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jeudi 6 juin 2013

Malchance

Ce mardi 4 juin 2013, j'ai joué le meilleur poker de ma (courte) courrière de joueur en ligne. Je la sensation de n'avoir commis aucune erreur. Chaque coup que j'ai joué, je l'ai joué avec justesse et avec à-propos. Mieux, j'ai été capable de faire des choix stratégiques extrêmement difficiles dont je ne me serais pas cru capable il y a quelques semaines encore. En sortant de ma session de jeu nocturne, j'étais heureux. Et pourtant, je n'irai ni à Las Vegas, ni à Dublin, car dame chance ne s'est pas manifestée, alors que je lui avais pourtant fixé un rendez-vous galant.

Concernant la super finale du tournoi #6MAX du Club Poker, sur Winamax (format court à six joueurs par table) dont le vainqueur décrochait un package pour Dublin, j'ai terminé à la 23ème place, pour 54 qualifiés. Alors même que j'avais entamé le tournoi avec un déficit de jetons par rapport aux leaders du fait de la structure du tournoi qui conférait plus de jetons aux joueurs ayant obtenu les meilleurs résultats lors des qualifications, j'étais pourtant progressivement remonté au classement, et mon ascension a été brutalement stoppée par une mauvaise rencontre (qui aurait pourtant pu tourner en ma faveur) : j'avais une belle paire de rois en main, tandis que mon adversaire de gauche avait un as et un valet dépareillés. Après les relance et sur-relance d'usage, je suis poussé à tapis pré-flop avec des chances de succès de l'ordre de 71.76%. Si j'avais remporté ce coup, je rejoignais alors le petit groupe de tête du tournoi. Je l'ai perdu, car un as est tombé à l'abattage et mon adversaires disposait d'une poignée de jetons de plus que moi à ce moment-là, rendant ma sortie du tournoi immédiate sur cette 199ème main disputée sur les coups de 22h50, soit deux heures après avoir démarré. Triste fin de tournoi.

Le second tournoi à enjeu se jouait sur Europoker, et il y avait 3 packages à gagner pour le Deepstack Extravaganza à Las Vegas, pour 65 inscrits (format standard à 10 joueurs par table). Alors que je naviguais sereinement dans le premier tiers du classement général, j'ai fait là encore une très mauvaise rencontre. Le cas de figure est assez similaire avec celui de l'autre tournoi, puisque j'ai une belle paire de rois en main tandis que mon adversaire de gauche pousse son tapis avec un as et un roi dépareillés et que je décide de payer. Là encore, dame chance me fait faux bond au mauvais moment, puisqu'en dépit de mes 69.82% de chances de remporter le coup, un as fait son apparition lors de l'abattage, et assèche mon tapis. Je serai éliminé du tournoi peu après la perte de ce coup gigantesque, aux alentours de 23h40. Je termine 28ème sur 65 après avoir disputé 192 mains au total. Trois lauréats iront à Las Vegas. Je n'en ferai malheureusement pas partie cette fois-ci.

J'ai donné le meilleur de moi-même lors de ces deux tournois. Et sans vouloir être présomptueux, je ne suis pas certain qu'un joueur professionnel aurait fait mieux dans pareille situation. J'ai limité les prises de risques inutiles induites par les tapis envoyés pré-flop et ai usé du bluff avec une parcimonie et un timing appropriés. Je n'ai payé des tapis pré-flop que contraint et forcé, avec du jeu en béton-armé dans ces cas de figure-là (deux fois paire de rois et une fois paire de dames). J'ai eu en permanence la sensation de contrôler mon jeu. J'ai d'ailleurs à un moment jeté une paire de rois pré-flop sur un coup où deux excités à gros stack sont partis à tapis subitement sur une table qui ronronnait tranquillement depuis une demi-heure.

J'ai réellement la sensation d'avoir progressé, ces derniers temps. Pas uniquement lors de ces deux tournois majeurs. J'éprouve une sensation ténue de meilleur confort de jeu, le sentiment diffus d'avoir peaufiné ma manière de jouer sur d'infimes détails. Tout ceci est difficilement descriptible avec précision, mais le ressenti est là. Les résultats concrets suivront peut-être prochainement.

Or donc, ce mardi, j'ai joué mon meilleur jeu et j'espère pouvoir maintenir ce niveau à l'avenir, en le peaufinant encore dès que possible. En repassant le film de ces deux tournois grâce à mon logiciel Xeester (fort utile en la matière), je ne trouve rien à redire des choix qui ont été les miens. Tout était impeccable. Mais cela n'a pas suffi. Car pour faire partie des vainqueurs au poker, il faut remporter certains coups cruciaux pour lesquels le hasard est amené à rendre un arbitrage pas toujours équitable. Ce n'était pas le cas cette fois-ci : les rois maudits m'ont conduit tout droit vers la débâcle. Mais je ne suis ni fétichiste ni superstitieux, et il y aura forcément des fois prochaines où dame chance sera là pour moi et viendra ainsi couronner mes efforts. Et ce jour-là, je serai à n'en pas douter le roi du monde...

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