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mardi 28 février 2017

Confusion de jetons : un mauvais rêve

La nuit passée, j'ai fait un rêve relatif au poker. Un rêve plutôt désagréable probablement imputable à un challenge au long cours sur lequel je m'échine depuis quelques jours et qui implique que je sois amené à fréquenter les tables de cash game en ligne : ne faisant pas partie des joueurs les plus aguerris en cash game et me heurtant au mur de la variance, je suis en plein doute vis-à-vis de mon jeu dans cette discipline particulière, au point d'en conclure de façon empirique que le calibrage de mes relances n'est probablement pas le plus adapté à la discipline. Or donc, dans ce rêve, je me retrouvais à une table en live, croisant le fer contre des adversaires goguenards en raison d'une trop grande timidité du montant de mes mises et relances, justement. 

Rêve très peu plaisant, donc, car j'étais en quelque sorte devenu la tête de turc de la table, cible de multiples railleries et blagues adverses du fait de mon excessive prudence à table. Recevant une main potentiellement intéressante en position de big blind, je me retrouve à hésiter une énième fois sur le comportement à adopter face à une relance de 1.000 (2 fois la blinde) de la part d'un adversaire qui me charrie sur ma passivité tandis que deux autres s'esclaffent : malgré une main tout juste décente je décide alors de sur-relancer en prenant quatre jetons de 500 et en les posant énergiquement sur la table, pour une sur-relance correspondant au double de la relance initiale de l'adversaire qui se gaussait de moi. Mais le brouhaha à la table cesse aussitôt sans que je comprenne immédiatement pourquoi car en fait, ce ne sont pas quatre jetons de 500 (soit 2.000 jetons au total) que j'avance sur la table, mais 4 jetons de 5 000 (ce qui fait 20.000 jetons !), par mégarde. Cruelle confusion de ma part car ma main n'est nullement exceptionnelle et c'est dès lors une bonne partie de mon stack qui se retrouve engagée dans ce coup. 

Dans ce rêve, je confonds donc des jetons de façon grossière : à partir de cet instant, mon regard se noircit car ayant malencontreusement posé sur la table un montant dix fois supérieur à ce que j'avais envisagé, je suis obligé de simuler une main premium. Je conserve un buste droit et immobile, tel une statue. Même un Dominik Panka des grands soirs n'aurait pas fait plus statique que moi à cet instant. Le chambreur couche sa main au bout d'une longue hésitation, non sans montrer une belle paire de valets au passage. Mes adversaires me regardent alors d'un autre oeil : ces derniers cessent de me chambrer, et l'ambiance à la table passe d'un extrême à l'autre : un climat de tension s'invite alors pour la suite de la partie. Les regards deviennent sombres de part et d'autre. Cette erreur de manipulation aura bien malgré elle rebattu les cartes.

Comme toujours, une interprétation d'un tel rêve n'est pas des plus aisées. Quoi qu'il en soit, l'image que l'on donne à table est aussi importante que les cartes que l'on joue et le calibrage de ses relances constitue un vecteur important dans la perception qu'à autrui de son niveau de jeu. Que ce soit en plein connaissance de cause ou à notre insu.

A contrario, ce rêve de confusion de jetons me donne un idée de feinte vicieuse à mettre en place. Un jour, en live, je tenterai de faire le même move que dans ce rêve, mais en toute connaissance de cause : avec une paire d'as en main, contre un adversaire orgueilleux ; je ferai alors en sorte de prendre une mine affligée, comme s'il s'agissait d'une erreur grossière de jetons de ma part. En espérant un call. Parfois en live, les joueurs fatigués se trompent de la sorte (les coverages poker en attestent), aussi je me dis que ceci pourrait faire office de ruse efficace un jour prochain. A méditer. Je suis un stratège. Même quand je dors.


lundi 20 février 2017

Vibrez, vibrez, il en restera toujours quelques ondes...

Bien que me caractérisant comme un homme de l'ombre, je suis un enfant de la Ville Lumière. Ceci explique en grande partie pourquoi en tant qu'amateur de football, j'entretiens depuis ma tendre enfance une relation passionnelle avec le Paris Saint Germain. Pas plus tard que ce dimanche, j'ai été gracieusement invité au Parc des Princes afin d'assister au match opposant le PSG à Toulouse... piètre résultat nul 0-0 mais peu importe. J'ai vibré. Car j'aime le football dans sa beauté sauvage, dépouillée, passionnelle.

Le fait est que depuis mes débuts au poker il y a quatre ans, j'ai pu disputer et remporter bon nombre de tournois de poker en ligne dont la dotation ajoutée consistait en des places pour des matches de football. Que ce soit à Paris, à St-Etienne, à Bordeaux, à Marseille, au Stade de France... ou bien encore à Rio De Janeiro. Le poker m'a littéralement abreuvé de football. Et continue à le faire, au gré des intermittentes mélopées dont seule Dame Chance détient la clef de sol.

Et justement, lundi 13 février se déroulait sur Winamax un tournoi de poker de cet acabit, garantissant aux meilleurs deux places pour le match de championnat qui opposera le 26 février au Stade Vélodrome l'équipe de Marseille au Paris Saint-Germain, sachant que Winamax est cette saison encore partenaire du club phocéen. Et me classant parmi les premiers de ce tournoi, j'ai donc gagné deux places pour aller assister au match. Du bonheur en perspective !

