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samedi 23 novembre 2013

Mon panthéon à moi

Tout homme d'exception a vocation à devenir un héros un jour... voire un dieu lui-même.

Dans le Panthéon du Poker que je me suis amusé à construire, il y a deux divinités majeures, que je cite fréquemment dans ce blog : le Dieu du poker, d'une part, et Dame chance d'autre part. Mais ils ne sont pas seuls ! Le Dieu du poker a des rejetons, et Dame chance a une soeur jumelle : La Guigne. En des termes plus communs, des profanes pourraient les rebaptiser "Harmonie" et "Dissonance".

Le Dieu du poker est neutre, toujours aux fourneaux, rééquilibrant la balance du destin en permanence, en tâchant de rétablir une égalité qui jamais ne survient de façon satisfaisante. Ses 5 rejetons sont quant à eux plus turbulents et/ou facétieux :  Aggro et Ego, deux jumeaux belliqueux et querelleurs, véritables colosses aux pieds d'argile, avides d'en découdre et d'afficher dès qu'ils le peuvent leur force et leur supériorité. Chronos, l'intemporel, l'aîné de la fratrie, qui se tient éloigné des conflits. Patience et Discipline, sensiblement plus sages, plus frêles mais également capables de plier sans rompre, tels des roseaux.

Aggro veut être partout. Même là où il ne doit pourtant pas être. Il veut tuer Chronos.

Ego veut montrer sa supériorité à tous ses rivaux, quel que soit leur nombre et leur force.

Chronos rythme la cadence des affrontements en battant la mesure. Il prend un malin plaisir à ne pas intervenir et exige des sacrifices importants pour accorder la moindre de ses faveurs.

Patience est secrètement entichée de Chronos et pour le séduire elle doit d'abord capturer Aggro. Mais sans lui faire de mal.

Discipline est la rivale d'Ego. Elle doit l'assoupir en lui fredonnant une douce mélopée. Mais sans le plonger dans un sommeil trop profond pour autant.

Les 5 rejetons se chamaillent sans cesse et leurs querelles nécessitent alternativement les interventions de Dame chance ou de La Guigne, les deux vestales du Dieu du Poker. A la fin de chaque lutte fratricide, le Dieu du poker courroucé convoque dans sa salle de jeux les cinq rejetons fautifs pour une ordalie, et redistribue ainsi en permanence les cartes et les rôles dévolus à chacun.

Il s'en retourne à sa forge une fois l'ordalie rendue et, secondé de ses rejetons, le Dieu du Poker s'en va forger des armures par milliers à destination des combattants qui se préparent tout en bas, sur la terre des joueurs et qui l'honorent en abattant leurs cartes. Il n'a pas de préférence, mais de par l'intercession de ses rejetons dans le processus de fabrication des armures, le divin forgeron fabriquera les meilleures armures pour les joueurs qui savent le mieux écouter ses rejetons, mais sans pour autant céder à leurs caprices incessants.

Pour celui qui désire atteindre les portes du Panthéon et devenir un héros un jour, de simples pèlerinages au temple sacré de Vegas ne suffisent pas, car le héros n'est pas un pèlerin mais bien un guerrier ! Il doit vaincre mille batailles, encaisser les coups sans férir, surmonter de nombreuses embûches et franchir des ravins sur un fil tendu. Le tout, arnaché dans son armure de combat. Une armure plus ou moins rutilante, plus ou moins résistante, plus ou moins lourde à porter, et qu'on appelle... la destinée.

Je ne sais pas quelle destinée le Dieu du Poker a forgé pour moi. Mais je fais tout pour honorer, écouter et canaliser la fougue de ses rejetons, lorsque je perçois leur lointain écho divin bouillonner en moi. J'essaye d'être en symbiose avec eux autant que faire se peut. Mais en attendant, à défaut de connaître la réelle efficience de mon armure, je me suis d'ores et déjà procuré un casque de fortune : mon chapeau en cuir péruvien. C'est un formidable bluff. Mais sur un malentendu, ça peut passer... C'est aussi ça, le poker.


mardi 19 novembre 2013

Une passion chronophage...

