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lundi 29 mai 2023

Les 10 héros de mon Panthéon Poker : 1/10 Bruno Fitoussi

2008. Mon année 0. Qu'il me semble loin, désormais, le temps où j'ai découvert le poker Texas Hold'em, via la chaîne de télévision RTL9, qui avait acquis à l'époque les droits de diffusion des World Series Of Poker qui se tiennent annuellement à Las Vegas et dont l'édition 2023 démarre d'ailleurs cette semaine !

Il y a donc une quinzaine d'années, cette émission hebdomaire était diffusée en seconde partie de soirée et co-animée par le tandem Bruno Fitoussi / Daniel Riolo, et ce binome avait su éveiller mon intérêt pour une discipline qui jusqu'alors était assez confidentielle. L'essor en concomitance du poker en ligne aura rebattu les cartes en quelques années à peine et permis une rapide expansion un peu partout à travers le monde.

A l'époque, sur RTL9, il était secondé par le frétillant Daniel Riolo, qui jouait le rôle de l'animateur un brin candide, tandis que l'expert Bruno Fitoussi livrait ses analyses des coups diffusés à l'écran ; le programme en tant que tel était le fruit d'un montage proposé clef en main par le diffuseur américain (interviews en VO comprises).

Avec sa placidité, son flegme et son humilité, Bruno Fitoussi a su altérer positivement l'image que je pouvais avoir des joueurs de poker professionnels. Certes, pas au point de me donner envie de m'y mettre immédiatement, puisque je ne me suis moi-même véritablement lancé dans le poker en ligne que bien des années plus tard. Mais on peut dire que l'homme aura été le véritable incubateur du virus, quand bien même les effets dudit virus aient été lents à se manifester dans mon pyschisme.

Il faut dire que l'homme a de la bouteille. Architecte de formation, il ne consacra à 100% au poker qu'un nombre limité d'années. Ensuite, il a continué son petit bonhomme de chemin dans le milieu en tant que consultant poker, ambassadeur poker, et en ne se consacrant plus au jeu à proprement dit qu'à temps partiel. Comparé à tant d'autres dans ce milieu, on peut dire qu'il a eu une vie relativement équilibrée.  A l'heure où l'immense majorité des pionniers du poker ont arrêté depuis de nombreuses années, Bruno Fitoussi continue sa carrière de joueur occasionnel éclairé et passionné, une carrière poncutée de quelques coups d'éclats de temps à autre. De quoi rappeler à la jeune génération que de par son expérience, un vieux loup gris solitaire peut faire valoir des qualités différentes par rapport à ceux aux crocs plus acérés - plus jeunes et plus insouciants - qui chassent en meute.

Il y a quelques semaines à peine, Bruno Fitoussi a d'ailleurs remporté un important tournoi de Omaha (au cours de l'EPT Paris 2023). Contrairement à tant d'autres dans ce milieu, Bruno Fitoussi n'est pas un monomaniaque du Texas Hold'em. Il aime les variantes, et je me demande même si mon propre goût immodéré pour les variantes ne vient pas de l'époque des ses lointains commentaires sur RTL 9 au cours de la période 2008-2010. Ma curiosité naturelle n'est peut être pas la seule responsable !

De Bruno Fitoussi, je conserve ancré en moi un enseignement fondamental lié au jeu, qui m'aura beaucoup servi au cours des années écoulées. Il ne faut jamais tomber amoureux de sa main, cette dernière devant être réévaluée à l'aune de chaque tirage et en fonction du momentum du tournoi. Savoir jeter n'importe quelle main, voilà bien un conseil avisé pour tout joueur aguerri.

Merci d'avoir été mon premier flirt avec le poker, Bruno. Quand bien même les WSOP ne t'aient pas encore intronisé au sein de leur Hall Of Fame, sache que tu figures en bonne place au sein de mon panthéon du Poker à moi : ton fluide coule à jamais dans mes veines car mon adrénaline, c'est aussi indirectement un peu la tienne. Merci.

mercredi 10 mai 2023

10 ans de poker : les 10 héros de mon Panthéon (préambule)

Saudade. Cela fait dix ans que j'alimente ce blog poker : dix ans de passion, dix ans de batailles, d'espoirs, de victoires parfois, de revers souvent, d'émotions brutes toujours. L'occasion de regarder un peu dans les rétroviseurs, et de mettre l'accent sur les dix personnes qui auront le plus impacté mon immersion dans le monde du poker. Non pas que je sois machiste, mais le monde des cartes est un milieu majoritairement masculin : il s'agit donc là de dix hommes, co-incubateurs du virus du poker - toujours vivace - qui m'habite depuis maintenant une décennie.

