Celui qui a lu "Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi"
de Jean-Christophe Ruffin comprendra à quel point laisser maturer un certain temps les
souvenirs et les sensations peut s'avérer efficace lorsqu'il s'agit de retranscrire avec passion un vécu ressenti comme intense sur le moment, à l'image de la couche de vernis que l'on applique avec délicatesse sur un tableau : par un subtil jeu de lumières, le présent se teinte alors de la nostalgie du passé et le vernis brillant sublime la toile tout en se muant en rempart efficace contre l'oubli et les ravages du temps.
Le Winamax Club Trophy édition 2017 s'est tenu les 29 et 30 avril à Paris, dans l'enceinte de l'hôtel Pullman Bercy, à quelques mètres de la Seine qui a coulé d'un débit régulier et serein tout le long de l'événement. Il faut dire que la météo fût clémente, ce qui eut pour effet de magnifier la soirée du samedi, passée sur une péniche taille XXL capable d'accueillir plusieurs centaines de convives sans qu'il y ait besoin de jouer des coudes. Les qualifications gratuites en ligne sur Winamax ayant eu lieu en janvier et février, cela faisait quelques semaines que mon binôme Thomas (alias Tom_Larson) et moi trépignions d'impatience à l'idée de vivre cet événement et de défendre au mieux nos couleurs. Nous avions pris la première place du classement général dès la première manche qualificative et avons su la conserver jusqu'à la fin. Mais le plus dur restait à faire : 110 clubs présents sous forme de binômes, avec bon nombre de joueurs redoutables parmi eux. Tout sauf des touristes, donc.
C'est sous un soleil matinal plaisant que Tom et moi avons pris un petit-déjeuner à Bercy Village, accompagnés de notre bienveillant "consultant" pour l'occasion : Nicolas alias Perko, qui réside en effet à deux pas de l'hôtel Pullman Bercy et avait participé au Winamax
Club Trophy l'an passé. Toute expérience étant bonne à
prendre, nous avions ainsi convenu qu'il nous rejoindrait Tom et moi afin non seulement qu'il nous remette les derniers
stickers 3DMAX mais aussi qu'il nous souffle un ou deux conseils
relatifs à la gestion de cet événement un peu particulier où les performances individuelles et collectives du binôme s'enchevêtrent le temps d'un week-end.
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Un polo personnalisé ! |
Le tournoi principal
Main Event ne commençait qu'en tout début d'après-midi vers 13h15, mais nous avons donc pu procéder à la validation de notre inscription dès 10h30, recevoir les
goodies de bienvenue (Polos personnalisés avec l'emblème du
Winamax Club Trophy) et prendre possession du pass magnétique de notre chambre. La chambre s'avère spacieuse et luxueuse. En prime, vu que nous sommes plutôt en avance, nous avons même pu reprendre une ou deux viennoiseries et jus de fruits en attendant l'arrivée de l'ensemble des participants.
En tant que fidèle auditeur du
Multiplex Poker du dimanche, je reconnais la voix caractéristique de
Benjo derrière moi et nous échangeons quelques mots. Il est couvreur officiel
Winamax pour l'événement et c'est l'occasion d'échanger quelques mots bienveillants en sa compagnie. Il choisira d'ailleurs d'immortaliser notre entrée en lice dans la compétition avec une petite photo qui illustrera son reportage officiel sur les pages internet de
Winamax ainsi que sur le forum
wam-poker. Nous arborons fièrement nos patches 3DMAX et bombons le torse. La vie est belle et nous sommes résolus à ce qu'elle le demeure le plus longtemps possible.
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Miam miam ! |
Le plantureux repas du midi constitue un exquis préambule au regard du week-end de compétition qui nous attendait. La preuve en images avec mon entrée XXL. Je me pourlèche les babines à tel point que prendre une photo avant de goûter ressemble déjà à un effort surhumain, tellement on appétit est exacerbé par la compétition à venir. Le choix du plat de résistance - faux-filet ou saumon - est cornélien, mais j'opte finalement pour la viande. Tendre et juteuse comme j'aime. La panse est pleine. Je me sens bien. Mes adversaires vont pouvoir voir de quel bois je me chauffe, moi le nouveau
Pantagruel du poker.
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Goodies bonus : paquet de cartes, sac de toile, foulard. |
Une fois le
Main Event commencé, ce fut malheureusement pour moi un parcours du combattant. Option gadoue et éraflures. Il faut dire que le niveau de jeu moyen est plutôt solide, et s'extraire de la masse s'avère être une opération plus délicate que prévu. Je patine bien plus que je ne le souhaiterais face à cette centaine d'adversaires affûtés, tant et si bien que je possède un stack légèrement inférieur à la moyenne à la pause. La faute à deux gros coups difficilement évitables m'ayant mis en situation inconfortable :
- Avec deux paires max floppées, on se croit beau... mais lorsque l'adversaire a brelan dans le même temps, ça fait mal aux dents.
- Placer avec succès deux barrels suivis par l'adversaire optimiste qui défend sa petite paire alors qu'on est largement devant, c'est bien ; mais lorsque la river lui offre un full miraculeux, c'est autrement plus problématique.