Toute activité humaine sportive ou intellectuelle basée sur le principe de compétition et/ou d'excellence nécessite un investissement important en matière de temps de la part de celui qui s'y adonne dès lors qu'il ait quelque ambition sérieuse.

Bien que très dépendant du facteur hasard, le poker n'échappe pas à cette règle : pour ambitionner être au top niveau, il faut pratiquer beaucoup, encore et encore, inlassablement, afin de gommer peu à peu ses erreurs, corriger ses imperfections et ainsi tendre vers un niveau de performance optimal. Et même une fois ce niveau atteint, il faut savoir s'y maintenir et inscrire son action dans la durée (ce qui bien souvent s'avère plus difficile encore).

Or donc, le talent brut ne suffit pas. Tout talent inné que je puisse avoir pour les cartes à la base, l'expérience et la rigueur sont deux notions qu'il me convient de maîtriser si je souhaite réellement atteindre un réel degré d'excellence, et ces deux notions s'acquièrent essentiellement en prenant en compte le facteur travail à sa juste valeur.

Et au poker, le facteur travail, se traduit par de la pratique. J'en ai parfaitement conscience, et j'essaye de consacrer environ 15 à 20 heures hebdomadaire de poker online, passées devant mon écran d'ordinateur. Sur plusieurs tables à la fois. C'est beaucoup. Mais cela constitue à mon sens un minimum pour avoir des ambitions réelles dans ce jeu. Le poker online est devenu pour moi une passion chronophage. Parce que je suis exigeant envers moi-même en général et parce mon défi personnel visant à amasser assez de sous à la force du poignet pour aller disputer les championnats du monde de poker à Las Vegas nécessite une implication extrême. A bien y regarder, c'est assez stupide comme défi, puisque très futile au regard des challenges qu'un homme ambitieux peut se fixer dans l'accomplissement d'une vie, d'une part, et parce que force est de reconnaitre qu'il s'agit là d'un plan de bataille défiant toutes les lois du bon sens et de la logique (notamment en matière de division des risques), d'autre part. Mais peu importe. Le plan de bataille est là, et il convient à présent de déployer les troupes (et les efforts) afin de le mettre en place dans les meilleures conditions.

Depuis l'émergence de ma passion pour le poker, mes autres passions futiles, à savoir principalement le Football (télévisé) et le Jeu de Rôle en pâtissent forcément un peu, le temps libre n'étant pas extensible à l'infini. Et justement, ce jeudi, je vais devoir sacrifier l'une de mes passions alternatives, à savoir une partie de jeu de rôle, parce que je me suis qualifié pour une grande finale online ce jeudi 21 novembre sur Euro Poker, avec à la clef une participation à l'épreuve Live BPT Enghien. Sachant qu'il y aura une place qualificative par tranche de dix inscrits, je vais donc sacrifier une bonne soirée de jeu de rôle contre une cote mathématique de près de 10% de chances de décrocher ce package. Au-delà de la cote, le ticket qualificatif n'étant pas remboursable, je me sens moralement obligé de disputer le tournoi... car si je fais autant de sacrifices en termes de temps consacré au poker, c'est pour avoir l'opportunité de vibrer de temps à autre dans un gros tournoi tel que celui-ci.
Finale du jeudi 21 novembre
Alors oui, ce jeudi je vais être contraint d'annuler ma participation à une soirée de jeu de rôle en compagnie de mes amis afin de pouvoir assouvir ma passion dévorante du poker. Cela me contrarie énormément. Mais je sais que Dame Chance est une maitresse certes imprévisible sur le court terme, mais qui finit toujours par récompenser les efforts justement consentis, sur le long terme. Tout est affaire de compétence, de détermination et d'opportunités saisies. Et pour cela, il me faut sacrifier ma soirée de jeu de rôle sur l'autel froid et austère de Chronos, le fils cadet du Dieu du Poker.

