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samedi 29 novembre 2014

Les croupiers ne sont pas des robots mais des avatars !

Novembre 2014 aura été pour moi un mois relativement important. Non pas en raison de performances pokeristiques fabuleuses : de ce côté-là, c'est plutôt calme en ce moment (si l'on excepte ma victoire à la Paris Poker Ligue du PMU). Non pas en raison de l'avènement du nouveau Champion du monde Martin Jacobson. Mais bien parce qu'un grave incident est survenu lors de l'épreuve live du Barrière Poker Tour d'Enghien qui a eu lieu lors du premier week-end du mois, et cet épisode sombre appelle quelques commentaires et réflexions de ma part.

Un joueur du nom de Hicham Hilmi, pourvu d'un palmarès étoffé et notamment vainqueur d'une épreuve majeure du circuit hexagonal en 2013, a été disqualifié après avoir été pris en flagrant délit de triche. Il lui a été reproché de pratiquer de façon récurrente la collusion passive (une sorte d'entente tacite avec ses amis à la table de poker afin qu'ils ne s'éliminent pas entre eux), mais aussi et surtout d'avoir mis au point un stratagème avec un croupier afin que ce dernier lui distribue des paires d'as plus souvent qu'à son tour grâce à quelques tours de passe-passe dont les meilleurs manipulateurs de cartes ont le secret. La directrice du Barrière Poker Tour a procédé à la disqualification du joueur après visionnage des bandes vidéo en compagnie d'agents de la Police des Jeux.

Cette histoire me touche, parce que des étapes du Barrière Poker Tour, j'en ai disputées deux, ces derniers mois, à Bordeaux et à Toulouse. Mais aussi et surtout parce que ce croupier manifestement véreux de mèche avec le joueur incriminé, il se trouve malheureusement que je le connais pour l'avoir croisé récemment à l'une des tables de poker auxquelles j'ai joué. Si ma mémoire ne me joue pas des tours, c'était lors du tournoi DreamStack à 500 Euros du Cercle Clichy Montmartre qui avait lieu le dernier week-end de septembre... et rien ne me garantit dès lors qu'il n'ait pas procédé à quelques uns de ses tours de passe-passe à ma propre table. Voici le croupier incriminé : il s'appelle Arnaud H. A ce stade de l'enquête, il semblerait que ce croupier-magicien ait favorisé par le passé d'autres joueurs que Hicham Hilmi, arrondissant ainsi ses fins de mois en percevant une commission sur les gains du joueur ainsi favorisé ayant pu obtenir des gains conséquents par ce biais. L'affaire étant actuellement en cours d'instruction par la police, on est loin d'en connaitre tous les tenants et aboutissants, ainsi que les éventuelles ramifications. On se gardera de tout jugement hâtif. Quoi qu'il en soit, cet épisode sombre pour le poker appelle toutefois dès à présent quelques commentaires.

Tout d'abord, le poker est un jeu qui brasse de l'argent et qui confère une certaine gloire à ceux qui savent tirer leur épingle du jeu. Or toute activité humaine générant argent et prestige occasionne automatiquement l'émergence d'une part de fraude. C'est dans la nature humaine : il y a toujours une frange de brebis galeuses. A ce titre, le poker n'échappe pas à cette règle malédiction. D'autant que les croupiers sont très chichement rétribués par les casinos et cercles de jeux qui les emploient. Et la situation ne va pas en s'améliorant lorsque l'on sait que coup sur coup, deux des trois cercles de jeux parisiens ont fait l'objet d'une descente de police et d'une fermeture administrative ces dernières semaines : l'Aviation Club de France (ACF) et le Cercle Cadet. Au total, ce sont actuellement près de 300 personnes qui se retrouvent de ce fait au chômage, dont une bonne partie de croupiers. On est en droit de penser que certaines turpitudes sont commises de-ci de-là dans le monde du poker live, et pas qu'au niveau des seuls croupiers, malheureusement. Dans de telles conditions, en tant que joueur, quel que soit son propre niveau de compétence, il ne faut jamais oublier que la triche existe à des strates différentes et à des degrés divers, les strates les plus grossières se trouvant dans la collusion entre joueurs, mais aussi dans le marquage des cartes et lors de la donne par le croupier. 

