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jeudi 25 septembre 2025

Qualification pour le Hip' Poker Tour de Vincennes - édition 2025

La semaine dernière, le PMU a ouvert les vannes des qualifications pour la traditionnelle édition du Hip'Poker Tour, un événement poker se déroulant au sein-même de l'hippodrome de Vincennes. Je viens tout juste de décrocher mon ticket, lors de la deuxième session de qualifications en ligne, sachant qu'il suffisait de finir parmi les 50 premiers pour décrocher mon sésame. Autant dire que la pression était légère mais toutefois présente : avec environ 800 participants inscrits à ce freeroll, il fallait batailler dur pour s'imposer dans le haut du classement. Lors de ma précédente tentative, je n'y étais pas parvenu. Mais cette fois-ci, tout s'est parfaitement bien passé pour moi, je n'ai pas tremblé une seule fois lors de la soirée. A la faveur d'un gros stack accumulé dès le départ du tournoi, j'ai su maintenir et même faire fructifier mon capital jetons tout au long de la soirée sans me mettre en réel danger. Mission accomplie : me voilà donc convié pour l'événement. 

Il faut dire que c'est pour moi une habitude que je retrouve avec plaisir : c’est la cinquième ou sixième fois que je me qualifie pour le Hip’Poker Tour. Mais les deux dernières années m’avaient échappé : une fois faute de qualification comme évoqué ci-dessus, et une fois en raison d’un emploi du temps incompatible avec la date du tournoi. Autant dire que cette édition 2025 a pour moi un parfum de retrouvailles.

Le tournoi live aura lieu dans un cadre vraiment atypique, cher au PMU : les entrailles de l’hippodrome de Vincennes. Un décor original, qui confère à cet événement une atmosphère unique. Le Hip’Poker Tour, c’est avant tout une rencontre festive, un tournoi de gala disputé sur deux jours avec une structure semi-rapide permettant toutefois de déployer du beau jeu, qui réunira 200 à 300 joueurs venus de toute la France. L'occasion aussi de retrouver quelques têtes connues. Avec en prime des petits fours à déguster lors de la pause du vendredi soir.

Côté dotations, l’édition 2025 récompensera les plus chanceux avec 5 000 € de lots répartis entre les 23 derniers survivants, de quoi pimenter la fête et donner encore plus d’attrait à cette compétition. Il y a trois ans, j'avais échoué aux portes de la table finale. A coeur vaillant rien d'impossible : cette année j'y crois. D'autant que si je me fie à mes sensations du moment en ligne, je les trouve très bonnes depuis mon retour aux tables et ma traditionnelle coupure estivale. Je trouve mon jeu vraiment bien en place et il n'y a aucune raison qu'il se délite d'ici là.

J’ai désormais hâte de retrouver cette ambiance particulière et de défendre mes chances dans ce tournoi à la fois convivial et relevé, même si le niveau moyen des joueurs y est traditionnellement des plus disparates. Rendez-vous est donc pris à Vincennes dans une semaine pour écrire ici, je l’espère, une nouvelle belle page de mon parcours poker. Aucune pression. Uniquement du plaisir. J'en salive d'avance.

mercredi 24 septembre 2025

PMU, puis Bwin : les migrations malheureuses de 2025

En ce début d’année 2025, PMU a décidé de migrer vers le réseau iPoker, abandonnant ainsi Party, son réseau historique. Voilà que Bwin lui a emboîté le pas depuis quelques jours à peine. Cette situation me chagrine au plus haut point. Malgré le trafic réduit à peau de chagrin depuis le début de l’année, je continuais encore à lancer deux ou trois tournois de temps en temps sur Bwin, quand l’occasion se présentait.

Certes, le réseau PartyPoker, qui mutualisait jusqu’en janvier son offre poker en propre ainsi que celle du PMU et de Bwin, reposait sur un logiciel vieillot, qui fleurait bon les années 1990. Mais malgré son côté spartiate, l’outil restait fonctionnel. Le fait est qu’iPoker, qui héberge désormais ce conglomérat d’opérateurs (auquel s’ajoute ParionsSport), est encore pire que PartyPoker ! On dirait un logiciel bricolé à la va-vite par un étudiant en informatique pressé dans sa chambre du CROUS. D’ailleurs, Betclic l’a quitté il y a un an à peine. De nouveaux colocataires ont malgré tout décidé de poser leurs valises et d’espérer influer sur les mises à jour futures. Mais pour l’instant, aucune évolution n’est venue améliorer l’expérience : c’est toujours la soupe à la grimace. À ce stade, on est en droit de se questionner sur les choix stratégiques opérés par ces challengers, qui traînent depuis des années loin derrière les leaders du marché hexagonal, Winamax et Pokerstars. Lorsqu’on passe leurs logiciels au crible et qu’on énumère toutes leurs faiblesses, le constat est cinglant : tout ceci manque singulièrement d’émulation et de dynamisme.

