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mercredi 30 novembre 2022

Betclic et moi : un divorce entre surprise et indifférence

Il y a quelques semaines de cela, j'ai reçu un e-mail insolite de la part de Betclic en plein milieu de la nuit (3h du matin un samedi) m'informant que ma demande de retrait avait été validée (sic) et que je recevrais la somme sur mon compte bancaire dans un délai de 1 à 5 jours ouvrés. Un mail pas tout à fait conforme à la réalité des faits...

N'ayant pas demandé le moindre retrait et la somme indiquée correspondant à la totalité de mon solde créditeur sur Betclic (un peu plus de 600 euros tout de même), j'ai eu à mon réveil une poussée d'adrénaline, redoutant que mon compte n'ait été piraté et mes coordonnées bancaires frauduleusement changées au profit d'un tiers, d'autant qu'il m'a alors été impossible de me connecter à mon compte Betclic, que ce soit via la plateforme poker ou via le site internet : impossible de dialoguer en direct via leur plateforme dédiée. C'est non sans inquiétude que j'ai contacté par un email classique le service client de Betclic afin de signaler cette anomalie puisque n'ayant rien demandé de mon propre chef, contrairement à ce qui était indiqué dans leur mail.

Certes, ma présence sur Betclic s'inscrivait en pointillés depuis quelques temps déjà pour diverses raisons (peu de promotions, un logiciel moins confortable que ceux proposés par la concurrence...), mais je m'y connectais pour y jouer un ticket gratuit de temps à autre. Logiquement, je n'étais donc pas sous le coup de la fermeture automatique de compte inactif depuis un an révolu. J'ai d'ailleurs souvenir d'y avoir très brièvement joué courant septembre.

Pourtant, à ma grande surprise, c'est cet argument que m'a sorti le service client de Betclic le lundi - c'est à dire le surlendemain - pour justifier de la désactivation définitive de mon compte joueur suite à une période d'inactivité de 12 mois. Rassuré quant au fait que mon compte n'ait pas au final été piraté, c'est donc avec sérénité que j'ai donc attendu que la somme atterrisse bel et bien sur mon compte bancaire. Mon inquiétude n'aura duré que 48h. C'est donc au final un moindre mal, d'autant que Betclic m'offre la possibilité de procéder à une réinscription. Dans l'immédiat je n'en ressens ni le besoin, ni l'envie. On verra dans les prochains mois si je change d'avis.

En attendant, je ne saurais trop conseiller aux équipes de Betclic d'être plus précises dans le libellé de leurs messages à l'attention des clients dont les comptes sont automatiquement clôturés.

Au revoir, Betclic ! Et merci pour tout.


 

jeudi 17 novembre 2022

Wipt Lille 2022 : le choix de l'esquive !

Il y a cinq ans de cela, je m'étais qualifié pour l'étape lilloise du Wipt organisée par Winamax et m'y étais rendu avec la curiosité d'aller batailler dans l'enfer du nord contre le peuple chti. Le tournoi avait été organisé dans une vaste halle industrielle reconvertie, à quelques km de Lille... et mon expérience s'était soldée par une sortie de piste assez rapide au goût de cuisant échec. Cette année, l'idée m'a fortement titillé d'y retourner, d'autant que les trajets en bus pour m'y rendre coutent une bouchée de pain (10€ l'aller simple) et que l'événement se déroulera cette fois-ci en plein centre ville, non loin du terminal de bus !

Je me suis qualifié gratuitement (et sans trop d'effort) pour éventuellement y disputer l'édition 2022. Restait toutefois à savoir si l'envie d'y aller était là ou pas. Car depuis ma qualification, j'ai beaucoup gambergé. Oui, non, oui, non, oui, non... Je me suis laissé le temps de la réflexion. A la vérité, mes deux récentes expériences à Vincennes et à La Villette ont étanché ma soif de jeu sur le court terme. Mon sphinx a beaucoup rugi au cours de ces deux week-ends d'octobre. 