Le statut de joueur de poker est extraordinairement précaire, et s'apparente à une caravelle traversant les océans au XVIème siècle : il est relativement ardu d'arriver à bon port les cales regorgeant de richesses. Il faut un capitaine compétent et expérimenté, pourvu d'une nef solide pour pouvoir tout à la fois éviter les écueils, louvoyer efficacement contre les pirates et corsaires, tirer le maximum de son équipage tout en évitant les mutineries, et résister aux avaries provoquées par les tempêtes les plus violentes. Loin de moi l'envie de plaindre les joueurs professionnels ou semi-professionnels qui écument le circuit, mais entre les lourdes ponctions fiscales pour les résidents fiscaux français, la triche occasionnelle que l'on peut être amené à subir, les coups de malchance à répétition à même de miner le moral, et enfin la hausse du niveau moyen des joueurs adverses, rien n'est facile lorsque l'on est un joueur français en 2014. Car l'âge d'or du poker live est révolu. C'est pourquoi, à un moment donné, dans un contexte rendu difficile par la conjoncture et la concurrence, la tentation existe d'unir ses forces entre gens médiocres pour ne pas sombrer. Entre le joueur déboussolé et le croupier opportuniste. A ce moment là, la bascule vers l'illégalité se fait sans espoir de retour. Et c'est ainsi que se constituent les frégates de corsaires qui partent à l'assaut des navires marchands. Un croupier jeune et trop modestement payé au regard de ses appétences et de son train de vie a cédé aux sirènes d'un a(r)mateur peu scrupuleux. A titre personnel, je suis bien entendu partisan de la plus extrême sévérité envers les coupables lorsqu'ils se font pincer. Mais je peux comprendre tous ces comportements... car ils ne sont que trop humains.

Les croupiers des casinos et cercles de jeux ne sont pas des robots, mais des gens profondément humains. Avec tous les travers et toutes les richesses que le mot "humains" implique. Au quotidien, ils sont confrontés à un phénomène qui m'irrite profondément et qui fait que je n'apprécie pas le live : le manque d'empathie et de respect de la part des joueurs envers ceux qui les entourent. Devoir endurer cela à  longueur de journée est particulièrement pénible. En ce sens, être croupier, c'est vivre au quotidien dans une certaine frustration. Frustration de ne pas participer aux coups joués. Mais aussi frustration de n'avoir aucune reconnaissance pour le travail de l'ombre accompli inlassablement pour le plaisir d'autrui.

De par les phénomènes de rotation en tournoi, les croupiers restent rarement plus d'une heure à une table de poker. Et je constate que rares sont les joueurs à ne serait-ce qu'accorder un modeste "bonjour" aux croupiers lors de leur arrivée à une table. Personnellement, je mets un point d'honneur à systématiquement réserver un petit bonjour ou tout autre mot de bienvenue au croupier lorsqu'il s'installe à ma table. Si possible avec un petit sourire, si tant est qu'il consente à me regarder au passage. Parce que je suis poli, courtois, civilisé. Parce que je suis positif, que je crois en la force des ondes magnétiques et en l'existence du karma. Souris au croupier et les cartes qu'il te distribuera te souriront ! Telle est ma devise. Et il n'est ici nulle question de triche suggérée ou délibérée, mais bien de transmission empathique d'ondes positives, à même de favoriser l'intercession du Dieu du Poker au moment de la véritable ordalie par les cartes qui se déroule à la table.

