'un joueur de poker lambda qui streame via son smartphone ses séances en live (que l'on peut retrouver en replay sur la plateforme Youtube). Il s'agit d'un joueur subjugué par les formats de type Expresso et autres Spin&Go. Ces formats de jeu ont la particularité d'être hyper addictifs et soumis à une forte variance. Son style bien à lui et ses déboires récents lui ont valu quelques échos jusque sur les forums spécialisés, et c'est d'ailleurs de cette manière-là que j'ai eu vent de son existence. Car il se trouve justement que le streameur en herbe est de type sanguin, et c'est mi-amusé mi-contrit que j'ai pu observer tel un ethnologue en herbe quelques échantillons de son comportement et de son attitude lorsqu'il joue (langage, intonation, gestuelle, évolution mentale en cours de séance...) : sans me prononcer sur son niveau de jeu, je me contenterai de dire ici qu'il s'agit donc d'un joueur passionné qui engage des sommes conséquentes d'année en année sous les yeux de sa micro-communauté de suiveurs. Mais surtout, il s'agit de quelqu'un qui sur-réagit lorsque la variance vient le titiller avec trop d'insistance. 

On le sait tous, le revers de la médaille d'une passion c'est qu'en sus de la joie qu'elle peut procurer, elle crée également un état mental et affectif très fort, tant et si bien que celui qui en est atteint perd également au passage une grande partie de sa lucidité. Lorsque le contrôle de la situation lui échappe, les dommages collatéraux peuvent être importants. S'agissant de notre streameur de Spin&Go ses réactions excessives dans les moments difficiles interpellent. Ses invectives fusent. Sans filtre. Tout le monde y passe et les noms d'oiseau fleurissent, que ce soit pour ses adversaires jugés trop mauvais, la malchance qui s'acharne sur lui sans raison, voire son infortunée compagne qui a le malheur de passer dans la pièce à ce moment-là, ou bien encore les quelques followers qui ont l'idée saugrenue d'émettre la moindre critique (qu'elle soit ironique ou même constructive) sur les réseaux sociaux.

Mais après avoir fini de blâmer la terre entière, on se retrouve vite à devoir se maudire tout seul. Ayant eu des mots très durs contre lui-même lors de certains de ces streams, voilà que le service client de l'une des plateformes poker s'est intéressé aux errements de ce joueur (qui baignait dans un total anonymat depuis des années), au point même de suspendre son compte en vertu de sa politique de jeu responsable... Inutile de dire que le service client en question en a également pris pour son grade a posteriori. Et pourtant, il s'agit en l'espèce de la part dudit service client d'une mesure potentiellement salvatrice pour le joueur face à un début de comportement auto-destructeur d'un homme diminué, aveuglé par les effets pervers de sa passion dévorante.

Les tribulations de ce joueur lambda m'ont quoi qu'il en soit fait longuement réfléchir. Aussi exaltant soit-il, le poker n'est qu'un simple jeu, et ne doit en aucun cas faire perdre aux uns et aux autres le contrôle de leur vie. Les garde-fous extérieurs existent, et le législateur a anticipé le problème en érigeant le dogme du jeu responsable. Mais c'est surtout dans notre entourage que l'on trouvera le plus facilement le moyen de relativiser les excès provoqués par la passion pour le poker.

Se retrouver avec un compte poker gelé ne constitue pas la fin du monde. Bien au contraire, une coupure prolongée - voulue ou subie - peut permettre au joueur impacté de respirer un coup, de s'ôter temporairement une partie de la pression qu'il s'est mise sur les épaules afin d'être à la hauteur de sa passion pour ce jeu et d'ainsi pouvoir aller explorer d'autres facettes trépidantes de son existence : la vie est infiniment trop belle pour qu'on la regarde à travers un prisme monochrome.

Je tente de garder à l'esprit en toute circonstance que ma passion pour le poker doit aussi parfois être contenue, afin qu'elle ne devienne pas un jour déraisonnable. Je l'ai déjà dit par le passé à deux ou trois reprises, mais ce blog constitue d'ailleurs un excellent moyen afin de canaliser mon énergie et de pouvoir ainsi raison garder en toutes circonstances. Puisse tout un chacun en faire de même face aux risques qu'engendre une passion, quelle qu'en soit la nature. Trouver un point d'appui, ériger un rempart, se forger une armure contre les retours de flamme. Facile à dire. Mais parfois si difficile à faire.