Ce n'est donc que ce matin, à J-2 de l'événement qui se tiendra à Lille Grand Palais, que j'ai pris la décision de renoncer au déplacement. Sans regrets ni remords, car je ne me sens pas en phase pour aller batailler contre eux le temps d'un week-end. Je vais donc snober les joueurs lillois pour cette année. Je conserve mon influx nerveux pour d'autres événements futurs... pour peu que le Dieu du poker veuille bien les cocher sur mon calendrier.

mercredi 9 novembre 2022

Wipt La Villette 2022 : un day 2 aux airs de déjà-vu...

Une fois la fin du day 1 prononcée et les jetons rangés dans les sachets, je ne m'attarde pas et décide de rentrer au plus vite me reposer tandis que d'autres joueurs plus vaillants découvrent les joies du bingo loufoque animé par un génial olibrius aux faux airs de Saul Goodman. BINGO ! Un heureux veinard décroche ainsi gratuitement son buy in pour la grande finale qui aura lieu dans quelques mois sans avoir le moindre effort à faire cartes en main.

Dimanche, le réveil sonne. Changement d'accoutrement pour moi. Je revêts un T-shirt usé à manches longues qui me rajeunit de quelques années. Je me sens bien. Le jour s'est levé avec une heure de retard (comme moi la veille), si bien que j'arrive cette fois-ci à La Villette nettement en avance. Sur les coups de 10h, les portes de La Grand Halle sont de nouveau ouvertes aux survivants ainsi qu'aux repêchés de la veille. J'exhibe fièrement mon bracelet argenté à l'entrée et vais flâner quelques instants à l'étage du côté de la petite cafeteria puis, poursuivant mon chemin sur la passerelle, du coté de la boutique Winamax. Les articles exposés sont chouettes : on peut les acheter en sonnantes et trébuchantes en lieu et place des habituelles transactions en miles sur le site internet de la plateforme.

Nous sommes encore 255 joueurs à la reprise effective du tournoi. La configuration est exactement la même que la veille... même table et mêmes adversaires que la veille au soir. Les premières places payées sont immédiatement à notre portée ; 250 joueurs sont récompensés de la manière suivante : un buy in direct pour la grande finale (d'une valeur de 500 euros chacun) pour les 42 premiers et des clopinettes plus ou moins acides pour les 208 autres.

La pré-bulle saute dès la deuxième main disputée. C'est loin d'être la liesse à ma table, tout le monde a surtout en tête les 42 premières places, celles qui envoient vraiment du rêve. L'ambiance reste cordiale. Certains présents à cette table iront jusqu'au bout. Reste à savoir lesquels. Mes mains de départ sont nettement moins sexy que celles de la veille. Et pourtant, je surnage. Je monte à 300.000 jetons alors qu'il reste 150 joueurs sur les 2.500 de départ.

La table casse un peu avant la pause déjeuner. J'implore la demoiselle du floor qui m'accompagne à ma nouvelle table de ne pas me jeter dans un traquenard. Clémente, cette dernière esquisse un sourire tandis qu'elle me laisse découvrir un merveilleux panorama. La plage est dorée, aucun aileron de requin à l'horizon ! Je me sens béni. Las ! Trois minutes plus tard, le marchand du temple de la veille avec lequel j'ai entamé la journée, celui qui a raté de peu une carrière de poissonnier toute tracée se retrouve immédiatement à ma gauche, avec un stack qui dépasse le million de jetons. Deux fois encore, il me mettra en difficulté alors que mon jeu était meilleur que celui de mes adversaires sur le point d'être éliminés. Lui, il prospère encore et fait le ménage à table à ma place. Pour compenser mon début de tristesse il m'offre un bonbon.

Il reste à peine plus de 100 joueurs au moment de la pause déjeuner et c'est pour moi l'entrée dans la zone rouge. Je sirote un jus d'orange sans plaisir et avale un jambon beurre au goût fade en maudissant mon manque de réussite ainsi que mon désert de cartes du moment.

Avant la reprise, je croise Pierre Calamusa, alias LeVietFou devant les marches qui conduisent aux WC. Il sifflote le sourire aux lèvres, après avoir manifestement brillamment réussi son grand oral puisqu'une MasterClass était prévue en fin de matinée. De tous les ambassadeurs de la marque au W, c'est probablement celui qui a le mieux compris les tenants et aboutissants de sa fonction.