Pourvu que ce sacrifice ne soit pas vain. Car les présages sont de bon augure concernant ce tournoi. J'ai cru déceler un signe favorable en plongeant mes mains dans les entrailles des cartes devineresses.  "Ô Dieu du Poker, entends mon appel... Je suis ton fidèle serviteur. Les oracles ont parlé. Et le sacrifice à ton fils Chronos le dieu du Temps a été consenti. J'implore à présent tes largesses. Offre-moi l'extase ! "

 Réponse dans la nuit de jeudi à vendredi...

mardi 12 novembre 2013

Si près, si loin...

Voici une premier semaine de novembre à oublier. J'ai raté mes deux rendez-vous du mois.

tenue improbable: Sweat Bwin+chapeau
Le Bwin xpokertour (4ème étape), tout d'abord, ne m'a pas souri... Je termine à la seconde place. Et impossible de me hisser sur la plus haute marche du podium. Il me fallait de la réussite, je n'en ai pas eu. Pour l'occasion, j'ai de nouveau sorti pour accoutrement mon chapeau de voyageur andin qui me donne ce style si particulier à une table de poker. Il est définitivement adopté. Désormais, quelle que soit la table de poker en live à laquelle j'aurai la chance de m'assoir, je viendrai avec mon chapeau. Il fait partie de mon attirail. Ceci étant, de la même manière que l'habit ne fait pas le moine, le chapeau ne fait pas l'artiste non plus, et faute d'un peu de réussite, il ne m'a pas été permis de me hisser plus haut que la seconde place. Dans un format aussi rapide que celui du Bwin xpokertour, la prime va a l'audace plutôt qu'au poker solide, et c'est justement quelqu'un de plus audacieux que moi qui a triomphé au final en sachant s'attirer les grâces de Dame chance à diverses reprises à plusieurs moments clef de la partie. C'était écrit : le xpokertour et moi, c'est un peu le jeu du je t'aime, moi non plus. Une fois encore, j'y ai cru. Une fois encore, c'est un autre que moi qui récolte les lauriers. Je fais partie des recalés. Il faut savoir s'y faire...

le grand saut !
Pour les perdants, la "punition" consistait à devoir sauter du haut d'un petit immeuble désaffecté et complètement à l'abandon, ou presque, puisque le rez-de-chaussée sert encore d'entrepôt pour des cercueils en bois. Décor lugubre s'il en est. Mais pour des raisons de sécurité, nous n'avons pas été autorisés à sauter depuis le haut de l'immeuble, nous avons donc dû nous contenter du haut d'un bras articulé. Mais peu importe, cela a suffi à créer pas mal de sensations fortes. Encore une chouette journée, qui restera longtemps gravée dans mes mémoires, vécue grâce à la magie du poker et à la créativité de Bwin.

Pour ce qui est de l'autre grand événement qui m'attendait, la finale du tournoi mensuel de Euro Poker pour Las Vegas du 5 novembre, nous étions 23 inscrits. J'ai fait un excellent démarrage. Au bout de presque deux heures de compétition, je flirte avec la première place, en termes de jetons acquis. Et je sors sur un coup du destin, à la 14ème place, alors même que j'étais ultra confortable en jetons, contre l'un des futurs lauréats de l'épreuve, victime notamment d'une tragique rencontre pré-flop dans laquelle j'étais pourtant largement favori. Pourtant, je l'avais poussé à bout, mentalement, pendant la demi-heure qui précédait, de telle sorte qu'il était nerveux contre moi et qu'il a ainsi commis une imprudence qui aurait dû l'éjecter du tournoi et me laisser à la tête d'une montagne astronomique de jetons. Or, c'est lui qui s'est retrouvé avec la montagne de jetons qui m'était dévolue... Au poker, ce ne sont pas toujours les meilleurs qui gagnent, et ce tournoi en a été la parfaite illustration. Peu importe. Sur le long terme, tout s'équilibre. Un jour, c'est moi qui aurai de la réussite. Enfin, peut-être... J'y crois. Dur comme fer.