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mardi 14 juin 2016

Toulouse sous la pluie...

Suite à la publication de mon récit épique imaginaire du dernier concours en date sur son site, Rankinghero m'a fait une fleur en m'offrant l'entrée pour l'étape toulousaine du Barrière Poker Tour (d'une valeur de 570 euros). Mais il me restait encore à convertir cette confiance une fois sur le terrain. Sachant que le vainqueur repartirait avec 32 000 euros dans les poches, le but était bien entendu d'atteindre la première place, la seule qui soit vraiment belle au poker. En ce qui concerne les frais déboursés pour l'occasion, j'avais décidé de les réduire au strict minimum (hébergement premier prix), sachant que boissons, en-cas, et collations étaient gracieusement mis à disposition des qualifiés par le Casino Barrière de Toulouse.


Lorsque mon train s'est arrêté en gare de Toulouse ce vendredi 10 juin en début d'après-midi, quelques gouttes de pluie commençaient à tomber... et c'est sous un véritable déluge que j'ai effectué les derniers cent mètres me séparant de mon petit hôtel. Le jour 1A du Barrière Poker Tour de Toulouse ne commençant qu'à 19h, j'ai naïvement cru qu'il me suffirait de patienter un peu pour m'y rendre une fois l'averse terminée. Las ! La pluie n'a pas cessé de tomber jusqu'au soir : impossible de passer au travers des gouttes. Et pas de parapluie. Grrr.

Le casino Barrière de Toulouse étant quelque peu excentré, la station de métro la plus proche exige de finir le trajet avec une dizaine de minutes de marche en longeant la Garonne. C'est donc encore à moitié ruisselant de pluie que je me suis assis à ma table. J'avais certes pris un polo de rechange dans mon sac. Mais impossible de faire de même avec mes chaussettes et mon pantalon. 50 000 jetons devant moi et plein d'espoir. Je crois bien que jamais je ne m'étais assis à une table avec autant de joueurs à la technique aussi rudimentaire. De quoi s'en pourlécher les babines. Du moins en temps normal. Car j'ai fait un début d'hypothermie pendant les trois premières heures de jeu : doigts engourdis, frissons, débuts de tremblements, et même un mal de crâne pour couronner le tout. Je me suis mis provisoirement en mode « serrure » le temps que mes neurones se reconnectent. Mais pour corser encore l'affaire, lorsque j'avais du jeu, je me suis retrouvé englué dans des pots à 4 ou 5 joueurs avec des flops compliqués. Un début de tournoi digne de mes meilleurs cauchemars.

Les équipes du Casino Barrière avaient décidé de consacrer la moitié des écrans disponibles à la retransmission du match France-Roumanie. Lorsqu'au bout du suspense l'équipe de France de Football a fini par remporter son match d'ouverture de l'Euro contre la Roumanie, ma table a fini par casser. Quel sentiment de gâchis... si je n'avais pas fait mon malaise, je serais sorti autrement plus à mon avantage de cette table de rêve.

Mon malaise s'est quelque peu atténué lorsque je me suis assis à ma seconde table et que mon pantalon a commencé à sécher. Cette fois-ci le niveau était hétérogène, avec quelques vrais bons joueurs - tel Nicolas le Floch à ma droite - mais aussi des joueurs prisonniers de leur ego capables de faire des moves que je qualifierai de jordanesques (tapis post flop overpot avec tirage air). J'ai su tirer mon épingle du jeu en laissant passer la tempête, tant et si bien qu'à la fin de ce jour 1A j'étais bien positionné au classement malgré tout. Retour à l'hôtel à 4h du matin, toujours avec les pieds mouillés et complètement dépité de n'avoir pas pu jouer dans de meilleures conditions.

Le samedi, la météo a été plus clémente, et j'ai pu sortir dans l'après-midi me promener dans les parcs toulousains avant de me rendre au jour 2, qui débutait sur les coups de 21 heures. Nous étions 160 survivants pour 342 inscriptions. J'espérais bien entendu faire partie des 44 joueurs à atteindre les places payées. Pour être honnête, j'espérais même beaucoup mieux.

Une fois assis à ma table, je me suis retrouvé englué dans une phase statique : très peu de jeu pour ma part, pas mal de transferts de jetons entre les joueurs les plus actifs, mais très peu de sortants au final. Tant et si bien que la structure a fini par nous rattraper, lentement mais sûrement. Le seul gros pot que j'ai disputé, je l'ai perdu par manque de punch : je n'ai pas eu le courage de placer un 3e barrel bluff avec As-Roi face à un joueur présent dans énormément de coups, et suis passé sous la moyenne alors que nous n'étions plus que 80 joueurs en lice. A partir de ce moment-là, ma survie dans le tournoi a été rendue aléatoire. Lorsqu'une opportunité de remonter au niveau de la ligne de flottaison se présenta à moi à 56 joueurs restants quinze minutes avant la fin du jour 2, mon élan fut stoppé net par une premium en face.

Au final, je termine ce BPT avec moult regrets : mon jour 2 aura été chiche en bonne mains, et les jetons faciles d'accès du jour 1 que je n'ai pas su amasser du fait de mon malaise m'ont fait défaut au moment de franchir le cap des places payées.

La prochaine fois, je scruterai la météo avec davantage d'attention. Et je prendrai un parapluie dans mon arsenal. En bon chanteur du dimanche, j'aurais pourtant dû anticiper la pluie...

C'est quand le bonheur ?

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