Mon élimination surviendra peu après le retour de la pause déjeuner vers 14h30, contre ce maudit bonimenteur, dans des conditions quelque peu rocambolesques. Je pousse mes 8 fragiles blindes avec un Roi-Valet suité vulnérable alors qu'il est au bouton avec son puissant As-Roi et ses deux millions de jetons. Et puisqu'il est au bouton, la distribution lui incombe : il dévoile les trois premières cartes du flop avec une certaine désinvolture ; désinvolture qui s'accentuera sensiblement après qu'il ait révélé un T provisoirement salvateur pour moi. Sa désinvolture se mue alors en tempête, et la 4e carte claque bruyamment (une brique ne change rien à la situation), et il abat alors la 5e carte comme une tornade... la carte va ainsi directement rejoindre le muck en désordre constitué par les main de départ couchées par tous les autres. La carte ne s'est pas retournée du tout. Il y a un léger doute, mais le dealer au tempérament volcanique extirpe du tas une carte - probablement la bonne mais sans certitude - qui s'avèrera être bénéfique pour lui, puisqu'elle lui permet de toucher couleur river. Je demeure interdit et ne dis rien. Un joueur à la table fait la moue et prend la parole pour dire que le coup ne s'est pas tout à fait disputé dans les règles et qu'il faudrait peut-être appeler le juge-arbitre (floor), ladite 5e carte du board ayant directement rejoint le muck en désordre sans qu'elle ait été retournée. Il y a un réel début de flottement à la table, mais étant bon perdant et ayant un certain code de l'honneur, je renonce à demander l'arbitrage et me lève pour quitter les lieux.

Sur le petit carton que me remet un des membres de l'organisation, il y est écrit que je termine à une honorable mais peu glorieuse 94e place. On y était presque, cette fois encore. Mais on repart avec des clopinettes. Cette fois encore. La fois de plus. Mais pas la fois de trop. Etonnamment, cette seconde journée de compétition à La Villette aura furieusement ressemblé à ma seconde journée du Hip'Hop Poker Tour vécue il y a trois petites semaines de cela du côté de l'hippodrome de Vincennes. La performance XL était à portée de main... et la sortie de piste survint tout proche du but, dans un cas comme dans l'autre dans des conditions un peu particulières. Enfin, bon, c'est le jeu...

Tout à ma déception, je me décide aussitôt à ne pas trainer pour rentrer, et regarde avec intérêt le stream de la table TV où le WIP CarbonRH (ancienne gloire des jeux vidéo) fait un carnage en carbonisant à petits feux ses adversaires au fur et à mesure que la vraie bulle approche, celle des 43 derniers survivants. Parmi les joueurs qui récoltent le précieux sésame pour la grand finale, j'entraperçois au moins 3 des joueurs de ma table de la veille au soir contre lesquels j'ai bataillé à la reprise. Il est aussi un peu là, mon lot de consolation... car je suis content pour eux. Quant à moi, ma tristesse est là. Mais elle sera vite oubliée. Ce jeu est un éternel recommencement. Et je l'aime.


 

vendredi 4 novembre 2022

Wipt La Villette 2022 : On passe entre les gouttes du day 1

La météo était excessivement clémente sur Paris en ce samedi 29 octobre 2022. Pour l'occasion, j'ai étrenné un nouvel habit de gala, ample et confortable, me sentant à mon aise au moment de me rendre à La Villette pour y rencontrer les passionnés de poker qualifiés sur Winamax.

Arrivé au pied de la Grande Halle de la Villette peu après 10h15, je constate avec dépit que la file d'attente pour l'enregistrement s'étend sur plus d'une centaine de mètres au dehors du pavillon. Pas le temps de maugréer : les enregistrements se font à la vitesse de l'éclair (Winamax ayant prévu les choses en grand avec pas moins de 12 personnes au comptoir). En quinze ou vingt minutes à peine, mon intronisation dans le grand temple du poker amateur hexagonal est validée !