Je veux bien que les outsiders que sont Bwin, PMU, ParionsSport et PartyParty aient des contraintes budgétaires, mais enfin, il y a un minimum de standing à respecter ! Les critiques des utilisateurs sont constantes depuis des années, et les managers bottent systématiquement en touche, prétextant leur impuissance à faire bouger les développeurs. Et quand un challenger décide de faire cavalier seul (Betclic ou Unibet), le résultat n’est guère plus satisfaisant. Il suffit de lire les commentaires sur clubpoker.net pour constater l’ampleur du mécontentement des joueurs. Cette inertie donne l’impression que ces opérateurs n’ont aucune volonté d’améliorer leurs logiciels poker, considérant cette activité comme un produit subsidiaire, voire marginal, par rapport à leur véritable vache à lait : les paris sportifs (et les courses hippiques dans le cas du PMU).

Tout cela peut sembler anecdotique, mais ça ne l’est pas pour moi : je me sens vraiment malheureux. Ces migrations forcées m’ont contraint à renoncer à mes pseudos fétiches. Car qui dit nouvelle plateforme dit nouveau pseudo… et j’ai épuisé toutes mes réserves en la matière. J’ai dû m’en inventer deux autres – un pour PMU et un pour Bwin – comme si j’effaçais une partie de mon identité de joueur. J’ai notamment été contraint d’abandonner mon pseudo matriciel : « fredyl » n’est plus actif. C’est une sensation très désagréable : Fredyl n’est plus Fredyl (à part sur Unibet).

Autres motifs de désillusion avec iPoker (pêle-mêle) : une interface laide et peu intuitive, pas de possibilité de tchat avec les adversaires, des avatars quasi inexistants, des animations ratées, des changements de table brusques… Et surtout – un détail qui n’en est pas un – en Omaha, les cartes sont illisibles dès qu’on réduit la taille de la table. La lisibilité des cartes, c’est pourtant fondamental pour le confort de jeu !

Il y aurait de nombreuses corrections à apporter, dont certaines enfantines. Pourquoi une telle constance dans la passivité, alors qu’il suffirait d’écouter la communauté des joueurs et de modifier quelques lignes de code ? C’est une question que je me pose depuis des années.

Peut-être qu’un jour un challenger prendra enfin au sérieux les attentes des joueurs, mais pour l’instant, je n’y crois guère. Car se lancer dans une telle aventure suppose d’obtenir un agrément administratif préalable, long et coûteux, sur un marché déjà mûr et saturé. Le poker en ligne reste en outre un produit de niche comparé aux paris sportifs, ce qui refroidit d’avance toute ambition de véritable innovation. Et c'est bien dommage.

dimanche 21 septembre 2025

Les freerolls de l'impossible

Hier samedi, ma fructueuse session de poker a été marquée par un événement insolite. De temps à autre, lorsque je débute ma session un peu plus tôt que d'habitude et qu'il me reste de la place sur mon écran d'ordinateur en attendant qu'arrive l'heure du démarrage de mes tournois préférés, je lance sur les coups de 19h15 un freeroll PLO ultra-turbo sur Winamax qui réunit des milliers de joueurs fauchés avides de glaner quelques centimes. 

Les tournois gratuits proposés par Winamax sont parmi les plus ingrats à jouer en comparaison avec la concurrence, en raison de leur affluence extrême, de leur chiche dotation et de leur format ultra turbo peu propice au beau jeu. Mais j'ai pour tradition de ne jamais bazarder mes tournois quels qu'ils soient, alors j'essaye toujours de jouer en étant un minimum appliqué. Mes tournois les plus importants sont en haut de mon écran tandis que ceux de plus faible importance finissent toujours relégués dans le coin en bas à droite, là où mon attention ne demeure jamais plus d'une fraction de seconde. Ma mosaïque accepte jusqu'à 12 tables en simultané sans chevauchement, et je vais rarement au-delà, sachant que nombre de mes tables sont en Omaha et que cela requiert un temps de réflexion avant prise de décision bien supérieur au Texas Hold'em.

