Il y a quelques temps, je me suis acheté une petite souris optique sans fil fonctionnant avec bluetooth. Un zeste de modernité qui détonne avec mon ordinateur qui va bientôt fêter ses dix ans. Cette souris a le mérite d'être à la fois silencieuse, facile à manier sur le plan ergonomique, tout en me conférant une liberté de mouvement totale sur mon bureau, sans que je sois tributaire d'un fil entortillé et/ou à moitié bloqué comme cela peut arriver de temps à autre avec une souris filaire.
Le doigt donneur d'ordres ! |
Au niveau des sensations pures, la prise en main de cette souris sans fil est vraiment agréable : elle me confère une telle sensation de fluidité que j'ai parfois l'impression que ma main devient une
extension directe de mon cerveau. Un peu comme lorsque je me retrouve devant un digicode et que les doigts pianotent tout seuls la bonne combinaison sans avoir besoin de piocher dans ma mémoire. Tout serait donc parfait s'il n'y avait pas un hic ; lorsque je joue au poker à une cadence soutenue au point de générer un clic à la seconde, je constate l'apparition d'un désagrément pour le moins insolite : ma phalange du majeur droit finit par se bloquer. Rien de fâcheux en soi, le blocage se dissipant de lui-même aussitôt que je fais l'effort cérébral de focaliser mon attention sur ce minuscule point de détail articulaire.
Super Side Kick. Nostalgie, quand tu nous tiens... |
La première fois que j'ai découvert l'existence de ce micro-blocage, c'était en fin d'adolescence, en jouant au mythique jeu d'arcade Super Side Kick dans un café contre un ami. J'ai le souvenir qu'il fallait appuyer à cadence très soutenue sur les boutons de la machine pour produire les combinaisons gagnantes propices au but. Cela m'avait grandement amusé à l'époque. Depuis lors, ce type de blocage ne survient qu'en de rarissimes occasions, et toujours lorsque je suis contraint à une cadence frénétique d'appuis sur un clavier ou bien encore sur les boutons d'une console de jeux vidéos. Ni arthrite précoce, ni inflammation, ni rien... il s'agit probablement d'un tendon facétieux qui fatigue plus vite que les autres.
Toujours est-il qu'hier soir, à l'occasion d'une session de cash game intensive, mon majeur droit - celui qui sert à effectuer le clic droit sur ma souris sans fil - s'est bloqué à deux ou trois reprises. Puisque ce n'est pas du tout douloureux, je pourrais me contenter de penser que c'est un détail amusant. Le hic, c'est que ce détail est de nature à me sortir de ma quiétude puisque pour débloquer ma phalange récalcitrante, je suis obligé de faire un effort mental ou bien un mini-massage au niveau de la zone articulaire, de telle sorte que ma concentration aux tables s'en trouve altérée le temps que je retrouve mes automatismes et que je parvienne à retourner dans ma bulle mentale. J'ai en effet l'impression que la qualité de mon jeu s'est dégradée à partir du moment où ce blocage est survenu, ma fin de session s'étant avérée sensiblement moins fructueuse que le début.
J'ai donc le majeur facétieux. Un détail certes insignifiant en apparence. Mais aux conséquences non négligeables pour ce qui est de mon efficacité aux tables. Car au poker, l'irruption impromptue du moindre élément extérieur de nature à troubler la quiétude aux tables est nuisible à la qualité des décisions prises. Ceci explique en partie pourquoi je joue au poker en ligne la plupart du temps avec ma bonne vieille souris filaire made in Microsoft. La réussite au poker dépend aussi parfois du battement d'ailes d'un papillon, qu'on se le dise.
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