La bagatelle de 2.500 joueurs se sont réunis autour de 440 tables (pas moins !) pour raviver la flamme du Wipt éteinte depuis 5 ans déjà. Ca en fait, du monde, et ça ce met à discuter dans tous les sens au moment où l'accès aux tables est autorisé par l'organisation ! Le brouhaha de la salle est intense, les voix des uns et des autres s'entendent parfois bien au-delà des tables voisines, de telle sorte que la salle est déjà animée d'une vie qui lui est propre, avec un bruit de fond presque aussi intense que celui de la corbeille au Palais Brongniart de la belle époque. J'adresse pour ma part une prière muette au dieu du poker en m'asseyant à ma table, la numéro 209, en espérant qu'il parvienne à l'entendre dans le brouhaha ambiant. Je récupère mes cadeaux, à savoir un paquet de cartes et un tapis de souris, puis les haut-parleurs se mettent à cracher une musique atroce déchirant les tympans, tandis que survient la présentation en grande pompe de l'ensemble des joueurs emblématiques de Winamax, chacun disposant même de sa courte musique personnalisée d'une douzaine de secondes de pure souffrance auditive.

Place ensuite au jeu. Je dispose de 20.000 jetons. A ma première table, une brochette de joueurs peu ou pas aguerris venus de divers coins de l'hexagone. Ils manient les cartes avec une main certes malhabile, mais l'ambiance est incroyablement bonne. Je me crois déjà au paradis, d'autant que le seul adversaire potentiellement problématique sera le premier à partir, éliminé par un authentique surfeur des montagnes jurassiennes (ou vosgiennes ?) qui semble avoir fait un périple par le Mexique, tellement sa peau est mordorée et tellement ses cheveux hirsutes aux tresses asymétriques ont été blondies par l'écume de l'océan. J'éjecte un second joueur au bout d'une petite heure (il sera donc l'un des tout premiers à pouvoir s'enregistrer au tournoi des sit and go de repêchage), et notre table casse aussitôt.

Seconde table expresse, à peine une ou deux orbites, le temps de glaner quelques oboles de ce de là et je suis affecté à une nouvelle paroisse. J'ai déjà doublé ou triplé mes jetons de départ. La pause déjeuner assez tardive offre un court répit à la foule encore compacte.

Je vais demeurer assez longtemps à cette troisième table ! De nouveau une table composée de gens très sympathiques. A ma droite, l'animateur du Club Poker Radio, répondant au doux pseudo de Shishi. Il finit par me reconnaitre au bout de quelques minutes, et un respect mutuel s'installe entre nous. Moult personnalités du monde du poker viennent spécialement à notre table le saluer. La joueuse sponsorisée par Winamax Gaelle Baumann est située à la table d'à côté et les deux s'encouragent mutuellement dans leur quête rédemptrice.

A ma gauche, un joueur d'une gentillesse et d'une douceur telles que je décide de hausser mon agressivité d'un cran contre lui. Un cruel bad beat contre un autre de nos adversaires lui sera fatal. Pour ma part, j'élimine un joueur, deux joueurs, trois joueurs, quatre joueurs, tant est si bien que je franchis le seuil psychologique des 100.000 jetons.

Quatrième table de ce jour 1. Deux dames à ma table (en chair et en os) ! Les deux premières de la journée alors qu'il est déjà plus de 18h. Les joueurs semblent commencer à fatiguer. Je culmine à plus de 250.000 jetons en profitant d'un début de passivité ambiante. Il m'avouent que l'illustre Moundir était assis là, à ma nouvelle chaise il y a peu encore. Il ne leur a pas laissé un bon souvenir, loin de là. En parallèle, un baratineur-né dynamite la table avec une gouaille plus que suspecte. Il m'infligera en distribuant les cartes un premier bad beat douloureux. Ce ne sera malheureusement pas le dernier. Ma marche en avant s'en retrouve entravée, et je me mets à végéter, mais garde confiance malgré tout, le niveau de la table n'étant pas très relevé. Il ne reste en tout et pour tout que 255 survivants au moment de remballer les jetons dans les sacs sur les coups 20h00. Les dégâts, bien que sévères, ont été contenus. Je conserve 157.000 jetons pour la seconde journée, celle du dimanche...