Ce vendredi 6 septembre 2014, je me suis rendu au Cercle Clichy Montmartre de Paris. En effet, ayant gagné en juin dernier un ticket grâce à un tournoi Club Poker disputé sur Winamax d'une valeur de 200 Euros pour un tournoi live que je n'avais pu disputer pour des raisons de calendrier, il m'avait été alors proposé par un responsable de décaler l'utilisation de mon ticket à un tournoi du vendredi soir en septembre, pour une valeur équivalente de 200 Euros.
Ce lieu est vraiment particulier. J'en aurais presque oublié qu'il y a quelques années, en me rendant à mon travail, je passais tous les jours de la semaine devant cet établissement, sans y prêter la moindre attention... à l'époque, c'était surtout une sorte d'académie de billard avant que d'être un cercle de jeux axé vers le poker, le jeu de Texas Hold'em en était alors à ses balbutiements en France. Et la faune ambiante n'était peut-être pas exactement la même que celle qui gravite dans son giron actuellement. Mais bref.
Une fois arrivé sur place ce vendredi, j'ai aussitôt retrouvé la même sensation diffuse de mal-être que j'avais connue en mars dernier, lorsque j'étais venu y disputer mon tournoi tournoi live d'envergure, le Winamax Poker Tour. Je n'aime pas voir ces gens assis aux tables de poker, avec leurs regards perdus dans les jetons et les cartes, comme hypnotisés par le lieu, venus échanger leur argent contre un semblant de plaisir du jeu ainsi que la naissance d'un lien social aux contours flous et aux limites vites atteintes une fois la partie terminée. Non, vraiment, je n'y arrive pas. Ces gens me donnent l'impression de venir pour perdre, et je ne le supporte pas. Bien sûr, dans la masse, il y a quelques loups qui viennent tondre le cheptel, mais ceux-là, je peux encore moins les voir. Le simple fait de les regarder l'espace d'un instant me met mal à l'aise... mes sentiments varient de la pitié pour les uns au mépris pour les autres. A vrai dire, seul le personnel de l'établissement me semble fréquentable. Tout ceci pour dire que j'ai beau adorer le jeu d'une manière générale, il me faut un cadre favorable pour que je m'y plonge : à savoir une compétition stimulante, d'une part, et des partenaires de jeu qui vaillent la peine d'être défaits par mes soins, d'autre part.
Le responsable de l'activité poker m'a expliqué que des tournois à 200 euros l'entrée, il n'y en avait qu'au compte goutte depuis la rentrée, et que mon ticket pourrait certes être utilisé, mais qu'il allait falloir décortiquer le calendrier poker des prochaines semaines. Je suis donc reparti de l'établissement sans avoir joué... et ce n'est pas plus mal.
la façade du Cercle Clichy Montmartre - 84 rue de Clichy à Paris |
En quittant les lieux, j'ai jeté furtivement un oeil sur ces gens qui prennent leur pause cigarette dehors, sur le trottoir juste devant l'établissement, refaisant le film des coups disputés lors de leur partie en cours, prêts à retourner jouer dès leur cigarette terminée, quittant ainsi une dépendance pour aller en retrouver une autre, se séparant de leur mégot dans les cendriers avant d'aller se séparer aussitôt de leur magot à une table de poker.
Je ne suis pas dépendant. C'est une certitude absolue. En matière de jeux d'argent, je fais en quelque sorte figure d'exception : je constate que là où les autres trouvent leur plaisir dans le fait de jouer, moi je ne trouve le mien que dans le fait de gagner. Ca me rassure, à titre personnel, car je suis à l'abri des travers de ce système. Mais cela m'angoisse pour les autres...
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