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mardi 29 octobre 2019

Mon WPO 2019 (3/3) : Bienvenue à Kattegat

Suite à ma piteuse élimination du WPO survenue le vendredi soir lors du Day 1, j'avais décidé de consacrer ma journée du samedi à de la randonnée. Objectif : le parc national des montagnes de Wicklow, à portée de fusil de Dublin, et encore plus idéalement situé par rapport à mon point de chute, tout ça grâce à la magie de AirBnB.

verdure matinale
Me voici de beau matin escaladant une première colline verdoyante au possible, avec un paysage calme et enchanteur, digne de Bilbo le Hobbit. Ayant emprunté un chemin d'accès secondaire, je croise très peu de monde lors de mes deux premières heures de randonnée... il faut dire que la saison touristique est passée et que la météo capricieuse promettait de nombreuses averses. La première partie de la matinée s'est excellemment passée, j'ai même pu esquisser les joies de la vie sauvage en me nourrissant de mûres et baies à mesure que je m'avançais dans ce parc au relief certes accidenté, mais très peu abrupt.

Le temps se gâte
Là où le bât a commencé à blesser, c'est lorsque je me suis rendu compte à quel point certains irlandais avaient la fâcheuse tendance à laisser quelques détritus de-ci de-là le long de la route. Moi qui rêvais de solitude et de nature sauvage afin de me ressourcer mentalement et de changer d'univers après la fureur des jetons de poker de la veille, j'ai eu tôt fait de maugréer contre les incivilités perpétrées par tous ces inconscients (randonneurs mal élevées ou bien encore particuliers prenant le décor ambiant pour une décharge sauvage). En revanche, grâce à mon merveilleux imperméable gris les premières averses survenues en fin de matinée n'ont pas trop sapé mon enthousiasme. Du moins au début.

La rencontre de deux brigades de citoyens volontaires pour procéder au nettoyage du secteur (vêtus de gilets jaunes et équipés de pinces pour ramasser les ordures) va toutefois complètement chambouler ma journée. Alors que la pluie s'intensifie, je les salue une première fois, puis me prends même au jeu en ramassant quelques canettes et autres déchets de même acabit, sachant qu'ils sont véhiculés et qu'ils avancent de quelques centaines de mètres entre chaque collecte. Tant et si bien que je les recroise une seconde, puis une troisième fois... et que le dialogue se crée entre nous. L'heure du déjeuner approchant, ils me proposent de les accompagner dans un refuge où une collation gratuite les attend. Je me retrouve ainsi convié à un déjeuner en compagnie de vaillants irlandais, une douzaine d'anonymes fourmis décidées à combattre les incivilités de leurs concitoyens ainsi que des touristes peu consciencieux. L'aventure humaine est belle, et l'on discute de tout et de rien, en toute humilité, tandis que la pluie au dehors redouble d'intensité. A la fin du repas, l'un d'eux me propose spontanément de commuer ma randonnée laborieuse sous la pluie en un petit tour du parc bien à l'abri de son véhicule... Je ne mets pas longtemps à accepter l'invitation.

C'est donc en voiture que j'effectue la seconde partie de mon excursion dans ce merveilleux parc. Mon hôte-milicien nettoyeur effectue même un susbtentiel détour pour me montrer deux ou trois parties pittoresques dudit parc avant de rebrousser chemin vers Dublin. Il m'abreuve même d'anecdotes du cru. Quel luxe.

Bienvenue à Kattegat (sans les effets spéciaux)
Voici un lac extrêmement célèbre pour qui connaît la série-culte "Vikings". Il sert de lieu de tournage à cette série historique diffusée sur Canal+ depuis quelques années, dont je n'ai pas loupé un seul épisode. Lorsque mon hôte m'en parle, je reconnais aussitôt l'endroit... C'est bien de Kattegat qu'il s'agit, le petit port (lieu fictif scandinave) d'où partent les premières invasions des drakkars vikings sous le commandement de Ragnar Lodbrock. A la vérité, il s'agit non pas d'un bras de mer, mais bien d'un modeste lac, le Lac Guiness (qui vient tout juste d'être cédé pour plusieurs millions de dollars avec les terres environnantes à un nouveau propriétaire par les héritiers de la famille Guiness, brasseurs de bière patentés). Le paysage est magnifique. Les images de la série TV me reviennent en mémoire par grappes et reconnaissant parfaitement l'endroit, je me sens viking l'espace des quelques minutes pendant lesquelles je contemple l'endroit.

Le retour sur Dublin en fin d'après-midi n'est alors plus qu'une formalité : mon conducteur maintien une cadence assez lente pour que je puisse profiter des reliquats de paysage et notre discussion à bâtons rompus se poursuit dans la sérénité, le respect et la curiosité réciproques. Les plus belles rencontres sont celles qu'on anticipe le moins. En ce samedi dans les montagnes de Wicklow, je me suis senti chanceux. Car la chance, la vraie, ce n'est pas que des abattages de cartes. C'est aussi le fait de pouvoir vivre des aventures en dehors des sentiers battus. 

En venant en Irlande, je voulais voir des flops, mais j'ai vu des montagnes. Je voulais voir des rivers mais j'ai vu un lac. Pour mon plus grand bonheur.

Merci Club Poker !

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