Ce soir, j'ai pu être l'observateur privilégié d'une situation assez cocasse sur l'une de mes tables de poker en ligne. Il s'agissait d'un tournoi Omaha Pot Limit à structure ultra-lente, le bien nommé "Tomahawk" sur Winamax, sur des tables de 6 joueurs maximum, dont le coût d'entrée est de 5 euros et qui a la particularité de se disputer en étant étalé sur deux jours. L'augmentation des blindes ne se fait en effet que par des paliers de 15 minutes : autant dire qu'on a largement le temps de déployer son jeu avant de se retrouver rattrapé par la structure. Dans de telles conditions, il est compréhensible que le tournoi soit disputé sur deux journées et non une seule comme d'accoutumée lors des tournois en ligne.
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La politique de la chaise vide appliquée au poker... |
Dès le démarrage du tournoi, un joueur dont le pseudo est davmat a mis le feu aux tables, amassant rapidement une quantité pharaonique de jetons et est devenu chip leader tyrannique, relançant bien plus souvent qu'à son tour, mettant sans cesse des jetons sur la tables aux divers tours d'enchères... et éliminant pléthore d'adversaires (pas forcément de la manière la plus rationnelle au regard des mathématiques, mais passons). Puis, après avoir monté l'équivalent d'une dizaine de stacks de départ, représentant plus de deux cent ou trois cent blindes, il a soudainement déserté la table, de telle sorte que la mention absent a été accolée à son avatar, bien visible aux yeux de tous.
Il est fréquent que l'absence d'un joueur à une table chamboule le metagame, certains joueurs tentant de profiter de cette situation un peu particulière avec une proie totalement vulnérable, tel un Prométhée enchaîné et exposé à l'appétit des prédateurs les plus voraces : les positions des uns et des autres à la table par rapport à l'absent revêtent alors une importance tactique nouvelle. Que ce soit en live comme en ligne, lorsqu'un joueur n'est pas en mesure de recevoir ses cartes à la table ou de cliquer sur son ordinateur ou sa tablette, ses deux cartes lui sont tout de même distribuées, mais sans qu'il puisse les jouer, sa main étant systématiquement brûlée jusqu'à son retour effectif. Dès lors, les blindes non défendues sont progressivement grignotées par les joueurs présents, au fur et à mesure que se disputent les pots.
Il est fréquent que l'absence d'un joueur à une table chamboule le metagame, certains joueurs tentant de profiter de cette situation un peu particulière avec une proie totalement vulnérable, tel un Prométhée enchaîné et exposé à l'appétit des prédateurs les plus voraces : les positions des uns et des autres à la table par rapport à l'absent revêtent alors une importance tactique nouvelle. Que ce soit en live comme en ligne, lorsqu'un joueur n'est pas en mesure de recevoir ses cartes à la table ou de cliquer sur son ordinateur ou sa tablette, ses deux cartes lui sont tout de même distribuées, mais sans qu'il puisse les jouer, sa main étant systématiquement brûlée jusqu'à son retour effectif. Dès lors, les blindes non défendues sont progressivement grignotées par les joueurs présents, au fur et à mesure que se disputent les pots.
Or, par une magie que je ne saurais expliquer, le joueur absent ce soir de la table pendant une bonne heure et demi a bénéficié d'une apathie digne de la belle au bois dormant : les autres joueurs présents ont inexplicablement joué bien plus lentement que la moyenne, avec de surcroît beaucoup de pots limpés et des mises le plus souvent minimalistes, de telle sorte que l'on s'est retrouvé à voir pléthore de flops inintéressants, pour des pots minuscules, inévitablement accompagnés de checks aussi répétés qu'inutiles, les minutes s'égrenant avec une lenteur encore plus désespérante que lors d'une messe dominicale célébrée en latin.

Au poker comme dans bon nombre d'autres domaines, les absents ont toujours tort. Enfin, presque toujours...
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