Traditionnellement, lorsqu'il m'arrive de le jouer, je ne jette donc à ce freeroll qu'un regard distrait, même lorsque les places payées sont atteintes. Après tout, les paliers ne sont affaire que de centimes. Hier, ce tournoi a réuni 3 500 joueurs avec comme dotation globale à peine l'équivalent d'un plein d'essence. Un véritable bourbier : se frayer un chemin dans un tel tournoi me fait furieusement penser à ces routes impraticables que l'on retrouve dans le documentaire "Les routes de l'impossible" sur France 5.

Pendant les deux premières heures, j'ai donc laissé tourner ou presque, cliquant en une fraction de seconde et en m'occupant de mes vraies tables, celles où les tournois sont payants et où l'on joue pour autre chose que pour des clopinettes : le fait qu'il y ait pas mal de mes tournois qui se jouent en PLO et que la plupart d'entre eux soient au format KO absorbent toute mon attention. Le freeroll n'existe donc virtuellement pas à mes yeux. Mais à un moment donné, je constate que cette petite table tout en bas à droite demeure toujours active et qu'il ne reste plus que 30 joueurs encore en lice. A ce stade, mon véhicule n'a pas encore dévalé la pente malgré le fait que la route soit impraticable. Je commence donc à y accorder un début d'attention. Je constate que le festival des gratteurs de paliers a déjà commencé : des joueurs sans le sou ralentissent volontairement leurs prises de décision afin de pouvoir bénéficier de quelques centimes de plus en laissant d'autres joueurs se faire éliminer. A quinze joueurs restants, les tapis des uns et des autres deviennent faméliques : chaque décision ressemble à une sieste chronométrée, dans l’espoir de franchir des paliers de quelques dizaines de centimes tout au plus. En conséquence de quoi, la structure du tournoi s’écroule. Ainsi, en table finale, alors que nous sommes six joueurs, le tapis moyen plafonne à cinq blindes. Une parodie de poker où le talent n’a plus rien à voir, les décisions devenant binaires. Un freeroll, c’est toujours ça : beaucoup d’appelés, un prix ridicule, et une finale ruinée par la peur des fauchés, avides de gratter un ou deux euros de palier. Le cirque gratuit du poker en ligne.

Pour ma part, dépourvu de toute peur, je choisis la formule offensive, celle du tractopelle qui déblaye l'éboulement à flanc de falaise et poursuit sa progression. Je pousse mon tapis moins maigre que celui des voisins, je vole, je ramasse, je capitalise. Chaque blinde grappillée est un pas vers la victoire. Et les gratteurs de centimes, tétanisés, me regardent passer. Un à un, ils glissent dans le ravin. Le tête-à-tête final n'est qu'une formalité. Lorsque la poussière retombe et que le silence se fait, Winamax m'informe que je suis désormais plus riche de 27 euros.

Mais quelle aventure pour en arriver là ! 3 500 joueurs fauchés alignés pour une chiche cagnotte, dont les derniers survivants auront ralenti le jeu pour glaner un palier à peine suffisant pour se payer un chewing-gum. Un décor absurde, mais tellement cocasse. Un freeroll sur Winamax, c’est aussi ça : l’illusion d'un Everest pour joueurs désoeuvrés, le tout pour finir au sommet d’une taupinière. Quoi qu'il en soit, hier soir, je suis donc parvenu au bout de ce freeroll, au bout du chemin, pourtant théoriquement impraticable. Modeste gain - surtout en comparaison avec mon bénéfice de la semaine autrement plus confortable - mais immense plaisir que d'être parvenu à vaincre ce freeroll de l'impossible. Un petit triomphe symbolique qui me donne le sourire pour les prochains jours et qui restera dans mes souvenirs. Ce n'est pas tous les jours que l'on a la chance de pouvoir battre 3500 joueurs !


mercredi 17 septembre 2025

Nuisances sonores : de l'importance d'un environnement serein pour bien jouer au poker

Comme indiqué dans mon précédent article d'il y a un mois, j’ai repris le chemin des tables de poker en ligne début août, avec l’envie de me replonger dans une dynamique de jeu efficace et agréable, en bénéficiant de ma fraîcheur mentale retrouvée grâce à ma pause de juillet. Las, dès les premières sessions, j’ai vite réalisé que ma concentration allait être mise à rude épreuve pour des raisons ne dépendant pas de moi.