la belle croupière inconnue... quelqu'un ici saurait me dire son nom SVP ?
Car les croupiers ne sont autres que des avatars de Dame chance et de la Guigne, venus provisoirement prendre possession de leurs corps pour distribuer par leur truchement les cartes de la destinée aux joueurs assis à la table. Et en matière de chance et de malchance, ma doctrine personnelle consiste à toujours sourire et à accepter les coups du sort, favorables comme défavorables. Car ce sont ces mêmes coups du sort qui contribuent à forger le destin des joueurs, quitte à parfois les secouer sans ménagement. Autant accepter tout ceci et l'intérioriser de façon positive : tour à tour cruel, ironique ou merveilleux, je crois au destin. Je crois en cette force invisible et immanente, qui influe sur nos actes et leurs conséquences. Je crois au Dieu du Poker. Et de surcroît, cerise sur le gâteau de la destinée, il existe des croupiers très chouettes en sus d'être intègres et compétents. La preuve en images avec cette éblouissante croupière au prénom inconnu (et qui ressemble furieusement à mon ancienne petite-amie russe Anna) rencontrée y a un an lors de l'OM Poker Live organisé par Bwin au Stade Vélodrome de Marseille. 

Ceux qui trichent pour obtenir des paires d'as sont des faibles n'ayant rien compris à l'ordre cosmique des choses. Nous sommes le 29 novembre 2014, et si mon destin est de parvenir à devenir quelqu'un dans le Landernau du poker, je recroiserai un jour ma belle croupière inconnue. Et ce jour-là, elle me distribuera une paire d'as. Non pas parce qu'elle aura frauduleusement manipulé les cartes. Mais parce que la mécanique secrète de l'univers en aura décidé ainsi. C'est écrit.


P.S. : si quelqu'un connaît le nom de cette jeune femme, je suis preneur...






mercredi 26 novembre 2014

November nine : Martin Jacobson champion du monde de poker 2014

Lorsque j'ai commencé la rédaction de ce blog, il y a maintenant 21 mois de cela, j'ai indiqué que mon objectif ultime était de progresser au poker, inlassablement, afin de parvenir un jour à me qualifier pour le main event des WSOP à Las Vegas, sans avoir à débourser un seul euro de ma poche.

Le main event des World Series of Poker qui se déroule annuellement à Las Vegas, au début de l'été, c'est un peu le Saint-Graal de tout joueur de poker. Y participer, c'est partir en quête de l'inaccessible. Car celui qui le remporte peut revendiquer le titre de Champion du monde. Avec un C majuscule. Lors des World Series, il y a toute une flopée de tournois : 65 bracelets de champion ont été distribués aux vainqueurs lors de l'édition 2014. Il y a donc plusieurs dizaines de joueurs qui peuvent se targuer du titre de champion WSOP chaque année. Il ne sont pas vraiment champions du monde pour autant, quand bien même certains s'obstinent à le répéter à l'envi.
l'homme universel de Léonard de Vinci

Patrick Bruel a remporté un bracelet WSOP en 1998. Cela a contribué à dynamiser l'intérêt des français pour le poker. Mais il s'agissait d'une épreuve mineure, face à un nombre relativement réduit d'adversaires (à peine plus d'une centaine, à l'époque). A titre personnel, je nourris la plus grande admiration pour les gens capables de s'imposer dans plusieurs disciplines à la fois. Et si je devais garder un homme en modèle, ce serait indubitablement Léonard de Vinci, cet homme hors du commun ayant réussi le prodige d'être à la pointe dans des domaines extrêmement variés, des arts à la science. Aussi, il y a quinze ans, lorsque les médias ont peu à peu colporté l'information comme quoi Patrick Bruel était devenu champion du monde de poker, cet homme a gagné tout mon respect : parvenir à la fois à être chanteur à succès, acteur célèbre et champion de poker m'apparaissait alors comme un signe indéniable de talent et de grandeur, quand bien même ses succès aient été obtenus dans des domaines triviaux, voire superficiels. Car après tout, dans un monde moderne fait de spécialisation à outrance, des hommes capables d'être au top dans deux domaines à la fois, il n'y en pas beaucoup. Même le compétiteur ultime qu'est Michael Jordan, dieu vivant du basket s'y est cassé les dents lors de sa reconversion dans le baseball.

