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mercredi 29 octobre 2014

Le coup de mou

Moundir
Il y a tout juste un an, je disputais mon premier véritable tournoi de poker : l'étape parisienne des qualifications pour le Winamax Poker Tour à la Grande Halle de la Villette. Ce week-end des 25 et 26 octobre 2014, Winamax remettait le couvert en organisant  cet événement pour la 4ème année consécutive. Véritable défi logistique de grande envergure, le Winamax Poker Tour constitue une ode au poker amateur, puisque parvenant à réunir la bagatelle de 2.000 participants au sein d'un même espace de jeu ! Malheureusement, je ne suis pas parvenu à me qualifier pour l'événement cette année, car je m'y suis intéressé bien tardivement, alors que les qualifications étaient déjà bien entamées et que les sièges à pourvoir fondaient comme neige au soleil. Le fait est que je ne me suis pas focalisé sur cet objectif cette année, alors même que les qualifications en ligne sur Winamax étaient relativement faciles à obtenir. En outre, j'avais vraiment adoré cette ambiance conviviale l'année dernière, les joueurs étant affranchis de toute forme de pression en raison d'un impact financier quasi-nul et l'ambiance aux tables étant conviviale, voire franchement amicale parfois. Alors pourquoi ce réveil si tardif de ma part dans la course aux qualifications cette année ? Comment donc se fait-il que je n'aie pas décroché mon ticket pour cet événement cette année et que j'ai donc raté au passage l'occasion de me frotter à des personnalités des médias telles que Daniel Riolo (qui m'aurait assurément reconnu avec mon chapeau péruvien) ou encore le légendaire Moundir de Koh Lanta ?
Daniel Riolo, le brillant journaliste de RMC
La vérité tient en quelques mots simple : j'ai perdu la grinta ! Force est de reconnaître que je traverse actuellement un creux en matière de motivation. Pour moi qui suis un compétiteur assidu et acharné, c'est un phénomène tout bonnement incompréhensible. Du moins de prime abord. Car la faillite d'Euro Poker m'a profondément meurtri, bien au-delà de son seul impact financier : Euro Poker et son réseau Ongame, c'était un peu la bicoque en bois où j'avais choisi de poser mes valises... ma maison bleue de San Francisco. Je m'y sentais un peu comme chez moi. L'ambiance y était bon enfant et conviviale. Ce climat de sérénité était propice à l'épanouissement de mon jeu, puisque j'y gagnais avec une régularité de métronome. Mais la maison a brûlé et n'est plus qu'un amas de cendres à présent.

L'ARJEL - autorité administrative censée garantir la sécurité des mises aux joueurs - a lamentablement failli dans son devoir de contrôle, et bien qu'ayant été pourtant alertée à maintes reprises depuis des mois par de nombreux joueurs n'a pas remué le moindre petit doigt alors que l'odeur de roussi était perceptible alentours. J'aurai d'ailleurs l'occasion ultérieurement de revenir sur les failles abyssales de cette autorité administrative et son actuelle ligne de conduite à la mauvaise foi déconcertante. Quoi qu'il en soit, la liquidation judiciaire de Euro Poker a été prononcée cette semaine par le tribunal de commerce... les joueurs devront donc se débrouiller tout seuls pour tenter de récupérer leurs avoirs : tâche rendue d'autant plus délicate qu'il semblerait qu'il y ait eu des opérations frauduleuses dans la comptabilité et les comptes joueurs.

Lorsque je pense à tous les efforts que j'ai dû fournir pour en arriver à n'avoir au final qu'une belle ardoise de près de 4.000 Euros qu'il me sera extrêmement difficile et compliqué de recouvrer ne serait-ce que partiellement auprès du liquidateur judiciaire, cela ne m'incite guère à continuer à cravacher aux tables de poker, ni à me fixer de nouveaux challenges à atteindre. Car à la vérité personne ne protège les joueurs de poker en ligne contre les turpitudes des uns et des autres. Pas même l'Etat, qui pourtant ponctionne le marché au-delà du raisonnable, en échange de sa bienveillante "protection".

la véritable Maison Bleue de Maxime le Forestier (sise à San Francisco, et repeinte en 2011)
Mon volume de jeu a sensiblement diminué, ces dernières semaines. Là où je faisais des sessions de 9 à 12 tables par soir de jeu auparavant, je n'en fais plus que 5 ou 6 désormais. En sus d'un volume amoindri, j'ai également l'impression que mon niveau de jeu en pâtit. Car le poker est aussi affaire de courage et de confiance. Malheureusement, lorsque l'on voit sa maison réduite en cendres, le courage s'effrite et la confiance se ratatine. Le temps de la reconstruction viendra probablement prochainement. Il y aura des lendemains meilleurs, c'est certain : ce tragique épisode ralentit ma marche en avant mais ne saurait la stopper. Car j'ai des chantiers prometteurs en cours. Mais pour l'heure, je pleure ma maison bleue disparue à jamais. Et je m'enferme dans ma coquille d'escargot.
Parviendrez-vous à retrouver mes billes dans cet amas de cendres, monsieur le liquidateur ?






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