La résidence où je vis a résonné presque chaque après-midi et jusqu’au coucher du soleil, des cris et chamailleries d’un groupe de fillettes. Dispensées d’école comme toutes les jeunes filles de leur âge pendant ces longues journées d’été, elles ont occupé leur temps en jouant à proximité de mes fenêtres, ponctuant leurs jeux de cris soudains, aigus et stridents dans un chaos parfois indescriptible. Leur agitation, somme toute normale pour leur âge, est devenue rapidement envahissante pour un joueur tel que moi, désireux de se concentrer sur une activité exigeante comme peut l'être le poker sur le plan mental.

Le résultat a été sans appel : au lieu d’entrer sereinement dans mes parties sur les coups de 19 ou 20h, j'ai démarré presque chaque session avec ce fond sonore irritant. Cette irritation devient vite une source d'inconfort, m'empêchant de me glisser dans ma bulle habituelle. Mon esprit s'est à maintes reprises détourné de l’analyse des mains pour se focaliser sur ces bruits extérieurs, ruinant mon plaisir tout en entamant mon capital patience, au point d'affecter la qualité de mes décisions. Dans un jeu où le mental est souvent plus important que la technique, cette perturbation aura constitué un véritable handicap, à tel point que j'ai décidé de réduire le nombre de mes sessions jusqu'à la rentrée scolaire salvatrice.

Cette expérience m'a rappelé une vérité fondamentale : le poker ne se joue pas uniquement sur un écran ou autour d’une table. Il se joue aussi dans l’espace mental que l’on parvient à préserver. Créer un environnement de jeu serein, silencieux et confortable n’est pas un luxe : c’est pour moi une condition préalable à la performance, car j'ai un cerveau qui ne peut traiter parfaitement qu'une information à la fois. Dès qu'il y a dispersion ou saturation, mon rendement intellectuel s'effondre. Pas question pour moi de transiger avec ces détails-là.

Mon cas particulier illustre avec mes bruyantes voisines une tendance générale. D'une manière générale, le joueur de poker doit composer avec son environnement : lumière, bruit, confort, température, hydratation, etc. Pour ce qui est par exemple de la lumière, j'ai pris l'habitude depuis de nombreuses années de jouer avec une lampe diffusant un halo de lumière verte (apaisante) au dessus de mon bureau. Pour ce qui est du confort, je dispose d'une chaise relativement confortable. Et je prends soin de me dégourdir les jambes et de m'hydrater quasiment à chaque pause. Les petits détails de cet acabit comptent, sachant que je dois passer de nombreuses heures assis à batailler derrière mon écran d'ordinateur en ayant l'ambition de maintenir un haut rendement dans la durée, jusque tard dans la nuit lorsque la chance me le permet. Mais s'agissant des nuisances sonores provoquées par le voisinage, il m'aura été impossible de trouver la parade adéquate : certes les fillettes ont cessé leur manège tous les soirs vers 21h30, mais je n'aime pas piocher dans mon influx nerveux dès le début de mes sessions car cela augure de moments potentiellement mal gérés au moment du money time qui survient souvent passé minuit.

Le capital de concentration d'un joueur de poker constitue une ressource limitée. Un joueur distrait, irrité ou fatigué commettra plus d’erreurs que d'accoutumée. Et dans un jeu où chaque décision compte, l’accumulation de micro-erreurs coûte bien plus cher qu’on ne le croit. En conséquence, j'ai fortement réduit le nombre de mes séances poker par rapport à ce que j'ambitionnais jusqu'à la première semaine de septembre. 

Le poker est une école de patience et de contrôle. Mais pour exercer ces vertus, encore faut-il s’offrir un cadre propice. Sans cela, on n’entre jamais vraiment dans la partie. A présent que l'école a repris, mon inconfort sonore et l'irritation qui a pu être la mienne à cette occasion a vite été oublié, les choses étant retournées à la normale. Mais cela m'a rappelé que la discipline ne réside pas seulement dans l’étude des mains ou dans la sage gestion de son fonds de roulement. Elle se joue aussi dans l’art d’organiser son environnement, en l'assujettissant à sa volonté. Savoir fermer une fenêtre, mettre de la musique dans ses oreilles afin d'atténuer le bruit environnant, voire différer ou annuler une session jusqu’à ce que le calme revienne : tout ceci fait partie intégrante de la préparation du joueur exigeant.