De champion du monde de poker, il n'y en a qu'un par an. Et il y a quelques jours, c'est le suédois Martin Jacobson qui a décroché le titre ultime. Depuis quelques années, les américains ont décidé contre toute logique apparente de décaler la table finale du main event des WSOP en novembre, soit quatre mois après avoir débuté le tournoi, afin de favoriser la médiatisation de l'événement. Les champions du main event, c'est un peu comme des crus de vins de Bordeaux... d'une année sur l'autre la qualité peut varier du tout au tout. Mais on peut se réjouir que 2014 représente une excellente cuvée : le champion est très talentueux et sympathique, de surcroît !
un beau champion, un beau bracelet... et une montagne de $

Au vu de mon avance indécente à la Paris Poker Ligue organisée par le PMU, il est maintenant très probable que je me rendrai en 2015 aux WSOP de Las Vegas pour y disputer l'une des épreuves des championnats du monde. Mais ce sera une épreuve mineure. Si je veux participer au main event, il va me falloir briller suffisamment pour amasser un pactole conséquent me permettant de payer les 10.000 USD d'inscription sans sourciller. Le chemin me restant à parcourir est donc encore long jusqu'au main event. Mais je devine que le but de mon voyage n'est plus bien loin... plus que quelques montagnes à gravir et quelques cols enneigés à franchir. Ou à fraîchir. Selon que la machine se grippera ou non.

Vainqueur du main event dont la finale avait lieu ce 11 novembre, Martin Jacobson est donc LE champion du monde 2014 de poker. Il trône donc sur le faîte du monde du poker comme s'il venait de vaincre l'Everest. Pour ma part, je me demande modestement quelle est la taille de la plus haute montagne que je serai en mesure de franchir dans les années qui viennent... et force est de reconnaître que je n'en ai absolument aucune idée. Mais l'inconnu ne me fait pas peur. Il m'attire. Si le Dieu du Poker a installé son panthéon quelque part sur terre, ce ne peut être qu'au sommet d'une haute montagne. Alors je me prépare à grimper le plus haut possible. Vaille que vaille.



mardi 25 novembre 2014

Nouvelle performance à la Paris Poker Ligue PMU

Cette année, la Paris Poker Ligue organisée par le PMU a l'air de vouloir me sourire. Je viens en effet de remporter une nouvelle fois la manche de championnat qui était disputée ce lundi 24 novembre 2014. Une manche relativement peu fréquentée par rapport à d'habitude, avec seulement 141 inscrits. Mais parvenir à la remporter constitue une immense satisfaction. Car outre les quelques euros ramassés au passage, cette victoire m'octroie deux places en loge VIP pour le match Paris Saint-Germain vs OGC Nice qui se disputera ce samedi 29 novembre à 17h00. Il faut avoir été au moins une fois dans la loge PMU du Parc des Princes et avoir dégusté - voire englouti - la pléthore de petits fours qui y sont servis pour comprendre à quel point cette victoire est à tous points de vue savoureuse.

Non seulement le champagne va de nouveau couler à flots dans la loge PMU ce samedi, mais de surcroît cette victoire m'assure quasiment la victoire finale de la Paris Poker Ligue... alors même que nous n'en sommes même pas à la moitié du championnat !! En effet, avec 101 points au compteur, j'ai déjà atteint le total de points du vainqueur de l'année dernière. Désormais, seul Jesus marchant sur les flots est en mesure de parvenir à Las Vegas avant moi. Car pour ma part, j'ai déjà neuf orteils dans l'avion qui mènera le lauréat de la Paris Poker Ligue à Las Vegas disputer en juin une épreuve des championnats du monde du poker WSOP sous les couleurs du PSG. Ce n'est pas encore un triomphe, et il reste du chemin à parcourir, mais ça commence à y ressembler.

