Par un prodige dont seul le Dieu du Poker est capable, je suis parvenu cette année encore à me qualifier sur la plateforme internet du PMU pour le PSG Poker Live - édition
2014. L'exploit n'est pas mince quand on sait que les places
disponibles pour l'événement étaient d'une quarantaine tout au plus,
alors que les tournois gratuits de qualification réunissaient à chaque
fois entre deux et trois mille joueurs. Avoir survécu à une telle
boucherie deux années d'affilée, ce n'est pas une mince affaire. Et
c'est ce mardi 25 mars 2014 que se déroulait cet événement, un tournoi
de gala organisé cette année encore dans les loges VIP du stade du Parc des Princes.
Répondant à leurs obligations contractuelles de par le partenariat de parrainage liant le PSG au PMU, quelques joueurs de l'effectif professionnel du Paris Saint Germain sont venus participer à la soirée : le latéral Lucas Digne, les défenseurs centraux brésiliens Alex et Marquinhos, le meneur de jeu Javier Pastore et l'attaquant Jérémie Ménez.
De 19h00 à 20h00 ils s'acquittèrent de bonne grâce d'une séance de
dédicaces et de photos générant une mini-cohue bien plus importante que
lors de l'édition 2013 de l'événement (où étaient présents Kevin Gameiro, Clément Chantôme et Sylvain Armand, trois joueurs d'un calibre moindre, ayant d'ailleurs quitté le club lors de l'intersaison).
Ménez-Marquinhos-Digne-Pastore-Alex (Parc des Princes 26 mars 2014) |
Pendant ce temps-là, les petits fours du Parc des Princes
étaient également à disposition, de telle sorte que le dilemme du moment
consistait à obtenir photos et autographes dans les meilleures
conditions sans pour autant délaisser la collation. Et si cette année
les joueurs de l'effectif du Paris Saint Germain étaient d'un
meilleur standing que ceux de l'année dernière, c'est malheureusement
l'inverse qui s'est produit avec les petits fours... autant ceux de
l'année dernière étaient tout simplement délectables (à tel point que
mon palais en a conservé un souvenir nostalgique), autant ceux de cette
année étaient quelconques (dans la même veine que ceux du Stade Vélodrome de Marseille, que j'ai eu l'occasion de déguster à deux reprises ces derniers mois).
Pour les férus de jeux vidéo, une Xbox avec la dernière édition de Fifa était en permanence à disposition des invités et qualifiés afin de leur permettre de diriger le PSG contre une grosse cylindrée européenne. Comble de l'ironie Pastore, Digne, Marquinhos et Ménez n'étaient pas dans l'équipe type proposée par la console. S'en sont-ils seulement rendu compte ?
Puis, à 20h00 le tournoi de poker a pu démarrer. A la gagne, un package pour Las Vegas d'une valeur de 3.000 Euros et un maillot dédicacé par Zlatan Ibrahimovic. Des clopinettes pour tous les autres. Seule la victoire importait donc.
46 participants sur la ligne de départ. Outre la quarantaine de qualifiés PMU, le plateau était complété par une poignée de journalistes et/ou bloggeurs gravitant dans la sphère du poker, et notamment Christophe Paillet, le sympathique journaliste sportif de RMC
à la voix si reconnaissable. Une structure de type hyper turbo : pas le
temps de dire ouf que les blindes augmentent à une cadence effrénée.
D'ailleurs, au niveau de l'organisation, on nous a (maladroitement) fait
comprendre à diverses reprises qu'il ne fallait pas que ça dure de
trop... Il y avait en parallèle et en toute discrétion un tournoi privé
dans la salle au dessus (probablement une initiation poker pour les
joueurs et le staff du PSG, les 5 joueurs présents lors des dédicaces ayant mystérieusement disparu après vingt minutes de notre tournoi).
Face à des augmentations de blindes aussi rapides, avec des joueurs aux niveaux aussi disparates (la science du limp
a retrouvé ses lettres de noblesse pour l'occasion), la prime va a
l'audace et/ou à la chance bien plus qu'à la compétence pure. Je me suis
retrouvé en table finale sans trop savoir comment ni pourquoi. A la
table finale, un seul adversaire coriace Iannis Iglesias (petit génie des échecs reconverti dans le monde du poker), avec sa veste classieuse revêtue du logo Poker-Academie, et moi-même avec mon macaron rouge Club Poker. Le niveau des autres adversaires était un cran en dessous (voire plusieurs crans, pour certains...).
Sachant que seule la première place est belle et face au montant
astronomique des blindes, mon plan de jeu est simple : adopter et
adapter la doctrine Davidi... à savoir se focaliser à 100% sur
« la win » et rien d'autre. Finir 2e ou finir 9e, c'est finir à la place
du con. Pour atteindre le graal et mériter le maillot de Zlatan ainsi que le voyage à Las Vegas
promis au vainqueur, j'opte donc pour une agressivité tous azimut, ce
qui est de bon aloi d'autant plus que les autres joueurs se montrent
assez passifs, acceptant de se faire manger leurs blindes au mépris de
toute logique (oui, j'ai fait tapis au bouton avec 5 et 3 de trèfle et
J2 de carreau). Le temps que les autres joueurs s'en rendent compte, il y
a déjà des sortants à la table, à court de carburant. Hormis moi, seul
notre champion d'échecs adopte une posture agressive et c'est tout
logiquement que nous nous retrouvons tous les deux avec un maximum de
jetons alors que nous ne sommes plus que cinq joueurs. Mais j'ai un
début de lisibilité sur lui... j'ai la conviction qu'il fait tapis
lorsqu'il est un poil léger et relance standard quand il est solidement
armé. Malheureusement pour lui, dans cette course à l'agressivité à
outrance à base de tapis en semi-bluff à laquelle nous nous livrons, il
perd deux coups importants contre moi à des moments où seule la chance
fait la différence (un 65/35 et un 52/48). Les observateurs à la table
se liguent unanimement contre mon style de jeu qualifié de barbare. La
doctrine Davidi, ils ne connaissent pas... Plus placide, le manager de PMU, Vincent, rappelle à ces braves gens que c'est ma deuxième table finale consécutive après celle de l'année dernière.
Alors que nous ne sommes plus que trois joueurs, je dispose de 75% des jetons. Le plan de vol pour Vegas
est simple... Une tête = un tapis. Rudimentaire mais redoutablement
efficace. Le risque de crash au dessus de l'Atlantique est minime. Ca a
failli marcher. J'ai un pied et demi dans le cockpit... et deux balles
de matches non converties (avec Q10 et J3) : les cartes en ont décidé
autrement. Un mauvais tapis et un mauvais call et me voilà vaincu par un authentique limpeur des familles, un fringuant quadragénaire prénommé Laurent. Très sympathique au demeurant, je dois dire.
C'est dommage, pas vrai ? |
J'ai quitté le Parc des Princes avec sous le bras le maillot dédicacé de Thiago Silva et deux tickets PMU
online d'une valeur cumulée de 250 Euros. Personne n'a rien compris à
mon jeu. Mais j'ai compris que finir second, c'est être le premier des
cons...
Le loser magnifique... |