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Marée basse |
Passé la pause, je ne peux que constater les dégâts : Tom est déjà éliminé, tandis que je demeure en position fragile. Pour rebondir, il me faut serrer les fesses (ainsi que mon jeu) et invoquer dame chance lors des confrontations à tapis. Bien qu'en fâcheuse posture, j'y crois toujours, rien n'est joué. Malheureusement, la première rencontre à tapis pré-flop m'est immédiatement fatale. Le poker est souvent affaire de
coin flips : paire de 10 chez moi vs As-Dame chez mon adversaire, en l'espèce. Une dame au flop et l'élimination aux alentours de la 75e place (pour 110 inscrits) met un terme à mes ambitions individuelles. Tout du moins dans l'immédiat.
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Embarquement immédiat |
Nous savons qu'il nous faut à tout prix briller sur le tournoi turbo de rattrapage du lendemain Tom et moi pour espérer sauver la situation, à l'image de ces judokas éliminés prématurément aux JO mais qui peuvent encore rêver de médaille de bronze lors des phases de repêchage. En attendant, une belle soirée de gala dans les entrailles d'une péniche nous attend et je décide de me faire beau en prenant un langoureux bain chaud. D'humeur guillerette malgré les quelques éliminés déçus de leur prestation, la troupe de plus de deux cent vingt qualifiés longe la Seine quelques minutes et pose pied vers 19h30 sur une vaste péniche baptisée à raison "Le Paquebot" afin d'y prendre un apéro, avant embarquement pour une promenade fluviale inoubliable.
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Paris sur la Seine dans le crépuscule |
Sur la péniche, ça discute à tout va : on refait le match avec ses binômes, avec ses adversaires, avec ses connaissances, aussi, puisque certains pseudos et visages familiers sont présents. La promenade sur la péniche est ainsi des plus plaisantes : la météo est
bonne, le soleil décline paresseusement comme lors des douces journées
de printemps et les mignardises et autres coupes de champagne
contribuent à rendre l'instant inoubliable. C'est une
Dolce Vita made in
Winamax mâtinée de
La croisière s'amuse, un groupe musical égayant la promenade fluviale de la plus belle des manières tandis que deux
prestidigitateurs font fureur avec leurs tours de magie.
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Club Poker Radio aux premières loges |
Julien Cazarre, mon idole, est également présent sur la péniche en tant que
guest star, flanqué de son acolyte Thomas Séraphine. Autres convives de qualité : l'équipe de
Club Poker Radio, qui a tôt fait d'entamer un live radio dans les entrailles de la péniche. Je suis d'ailleurs invité par Webmaster Laurent à assister au show, marqué du sceau de l'humour et de la détente, Julien Cazarre faisant office de trublion parmi les invités joueurs de club qui s'expriment à l'antenne en toute décontraction. Une fois
Le Paquebot revenu à quai, chacun est libre de rentrer à l'heure de son choix. Je me sens léger comme une plume et profite un dernier instant des réjouissances. En rentrant dans la chambre, je vois que Tom est déjà en train de batailler sur son ordinateur portable sur les tables de
Winamax. Pour ma part, je préfère miser sur la récupération et m'endors du sommeil du juste... Je l'entends ronfler à un moment donné, mais parviens à passer outre : le jour commence déjà à poindre, une belle journée de poker m'attend.
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Side Event Turbo |
Mon tournoi turbo de rattrapage du dimanche matin ressemble beaucoup au
Main Event, à ceci près que la structure est bien plus rapide et que certaines mines sont un peu plus renfermées et fatiguées par rapport à la veille, certains joueurs n'ayant pas hésité à jouer les prolongations festives jusque très tard dans la nuit. Je suis éjecté de la compétition en milieu de peloton là encore sur un
coin flip perdu (77 vs AK) tandis que Tom fait quant à lui durer le plaisir pour un temps. Manque de bol, les inscriptions pour le tournoi de
Head's Up sur
ipad sont closes au moment où je suis éliminé du tournoi turbo. J'accuse un peu le coup, triste de ne pas faire partie des 32 participants à ce mini-tournoi de la dernière chance, mais l'heure du déjeuner approche et je retrouve alors un semblant d'appétit. Cette fois-ci, j'opte pour le plat de poisson et déjeune ainsi en mode
ogre gourmet : menu XXL mais équilibré ! Ma meilleure performance du week-end à n'en pas douter.
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Henri IV : "Ralliez vous à mon panache blanc". |
Le soleil fait face à la concurrence des nuages au fur et à mesure que l'après-midi avance. C'est pour moi l'occasion de me livrer à quelques discussions finales autour d'un ou deux cafés avant les adieux aux quelques têtes connues amicales croisées lors de l'événement. D'humeur nostalgique, je choisis de longer les quais de Seine au fur et à mesure que les nuages s'amoncellent. La pluie s'invite alors et me glace peu à peu l'échine au fur et à mesure de ma promenade sur les quais pour rejoindre les locaux de Winamax afin de participer au
Multiplex Poker. La
dolce vita de la veille n'est plus qu'un doux souvenir. 3DMAX termine dans les profondeurs du classement général, tandis que le
Club Gambetta Poker brille au firmament. Mais le combat ne s'arrête pas là. Car nous ferons mieux l'an prochain... c'est une certitude.
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