symbiose et dissonance

Ce jeudi 8 août, j'ai particulièrement mal joué. A 22 heures, j'étais éjecté de tous les tournois auxquels je m'étais inscrit. C'est rare, mais cela peut arriver, les soirs de déveine totale. Sauf que ce soir, ce n'était pas de la malchance à proprement parler, mais un mauvais timing de jeu. Je me suis mis à jouer de façon dissonante par rapport à l'équilibre optimal entre audace et prudence. Et ça, c'est rarissime, chez moi. En principe, cela ne m'arrive jamais. Et pourtant... j'ai commis toute une série de petites erreurs les unes à la suite des autres.

Un bon joueur de poker sait faire preuve d'audace et d'agressivité lorsqu'il repère des conditions de jeu favorables (à certains moments de la partie, contre certains adversaires ciblés trop timides, etc). Mais il doit aussi savoir rester bien à l'abri lorsqu'il sent qu'il tombe sur un adversaire coriace disposant d'un bon jeu. Il y a en général des petits signes qui avertissent de l'imminence du danger. On peut choisir de les ignorer et de tenter le passage en force. Parfois cela fonctionne. Mais pas souvent. Car la lecture de jeu est déterminante dans les résultats.

Ce soir, j'ai tenté de forcer un peu trop mon jeu par rapport à ma lecture du jeu et par rapport à l'équilibre optimal nécessaire pour aller loin dans un tournoi de poker. J'ai fait preuve de trop d'agressivité à mauvais escient. De plus, je me suis retrouvé plusieurs fois à payer des mains que je ne paye pas d'ordinaire. Pourtant, je n'avais nulle frustration en moi. Aucun désir de revanche puérile contre un adversaire. Nulle impatience m'ayant conduit à me précipiter de trop. Aucun TILT non plus. Rien qui m'aurait fait perdre les pédales momentanément. Juste une dissonance persistante en moi. Comme une perte passagère du plaisir de jouer et de gagner. Comme une mélodie qui serait jouée avec un instrument de musique mal accordée. Or, on a beau être un bon musicien, voire un virtuose, jouer sa partition avec un instrument mal accordé, c'est la mauvaise note assurée et le grincement de dents au final.

la tête à l'envers

Alors je grince des dents en écrivant cet article. Il est des soirs où je suis en symbiose avec mon jeu. Là, j'étais en dissonance totale. Et je n'aime pas du tout cette sensation-là. Les quelques euros perdus sont totalement indolores au niveau du portefeuille. C'est uniquement la sensation d'avoir gâché mon plaisir au fur et à mesure que la soirée avançait qui me contrarie. Le plus regrettable, c'est que j'y ai également laissé des plumes au niveau de mon challenge OmahaGod du Club Poker et monter sur le podium final mensuel sera désormais très compliqué. Or, j'ai vraiment envie de me motivant en me fixant des objectifs élevés et en étant capable de les atteindre. Mes nombreuses dissonances m'en éloignent provisoirement. Bon, rien n'est grave, ceci étant. Il y a des soirs où il vaut mieux tout oublier. Ce jeudi 8 août 2013 était un triste jour sans. J'avais la tête à l'envers...