Enfin, une dernière bonne nouvelle, au-delà du résultat intrinsèque : après un énorme trou d'air traversé depuis quelques temps, je sens que je commence à retrouver mon niveau de jeu. Je me rapproche de mon A-Game. Cela fait une éternité que je n'avais plus ressenti cette sensation de maîtrise et de sérénité qui permet de sublimer mon jeu. Retrouver ces sensations momentanément égarées faisait partie de mes objectifs mentaux à court-moyen terme. A présent que c'est le cas, je me sens prêt pour une belle performance d'ici la fin de l'année civile. Il reste 36 jours pour y parvenir. Pas un de plus.

J'adore le poker. C'est un jeu qui se dispute avec deux cartes. Et à la fin, c'est Fredyl qui gagne !


lundi 24 novembre 2014

L'appel du Poker vs L'appel de Cthulhu

Après le dilemme de la Golden Barre à Saint-Etienne (cf article précédent en date du 19/11/2014), voici que la semaine écoulée m'a réservé un nouveau dilemme.

fan du PMU
En effet, il se trouve que le PMU organisait ces derniers jours une promotion alléchante (en deux étapes) : il était ainsi possible de décrocher gratuitement une qualification de prestige pour le tournoi live WPT Paris, avec pour le vainqueur un package d'une valeur de 1.800 Euros. Je suis parvenu à m'extirper de la masse et ainsi à me qualifier pour la finale, au même titre qu'une quarantaine d'autres joueurs. Il faut dire que pouvoir disputer un tournoi de cette envergure, qui plus est à domicile, cela faisait clairement envie.

Le hic, c'est que la finale se déroulait ce vendredi 21 novembre. Et que cette date était déjà cochée depuis quelques sur dans mon agenda, avec une partie de jeu de rôle en compagnie de quelques amis. Il y a quelques temps, j'avais déjà été confronté à ce type de dilemme cornélien, et j'avais privilégié la finale de poker au détriment de la partie de jeu de rôle. Cette fois-ci, c'est l'inverse qui s'est produit... puisque je me suis bel et bien rendu à ma partie de jeu de rôle.

Sauf que... j'ai tout de même disputé la finale sur le site du poker du PMU, en fin de compte.  En bout de table, sur un petit ordinateur portable généreusement mis à ma disposition par le meneur de jeu compatissant devant ma détresse apparente, alors que je m'apprêtais à renoncer à disputer ladite finale. Etant donné que lors de cette soirée, la majeure partie de mon temps était censé être accaparée par le jeu de rôle (une séance de l'Appel de Cthulhu, un jeu d'épouvante tiré des nouvelles du romancier américain Lovecraft), j'ai disputé ma finale de poker de façon fort peu académique par rapport à d'habitude, tant sur le fond que sur la forme : mon plan consistait à jouer de façon ultra agressive lors de la première heure de tournoi, de telle sorte que je puisse rapidement disposer de beaucoup de jetons... ou bien alors être rapidement éliminé pour pouvoir pleinement me consacrer à ma séance de jeu de rôle, sans avoir à être au four et au moulin tout le long de la soirée.

couverture de l'Appel de Cthulhu - 5e édition
Le risque, lorsqu'on est ultra-ultra-agressif, c'est la sortie de piste prématurée... qui n'est jamais loin. La Faucheuse privilégie souvent ceux qui choisissent de vivre leur vie à 200 km/h. C'est ainsi qu'au bout d'une heure de jeu, très précisément, j'ai été éliminé du tournoi. A une médiocre 37ème place, alors qu'il n'y avait pourtant que 45 finalistes. Mais aucun regret à nourrir. Quant à mon personnage de jeu de rôle, il n'a pas fait preuve d'une audace particulière, bien au contraire, il est demeuré sur ses gardes et a réussi quant à lui à éviter les embûches et les pièges mortels qui se dressaient pourtant sur son chemin lors de cette séance. C'est une performance en soi, mine de rien. J'ai pu satisfaire à mes deux envies, ce soir là : l'appel du poker, d'une part et l'Appel de Cthulhu, d'autre part. L'équilibre entre des passions différentes et chronophages est pour ainsi dire impossible à obtenir au delà d'un bref instant. La prochaine fois, l'une de ces deux passions prendra inévitablement le dessus sur l'autre. Reste à savoir laquelle... Quoi qu'il en soit, pour cette unique fois, je n'eus aucun sacrifice à faire au dieu Chronos. Et c'est tant mieux.


mercredi 19 novembre 2014

Le dilemme de la Golden Barre à St-Etienne !

