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mardi 31 décembre 2024

Bilan 2024

Avec la fin de l'année 2024 qui se termine, je peux dire sans hésiter qu'il aura probablement s'agit d'une de mes pires années sur un plan personnel. J'ai souffert et j'ai tremblé. Est-ce fini ? Je ne sais pas. En attendant, je suis toujours là, et je continue mon chemin malgré le caillou dans la chaussure.

S'agissant du poker je me dirigeais tout droit vers une nouvelle année morose, avec un volume de jeu réduit et de longues semaines demeurées sans jouer, lorsque subitement la lumière est revenue fin novembre. J'ai repris du poil de la bête juste à temps pour finir l'année sur une note d'espoir. 

Non seulement mon jeu est toujours affûté, mais de surcroit, j'ai également bénéficié d'un brin de réussite : l'écart chronique entre mon EV théorique et mon EV réel aux tables a sensiblement diminué. Tout n'est pas résorbé, mais je ne vais pas bouder mon plaisir. Dame Chance a décidé de venir me faire un petit coucou temporaire fort bienvenu et c'est tant mieux. Lorsque l'on remporte à l'abattage les coups critiques, la vie aux tables de poker devient subitement plus plaisante !

Je boucle un décembre stratosphérique qui me permet de terminer l'année 2024 dans le vert, au point que je me suis décidé à faire effectuer un virement sur mon compte bancaire en vue de la préparation d'un futur voyage. Reste maintenant à déterminer la destination, mais ça, ce sera pour plus tard.

samedi 28 décembre 2024

La lecture du sablier

J'ai envie de m'étaler quelque peu aujourd'hui sur un élément dont on parle relativement peu au poker mais qui fait parfois la différence : l'exploitation du temps qui passe entre les prises de décision à table.

Hier soir, j'ai gagné un petit tournoi de Omaha en grande partie grâce à ma lecture du sablier. Si le montant remporté est anecdotique, à peine quelques dizaines d'euros d'engrangés, c'est surtout la manière dont cette victoire est survenue qui interpelle puisque j'ai en quelque sorte écouté le temps qui s'écoulait en table finale. On n'est plus du tout ici en présence de probabilités, ni de chance ou de malchance : c'est en domptant le sablier et le silence que parfois on parvient à prendre l'ascendant sur certains types d'adversaires.

Quel que soit le montant investi, il y a de nombreux joueurs dont les pensées peuvent être en grande partie décryptées grâce au temps qui s'écoule au moment où leur revient la parole. C'est particulièrement vrai en Pot Limit Omaha, où les calculs de cotes mathématiques et de seuils sont plus complexes à appréhender qu'en Texas Holdem et nécessitent en moyenne davantage de réflexion avant d'agir. Afin de limiter les éventuelles lectures du sablier adverse, de nombreux joueurs professionnels de live ou de hautes limites online veillent à scrupuleusement respecter le même écoulement de temps lors de leur prise de décision. C'est quelque chose que j'essaye également d'adopter lorsque les enjeux grimpent dans les petits tournois auxquels je participe. Inutile de préciser que chez mes habituels adversaires de petites et parfois moyennes limites, personne ou presque ne se donne cette peine : à part tanker à la bulle ou à l'orée de chaque palier des places payées personne ou presque ne fait vraiment attention au sablier.

En règle générale, lorsqu'un joueur laisse défiler le sablier bien plus longtemps que d'accoutumée avant de placer une (grosse) mise, c'est qu'il a vraiment du lourd en main. Calibrer sa mise judicieusement prend en effet du temps. Beaucoup constatent cette tendance intuitivement au quotidien. Mais trop peu sont ceux qui décident d'exploiter ce détail d'ordre temporel à leur avantage. Je ne m'en prive pas, quand bien même je ne l'utilise que contre certains profils de joueurs.

A titre personnel, j'ai parfois tendance à laisser filer le temps bien davantage qu'il ne le faudrait lorsque je m'apprête à placer un gros bluff, ou alors lorsque je n'ai rien touché mais que je fais semblant d'hésiter avant de finalement check, car on gardera à l'esprit que pendant que le sablier s'égrène chez soi, c'est souvent le doute qui s'installe chez l'autre.

