Translate

jeudi 29 février 2024

Le petit centime dopé à la testostérone

J'ai pour habitude de jouer chacun de mes tournois avec le plus de sérieux possible, quel que soit le coût d'entrée dudit tournoi. Certes, le calibrage des mises n'est pas le même sachant que la manière de jouer des adversaires n'est pas la même. Mais j'essaye toujours de jouer pour gagner. Toujours. Chez Fredyl, on ne brade pas la marchandise.

Assez régulièrement, lorsqu'il reste de la place sur mon écran d'ordinateur de 27 pouces capable d'afficher douze tables en simultané sans chevauchement, je complète mes sessions poker du soir par un ou deux tournois à faible coût, voire même par un freeroll. Ces tournois-là, je les relègue tout en bas sur le côté droit de mon écran. Mon organisation est plutôt simple : plus un tournoi est important, plus il aura tendance à se retrouver sur la rangée du haut, le plus important de tous étant situé invariablement en haut à gauche car de la sorte je sais instinctivement où focaliser le plus mon attention lorsque je joue. Il n'en demeure pas moins que je ne néglige jamais les tournois à faible dotation car au poker, on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

Depuis le début de l'année, le PMU a inclus dans sa grille quotidienne des tournois dont le coût d'entrée symbolique se monte à 1 centime, plafonnés à 50 participants seulement, avec une dotation symbolique d'une poignée d'euros sous la forme de petits tickets à valoir sur des tournois un peu plus gros dont le coût d'entrée est de un euros et demi. L'affaire n'est pas nouvelle, en son temps Bwin proposait déjà ce type de tournoi que l'on appelait le centroll, y compris du temps lointain où il opérait encore sur la plateforme Ongame bien avant sa migration sur la plateforme partagée du réseau PartyGaming. Il n'y a pas si longtemps, j'avais déjà raconté ici comment j'avais pu passer de 1 centime à près de 100 euros via ce stratagème sur Bwin. Dans le jargon des initiés on appelle cela faire une montante.

Ces petits tournois dérisoires à 1 centime l'entrée proposés par le PMU durent moins d'une heure à disputer et en jouant sérieusement, les chances de remporter un ticket d'une valeur de 1,5 euros sont supérieures à 10%. C'est ainsi que ma nouvelle histoire commence.

A la suite du gain d'un de ces petits tickets à 1,5 euros à valoir sur un tournoi satellite, je me suis qualifié pour un plus tournoi gros satellite à 10 euros l'entrée. A ce stade toujours pas d'argent en vue, on passe d'un mini satellite à un petit satellite. Et c'est loin d'être terminé, puisque le satellite à 10 euros l'entrée aboutit au final à un ticket pour le plus gros tournoi régulier de la grille du PMU, le Super250 hebdomadaire qui se dispute le dimanche soir dont les places juteuses sont régulièrement trustées par les plus gros joueurs réguliers de la plateforme. Le joueur lambda, pour y participer, il doit cracher 250 euros au bassinet. Ce n'est pas rien et beaucoup passent par les satellites pour y parvenir.

C'est seulement une fois qualifié pour ce super250 que mon petit centime initial avait une chance de se convertir en sonnantes et trébuchantes. Un peu comme la petite histoire du club amateur jouant la finale de la coupe de France de football, ce phénomène n'arrive pas souvent. Et comme chacun sait, une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne. Même si dans mon parcours en tant que joueur de poker en ligne il m'arrive occasionnellement de disputer des tournois d'une telle importance, pouvoir vibrer pour de grosses sommes en partant d'une poussière d'euro, à savoir un centime, est aussi rare qu'insolite ! Il me fallait donc une performance à la hauteur de l'événement pour que l'histoire soit des plus belles à raconter.

L'histoire aurait été vraiment captivante de bout en bout si j'avais été loin dans ce beau tournoi à 250 euros l'entrée, mais malheureusement, ce n'est pas ce qu'il s'est passé. Je suis longtemps resté dans le creux du peloton, mais vers 23h il m'aura suffi de perdre presque coup sur coup un regrettable 50/50 puis un très problématique 70/30 pour me retrouver dans la zone rouge et être ainsi sorti du tournoi comme un pauvre soldat inconnu sur le champs de bataille. Résultat des courses : je suis rentré bredouille une fois mon écran d'ordinateur éteint. Ceci étant, ma déception a vite laissé la place à une forme de fatalité. Ce n'était pas mon heure. L'espace d'une soirée, j'aurai pu vibrer à moindre coût sur un tournoi majeur tel un passager clandestin débarquant en première classe en costume rapiécé et savourant sa première gorgée de champagne sourire aux lèvres, avant d'être stoppé vigoureusement par le service sécurité et aussitôt raccompagné vers la sortie. 

Indépendamment du résultat final, avoir la chance de pouvoir connaitre ces moments si particuliers de temps à autre me fait vraiment du bien, ne serait-ce parce que cela me permet de me rendre compte que techniquement je peux tenir tête aux cadors de la discipline et que par ailleurs ma lecture des dynamiques de jeu demeure toujours aussi bonne quels que soient les montants en jeu.

Pouvoir vibrer de temps à autre, ça fait tout de même bien plaisir, quand bien même on ne finisse pas la soirée dans des draps de satin. Tout ceci n'est possible que parce que je ne néglige jamais le moindre petit tournoi, aussi je me félicite intérieurement pour mon obstination et ma rigueur dans ma façon d'appréhender mes tournois de poker. Mon petit centime dopé à la testostérone m'aura donc fait du bien, surtout en cette période creuse où je n'ai pas grand chose à me mettre sous la dent. Au poker, on ne sait jamais comment les histoires peuvent se terminer... Parfois, elles ont le droit d'être belles ; encore faut-il qu'elles le soient du début jusqu'à la toute fin !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire