Excellente nouvelle que voilà : après avoir été lamentablement recalé à l'édition 2014, voici que je suis admis sur concours au BPT Lille 2015 ! Ainsi que j'ai déjà pu le relater ici à une ou deux reprises, j'avais l'an passé obtenu ma qualification en ligne pour ce même BPT Lille sur le site EuroPoker, mais l'opérateur alors au bord du dépôt de bilan avait unilatéralement annulé ma participation et je m'étais retrouvé le bec dans l'eau. Depuis, je ressassais ma peine relative à cet événement raté.
Mais voici que RankingHero vient de réparer cette terrible injustice, car ce véritable réseau social du poker vient de m'accorder l'immense privilège d'aller disputer l'étape lilloise du Barrière Poker Tour qui se déroulera dans quelques jours sous ses couleurs, puisque je viens de remporter le concours de poker littéraire qui y était organisé il y a quelques jours ! Le jury de rankinghero a jugé ma prose digne d'intérêt et je l'en
remercie chaleureusement...
Difficile d'oublier que tout ceci n'aurait pas été possible si je n'avais pas été au préalable admissible grâce aux "j'aime" que j'ai pu récolter sur le site de rankinghero (seuls les 10 textes les plus populaires donnaient lieu à une éligibilité par le jury). Je sais que certains votes ont pu être obtenus grâce à ce blog. Merci.
Difficile d'oublier que tout ceci n'aurait pas été possible si je n'avais pas été au préalable admissible grâce aux "j'aime" que j'ai pu récolter sur le site de rankinghero (seuls les 10 textes les plus populaires donnaient lieu à une éligibilité par le jury). Je sais que certains votes ont pu être obtenus grâce à ce blog. Merci.
Jusqu'à présent, les quelques tournois live que j'avais pu disputer avaient bien entendu nécessité une qualification online à la force du poignet, à coup de clics. Je vais donc pour la première fois de ma vie disputer un tournoi de poker payant sur invitation, un peu à l'image des joueurs professionnel sponsorisés. Le poker est un jeu extraordinairement individualiste. Mais pour la première fois, je vais avoir l'impression non plus de jouer seulement pour moi, mais aussi pour ceux qui ont cru en moi. Car en l'espèce, des personnes ont décidé de m'accorder leur confiance, et je me sens réellement redevable. A présent, je vais tâcher de faire en sorte que cette confiance se convertisse en une performance spectaculaire car il va falloir que mon compte rendu final soit digne de l'engouement suscité par ce concours.
J'en suis capable. Je le sais.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ci-après le message officiel publié sur le site de RankingHero ainsi que la copie de mon texte. Pour rappel, le sujet imposé consistait à imaginer un bluff qui entrerait dans la légende du BPT Lille. Pour ce faire, je me suis tout bonnement inspiré d'un énorme bluff que j'avais effectué au BPT Toulouse de 2014 et je l'ai romancé à ma sauce : après relecture je me dis que quelques menus détails auraient pu être améliorés dans la narration, mais j'étais réellement pressé par le temps.
J'en suis capable. Je le sais.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ci-après le message officiel publié sur le site de RankingHero ainsi que la copie de mon texte. Pour rappel, le sujet imposé consistait à imaginer un bluff qui entrerait dans la légende du BPT Lille. Pour ce faire, je me suis tout bonnement inspiré d'un énorme bluff que j'avais effectué au BPT Toulouse de 2014 et je l'ai romancé à ma sauce : après relecture je me dis que quelques menus détails auraient pu être améliorés dans la narration, mais j'étais réellement pressé par le temps.
Je
dispute la table finale du BPT Lille en compagnie de deux joueurs
extrêmement agressifs. Je dois leur tenir tête. La victoire est à ce
prix. Mes mains sont moites et rendues malhabiles, ce qui n'est pas
idéal pour dégainer du jeton. Et la sueur imbibe mon chapeau, mon
dernier rempart contre leurs assauts. Il ne manque guère que le soleil
de plomb pour que notre affrontement final ressemble à un dénouement
digne d'un Western.
Nous sommes donc trois. Un bon au visage angélique, une jeune brute et un truand aguerri. Le bon (votre serviteur) joue de façon fluide et appropriée, tentant de passer entre les gouttes. La brute effectue régulièrement des relances monstrueuses. Le truand
s'engage quant à lui dans tous les pots et dégaine systématiquement au
flop en tentant d'arracher tous les coups à la manière d'un détrousseur
de diligences.
