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dimanche 13 octobre 2019

Mon WPO 2019 (2/3) : Un tournoi sans réel relief

J'étais venu à Dublin pour le poker, alors parlons-en, du poker, et de ce WPO Dublin. Tout d'abord, le lieu : le CityWest est un hôtel haut de gamme situé à une dizaine de kilomètres de Dublin, et à mon arrivée sur les lieux, le vendredi, quelques minutes avant midi pour y disputer le day 1B du tournoi phare, il y a de quoi être impressionné par le cadre : l'établissement est adossé à un parcours de golf et l'on voit directement l'un des greens depuis l'arrière-cour de la salle de convention gigantesque accueillant le tournoi de poker. Tandis que je procédais aux inscriptions administratives, Winamax organisait un mini-spectacle de présentation de son escouade de joueurs sponsorisés, maillots de basket sur les épaules, histoire de faire un peu le show.

Au début, on y croit toujours...
En investissant les lieux alors que 95% des joueurs sont déjà assis, je me rends compte combien la salle de tournoi est immense. Pour un peu, on se croirait presque au Rio de Las Vegas. Des tables à perte de vue. Et des francophones omniprésents, tant et si bien que les anglophones et irlandais se retrouvent noyés dans la masse. Un droit d'entrée de 500 euros et des dizaines de milliers d'euros promis aux joueurs atteignant la table finale le dimanche. Le tournoi se déroulant en format 6-max, avec un nombre maximal de joueurs par table limité à six joueurs, il y avait par conséquent cinq adversaires à ma table, dont deux que j'ai rapidement identifiés comme étant redoutables, mais aussi un joueur quelque peu fantasque, une serrure et une serpillère. Le quota de joueurs français qualifiés pour l'événement étant démentiel, je me retrouve avec une table où nous sommes tous francophones ; il y a bien un joueur qui parle le français avec un accent étrange me laissant à penser qu'il était peut-être irlandais, il veillera toutefois à s'exprimer dans un français aussi impeccable que possible tout du long.

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, on demeure les six mêmes joueurs pendant de nombreuses heures, sans le moindre éliminé. Les choses ne vont commencer à se décanter qu'en toute fin d'après midi. Conséquence : le tapis moyen des joueurs de la table va considérablement diminuer en termes de nombre de blindes moyennes possédées par chacun. 

Le bar au moment de mon élimination
Inexorablement, l'un des joueurs aguerris grignote petit à petit les tapis adverses (au point d'en bouter deux hors du tournoi peu avant la pause diner). Du travail d'orfèvre de sa part, en tant que spectateur je ne peux que reconnaitre la qualité de sa prestation et le nombre impressionnant de ses mini-bluffs qui se ponctuent favorablement. Ma stratégie globale à la table consiste à joueur plutôt solide, tandis que face à lui je décide de joueur le contre, tant et si bien qu'il me laisse à peu près tranquille, et finit par concentrer ses efforts sur les autres joueurs présents. Tout ceci ne m'arrange guère, car mon tapis n'évolue pas, je ronronne pendant des heures autour du stack de départ, guettant une opportunité de prendre mon envol...mais aucun coup décisif ne me permet de décoller.

C'est peu après la pause dîner que je vais rendre les armes, alors qu'il me restait à peine plus de vingt blindes, sur le premier coup décisif de mon tournoi, un coup que je qualifierai d'inévitable. Au flop, je suis poussé à tapis avec tirage couleur max + tirage quinte ventrale vs deux paires floppées par un joueur irlandais ayant défendu sa blind dans un pot à trois joueurs. Difficile de se désengager alors que j'ai fait un continuation-bet au flop et qu'il y a déjà treize ou quatorze blindes posées sur la table... Alors la turn et la river ne m'ayant ni offert un carreau ni un 3, j'ai été contraint de dire "bye bye le WPO". Eliminé par le seul joueur irlandais croisé de toute la journée arrivé à la table quelques dizaines de minutes plus tôt. C'est tristounet, comme fin, mais c'est comme ça. Un vendredi de poker sans relief et puis s'en va.

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