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dimanche 14 décembre 2014

Rêve de poker

Rêve ou cauchemar ?
La nuit passée, j'ai eu l'occasion de dormir comme un loir une bonne dizaine d'heures de sommeil d'une seule traite. Lorsque je parviens à faire de pareilles nuitées, j'ai tendance à me souvenir nettement plus facilement de mes rêves. C'est ainsi qu'à mon réveil je me souvenais distinctement du rêve ayant trait au poker que je venais de faire... Je le retranscris ici tel que ma mémoire me le permet encore, sachant que je suis quelqu'un qui a toujours fait en sorte d'accorder de l'importance à ses rêves. Que ce soit au sens propre comme au sens figuré, d'ailleurs.



Chapitre 1 : c'est pas ma guerre
Je dispute la table finale d'un tournoi de poker en compagnie de trois joueurs. Le dénouement est proche. Le restant de nos adversaires a rendu les armes depuis quelques temps et je suis à la tête d'une montagne de jetons. Le joueur à ma gauche (un jeune assez sympathique) est énervé, car il vient de perdre un gros coup contre un second joueur (aux tempes grisonnantes) au comportement particulièrement méprisant qui n'arrête d'ailleurs pas de le chambrer. Le tapis du jeune joueur énervé se retrouve bien entamé. Je le sens terriblement contrarié, à la limite du tilt. Lors du coup suivant, le croupier commence la distribution des cartes alors que je lui signale pourtant qu'il a oublié d'incorporer mon ante dans le pot et que je lui tends ostensiblement un gros jeton en levant le bras, de telle sorte à ce qu'il me fasse de la monnaie et puisse incorporer mon ante au pot avant que le coup débute. 

Chapitre 2 : c'est pas ton tour
Et c'est là que le drame survient : alors que c'est pourtant à moi de parler en premier et que j'attends pour ce faire que le problème d'ante soit réglé par le croupier, le jeune joueur énervé annonce "tapis" tandis que son rival antipathique rétorque "payé" dans la foulée. L'antagonisme entre ces deux joueurs est à son maximum. Je leur fais alors remarquer aimablement qu'ils viennent tout deux de commettre un impair majeur en termes de procédure puisque ce devait être à moi de parler et que je n'ai même pas encore regardé mes cartes. Je demande au croupier de bien vouloir recommencer le coup en adéquation avec les règles, en incorporant mon ante au pot puis en m'accordant la parole en premier.

Chapitre 3 : c'est pas sa faute
Contre toute attente, le croupier refuse de me laisser participer au coup, en invoquant le motif fallacieux que puisque je n'ai pas payé mon ante avant que le coup ne débute, je suis hors-jeu pour ce coup. Or, je lui avais pourtant signalé cette anomalie avant même qu'elle ne soit commise. En somme, le croupier cherche à se dédouaner de son erreur grossière en faisant montre d'une mauvaise foi caractérisée. Irrité par son comportement totalement inique et irresponsable, je demande alors l'intervention du floor (véritable juge-arbitre du tournoi lors des litiges), et en attendant son arrivée, j'en profite pour enfin jeter un oeil à mes cartes : as de coeur et as de carreau !!

Chapitre 4 : c'est pas possible !
C'est une jeune femme qui officie en tant que floor. A son arrivée, je lui explique l'erreur et le comportement inadéquat de son croupier en lui indiquant que je n'avais même pas regardé mes cartes que déjà le croupier et les deux autres joueurs faisaient tour à tour n'importe quoi aux antipodes du règlement. Bref, je lui explique par A+B la situation et lui démontre que les arguments du croupier son bidons. Elle me rétorque que de toute façon c'est un soucis mineur et que je pinaille, et que puisqu'il y a deux tapis en jeu, j'ai toutes les chances de passer la main puisque je n'ai même pas vu mes cartes à ce moment-là. Pour seule réponse, je la regarde froidement et soulève délicatement mes cartes dans sa direction afin qu'elle voit mes deux as rouges et comprenne ainsi mieux l'importance de la situation... Ma contestation n'est de ce fait plus une objection de principe mais un enjeu majeur, l'issue du tournoi pouvant directement en dépendre. Elle se mordille la lèvre, et une moue de contrariété se lit alors sur son visage. Pourtant, elle décide malgré tout de conforter la décision du croupier.

Chapitre 5 : c'est pas de chance
Refusant de céder face à pareille injustice, je demande alors l'intercession du directeur du tournoi. Ce dernier finit par arriver et, mis au courant de la situation, refuse lui aussi de me laisser participer au coup. Sa décision, pour aussi lapidaire qu'elle soit, est sans appel et c'est avec dépit que je retourne sur la table mes deux as morts-nés afin que chacun puisse les voir distinctement, y compris les quelques observateurs et journalistes qui se sont agglutinés afin de se délecter du mini-scandale. La partie reprend alors, tandis que je suis contraint de ronger mon frein.



C'est ainsi que prend fin mon rêve, ou tout du moins le souvenir que j'en ai. On est d'ailleurs pas loin du cauchemar, vu la tournure prise par les événements. Que déduire de tout ceci ? C'est la première fois que je fais un rêve marquant sur le poker. Mon inconscient essaye de me transmettre un message, mais il m'est pour l'heure très difficile d'en tirer une interprétation claire et cohérente...

Aussi, à défaut d'avoir su tirer une interprétation à cette parenthèse onirique, je me contenterai de me dire que cet étrange songe me rappelle si besoin est que rien n'est jamais joué d'avance en matière de compétition. Que ce soit lors des marches triomphales comme lors des situations désespérées, tant que ce n'est pas terminé, TOUT peut toujours arriver. Raison de plus pour ne jamais lâcher le morceau, quelles que soient les circonstances. C'est pas vrai, monsieur Prost ?

Alain Prost poussant sa voiture en panne d'essence à 100 m de la ligne d'arrivée (Hockenheim - 1986)








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