Je suis allé voir du football au bout du monde. Marseille, c'est la porte à côté, en comparaison de ce que j'ai pu faire par le passé. Oui mais voilà : un tel déplacement en direction de Marseille depuis la capitale nécessite une certaine souplesse dans l'emploi du temps ainsi qu'une logistique opérationnelle que je ne possède désormais plus. Je ne suis plus un homme libre. Pour qu'elle puisse s'exprimer sans entrave, ma liberté nécessiterait deux ingrédients que je suis contraint de rationner : du temps libre, et de l'argent disponible. Sachant que je ne suis plus le détenteur de la carte IDTGV illimité comme j'ai pu l'être par le passé, le déplacement reviendrait relativement cher (TGV+hôtel), ou alors serait long (covoiturage) et/ou pénible (bus+hôtel). Dans de telles conditions, après avoir passé en revue toutes les hypothèses sans qu'aucune ne donne satisfaction, c'est la mort dans l'âme que je vais devoir faire l'impasse sur ce petit déplacement : j'espère ne pas insulter le Dieu Du Poker en renonçant avec nonchalance à l'un de ses bienfaits.

diapason, vibrations et mélodie secrète...
Vibrer devant un match à enjeu me procure des sensations incroyables. Mais pour cette fois, pas de diapason, ni de caisse de résonance à l'occasion de cet OM-PSG malgré les deux places gagnées pour le match. Je regarderai la rencontre à la télévision, en sourdine. En faisant même probablement en parallèle un ou deux tournois de poker en ligne... tant pis pour le risque de torticolis ! Mais d'autres occasions de vibrer viendront à moi, inexorablement. Demain, le mois prochain, l'année prochaine ou dans dix ans : les échos sont légion, tapis entre les gouffre et falaises. Car la foi transporte les montagnes et je suis parcouru d'ondes magnétiques puissantes qui m'annihilent souvent mais qui me subliment parfois. Et car je suis né pour vibrer. Je ne veux pas mourir sans avoir vu le PSG brandir le trophée de la Champions League... ou sans avoir remporté un jour un tournoi de poker majeur... ou sans avoir vécu un tremblement de terre (rayer la mention inutile).

Je suis un véritable pérégrin du football. Dieu sait que ce jeu me fait vibrer. Outre les stades que j'ai pu visiter grâce à la magie du poker, le hasard de mes déambulations d'homme libre a fait que je me suis même retrouvé un soir à la Bombonera de Buenos Aires voir jouer Boca Juniors, dans un cadre surréaliste et une ambiance indescriptible, tassé par la foule dans les tribunes populaires tel un parisien dans le métro un soir de grève. C'était dans une autre vie, un soir de juin 2011. Le grand Martin Palermo faisait ses adieux au football et le dieu vivant Diego Maradona était même venu lui offrir l'accolade sur la pelouse à la fin de la rencontre. 



Les grandes équipes ne meurent jamais. Parce que la ferveur des masses fait vibrer les individus. Ce soir-là, j'ai compris que les performances sublimes trouvent souvent leur source dans la ferveur ultime. Vibrez, vibrez, il en restera toujours quelques ondes.

Ma passion pour le football n'est pas prête de se tarir. Ce blog poker non plus. Qu'on se le dise.


jeudi 2 février 2017

Janvier mois de malheur !

Il fallait bien que cela arrive un jour : j'ai fait un mois absolument catastrophique d'un point de vue financier. Janvier 2017 aura donc été mon plus gros mois perdant depuis mes débuts au poker en ligne. Le précédent mois morose remontait à ... janvier 2015. Mais la perte avait été toute relative comparée au gouffre que je suis parvenu à creuser au cours du premier mois de 2017.

Perdre davantage en un mois que ce que gagne sur la même période un honnête homme vivant de son labeur me semble tout à la fois choquant et immoral. Et pourtant, il faut bien se rendre à l'évidence : le poker opère au quotidien une redistribution des richesses sur des bases en grande partie inéquitables. A fortiori lorsque sont organisés par les plateformes de poker en ligne des événements particuliers avec des tournois plus richement dotés que d'ordinaire... mais dont les droits d'entrée sont en retour sensiblement plus élevés que ceux disputés d'ordinaire.

Hors de question de penser que je suis devenu mauvais du jour au lendemain, d'ailleurs mon logiciel de suivi de mes performances, Xeester, est fort heureusement là pour me signifier avec sa froideur statistique que sur le plan purement théorique (calcul d'EV) je n'ai pas particulièrement mal joué. Tout juste ai-je été un peu moins inspiré que d'ordinaire. Un peu moins en forme, également. Mais j'ai surtout été particulièrement malchanceux ! C'est bien simple, tout le long de ce mois de janvier, j'ai été incapable d'atteindre ne serait-ce que les places payées de la douzaine de tournois majeurs dont le droit d'entrée était compris entre 50 et 300 euros. Que ce soit en Hold'em, en Omaha, Omaha hi-lo, Omaha five ou Horse, j'ai été mis en échec à chaque fois. Voilà comment on creuse un déficit important en un laps de temps réduit : trop d'oeufs mis dans le même panier, un zeste de malchance... et patatras !

Certes, l'argent perdu sera regagné tôt ou tard. Je ne suis pas inquiet. Mais cette débâcle survient alors même que j'ai décidé d'accroitre la part de risque dans la gestion de ma cagnotte poker, et pour le moral c'est assez éprouvant de devoir en passer par là dès à présent. Enfin bon, il y aura des lendemains meilleurs. On oublie janvier 2017 et on passe à autre chose. Vite...