Chez les adversaires dont j'ai profilé un style de jeu de type large-passif (environ 30% des joueurs de Omaha ont ce profil), le sablier qui défile un peu trop longtemps par rapport à leur habitude - surtout à la turn et à la river - agit sur moi comme une forme d'avertissement, y compris lorsque l'adversaire finit simplement par checker ; cela aura souvent tendance à refroidir mes velléités de continuer à faire grossir le pot autant que prévu. Inversement, chez ces mêmes adversaires, le fait de ne pas avoir touché post flop se traduit souvent par des checks bien trop rapides, assez pour débusquer une faiblesse adverse m'incitant à miser davantage qu'en temps normal.

 Il s'est trouvé que mes trois derniers adversaires en table finale hier soir étaient tous des joueurs de type large passif avec de gros tapis, tandis que le mien était bien maigrichon en comparaison. Mais ma lecture du sablier à fait la différence à de multiples reprises. J'ai ainsi pu successivement exploiter leurs temps de silence afin d'affiner ma lecture de leurs mains. Grand bien m'en a pris, sachant qu'au final cela m'aura permis de gratter des tas de blindes tout en évitant par ailleurs tous les écueils et les revirements de situation sanglants à mon détriment. J'ai jeté d'excellentes mains qui étaient selon toute vraisemblance battues par de bien meilleures. Et je suis par ailleurs parvenu à placer avec succès des bluffs et semi-bluffs dans des coups ordinairement peu propices à ce type d'entourloupes.

Au final, quelle satisfaction d'avoir éliminé un à un mes trois derniers opposants en grande partie grâce à la simple maitrise du temps qui s'écoule. Ca fait aussi partie de la magie du poker : parvenir à obtenir beaucoup avec parfois trois fois rien. Le temps est l'allié du joueur sage qui a appris à l'écouter passer avec nonchalance. Qu'on se le dise !



mercredi 18 décembre 2024

Le rush improbable de décembre en Omaha

Depuis que décembre est là, il se passe quelque chose de positif. Un vent frais semble s'être mis à souffler sur mes cartes sans que je ne puisse expliquer le pourquoi du comment. Certes, je démarre mes sessions un peu plus tôt que d'ordinaire, mais je n'ai pas l'impression d'avoir changé quoi que ce soit à ma manière de jouer. Pourtant, il y a du changement, et il est positif.

Je dispute la grande majorité de mes tournois au format Omaha. Et j'ai désormais l'impression que tout est devenu plus fluide dans mon jeu. Non seulement j'ai l'impression de ne pas commettre d'erreurs aux tables en maintenant un degré de concentration élevé tout au long de mes sessions, mais Dame Chance semble également être au rendez-vous, puisque j'enchaîne les sessions avec un EV - réel comme théorique - systématiquement au dessus de 10BB/100, et parfois bien au-dessus. Les puristes apprécieront.

La conséquence de ce haut rendement en termes de blindes moissonnées face à mes adversaires se traduit immédiatement en termes d'impact financier, puisque mes sessions de tournois se terminent systématiquement dans le vert depuis un peu plus de deux semaines. Ceci explique également pourquoi j'ai décidé d'augmenter significativement mon volume de jeu ainsi que mes mises moyennes par tournoi, afin de pouvoir surfer sur la vague le plus possible tant que je sens que je joue mon A-game en Omaha, bien que le Texas Hold'em ne soit pas totalement délaissé pour autant.

Cet improbable rush que je vis actuellement me permettra non seulement de finir l'année dans le vert, mais également de démarrer l'année 2025 avec de nouvelles ambitions, débarrassé de la majeure partie de mes mes doutes et de mes peurs, à la seule condition que mes tracasseries personnelles de 2024 aient la bonne idée de disparaitre pour de bon. J'y crois. La confiance est là. Je me sens fort aux tables. Pourvu que ça dure.

mardi 3 décembre 2024

Impasse sur le Pokerthon 2024

Ce samedi 30 novembre avait lieu le 14e opus du traditionnel Pokerthon organisé au théâtre de La Garenne-Colombes, événement pour lequel je m'étais inscrit cette année avec enthousiasme, afin d'organiser la sortie progressive de ma léthargie poker dans laquelle je végète depuis plus d'un an maintenant.

Las ! J'ai décidé de faire l'impasse sur l'événement à la dernière minute, lorsque j'ai constaté que ma gorge me grattait terriblement et que je commençais la journée en toussant fort. Mon expérience de la semaine passée à Montparnasse dans le cadre du Wipt-Paris a amplement suffi à me dérouiller, nul besoin impérieux de rejouer une semaine à peine après cette reprise du "live" dans des conditions où la souffrance l'aurait emporté à tous les coups sur le plaisir.  Si l'on ajoute à cela le fait que ma ligne de train pour m'y rendre était fortement perturbée toute la journée, j'ai donc choisi de rester sagement au lit plutôt que d'aller disséminer mes microbes un peu partout en faisant circuler des jetons de poker. A l'instant où je rédige ces lignes, quatre jours après cet événement loupé, ma santé demeure vacillante, puisque je tousse encore à tout va.

