Au cours de ma vie trépidante d'étudiant à plusieurs casquettes, j'ai eu la chance de croiser quelques personnes brillantes, dont Jean-Guillaume, un ami qui a su bien involontairement me donner le goût pour l'expression "jouer sur du velours". Une expression qui sied au poker (puisque trouvant son origine sémantique dans les jeux de cartes), mais dont l'usage sied tout aussi bien dans le monde des affaires et de la politique lorsque dans une situation donnée le protagoniste agit sans avoir besoin de prendre de risque, tout lui étant rendu facile par les circonstances : jouer sur du velours.
En dépit de ma présence sur les réseaux sociaux et autres forums de discussion spécialisés dans le sphère du poker, je ne suis pas pour autant un joueur des plus sociable, dans le sens où je ne recherche pas le contact d'autrui lorsqu'il s'agit de jouer en chair et en os à une vraie table, avec de vrais jetons. Non, moi, ma préférence va pour le jeu en solitaire pratiqué au calme à la maison, confortablement installé derrière mon écran d'ordinateur, la main agrippée à ma souris.. elle-même posée sur un tapis en plastique (et non en velours).
Pourtant - une fois n'est pas coutume - j'ai été invité vendredi à une petite soirée poker chez l'un des joueurs que je croise occasionnellement lors des tournois en ligne communautaires, en compagnie d'une poignée d'autres personnes au profil semblable.
J'ai accepté cette invitation sans trop savoir pourquoi... peut-être bien parce que depuis quelques temps, je suis malmené par les coups du sort à mes habituelles tables de poker en ligne. L'occasion de sortir de ma routine et de profiter d'une bouffée d'oxygène, en quelque sorte (quand bien même l'oxygène en question fut de piètre qualité, les autres participant de la soirée étant tous fumeurs). Quoi qu'il en soit, cette soirée fût l'occasion pour moi de tâter du jeton avec entrain, sans pression aucune ni réel enjeu, uniquement mû par le plaisir simple de jouer au poker en toute détente, dans un cadre convivial et amical.
Nous étions donc sept joueurs réunis à l'occasion d'une soirée pour une partie de poker jouée sur un beau tapis de velours carmin, le tout entrecoupé de multiples pauses destinées à remplir la panse des convives (apéro, puis dîner, puis dessert...). La soirée fût longue, puisque nous avions choisi de jouer avec beaucoup de profondeur de jetons et une structure lente, de telle sorte que le dénouement de la partie intervint au bout de la nuit.
Je suis éliminé pour ma part à une anecdotique cinquième place, mais j'ai réellement pris beaucoup de plaisir à jouer dans ces conditions. Et surtout, je me suis improvisé croupier alors qu'il n'y avait plus que trois joueurs restants, distribuant avec délectation - et célérité - les cartes aux derniers joueurs en lice. La main finale est digne des meilleurs films d'action, puisque j'ai réussi à distribuer en même temps une paire d'as, une paire de dames et une paire de dix, forçant tout le monde à prendre le risque de partir à tapis pré-flop et faisant basculer la victoire finale dans le camp de la gent féminine. La preuve en images :
fredyl génie du poker ou fredyl croupier inspiré ? |
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