Au cours des semaines à venir, je reviendrai plus en détail sur mon lien direct ou indirect avec ces dix personnes. Je vais me contenter dans un premier temps de les lister ici par ordre chronologique de découverte :
- Bruno Fitoussi
- Daniel Riolo
- Benny (Benjamin Bruneteaux)
- Yu (Julien Brécard)
- Supercaddy
- Veunstyle
- Yul80
- TomLarson
- Cianciana
- Kalimhiro

Messieurs, si vous figurez sur cette liste, réjouissez-vous car vous êtes les authentiques héros de mon Panthéon du Poker : voici venu le temps de votre canonisation.

jeudi 4 mai 2023

La damnation des "festivals" et autres "series"

Avril a filé en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et pourtant, j'aurais pu livrer ici quelques réflexions et ressentis qui demeurent en friche dans les recoins de mon cerveau. Il faut dire que l'heure n'est pas à la fête. Pour la trentième fois (ou peut-être est-ce déjà la cinquantième ?), je viens de me faire malmener à l'occasion d'un énième événement poker en ligne. Plus qu'une habitude, on pourrait presque parler de malédiction, me concernant. Episodiquement, les plateformes en ligne organisent le temps d'une semaine ou d'une quinzaine des petits festivals poker avec des dotations beaucoup plus musclées que d'ordinaire. Qu'on les appelles "Series", "Festivals", "Scoop" ou autres, le principe demeure le même : plus de dotations, plus de joueurs, plus de droits d'entrée que d'ordinaire. J'aime bien en disputer quelques uns. Même si ça se passe invariablement mal pour moi !

Il faut dire ces événements accroissent sensiblement la part de variance et d'aléas par rapport à mes sessions habituelles, celles que j'intègre dans mes rituels du quotidien. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cela fait des années que ce type d'événement ne me sourit plus du tout. Perdre plus d'une centaine d'euros en une soirée de poker, cela n'a rien de dramatique, mais lorsque ce type de scénario se reproduit toute une semaine durant, voire plus, cela finit par faire du dégât. Mon logiciel de suivi statistique a beau m'indiquer que du point de vue purement mathématique mon degré de performance moyen est plus que correct, voire carrément bon, mon ROI (le retour sur investissement) lui demeure imperturbablement dans le rouge. Deux ou trois mois d'efforts réduits à néant en une petite semaine de festivals, telle est mon équation en apparence insoluble que je m'astreins à griffonner encore et encore sur mon tableau noir mental dans l'espoir de crier un jour "Eureka". Ce n'est pas toujours facile de rester imperturbable devant cette sensation de dilapidation de son capital.

Ma frustration est palpable. Pourtant, cela ne m'empêchera pas de continuer à tenter de gravir ces montagnes abruptes des festivals. Pour trois raisons, que je considère toutes comme parfaitement valables. Premièrement, cela me force à m'extirper de ma petite zone de confort ; les rituels du quotidien, la discipline de tous les instants et la routine maitrisée c'est bien, mais un joueur ambitieux a vocation à s'en extraire pour franchir des paliers en termes de gains financiers. La deuxième raison pour laquelle je continue à dégringoler des falaises en poursuivant mes tentatives d'escalades lors des festivals de poker en ligne, c'est que statistiquement parlant, en conservant un moral solide et en maintenant mon niveau de jeu, cela devrait finir par passer à un moment ou à un autre, et la perspective de décrocher un gain à cinq chiffres d'un coup d'un seul, n'est pas mission impossible, à condition d'avoir un zeste de chance au bon moment : je ne crois pas aux malédictions, tout ce qu'il me faut c'est un échantillonnage plus large pour repasser durablement dans le vert. Enfin, la troisième raison qui me conduit à continuer vouloir ferrailler contre pléthore d'adversaires lors des festivals malgré les bosses, elle se situe au niveau émotionnel : c'est tout de même plaisant, cette sensation de foncer au galop dans la mêlée, espérant tout renverser sur son passage... Trop souvent je tombe, mais à la vérité, la sensation de douleur est contenue car purement virtuelle (après tout ce ne sont que des euros de perdus) tandis qu'en cas de victoire, l'euphorie, elle, est bien réelle.

J'aime ce jeu. Pour te ce qu'il m'apporte : humainement, comptablement, émotionnellement. Et pour tout ce qu'il ne m'apporte pas, aussi ! Tant pis si je me prends régulièrement des claques lors des grands événements. Car je finis toujours par me relever. Toujours !