Pas de sphinx courroucé veillant jalousement sur sa pile de jetons cette fois-ci contre 300 adversaires, puisqu'on me murmure dans l'oreillette que cette édition 2024 aura fait un carton en termes de participants. Mais il y aura prochainement pour moi d'autres occasions de briller. Et je reviendrai participer au Pokerthon en 2025. C'est une (quasi) certitude.

vendredi 29 novembre 2024

Wipt Paris Montparnasse 2024 : un petit tour et puis s'en va !

Après une longue période d'abstinence, j'avais enfin ce week-end l'occasion de retâter du jeton pour de vrai, à l'occasion du Wipt Paris pour lequel je m'étais qualifié sur le site de Winamax en remportant le tournoi spécial organisé à cette occasion en début de mois par le Club Poker.

Le réveil matinal brutal en ce samedi 23 novembre m'a fait oublier de prendre avec moi mon sphinx protège-cartes. Je portais toutefois sur moi mon nouveau sweet-shirt à son effigie, de quoi demeurer confiant malgré tout : j'avais même hâte de l'étrenner afin de tester ses potentiels pouvoirs.

Une fois arrivé sur place dans les entrailles de Montparnasse, une longue file d'attente serpentait dès la sortie du métro en s'étendant le long des marches sur plusieurs dizaines de mètres jusqu'à la place centrale située à l'air libre. Des dizaines et des dizaines de visages inconnus emmitouflés pour cause de grand froid, et malgré tout, le hasard a fait que juste derrière moi dans la file d'attente j'ai reconnu la voix de Laurent, le boss du Club Poker (connu sous le pseudonyme de Webmaster), qui discutait avec une de ses connaissances. Quelle ne fut pas ma joie de pouvoir échanger quelques amabilités avec lui : mon Wipt Paris n'avait pas encore commencé que j'étais déjà ravi d'être venu !

Une fois les formalités relatives à la procédure d'inscription accomplies, un scan visuel des lieux à 360° me permit assez rapidement de me rendre compte qu'on était désormais loin du faste de jadis, où l'étape parisienne à la Grande Halle de la Villette accueillait 2.500 à 3.000 joueurs dans un cadre enchanteur pour les yeux. Dans les entrailles souterraines de Montparnasse, les premiers mots me venant à l'esprit étaient plutôt "exigüité" et "minimalisme" tellement le rendu visuel sur place était tristounet eu égard à un éclairage inégal selon les recoins de la salle (sans parler des câbles pendouillant au dessus de nos têtes). Même la boutique officielle Winamax ressemblait davantage à une veillée funèbre qu'à une opération marketing digne de ce nom visant à valoriser la marque. Par rapport à la grande époque, on sent que la voilure a été considérablement réduite. Toutefois, l'important n'était pas là : les gens étaient venus pour jouer et les 95 tables prévues pour 10 joueurs étaient bien là. 800 joueurs étaient attendus. Mais au final, le taux de désistement fût tellement faible que nous fûmes plus d'un millier de participants, à tel point que les derniers arrivant furent contraints d'attendre les premières éliminations avant de pouvoir s'assoir.

11h00 pétantes, c'est le début du tournoi. Le belge Davidi Kitai et le rappeur Kool Shen sont les deux VRP officiels de Winamax pour cette étape ; je ne les aperçois même pas, mais la salle applaudit tandis que je médite sur le côté glauque des lieux en pestant contre les relents de tabac ominprésents. La température ambiante doit être de 15 à 16 degrés. Je ressens cruellement le manque de mon sphinx pour veiller sur mes cartes et mes jetons et maudis intérieurement ma négligence du matin. A ma première table, 100% masculine, une ambiance pas désagréable mais rien de bien folichon. La table casse peu avant la pause déjeuner, et rien à signaler puisque je dispose à peu de choses près de mon stack de départ.
 
