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jeudi 26 janvier 2023

La poisse à l'état pur (maladie orpheline d'un soir)

La nuit dernière, je viens de vivre une soirée poker particulièrement cocasse : de mémoire de Fredyl, cela faisait des années que je n'avais pas connu pareille déveine aux tables. Je me demande même si ce n'est pas carrément la soirée la plus dégueulasse qu'il m'ait été donné de vivre d'un point de vue statistique.

Tous mes gros pots de début de soirée perdus lamentablement. Les uns à la suite des autres. Encore et encore. Et encore. Ad nauseam. Pourtant, je l'ai déjà relaté ici par le passé, se prendre des échecs cuisants de la sorte  lorsque que les probabilités sont largement en notre faveur constituent un signal positif. Jouer ses gros pots à tapis avec 90%, 80%, 70% ou même seulement 60% de chances de les remporter, cela signifie que les décisions prises sont particulièrement bonnes. Peu importe le résultat, sur le long terme. Sur le très court terme, en revanche, cela peut s'avérer pénible à vivre.

Lorsque le Dieu du poker a décidé d'intervenir arbitrairement pour favoriser ou défavoriser un joueur, on n'y peut rien. La malchance est une maladie orpheline avec laquelle le joueur de poker doit apprendre à vivre. Pas de cure, pas de traitement, pas de guérison possible. Uniquement des phases de rémission et des rechutes. Sans jamais la moindre logique, ni la moindre explication.

Pour en revenir à la nuit dernière, j'ai donc été victime d'une phase de poisse à l'état pur, qui m'a effrayé et amusé tout à la fois. Pour couronner le tout, alors que ma session était déjà marquée du sceau de la totale malchance, j'ai été victime d'un 1 outer à la river en table finale d'un tournoi qui allait potentiellement me rapporter gros. Une seule carte dans le paquet pour me crucifier et la voilà qui tombe. 98% de chances de gagner un pot, ce n'est pas 100%. Il faut l'accepter. Ca, c'est pour le côté effrayant de ce jeu lorsque la poisse s'invite sur mon épaule. Le côté amusant de tout ceci, c'est que malgré un déficit d'EV abyssal et ma malchance chronique du soir, j'ai continué à produire mon A-Game et ai ainsi terminé la soirée largement bénéficiaire sur le plan financier. Tout est bien qui finit bien. Mais dieu que cette soirée fut pénible à vivre d'un point de vue statistique, avec une poisse omniprésente.

Bien jouer au poker, c'est accepter d'embrasser les lèvres amères de son destin sans sourciller ni même cligner des yeux. Qu'on se le dise.



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