En ce moment, ça ne va pas fort. Incroyable à quel point la faillite d'EuroPoker m'affecte : j'ai la désagréable impression d'être devenu un sans-abri, aucune plateforme de poker ne trouvant actuellement grâce à mes yeux. C'est fou comme j'avais mes petites habitudes sur le réseau Ongame d'EuroPoker. S'agissant d'un réseau assez peu fréquenté, je connaissais parfaitement les réguliers qui s'y affrontaient et savais comment les contrer le plus efficacement possible au regard de leurs styles de jeu respectifs. Certes le logiciel était un peu vieillot mais ô combien fonctionnel malgré tout...  A l'image d'une équipe de football conquérante sur ses terres, j'avais l'agréable sensation de jouer à domicile, et la sensation de confort ainsi procurée conférait j'en suis certain un petit supplément d'âme à mon jeu, qui en devenait forcément un tantinet meilleur. Ongame me manque ! Car j'ai désormais l'impression de disputer mes tournois de poker sur terrain neutre (dans le meilleur des cas).

Et pourtant, ma vie de joueur continue, et il va bien me falloir m'y habituer. Alors je butine quelques petits tournois par-ci, par là, sans parvenir pour le moment à me sentir à l'aise nulle part. La conséquence directe de tout ceci, c'est que ma progression est stoppée : tant en termes de gains que de niveau de jeu. C'est triste à dire, mais c'est la stricte vérité : je traverse un véritable passage à vide. Certes, je ne perds pas (je suis Fredyl, tout de même !), mais je ne gagne pas non plus. Et lorsque je ne gagne pas, je me morfonds un peu. Je ne suis plus "dans la zone", comme le dit si bien George Eddy (journaliste sportif légendaire de Canal+) à propos des sportifs à qui tout réussit l'espace d'une séquence de jeu, d'un match ou plus encore. Tout n'est pas perdu pour autant : ça finira par revenir à un moment ou à un autre.
 
D'ailleurs, ce mardi 18 novembre, j'ai remporté un petit tournoi sympathique : le Golden Barre sur Winamax. Outre les 121 Euros de récompense, cette victoire me donne le droit d'aller assister en loges au match St-Etienne vs Bastia du 6 décembre à 20h00, et de surcroit de participer à une animation que tous les vrais amateurs de football connaissent : pénétrer sur la pelouse à la mi-temps du match et tenter de toucher la barre transversale afin de pouvoir remporter un voyage pour deux personnes à Las Vegas. Autant dire que les chances réelles d'y parvenir sont très faibles, car au football, je suis très talentueux sur mon canapé lorsqu'il s'agit de regarder les matches, mais chausser les crampons et toucher la barre transversale d'une distance de 30 ou 35 mètres, c'est une toute autre affaire. Même les joueurs de football professionnels ne parviennent pas à toucher la barre transversale de cette distance dans plus de 10% des cas. Alors un footballeur d'opérette tel que moi ne devrait pas avoir plus de 1 ou 2% de chances d'y parvenir. Je me tâte donc sérieusement pour y aller. Dois-je effectuer le voyage à St-Etienne pour aller tenter ma chance (alors même que celle-ci est statistiquement très faible) ?

La raison me commande de ne pas y aller. 1 ou 2% de chances de succès, ce n'est pas une opération rentable sur le plan purement mathématique au regard du déplacement à faire (deux billets de train ainsi qu'une nuitée sur place à prévoir). Quand bien même je m'entraînerais plusieurs jours d'affilée sur le terrain de sport le plus proche, mes chances ne dépasseraient pas 3%. Je devrais donc selon toute logique faire l'impasse sur cet événement.