Le dénouement est proche. La brute est énervée, car elle vient de perdre un gros coup contre le truand
(aux tempes grisonnantes) dont le comportement s'avère particulièrement
méprisant et qui n'arrête d'ailleurs pas de le chambrer pour le pousser
à la faute. Le tapis de la brute énervée se retrouve bien entamé. Je le
sens terriblement contrarié, à la limite du tilt. C'est le moment d'en
profiter, d'autant que je suis au bouton : je prie pour que le croupier
m'accorde une main puissante. Mais la magie n'opère pas, comme presque
toujours : 10♣ et 2♦. Peu importe, je tente le coup car la position est en ma faveur.
Mal
m'en a pris. Les deux loulous m'ont suivi, prêts à en découdre alors
que je suis désarmé. Ca sent terriblement la poudre et j'ai l'impression
de jouer les mèches trop courtes. Le flop est constitué de J♦ J♠ et 9♥. J'ai la désagréable impression de me retrouver à l'ouest, mais sans la conquête qui va avec... D'autant que le truand
qui était de petite blinde décide de miser directement ! Dépité par mon
mauvais timing, je me prépare à jeter ma main. Mais c'est alors que la brute
effectue une sur-relance dantesque, en toisant le truand avec une
étrange mimique en coin. La tension grimpe encore d'un cran et l'air
devient irrespirable. On sentirait presque l'odeur du cuir humide de sa
sacoche, d'autant qu'une grosse goutte de sueur perle longuement de sa
tempe avant de tomber sur le bord de la table et de rouler au sol.
Je
les regarde tous les deux en me préparant à me retirer du coup et à
endosser le rôle du croque-mort puisqu'ils ont manifestement tous deux
choisi cette main pour régler leurs comptes. Il y a de l'orage dans
l'air. Pourtant, au loin, je crois entrapercevoir un coin de ciel bleu.
Car mes mains refusent de répondre aux ordres de mon cerveau... Je
prends ma plus grosse pile de jetons, et je l'avance les mains en coupe
tandis qu'un « tapis » sort de ma gorge pourtant aussi nouée que le cou
d'un pendu au petit matin.
Le truand
déglutit. Il s'éponge le front, manifestement mal à l'aise d'avoir été
pris au dépourvu. Ses mains tremblent. Il lève les mains en l'air et
rend les armes. En voilà un premier qui a renoncé. Reste à présent la brute.
Elle demeure impassible un long moment et me toise avec son air
mauvais. Je ne peux plus soutenir ce regard et décide de fermer les yeux
et de retenir ma respiration. Une minute passe. Mes joues
s'empourprent. Les secondes continuent à s'égrener et ma gorge me pique
de plus en plus. Je n'en peux plus. Je veux que ça cesse.
La brute
retourne alors ses cartes. Une dame et un valet. Solide, le brelan !
J'ai l'air d'un cow boy du dimanche avec mon 10 et 2. Je ne dis rien,
terrorisé par l'idée d'être parti au combat avec en main un pétard
mouillé. La brute décrispe alors ses muscles et me sourit en me disant : " bien joué ! Tu avais as-valet, pas vrai ?"
. Je respire avec avidité une goulée d'oxygène et déglutis sans plus
bouger. Car profitant de la tension ambiante, je viens de me faufiler
entre les gouttes et de remporter ce coup.
Le croupier me réclame mes cartes demeurées prisonnières de mes mains. Je retourne mes cartes. "10 et 2. La main de Doyle Brunson !" hurle le truand hilare. Un brouhaha s'empare de la salle. La brute jaillit de son siège et éructe non sans m'arroser au passage de quelques postillons : "comment t'as pu faire ça ? T'es un putain de génie, c'est ça ? C'est le bluff le plus moisi que j'aie jamais vu." Je demeure silencieux. Penaud face à mon comportement impassible, la brute toise le truand toujours hilare, se rassoit et murmure : "A l'ouest rien de nouveau... "
Je réponds enfin, en le défiant du regard : "Ici, c'est le Nord"
! La salle laisse alors retentir un tonnerre d'applaudissements tandis
que je reçois une pluie de compliments de la part des observateurs. Quelques minutes après ce coup, le tournoi s'achève : le magot tant
convoité est entre les mains d'un cow boy solitaire qui s'en retourne
chez lui dans le crépuscule...
Un grand bravo pour ta TF, ton récit imaginaire s'est presque concrétisé (un blogueur qui était assis en face de toi lors de la bulle qui a éclaté à notre table en fin de jour2 ^^)
RépondreSupprimerMerci.
Supprimer