A ma seconde table, l'ambiance y est bonne. La seule représentante féminine est éliminée les as en main à l'instant où je m'assois et après avoir débusqué un gigantesque bluff de mon voisin de droite, je sociabilise aussitôt contre toute attente avec ce drôle d'énergumène peu rancunier : un combattant balafré cher à François Fillon, un vrai, dont la cicatrice géante sur plus de la moitié du visage révèle un passé à coup sûr tumultueux. Bingo : celui-ci me confie avoir participé en son temps à des parties clandestines de poker où des dizaines de milliers d'euros s'échangeaient en une seule soirée. Je devine aisément le reste au vu du profil du personnage, bien que je soupçonne que le coup de couteau eut été reçu en d'autres circonstances. Mais peu importe, il semble désormais s'être assagi et est heureux de sympathiser avec un profil tel que le mien. La réciproque est étonnamment vraie. Mon stack grimpe tranquillement, celui de mon nouvel ami le zébré aussi, à tel point que lorsque la table casse peu avant 16h je suis triste de devoir délaisser mon improbable expérimentation sociale.

Les choses vont vite déraper pour moi une fois installé à ma troisième table. Je perds consécutivement deux gros coups - joués pourtant sans regret au vu des probabilités assez favorables - et me voilà aussitôt relégué dans la zone rouge. Un 50/50 perdu avec mes huit dernières blindes et l'aventure s'achève aussitôt pour moi. En cinq minutes je suis ainsi passé du ventre mou du peloton à la chute dans le ravin. Je termine donc aux alentours de la 600e place pour 1 038 inscrits. Telle est la dure loi du poker, surtout dans un tournoi au format turbo tel que celui-ci.

Le timing de mon élimination est particulièrement mauvais puisque le tournoi de rattrapage affiche complet et qu'il ne me reste plus grand chose d'utile à faire. Aucun visage connu à l'horizon, il est donc judicieux pour moi de vider les lieux, d'autant que l'odeur empeste le tabac tellement les fumeurs sont agglutinés juste devant la sortie de l'autre côté des deux portes béantes de l'entrée.

Expérience mitigée que ce Wipt Paris-Montparnasse, donc. On fera probablement mieux la prochaine fois.




vendredi 22 novembre 2024

En route vers le wipt Paris-Montparnasse !

Demain matin, j'ai rendez-vous du côté de Montparnasse afin d'y disputer l'étape parisienne du Winamax Poker Tour, le célèbre Wipt organisé avec brio par les équipes de Winamax comme chaque année ou presque. Peu assidu aux tables ces derniers mois, je suis tout de même parvenu à décrocher ma qualification en ligne en remportant le tournoi spécial organisé par le Club Poker il y a quinze jours de cela, et avec le froid mordant du moment, j'ai prévu de bien me couvrir.

L'occasion est belle d'étrenner mon nouveau sweet shirt personnalisé tout droit sorti de l'usine, que j'ai commandé il y a quelques semaines à peine et qui affiche de manière ostentatoire mon bel avatar du phénix farouche. Il me tient bien chaud. Mon avis est forcément biaisé, mais je trouve l'illustration belle et le rendu sur le sweet me parait absolument superbe. Ce dernier sera donc assorti avec ma figurine qui constitue mon traditionnel protège-cartes et j'espère que le combo sweet + figurine permettra d'impressionner et/ou d'effrayer mes adversaires.

800 joueurs sont attendus du côté de Montparnasse, mais Winamax ne décernera que 16 sésames permettant de jouer la grande finale qui se disputera une fois n'est pas coutume à Aix-en-Provence au printemps prochain. Certains viennent de loin et sont motivés comme jamais. Il va me falloir un maximum de chance et de talent pour y parvenir, mais à coeur vaillant rien n'est impossible. Et puis après tout, je suis le Fredyl ; nobody me fait peur !!! 

Puisse à présent mon phénix me protéger des attaques adverses et m'accompagner dans ma tentative de conquête de ce week-end. Pour l'occasion, je ressors également mon vieux macaron rouge du Club Poker, que j'entends exhiber fièrement. Place maintenant aux cartes, aux jetons, et au plaisir !

mercredi 20 novembre 2024

Reprise dans la douleur

Après une longue pause peu propice au jeu, j'ai finalement progressivement repris mes sessions poker du soir courant septembre, en renouvelant au passage ma licence Xeester qui avait expiré au début du printemps.

Le plaisir est-il toujours là ? La réponse est a priori oui. Mon jeu demeure-t'il compétitif ? Probablement. En revanche, la réussite, elle, continue à me fuir. Soyons honnête : je me mange actuellement de sacrées mandales et vu que mon volume de jeu n'est pas suffisant pour lisser la variance, les mandales en question, elles font mal. Une ou deux bulles par-ci par-là, deux ou trois bad beats vraiment malheureux en table finale, et ça suffit à m'impacter au point de freiner mon envie de reprendre mon ancien rythme de croisière.

