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lundi 18 mars 2013

franchir le pas

Le Poker est devenu un phénomène de société au cours de la première décennie des années 2000. Des millions de gens de par le monde s'y sont essayé... et se sont pris au jeu.

Le tour de force du Poker Texas Hold'em réside dans le fait qu'il soit parvenu à installer un équilibre parfait entre chance et savoir-faire. Un jeu simple avec deux cartes, et malgré tout du suspense et des revirements de situation en cours de partie dignes des meilleurs scénarios hollywoodiens. De quoi brasser large et plaire au plus grand nombre.

Sur un malentendu, un parfait imbécile peut même gagner un tournoi. Lors de grosses mises effectuées avec les mauvaises cartes en main, il lui reste entre 20% et 40% de gagner un coup. Le mauvais joueur qui ne sait pas placer ses mises peut s'en sortir pour peu qu'il ait un peu de chance aux moments cruciaux. Certes, sur le long terme, le mauvais joueur sera toujours perdant, mais sur une brève période, il peut se nourrir de l'illusion qu'il fait partie des bons joueurs, ou bien alors que les dieux du poker se sont posés sur son épaule et lui susurrent à l'oreille des conseils mystiques afin de remporter des pots improbables. Et puis lorsqu'il accumulera les contreperformances, il se dira qu'il va se refaire, puisqu'il a pourtant réussi à être un gagnant par le passé. Et cette sensation de victoire est tellement grisante... Puisqu'il la sent en permanence à portée de main, il va continuer à jouer. Bien au delà du raisonnable.

Le bon joueur, quant à lui, il lui suffit d'avoir les nerfs solides pour trouver son intérêt dans ce jeu, car les médiocres ne quittent pas le poker aussi vite qu'ils le devraient et que par ailleurs l'arrivage quotidien de joueurs frais et naïfs est important. Le bon joueur finira donc par y trouver son compte s'il ne perd ni sa foi ni sa confiance (ni sa bankroll) lorsque les coups du sort et les contre performances s'accumulent.

Toute la difficulté est là : savoir se situer n'est pas si facile. Du fait de la variance très forte induite par les règles du Texas Hold'em, un joueur aura toutes les difficultés du monde à jauger avec clarté son degré de compétence réel, ainsi que sa marge de progression.

A titre personnel, malgré mes milliards de jetons accumulés en partant de rien sur Pokerist (application disponible sur Android ainsi que via Facebook), j'ai longtemps douté de mon réel niveau. Les gens sont-ils mauvais parce que l'application est quasi gratuite et qu'il leur importe assez peu de perdre ou de gagner ? Est-ce que je gagne autant parce que les commissions prélevées sur Pokerist sont infimes comparées à celles des tables de poker en ligne payantes (10% de rake, en moyenne) ? Pokerist est il le royaume des Bisounours ?

Pendant ces six mois où je me suis adonné quotidiennement à Pokerist, je me suis souvent interrogé sur mon véritable niveau et sur mes capacités à me frotter à la concurrence dans des conditions moins confortables que celles proposées par une application avec des jetons virtuels. Et puis un jour, j'ai fait la connaissance sur Pokerist d'une joueuse américaine, Anabel. Le hasard des tables nous a fait nous affronter plusieurs jours d'affilée pour de longues séances. Et elle a commencé à s'extasier sur mon niveau de jeu, affirmant sur le chat que mes relances étaient toujours impeccablement dosées en fonction de la situation et des adversaires rencontrés. Tout flatteur vit aux dépends de celui qui l'écoute, et je me suis dans un premier temps méfié. Sur Pokerist, il y a pas mal de profils féminins aux photos aguicheuses et au verbe mielleux dont le dessein véritable consiste à attendrir les coeurs naïfs et leur soutirer des millions de jetons sans avoir à jouer, par le biais de donations et autres transferts de jetons. Mais rien de tel avec Anabel. Sa photo est "normale" et ses paroles m'ont paru sincères. Alors j'ai voulu en savoir plus sur les motivations de ses compliments altruistes. Et là, elle m'a raconté un bout de sa vie : elle a officié en tant que croupière pendant de nombreuses années à Atlantic City ainsi que dans pas mal de tripots du New Jersey. Et elle m'affirme que je suis l'un des rares vrais bons joueurs qu'elle ait rencontré sur Pokerist. Elle croyait d'ailleurs que j'étais un requin online de poker payant qui venait s'amuser sur cette application. Elle a été surprise de savoir que je débutais le poker depuis 3 mois à peine. Et m'a conseillé de me mettre au poker payant, m'affirmant que je ne serais pas déçu si d'aventure je décidais de m'y mettre. Ce sont ses paroles et ses encouragements répétés qui m'ont décidé à créer mon compte PMU et à m'essayer au poker payant. D'autant que cela faisait quelques temps que je commençais à ronronner sur Pokerist.

Mais entre le poker gratuit et le poker payant, il y a bien évidemment de nombreuses différences dans le style de jeu et le dosage de la prise de risque. C'est la raison pour laquelle je pratique pour l'instant à dose homéopathique : je considère que je suis dans la phase d'apprentissage. Pourtant, j'ai déjà des résultats assez corrects. Mais pour moi qui ne jure que par l'excellence et le haut-niveau, correct, cela veut dire mauvais. Ceci étant, puisque je me considère toujours en apprentissage, j'ai toujours une marge de progression. Et puis la chance met parfois du temps avant de pointer le bout de son nez. Si je veux aller à Vegas disputer les championnats du monde sans avoir à m'acquitter des frais d'inscription, je sais que le chemin sera long. Mais tant mieux : ce n'est pas une envie éphémère germée en mars pour fleurir en mai. Il me faudra probablement plusieurs années avant d'avoir réussi mon challenge. Je suis patient. Et le jour où j'y serai parvenu, mon mérite sera encore plus grand.


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