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mercredi 17 septembre 2025

Nuisances sonores : de l'importance d'un environnement serein pour bien jouer au poker

Comme indiqué dans mon précédent article d'il y a un mois, j’ai repris le chemin des tables de poker en ligne début août, avec l’envie de me replonger dans une dynamique de jeu efficace et agréable, en bénéficiant de ma fraîcheur mentale retrouvée grâce à ma pause de juillet. Las, dès les premières sessions, j’ai vite réalisé que ma concentration allait être mise à rude épreuve pour des raisons ne dépendant pas de moi.

La résidence où je vis a résonné presque chaque après-midi et jusqu’au coucher du soleil, des cris et chamailleries d’un groupe de fillettes. Dispensées d’école comme toutes les jeunes filles de leur âge pendant ces longues journées d’été, elles ont occupé leur temps en jouant à proximité de mes fenêtres, ponctuant leurs jeux de cris soudains, aigus et stridents dans un chaos parfois indescriptible. Leur agitation, somme toute normale pour leur âge, est devenue rapidement envahissante pour un joueur tel que moi, désireux de se concentrer sur une activité exigeante comme peut l'être le poker sur le plan mental.

Le résultat a été sans appel : au lieu d’entrer sereinement dans mes parties sur les coups de 19 ou 20h, j'ai démarré presque chaque session avec ce fond sonore irritant. Cette irritation devient vite une source d'inconfort, m'empêchant de me glisser dans ma bulle habituelle. Mon esprit s'est à maintes reprises détourné de l’analyse des mains pour se focaliser sur ces bruits extérieurs, ruinant mon plaisir tout en entamant mon capital patience, au point d'affecter la qualité de mes décisions. Dans un jeu où le mental est souvent plus important que la technique, cette perturbation aura constitué un véritable handicap, à tel point que j'ai décidé de réduire le nombre de mes sessions jusqu'à la rentrée scolaire salvatrice.

Cette expérience m'a rappelé une vérité fondamentale : le poker ne se joue pas uniquement sur un écran ou autour d’une table. Il se joue aussi dans l’espace mental que l’on parvient à préserver. Créer un environnement de jeu serein, silencieux et confortable n’est pas un luxe : c’est pour moi une condition préalable à la performance, car j'ai un cerveau qui ne peut traiter parfaitement qu'une information à la fois. Dès qu'il y a dispersion ou saturation, mon rendement intellectuel s'effondre. Pas question pour moi de transiger avec ces détails-là.

Mon cas particulier illustre avec mes bruyantes voisines une tendance générale. D'une manière générale, le joueur de poker doit composer avec son environnement : lumière, bruit, confort, température, hydratation, etc. Pour ce qui est par exemple de la lumière, j'ai pris l'habitude depuis de nombreuses années de jouer avec une lampe diffusant un halo de lumière verte (apaisante) au dessus de mon bureau. Pour ce qui est du confort, je dispose d'une chaise relativement confortable. Et je prends soin de me dégourdir les jambes et de m'hydrater quasiment à chaque pause. Les petits détails de cet acabit comptent, sachant que je dois passer de nombreuses heures assis à batailler derrière mon écran d'ordinateur en ayant l'ambition de maintenir un haut rendement dans la durée, jusque tard dans la nuit lorsque la chance me le permet. Mais s'agissant des nuisances sonores provoquées par le voisinage, il m'aura été impossible de trouver la parade adéquate : certes les fillettes ont cessé leur manège tous les soirs vers 21h30, mais je n'aime pas piocher dans mon influx nerveux dès le début de mes sessions car cela augure de moments potentiellement mal gérés au moment du money time qui survient souvent passé minuit.

Le capital de concentration d'un joueur de poker constitue une ressource limitée. Un joueur distrait, irrité ou fatigué commettra plus d’erreurs que d'accoutumée. Et dans un jeu où chaque décision compte, l’accumulation de micro-erreurs coûte bien plus cher qu’on ne le croit. En conséquence, j'ai fortement réduit le nombre de mes séances poker par rapport à ce que j'ambitionnais jusqu'à la première semaine de septembre. 

Le poker est une école de patience et de contrôle. Mais pour exercer ces vertus, encore faut-il s’offrir un cadre propice. Sans cela, on n’entre jamais vraiment dans la partie. A présent que l'école a repris, mon inconfort sonore et l'irritation qui a pu être la mienne à cette occasion a vite été oublié, les choses étant retournées à la normale. Mais cela m'a rappelé que la discipline ne réside pas seulement dans l’étude des mains ou dans la sage gestion de son fonds de roulement. Elle se joue aussi dans l’art d’organiser son environnement, en l'assujettissant à sa volonté. Savoir fermer une fenêtre, mettre de la musique dans ses oreilles afin d'atténuer le bruit environnant, voire différer ou annuler une session jusqu’à ce que le calme revienne : tout ceci fait partie intégrante de la préparation du joueur exigeant.

 

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