Nous sommes en novembre et en jetant un rapide coup d'oeil à mon bilan financier provisoire, le constat est implacable : je suis pour le moment en pertes depuis le début de l'année ! Alors, certes je suis demeuré plusieurs mois sans réellement jouer, certes les pertes en question sont contenues vu mon très faible volume de jeu  ; il n'en demeure pas moins que le moral du moment demeure chancelant, faute de résultats. Il me faudrait assurément signer une performance notable pour mettre fin à ce qu'il convient d'appeler une période de disette.

Tout n'est cependant pas complètement noir. S'agissant des tournois live de fin d'année, s'il est vrai que j'ai loupé (de peu) la qualification pour le Hip'Poker Tour de Vincennes organisé par le PMU il y a un mois de cela, je suis en revanche parvenu à me qualifier pour l'étape parisienne du Wipt de Winamax qui se disputera ce week-end du côté de Montparnasse (au lieu de la traditionnelle Grande halle de La Villette), et je me suis par ailleurs inscrit au Pokerthon de la Garenne-Colombes qui aura lieu dans une semaine. Deux petits tournois live à disputer à une semaine d'intervalle, donc : de quoi me redonner un peu d'allant en cette période difficile. On va donc tâter dès cette semaine du jeton, du vrai. C'est déjà ça.

dimanche 30 juin 2024

La tuile !

Bon, eh bien voilà. Le poker, c'est sympa, mais pour jouer, encore faut il être apte à le faire. Physiquement et moralement. Et depuis quelques semaines, des problèmes personnels sont venus toquer à ma porte, au point que je n'ai plus envie de passer mes soirées à jouer et que mon volume de jeu est devenu famélique, pour ne pas dire inexistant.

Alors pendant un laps de temps indéterminé, ma priorité sera forcément ailleurs qu'autour des tables de poker. Une tuile vient de me tomber sur la tête, et l'urgence du moment consiste à soigner la plaie, retrouver mes esprits et ensuite réparer la toiture défaillante. Au diable le jeu.

On ne mesure pas à quel point la chance et la malchance au jeu sont dérisoires en comparaison avec les hasards que l'on peut connaitre dans la vraie vie. Mes difficultés du moment constituent une douloureuse piqûre de rappel : se plaindre de la malchance au poker est d'une incroyable futilité tellement cela importe peu en vérité. Le déplaisir dans le plaisir demeure une forme de plaisir malgré tout. Je tâcherai de m'en souvenir le moment opportun.

Pouvoir manger à sa faim, vivre en bonne santé, avec un toit étanche sur la tête qui ne s'effondre pas, entouré d'une famille aimante, avec des voisins pacifiques, tout ceci n'est jamais définitivement acquis. La stabilité ne dure pas éternellement et ma bulle de confort est maintenant percée : je retournerai jouer aux tables une fois la brèche colmatée et le cocon de douceur retrouvé. Difficile de prédire la durée de cette phase tumultueuse que je suis amené à traverser, mais une chose est certaine : le poker attendra car l'important est ailleurs !


jeudi 29 février 2024

Le petit centime dopé à la testostérone

J'ai pour habitude de jouer chacun de mes tournois avec le plus de sérieux possible, quel que soit le coût d'entrée dudit tournoi. Certes, le calibrage des mises n'est pas le même sachant que la manière de jouer des adversaires n'est pas la même. Mais j'essaye toujours de jouer pour gagner. Toujours. Chez Fredyl, on ne brade pas la marchandise.

Assez régulièrement, lorsqu'il reste de la place sur mon écran d'ordinateur de 27 pouces capable d'afficher douze tables en simultané sans chevauchement, je complète mes sessions poker du soir par un ou deux tournois à faible coût, voire même par un freeroll. Ces tournois-là, je les relègue tout en bas sur le côté droit de mon écran. Mon organisation est plutôt simple : plus un tournoi est important, plus il aura tendance à se retrouver sur la rangée du haut, le plus important de tous étant situé invariablement en haut à gauche car de la sorte je sais instinctivement où focaliser le plus mon attention lorsque je joue. Il n'en demeure pas moins que je ne néglige jamais les tournois à faible dotation car au poker, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

Depuis le début de l'année, le PMU a inclus dans sa grille quotidienne des tournois dont le coût d'entrée symbolique se monte à 1 centime, plafonnés à 50 participants seulement, avec une dotation symbolique d'une poignée d'euros sous la forme de petits tickets à valoir sur des tournois un peu plus gros dont le coût d'entrée est de un euros et demi. L'affaire n'est pas nouvelle, en son temps Bwin proposait déjà ce type de tournoi que l'on appelait le centroll, y compris du temps lointain où il opérait encore sur la plateforme Ongame bien avant sa migration sur la plateforme partagée du réseau PartyGaming. Il n'y a pas si longtemps, j'avais déjà raconté ici comment j'avais pu passer de 1 centime à près de 100 euros via ce stratagème sur Bwin. Dans le jargon des initiés on appelle cela faire une montante.

