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dimanche 22 octobre 2017

Soleil et poisse à la Villette (1/2)


La Grande Halle de la Villette pleine à craquer, avec des tables de poker partout y compris jusque sur certaines des mezzanines, ça a vraiment de l'allure : toutes proportions gardées, cela ressemble un peu à une messe pascale célébrée par le Pape sur la place St Pierre de Rome. Sauf que cette fois-ci  le pape du poker, Patrick Bruel, était absent. Peu importe, au final, car la cohorte des milliers de fidèles venus des quatre coins de l'hexagone était bel et bien là, zélateurs venus tester leur foi en leur destin cartes en main le temps d'un week-end (samedi 14 et dimanche 15 octobre) sous l'oeil attentif et bienveillant des superviseurs, mais aussi des couvreurs et des équipes de Winamax spécialement mobilisées pour organiser au mieux un tel événement. "Lève-toi et marche sur la table". Run like jesus. Une expression qui a tout son sens dans la communauté poker internationale. Tous espéraient bénéficier d'un miracle, mais comme toujours beaucoup de pèlerins sont repartis frustrés du point de vue du résultat. Quelques uns seulement ont été touchés par la grâce. Mais peu au final sont repartis chez eux réellement malheureux, car la ferveur n'a pas besoin de miracles pour essaimer : elle se nourrit de moments intenses en émotions, partagés par le plus grand nombre. Et Dieu sait qu'au niveau des nombres, nous avons été servis, puisque les organisateurs ont battu le précédent record d'affluence pour un tournoi de poker en France.


Plus de 2.500 joueurs venus participer à la grande messe annuelle du poker amateur que constitue un tel événement et de nombreux candidats au bronzage, à la nicotinisation de leurs poumons, aux récits épiques de bad beats à chaque pause. Le plus souvent sourire aux lèvres. Il faut dire que les conditions estivales sur Paris le week-end dernier (soleil radieux, 28°) favorisaient la bonne humeur générale, quand bien même quelques effluves de sueur se soient faites sentir en indoor dès le milieu de l'après-midi au sein de la Grande Halle de La Villette. Pour ceux qui ont eu le plus de réussite, il a fallu revenir le dimanche, puisque leur qualification n'a été obtenue que le lendemain. Pour les plus malheureux, il était également possible de revenir le dimanche tenter de conjurer le mauvais sort en participant à des petites sessions de Sit and Go.


Les Pom Pom Girls de Winamax
Ce cocktail de ferveur, d'adrénaline, de convivialité et de bonne ambiance a contribué à faire en sorte que personne n'ait le temps de se lamenter sur les conséquences chaque année plus palpable du réchauffement climatique, tellement l'organisation de l'événement a été réglée comme du papier à musique : 

- mini spectacle musical avec pom pom girls en prélude au démarrage du tournoi. Les demoiselles se sont déhanchées telles des diablesses quelques minutes durant avant que le tournoi ne commence

Miss Owl, tu as un 06 stp ?
- une splendide demoiselle aux lèvres pulpeuses et au look improbable en guise de Disc Jockey - dont le pseudo est Miss Owl - installée sur l'une des mezzanines de la halle. J'ai pu longuement la contempler puisque ma table était située quasiment sous son perchoir. Je l'ai même approchée d'un peu plus près à l'occasion de l'une des pauses. Il émane d'elle un énorme magnétisme

- présentation en grande pompe des deux nouveaux cadors du circuit mondial intégrant l'équipe Winamax : Adrian Mateos l'espagnol et Mustapha Kamit l'italien. Les ambitions de l'opérateur à l'international sont bel et bien réelles, qu'on se le dise...

- le coin des parieurs avec écrans géants pour les accros au sport et aux paris, qui a tôt fait de se remplir en recueillant progressivement les éliminés du tournoi principal (en quête de divertissement avant un éventuel tournoi de rattrapage). Il a ainsi été possible  d'assister en parallèle au match poussif du PSG à Dijon.

- une boutique Winamax pour les fans de produits dérivés et pour ceux désireux de parfaire leur garde-robe customisée en sonnantes et trébuchantes. J'y ai furtivement mis les pieds, mais sans délier les cordons de ma bourse

- un espace vidéo pour les bons élèves assidus désireux de perfectionner leur technique poker en mode cours magistral. Cela fait trop longtemps que j'ai quitté l'école et j'ai donc séché ces séances sans le moindre remors

- en fin de journée, les tables de beer-pong ont été installées dans un coin de la salle pour un tournoi bon-enfant de cette discipline très prisée au sein de la communauté poker. Je me suis contenté d'être simple spectateur devant ces grands enfants espiègles avides d'en découdre en levant le coude.



Ceci n'était pas censé arriver...
Il y avait donc vraiment de quoi faire, à l'occasion de ce week-end et on en oublierait presque qu'une cinquantaine d'heureux élus au final ont obtenu leur ticket d'entrée d'une valeur de 550 euros pour la grande finale de mars. Je n'en fais pas partie, puisque j'ai été victime d'un énorme coup de malchance qui a freiné net mes ardeurs, alors que j'avais pourtant un tapis dans la moyenne et que plus d'un millier de concurrents étaient encore en piste. Un accident industriel tchernobylesque. Il s'agit du coup le plus poisseux qu'il me soit arrivé en live à ce jour. Je remercie malicieusement le Dieu du Poker de m'avoir infligé pareil retour de manivelle à l'occasion d'un tournoi gratuit. Mon quota de chance est ainsi préservé pour des tournois plus prestigieux. Tout du moins, je prie secrètement pour que ce soit effectivement le cas, car en la matière, rien n'est moins sur. Mais je garde la foi. Secrètement. Gloire à l'atome.


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