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lundi 27 janvier 2014

OM poker live 25/01/2014 (1ère partie) : cartes sur table

Je ne sais par où commencer tellement ces derniers jours ont été riches en événements. Qualifié sur internet pour disputer au stade Vélodrome le Bwin OM Poker Live, Je suis venu à Marseille sans pression aucune. Uniquement dans le but de passer un bon moment, cultiver mes liens amicaux avec l'équipe dirigeante de Bwin et aussi afin d'y croiser également quelques une de mes connaissances récentes dans le monde du poker en ligne. Par ailleurs, les prix proposés étant modestes, s'agissant d'un tournoi de gala, il n'y avait aucune raison de se prendre au sérieux. Ceci dit, en compétiteur ultime que je suis, j'étais résolu à aller le plus loin possible dans le tournoi.

Il y avait 120 joueurs qualifiés. 95 seulement se sont présentés sur la ligne de départ au moment du début du tournoi, à 10 heures précises. 5 retardataires arrivés quelques minutes en retard ont néanmoins été acceptés, si bien que nous étions un chiffre rond : 100 participants au total. Pas un de plus. Pas un de moins.

Une dégaine unique !
En tant que parisien, j'ai vite été désigné comme l'homme à abattre de la table, sachant que plus de 80% des joueurs présents étaient des joueurs du sud-est de la France. Outre mon accent parisien, mon accoutrement improbable avec mon chapeau de cow-boy lama-boy péruvien, mon T-shirt estampillé FREDYL en lettres carmines, j'avais décidé de défier les marseillais sur leur propre terrain en activant l'option "moulin à paroles" et en avouant effrontément ma passion pour le PSG dès lors qu'il était question de football à la table. Les croupiers et les participants "neutres" se sont délectés de mes joutes oratoires avec les locaux forts en gouaille. Je n'ai pas cédé un pouce de terrain face à tous ces beaux parleurs. J'en ai charmé certains. Irrité d'autres. Toujours est-il que mon objectif a été atteint à tous points de vue : m'amuser, ne laisser personne indifférent, et surtout : désarçonner les chevaliers provençaux bouffis d'orgueil et avides de faire mordre la poussière au parisien que je suis, en leur faisant prendre des risques disproportionnés. A tel point que j'ai vite fait figure d'épouvantail là où de prime abord on m'avait pris pour un bouffon ou un clown. Je ne sous-estime jamais un adversaire. Mais je constate que cette erreur est assez fréquente chez les joueurs. C'est pourquoi j'essaye toujours de faire en sorte d'être sous-estimé le plus longtemps possible.

J'ai perdu le compte du nombre d'adversaires que j'ai boutés hors de la lice, grâce à mes manoeuvres savantes, mais aussi en poussant mes adversaires à la faute, en titillant leur ego. Probablement 8 ou 9 adversaires au total. A la vérité, mon plan de bataille a fonctionné au-delà de mes espérances. C'est d'ailleurs moi qui ai éliminé jmpeyron, le redoutable ambassadeur de Bwin (fraîchement adoubé à la suite du xpokertour, c'est lui qui m'avait sorti en duel final pendant la qualification il y a trois mois de celà), et Dame Chance m'a ainsi fait un petit clin d'oeil au passage, en m'accordant là une mini-revanche symbolique. Tout se passait donc à merveille pour moi. A tel point qu'à l'amorce de la dernière ligne droite de ce tournoi, j'étais chip leader depuis un bon moment déjà. Je pense que je le suis demeuré pendant près de deux heures. Jusqu'à ce que je m'empale tout seul sur le seul adversaire que je devais éviter, alors que nous n'étions plus qu'une quinzaine de jouteurs encore en lice. Un excès de confiance de ma part, en tentant d'arracher un coup contre un adversaire disposant d'une quantité de jetons presque aussi importante que la mienne, au mauvais moment et en n'écoutant pas la douce voix de Prudence et en ne respectant pas la mémoire de Chronos, le rejeton du Dieu du poker qui impose pourtant de procéder avec la juste mesure dans chaque coup... et voilà que ma montagne de jetons alpestre se retrouve réduite à un simple tertre des Flandres. Je me retrouve chancelant, mais toujours debout. Sauf que peu après, alors que la table finale se profilait, ce même adversaire me porte le coup de grâce sur un coup où j'ai été contraint de m'exposer plus que de raison du fait que je devais reconquérir les jetons perdus. Et avec la quantité indécente de jetons qu'il m'a confisqués, il a entamé la table finale avec une nette avance sur ses adversaires : au final, c'est lui qui a été au bout du tournoi et remporte le package d'une valeur de 2.500 Euros pour une prochaine épreuve du WPT (World Poker Tour). Bizarre sensation que la mienne à ce moment-là.

Je suis inexcusable. Ce tournoi aurait pu tomber dans mon escarcelle. Plus de 8 heures durant, j'ai fait tout ce qu'il fallait pour rendre cet exploit possible. Mais je me suis vu trop beau, trop tôt, en visant la gagne de façon prématurée. C'est une bonne leçon pour moi, et on apprend toujours de ses erreurs dès lors que l'on ait la modestie de les identifier comme telles. Je termine donc 13ème de ce tournoi. Hilares, mes compères marseillais avec lesquels j'ai amorcé une certain complicité au cours du tournoi, me font remarquer que 13, c'est un chiffre magique en sus d'être celui du département des Bouches du Rhône, et que c'est un résultat non seulement honorable, mais également très riche en symbole. Je verrai bien dans les prochaines semaines si ce chiffre est vraiment magique...

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