Ces petits tournois dérisoires à 1 centime l'entrée proposés par le PMU durent moins d'une heure à disputer et en jouant sérieusement, les chances de remporter un ticket d'une valeur de 1,5 euros sont supérieures à 10%. C'est ainsi que ma nouvelle histoire commence.

A la suite du gain d'un de ces petits tickets à 1,5 euros à valoir sur un tournoi satellite, je me suis qualifié pour un plus tournoi gros satellite à 10 euros l'entrée. A ce stade toujours pas d'argent en vue, on passe d'un mini satellite à un petit satellite. Et c'est loin d'être terminé, puisque le satellite à 10 euros l'entrée aboutit au final à un ticket pour le plus gros tournoi régulier de la grille du PMU, le Super250 hebdomadaire qui se dispute le dimanche soir dont les places juteuses sont régulièrement trustées par les plus gros joueurs réguliers de la plateforme. Le joueur lambda, pour y participer, il doit cracher 250 euros au bassinet. Ce n'est pas rien et beaucoup passent par les satellites pour y parvenir.

C'est seulement une fois qualifié pour ce super250 que mon petit centime initial avait une chance de se convertir en sonnantes et trébuchantes. Un peu comme la petite histoire du club amateur jouant la finale de la coupe de France de football, ce phénomène n'arrive pas souvent. Et comme chacun sait, une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. Même si dans mon parcours en tant que joueur de poker en ligne il m'arrive occasionnellement de disputer des tournois d'une telle importance, pouvoir vibrer pour de grosses sommes en partant d'une poussière d'euro, à savoir un centime, est aussi rare qu'insolite ! Il me fallait donc une performance à la hauteur de l'événement pour que l'histoire soit des plus belles à raconter.

L'histoire aurait été vraiment captivante de bout en bout si j'avais été loin dans ce beau tournoi à 250 euros l'entrée, mais malheureusement, ce n'est pas ce qu'il s'est passé. Je suis longtemps resté dans le creux du peloton, mais vers 23h il m'aura suffi de perdre presque coup sur coup un regrettable 50/50 puis un très problématique 70/30 pour me retrouver dans la zone rouge et être ainsi sorti du tournoi comme un pauvre soldat inconnu sur le champs de bataille. Résultat des courses : je suis rentré bredouille une fois mon écran d'ordinateur éteint. Ceci étant, ma déception a vite laissé la place à une forme de fatalité. Ce n'était pas mon heure. L'espace d'une soirée, j'aurai pu vibrer à moindre coût sur un tournoi majeur tel un passager clandestin débarquant en première classe en costume rapiécé et savourant sa première gorgée de champagne sourire aux lèvres, avant d'être stoppé vigoureusement par le service sécurité et aussitôt raccompagné vers la sortie. 

Indépendamment du résultat final, avoir la chance de pouvoir connaitre ces moments si particuliers de temps à autre me fait vraiment du bien, ne serait-ce parce que cela me permet de me rendre compte que techniquement je peux tenir tête aux cadors de la discipline et que par ailleurs ma lecture des dynamiques de jeu demeure toujours aussi bonne quels que soient les montants en jeu.

Pouvoir vibrer de temps à autre, ça fait tout de même bien plaisir, quand bien même on ne finisse pas la soirée dans des draps de satin. Tout ceci n'est possible que parce que je ne néglige jamais le moindre petit tournoi, aussi je me félicite intérieurement pour mon obstination et ma rigueur dans ma façon d'appréhender mes tournois de poker. Mon petit centime dopé à la testostérone m'aura donc fait du bien, surtout en cette période creuse où je n'ai pas grand chose à me mettre sous la dent. Au poker, on ne sait jamais comment les histoires peuvent se terminer... Parfois, elles ont le droit d'être belles ; encore faut-il qu'elles le soient du début jusqu'à la toute fin !