Mais la passion me dicte tout le contraire. Passion du jeu. Passion du football. Fouler la pelouse du mythique stade de Geoffroy Guichard devant 30 000 spectateurs. Entrevoir Vegas sous les vivats de la foule et mettre le chaudron vert en ébullition. Ce sont-là des perspectives alléchantes...

Et vous, mes lecteurs, que feriez-vous à ma place ? Call or Fold ?







samedi 1 novembre 2014

Bilan septembre-octobre 2014

L'automne est arrivé avec dans son sillage son content de nuages et de grisaille. Il en va de même avec mes performances au poker au cours de ces mois de septembre et octobre 2014 : la torpeur s'est installée dans mon jeu et assombrit ma visibilité ainsi que mes performances aux tables. Il y a un temps pour chaque chose, et actuellement l'heure est pour moi au ralentissement des mes activités poker.

Septembre s'est soldé par un mois positif à hauteur de 297 Euros. Le bilan en ligne est correct, avec un bénéfice de 597 Euros. Toutefois, les 300 Euros en cash déboursés au Cercle Clichy Montmartre dans le cadre du tournoi Deepstack Extravaganza font que ma perte en live à hauteur de cette même somme vient donc sensiblement raboter un bénéfice pourtant déjà modeste.

Et voilà qu'octobre s'achève à son tour sur un bénéfice maigrelet de 289 Euros, grâce à deux micro-performances obtenues en toute fin de mois. Car pour le reste, ma courbe Xeester m'a affiché un encéphalogramme plat digne d'un comateux tout le mois durant. Alors 289 Euros, c'est tout de même mieux que rien, mais il n'y a vraiment là pas de quoi pavoiser. Je ne joue pas particulièrement bien en ce moment, je le sais, je le sens. Dans de telles conditions, nul besoin de me précipiter aux tables dans l'immédiat. Autant faire le dos rond et attendre sereinement le retour à des lendemains plus ensoleillés.

Mon volume de jeu sensiblement réduit, mon moral en berne suite à la mise en liquidation d'EuroPoker et l'impossibilité qui en découle de recouvrer mes avoirs (du moins pour le moment) font que mes performances stagnent considérablement. Tout ceci ne durera certes pas éternellement, mais vécu de l'intérieur, il s'agit d'un épisode relativement pénible à vivre. Si je peux d'ailleurs me permettre un conseil à tous les joueurs qui ont la curiosité de lire ce blog, c'est bien de ne pas laisser traîner des avoirs trop importants sur un compte joueur (que ce soit en tickets ou en cash), car celui qui pense que ses fonds sont effectivement sécurisés grâce à l'ARJEL et garantis par l'Etat se trompe lourdement, au vu de l'attitude pilatienne de l'ARJEL dans le dossier EuroPoker qui tente lamentablement de se dédouaner de toute forme de responsabilité.

fredyl sera t-il champion cette saison ?
Heureusement, un rayon de soleil demeure au milieu de toute cette grisaille environnante : je caracole en tête de la Paris Poker Ligue organisée par le PMU en partenariat avec le club du PSG. Le package pour Las Vegas promis au vainqueur est donc actuellement dans ma ligne de mire. Grâce à mes performances dans cette compétition, j'ai pu assister gratuitement aux deux matches de championnat livrées par le PSG à domicile contre deux grosses écuries : Lyon et Monaco. C'est donc plutôt chouette. Nous n'en sommes qu'au tiers de ce championnat et tout peut encore arriver d'ici la fin de la saison. Mais ce dont je suis sûr, c'est que grâce à ce démarrage en trombe, je suis déjà parvenu à insérer quelques uns de mes orteils dans l'avion pour Las Vegas. Le classement général au 31 octobre 2014 est là pour en attester.