Autant dire les choses franchement, j'ai de plus en plus de mal à allumer l'ordinateur le soir afin de me consacrer à mes sessions poker. Lorsqu'on décide de ne pas jouer alors que l'on a la tête dans le guidon, on a vite fait de considérer que l'on loupe une opportunité fabuleuse, que l'on snobe la chance au point de développer un étrange sentiment de culpabilité devant pareil gâchis. Mais ce n'est pas vrai. Il y a une vie tout à fait plaisante et épanouissante en dehors du poker, le soir. Y compris en cette période de couvre-feu avec interactions sociales réduites. Que ce soit devant un film, une série, un match, un livre, un jeu vidéo... ou même sous la couette, il y a toujours de quoi s'amuser à moindre frais, au point de vite oublier la session poker qui nous était promise.
J'ai toujours gardé à l'esprit que le poker devait être source de plaisir et j'ai le sentiment que si je n'y prends garde, cela pourrait devenir pour moi une corvée un jour prochain. Or, je ne veux pas que cela m'arrive un jour. Alors hier soir j'ai pris ma décision : je prends une pause sauvage. Comme ça, sans prévenir, à la volée. Pour une semaine. Ou pour un mois. Ou même plus, qui sait ? Après tout, le jeu n'est vraiment jeu que s'il est accompagné d'une certaine liberté (Je devrais même dire d'une certaine légèreté, quand bien même cela soit impactant sur le plan financier). Dès lors que la sensation de liberté n'est plus là, on a vite fait de devenir une sorte d'automate : le jeu devient engrenage, et se met alors à broyer au lieu de distraire.
Alors c'est la pause et puis c'est tout !